Refuser Mélenchon par peur de changer
Dans la dernière vague d'opinion des citoyens dans CEVIPOF, les Français mettent en tête les hôpitaux avec 84% de confiance, devant la gendarmerie et l'armée 79 et 78%.
C'est dire si la peur règne chez les citoyens. La peur de la mort, la peur des autres, la peur de changer.
Or dans les débats de candidatures, la prise en compte de cette peur est très présente dans les propositions de certains partis comme le RN, le LR.
Cela se manifeste toujours par des régressions, parce que la peur paralyse les capacités d'analyses, cherchant toujours à se justifier.
Or depuis des années, je l'ai souvent mentionné, le débat politique qui est celui auquel se livre des citoyens adultes pour débattre de leurs organisations socio économiques, s'est limité à absorber depuis 1990 des faits divers plus ou moins croustillants ou sordides et des drames climatiques, ou des épidémies telle celle du COVID.
Jusqu'à en faire des plaisirs audio visuel. Comme si notre époque était plus mortifère que par le passé. Ce qui ne se vérifie pas au regard de notre histoire humaine.
Notre société n'a jamais été aussi sûre avec une espérance de vie jamais atteinte, et une criminalité stable sur 30 ans de 84 à aujourd'hui.
J'ai souvent expliqué que l'insécurité et l'arabe étaient le commerce du FN.
Or les pratiquants musulmans sont environ 4,1 millions soit 6% de la population, pas de quoi justifier le grand remplacement ou la peur d'une perte d'identité.
Que se passe-t-il donc chez les citoyens pour que lentement ils se soient sentis si fébriles, si angoissés au point d'avoir un gendarme à leurs portes.
L'on sait qu'ils mangent dans les casseroles médiatiques que se traînent des hommes politiques, rien de neuf, au travail on se salit les mains.
L'on sait que la majorité des citoyens sont des anaphabètes en science politique et économique qui attendent la becquée, d'autres disent le Messie.
Cela s'observe par l'abandon de tous les lieux de responsabilités où ils peuvent donner leurs avis et apprendre ce qu'ils ne savent pas.
Ils ne disposent donc d'aucune donnée de l'état de la société socio économique de la France, de l'Europe, du monde dont disposent les institutions démocratiques qu'ils délaissent. Bien que le net permette d'en lire. Mais l'erreur constante et de faire des opinions analytiques sur le vif, l'immédiateté, en la généralisant sans que cela se vérifie dans le temps. Cela entraîne méfiance et défiance. Cela est clair en matière de délinquance, depuis 84 dans les informations elle est en constante augmentation alors que la réalité démontre une diminution de son taux pour 1000.
Anthropologiquement l'usage politique de la peur est la caractéristique d'une société qui se totalitarise ou a recours à l'autoritarisme. Également que son seuil de tolérance face au risque s'est abaissé, au point de transformer la prévision du risque en l'intolérance au risque.
Ce qui est arrivé à notre société, sous les deux thèmes suivants, le principe de sécurité et la tolérance zéro dont j'ai indiqué à l'époque son caractère inévitablement fascisant, car il implique l'élimination du risque.
Les peurs ont toujours existé, elles sont toujours conséquentes à ce qui nous inquiète et que nous ne pouvons maitriser ou ce que nous ignorons qui nous angoisse.
Notre peur actuelle est une peur sociale qui s'est focalisée sur l'insécurité et l'islamisme, qui sont le fruit de processus sociaux et politiques construits à des fins de contrôle de la société. (Étude du professeur David Bozzini).
Les sciences humaines donnent à ces peurs un nouveau visage. Celui d'être utilisé à des fins Politiques, Commerciales et de plaisirs. L'historien Jean Delumeau s'interroge si nous ne sommes pas plus fragiles que nos ancêtres ; et note une culture de la peur dans les démocraties.
C'est même pour moi une évidence, pour avoir écrit un article intitulé Peur sur la ville, le film avec Belmondo. Ou il neige en hiver, à la suite des interventions de Sarkozy sur le sujet et une plainte contre Météo France qui ne prévoit pas le temps au seuil de la porte de chacun.
Ce n'est donc pas une surprise pour moi de voir des citoyens se regrouper autour du RN, Zemmour ou le LR en recherche de parents Politiques pour leur servir la soupe.
C'est dramatique de voir que le sens de la vie pour beaucoup est de vivre de la peur, d'être incapables de relever le défi qui est en cours. L'ouverture aux autres, l'Europe et le monde. Et ce n'est pas parce-que les financiers s'en sont emparés qu'il faut renoncer à les virer pour ériger une Europe et un monde d'humains et non de dollars.
Mais pour cela il faut des couilles et si nous pensons que c'est en vivant dans la peur et enfermé que nous y parviendrons, les financiers n'ont pas de soucis à se faire.
Abandonner la douce et confortable exploitation de nos peurs est bien difficile. Car ce n'est pas Mélenchon qui fait peur. Ce sont nos peurs de changer qui trouvent prétextes en lui pour se justifier de ne pas changer.
De continuer de voter pour ceux qui ont instrumentalisé nos peurs tout en le sachant. L'on ne peut pas faire pires citoyens.
Si nous voulons changer il y a une question à laquelle il est difficileme de répondre.
Sommes-nous prêt à continuer de faire ce que nous faisons (travailler) s'il n'y avait pas une monnaie imaginaire, qui n'a comme valeur que celle du papier dont l'on se sert ou de l'encre avec laquelle on l'écrit. ???
La réponse est dans toutes les observations que nous allons formuler pour dire que ce n'est pas possible.
Ainsi nous pourrons comprendre que nous préférons faire confiance à une valeur imaginaire qu'en nos propres compétences et vérifier tout ce qu'il nous reste de chemin à parcourir et à maitriser pour y parvenir.
Cela nous paraît aussi improbable que la monnaie pour celui qui pratiquait le troc.
Ce n'est bien sûr pas la monnaie qui constitue un problème, puisque elle n'est rien, nous aurions pu avoir des fèves à la place. Ce sont donc bien nos relations interpersonnelles.
C'est faramineux tous les prétextes que nous trouvons pour réduire les coûts de la vie humaines. Nous en sommes arrivés à proposer la vie des immigrés contre la nôtre.
Sans comprendre que ceux qui nous proposent cela prendront les deux.
Et ce sont ceux-là qui vont être élus.
Comment peut-on élire ceux qui ont joué et entretenu nos peurs. Le LR, FN/RN, Larem et toujours proposer des réductions de charges, cette stupidité inclassable au tableau des vessies.
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