Régime Ducon, piège à cons
La fameuse crise sans précédent plonge les pays devant une alternative simple : faut-il réduire les dépenses et/ou augmenter les recettes ? Mais attention au risque d’impatience.
La méthode forte comporte un risque de cercle vicieux dont le moyen terme est quasiment couru d’avance. Un résultat spectaculaire au début qui nous fait courir le péril d’une rechute quasi inéluctable.
La France se trouve en effet dans la peau d’un quinquagénaire qui prend soudain, un matin devant son miroir, conscience de sa surcharge pondérale. Cet excédent de bagages situé souvent autour du ventre s’est insidieusement installé au fil des années. Notre quinqua décide de recourir à une méthode radicale. Il se précipite chez son libraire et fait l’acquisition d’un ouvrage que ses voisins ont acquis dans les mois qui ont précédé pour un résultat des plus probants. Un best seller.
En quelques semaines, au prix de repas hyper protéinés absorbés jusqu’à la nausée, il a perdu ses premiers kilos et se sent, poussé par une balance compatissante, pousser les ailes du désir d’outrepasser ses objectifs. Au rythme d’un kilo par semaine, il a en effet rapidement vu fondre la petite bouée qui le ceignait puis la brioche qui avait un peu trop levé ces derniers temps. L’été passé, repu des compliments de son entourage, il a dignement joui de son nouveau physique et enfin repris une vie « normale ».
La suite, chacun la connaît. Les médecins n’ont jamais cessé de dénoncer cette méthode brutale imaginée par un apprenti sorcier, un gourou adopté par tant de dealers d’opinion qu’il en était devenu crédible et la voix de ses détracteurs inaudible.
La France court donc le risque de rechute pour avoir voulu maigrir trop vite. Deux ans c’est peu pour se libérer d’une surcharge de dette publique. 1% de taxes supplémentaires nous vaudront 1% de croissance en moins. Les collectivités publiques voient leurs crédits fondre comme graisse au sommeil ? Ce sont des centaines de sous-traitants, artisans et autres PME qui ne rénoveront pas les bâtiments publics, des entreprises culturelles qui créeront moins voire plus, laissant des milliers d’intermittents dans l’attente d’un coup de fil et des centaines de projets suspendus. Echéances électorales obligent, le pari du gouvernement est simple. Peu importe qu’il se rende impopulaire durant les deux années de ce régime draconien pourvu que les trois suivantes soient revenues à l’ordinaire. Le peuple aura oublié les privations imposées et, dans l’euphorie de la faculté enfin retrouvée de manger n’importe quoi et de s’enivrer dans les soirées mondaines saura s’en montrer reconnaissant dans les urnes. A moins qu’il n’ait pris conscience que son poids avait désormais dépassé celui qui l ‘avait alerté naguère.
Notre Président, revenu à une alimentation normale devrait pourtant connaître les méfaits d’un régime brutal et éphémère. Car les médecins sont formels. Pour perdre du poids durablement il faut ménager sa monture et dépenser davantage de calories que l’on en ingère. Et pour cela il faut faire du sport de préférence…
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