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Remaniement : comme le signe d’un président joueur qui gouverne une France à la dérive

Quarantième anniversaire de la mort du général De Gaulle, cérémonies du 11 novembre puis G-20 à Séoul et enfin remaniement, l’agenda serré du président semble marquer sous quel signe il se place dans le champ historique et politique. En vérité, nous voyons se dessiner deux places du président Sarkozy dans l’Histoire française et planétaire. La première, c’est celle que s’est assigné Sarkozy en personne, lors du discours prononcé lors de la célébration à Colombey-les-deux-églises. Un président s’efforçant dans un décor grotesquement grandiloquent d’enfiler ce costume du Général visiblement trop grand pour lui. Il n’aura échappé à aucun analyste le décalage accentué entre l’action du président français actuel et le décalage avec l’héritage gaullien, ni l’indécence de ce discours autosuffisant après trois ans d’un mandat médiocre, pour ne pas dire raté. De Gaulle avait voulu une constitution accordant au chef d’Etat la conduite de la politique intérieure et surtout des affaires internationales. Sarkozy n’a pas hésité à insister sur ce dispositif constitutionnel fondamental lui servant de justification à son action durant les trois années passées, ne doutant pas un instant de conduire la France sur les meilleurs rails possible, sûr de sa vision, de ce que peut et doit réaliser le pays. Or, et c’est sur ce point qu’il y a divergence d’appréciation, rien ne permet de penser que Sarkozy mène la France dans la « bonne » direction, pour autant qu’on puisse vraiment déceler une direction et non pas le mouvement erratique d’un navire ayant perdu l’usage de son gouvernail. A quoi joue Sarkozy ? Jouer ? Un mot lâché dans le dédale des interprétations sur le moment présent, sur cette France qui ne parvient pas à déjouer, elle, les crises, économique, sociale et de civilisation… excepté la crise financière. Alors le banquier pourra s’exclamer, bien joué Sarkozy !
 
Les historiens auront beau chercher dans cent ans, ils seront obligés d’admettre que les années 2000 ont été des années « perdues » pour la France et sans doute l’Europe. Il n’est pas difficile de percevoir que Sarkozy n’a pas de vision d’avenir pour la France. Part contre, il dispose d’une vision raffermie de son action personnelle, se plaisant à présider l’Europe, puis intervenir lors de la crise en Géorgie, puis lors des sommets après la crise financière de 2008, puis maintenant en présidant le G-20, osant affirmer qu’il a besoin de cette crise pour naviguer, ce qui confirme la teneur du personnage, archange du chaos, ivresse du pouvoir, du mur du temps, du titanesque, alors que des millions de gens souffrent. L’Histoire connaît ces héros épris de titanesque, conduisant parfois leur peuple au désastre. Mais en 2010, Sarkozy refait l’histoire sous forme de farce comme aurait dit Marx. Un remaniement joué comme une scène de théâtre. La main de François Fillon serrée le samedi soir pour un départ de Matignon puis le même revenant à Matignon le lendemain, de quoi alimenter les journaux en images. La venue au pouvoir du titanesque est rarement un hasard mais la conséquence d’une nation à la dérive. Si un Sarkozy décevant et agaçant est parvenu au pouvoir, c’est parce que la France a été à la dérive depuis au moins trois décennies. Mitterrand n’est pas étranger à ce marasme. Les élites intellectuelles et dirigeantes non plus. La déliquescence, la concupiscence, la désertion du monde savant sera interprétée comme un classique de l’Histoire. Un peuple sans vision ne peut qu’être dirigé par un président myope, le nez sur le guidon du jeu politique, et Sarkozy l’est de plusieurs façons. Obnubilé par sa propre image, il réduit son action politique à ce qui peut flatter son narcissisme, tout en pratiquant la réforme jusqu’au bout de ses possibilités, signe d’une obsession idéologique préoccupante pour la réforme qui fait perdre du temps à une France qui n’avance pas dans ses fondamentaux essentiels ; mais rien de comparable avec d’autres périodes plus agitées. Les idées fixes de Sarkozy ne sont pas mauvaises, elles sont tout simplement vaines, leur effet étant presque nul, sauf pour la réussite de notre chef de la France qui croit avoir fait avancer ce pays alors que l’essentiel n’a pas varié. Et donc, rien de comparable avec la belle aventure des débuts de la cinquième république amorcée sous la gouvernance d’un vieux général mais ô combien plus visionnaire et doué que l’actuel président. Visionnaire le général parce qu’il voyait un futur de dessiner dans un passé relativement glorieux, tout en bricolant son schéma en inventant une France éternelle qui n’a jamais existé mais dont le spectre a servi de ressort à une politique conduite sous l’égide de la méthode Coué.
 
Sarkozy ne paraît pas pénétré de cette France éternelle qui se transforme de décennie en décennie en sauvegardant quelques traits essentiels. Sa vision se limite au sens extrêmement développé qu’il a de la gestion des hommes et un art de manipuler hors norme. Ce sont ces qualités exceptionnelles qui font le succès de l’aventure sarkozienne, rendue possible par une complicité dévote et intéressée de l’appareil de droite avide de prébendes, à laquelle s’ajoute l’aveuglement des Français émoustillés par le culte de la réussite matérielle. La vertigineuse interrogation de la France porte sur ce vieux problème du rapport entre le peuple et ses gouvernants. Avec au milieu la médiation de grands penseurs, comme le furent au 19ème siècle, Auguste Comte, Renan, Michelet, et pour finir Zola et pourquoi pas Bergson et Jaurès et même Teilhard de Chardin pour l’éducation spirituelle des élites républicaines de 1945 à 1970. Une épopée spirituelle hautement inspirée qui n’a pas résisté aux évolutions techniques de la société. En mai 68, une jeunesse contesta la sclérose et la névrose d’un système de valeurs authentiques autant que fourvoyées, refusant également de collaborer dans le système capitaliste. La génération de mai 68 a refusé le chemin proposé par le général de Gaulle. Un pouvoir ne peut pas tenir contre les aspirations d’une jeunesse sans faire quelques concessions. Ainsi fut inventé la nouvelle société par Chaban-Delmas mais c’est Giscard qui en fut le légataire testamentaire.
 
La situation de Sarkozy reflète celle de la France. On peut la comprendre à travers l’opposition de deux figures philosophiques, celle du voyageur et celle du joueur. Le voyageur représente celui qui avance, accompagnant le changement et le passage, doué d’une conscience aiguisée permettant de saisir les possibilités, les bifurcations, les voies. Le voyageur cherche en permanence la lumière, ce qui lui permet de temps à autre d’aboutir dans une clairière, après avoir traversé la sombre forêt. Dans une certaine mesure, De Gaulle incarna le voyageur, gérant avec les meilleures élites républicaines et les possibles de la technique la transition entre la France décomposée issue de la Guerre et cette France moderne qu’on a connue en 1970. A l’inverse, la figure du joueur se dessine comme celle d’un individu qui réagit aux événements instantanément, pour créer une nouvelle disposition. L’art de ranger, de disposer, en grec, taktikê, fournira le mot tactique et tacticien. Le joueur est par excellence un tacticien, qui déplace les pièces d’un jeu, et qui lorsqu’il est président, consacre beaucoup d’énergie à déplacer les collaborateurs, conseillers et surtout, les ministres à l’occasion d’un remaniement. Le tacticien agit à courte vue, opposé qu’il est au stratège, qui, fort de son génie, parvient à voir ce que les autres ne voient pas. Le voyageur est aussi visionnaire. Il capte des voies. Moïse est la figure biblique par excellence du voyageur.
 
L’image d’une France à la dérive est une caricature signifiant que ce pays stagne et se trouve privé de vision d’avenir. Divers facteurs ont pesé, notamment la faillite des élites et le triomphe de la cupidité. Quelques philosophes avisés ont vu assez rapidement que le mouvement de mai 68 et les transformations sociales n’ont pas accouché des nouvelles élites républicaines capables de supplanter les anciennes. A l’inverse, nombre d’activistes de cette époque ont rejoint les cercles oligarchiques. Sarkozy en a joué. Il a en fait repris de mai 68 la part maudite, l’hédonisme des arrivistes, tout en laissant le côté les espérances radieuses projetées à cette époque mais vite enterrées par le culte de la réussite et de l’argent. La France n’a rien inventé de radicalement nouveau, pas plus que les autres nations. Les philosophes n’ont toujours pas pensé comment naît et se construit un projet de société. Quelle est la subtile alchimie mettant ensemble les forces vives et créatrices de la nation et les instances dirigeantes. Et surtout, qui trace la voie, qui la détermine ? L’absence de visionnaire se fait cruelle. Les joueurs ont remplacé les voyageurs. Sans doute, parce que jouer permet de gagner plus rapidement. Et que c’est ce qui intéresse les gens, gagner sa vie plutôt que comprendre la vie. La France a sans doute été livrée aux mains des oligarques, des arrivistes, des parvenus, des carriéristes, des corporatismes, des intérêts privés. Voilà pourquoi elle semble à la dérive et que le président donne parfois le sentiment d’être un homme de paille aux mains d’intérêts qui tirent les ficelles. Ce qui le fait passer pour un myope aux yeux des quelques visionnaires de notre époque.
 
Myope ou disons joueur, un président gagné comme la société dans son ensemble par l’ivresse du jeu. Un président qui joue avec ses ministres, qui veut des résultats, des retours médiatiques, il sait sur qui compter, le joueur n’attend pas pour savoir s’il a gagné. Tel est le signe de cette époque et de cette présidence et de tout ce temps perdu à observer le jeu politique. La civilisation se bâtit sur du plus long terme et sur la vision des voyageurs. Alexandre a laissé place à une période incertaine qu’un historien, Peter Green pour ne pas le citer, a baptisée jeux funèbres, comme quoi, on retrouve le jeu. Ce remaniement ministériel orchestré comme un jeu, sans aucune stratégie, juste pour le fun, le spectacle, les médias. Bien évidemment, l’évocation d’une stratégie ne renvoie pas à celle du président, qui est de se faire réélire. Je parlais de stratégie pour la France. Peut-être faudra-t-il revenir sur ces deux figures du joueur et du voyageur. Il y a de quoi écrire un livre philosophique.

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17 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 15 novembre 2010 10:56

    Drôle de jeux !

    Contrairement aux espoirs de Sarkozy, les jeux ne sont pas faits et vont singulièrement se compliqués. Sa défaite se confirme mais la victoire du PS n’est plus si évidente.

    Il est fort probable que nous assistions à une réconciliation médiatisée des poids lourds du Centre, Bayrou, Borloo et même Morin sous la houlette d’Arthuis. Un renaissance de l’UDF en quelque sorte qui apparaîtrais comme un refuge aux électeurs de la droite modérée en déshérence jusqu’à aujourd’hui.

    La psychologie de Sarkozy est celle d’un joueur qui n’aime pas perdre mais qui croit s’accroche trop longtemps à ses illusions faute d’analyser objectivement les faits.

    Il pourrait renoncer à se représenter sous la poussée conjuguée de ses « amis » et des sondages catastrophiques. S’il maintient la date de novembre 2011 pour annoncer sa décision, Fillon sera le candidat naturel et se retrouverait brutalement en campagne, un peu comme Jospin en 1995.

    Si Sarkozy s’obstine malgré tous les signaux de rejets massifs qui arriveront de toute part, Borloo aura encore plus de chance d’être présent au second tour que contre Fillon et donc de l’emporter au final.

    Ce n’est qu’un schéma provisoire, les scénarios sont multiples.

    La candidature de DSK perd beaucoup de son intérêt avec un parti de droite autour de Borloo. Le PS parviendra peut-être à réalisé l’unité autour d’Aubry mais aura du mal à se différencier de la droite modérée s’il persiste à défendre la mondialisation sauvage et ne s’engage pas à organiser rapidement un référendum sur les termes du Traité de Lisbonne ratifié illégalement. 

    Le parti de Gauche et le parti communiste, puisque Besancenot est décidé à jouer solo, bénéficieront de leur pouvoir de nuisance vis à vis du PS et par conséquent de la grosse caisse médiatique contrôlée par la droite, comme Arlette Laguiller en son temps.


    • goc goc 15 novembre 2010 12:21

      tout a fait de votre avis

      il est clair que si les 4 mousquetaires (avec De villepin dans le role de d’Artagnan) se décident à faire cause commune, on verra très rapidement l’UMP se disloquer au gres des sondages.

      Décidément le règne sarkozy ressemble de plus en plus a l’ancien régime avec un LouisXVI s’enfuyant comme un malpropre avec l’argenterie
      il a commencé dans le faste du Fouquet’s et se terminera dans le ridicule d’un macdo à gogoland


    • Taverne Taverne 15 novembre 2010 16:17

      Absolument pas d’accord avec votre phrase « Il est fort probable que nous assistions à une réconciliation médiatisée des poids lourds du Centre ». Borloo et Morin font un peu la tête mais ça va leur passer et ils rejoindront bien sagement leur mentor, Sarkozy. Ils n’oseront même pas se présenter en 2012.


    • Traroth Traroth 15 novembre 2010 19:29

      Franchement, quel que soit le scénario, j’ai du mal à imaginer Borloo à l’Elysée. Ce pochtron notoire ? Je ne peux pas le croire.
      Il peut faire perdre Sarkozy ou Fillon, ça c’est clair, mais de la à gagner... Un peu de sérieux !


    • Traroth Traroth 15 novembre 2010 19:30

      La patrie ? C’est quoi ? Le bien-être du peuple, voila l’important !


    • ZEN ZEN 15 novembre 2010 12:24

      Vous êtes bien sévères
      Il s’agit d’un virage à 180° smiley


      • Daniel Roux Daniel Roux 15 novembre 2010 13:16

        @ Zen

        J’ai trouvé l’image de Lagarde vraiment très drôle. Veut-elle nous dire qu’on se retrouve au point de départ ou est-ce une idiotie de plus ?


      • ZEN ZEN 15 novembre 2010 14:39

        @ Daniel
        C’est vous qui voyez... smiley


      • Lisa SION 2 Lisa SION 2 15 novembre 2010 12:32

        Bonjour Bernard,

        en effet, se séparer de Fillon et ne pas le nommer, c’est lui donner le feu vert pour la présidentielle qui suit. Et avec Villepin, ça fait trop, d’autant plus que je me suis laissé dire qu’avec ce sondage : http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/sondage-choc-marine-le-pen-28361 l’ Union Mafieuse au Pouvoir va avoir à sérieusement ramer, et c’est déjà tellement chaud et stressant l’ambiance que ça doit péter quelque part.

        Je ne suis pas joueur, mais pourtant je vais miser gros sur sa perte à ce petit.


        • non666 non666 15 novembre 2010 13:19

          Je suis assez d’accord avec l’auteur sur l’aspect joueur , mais au sens pathologique.
          C’est un joueur compulsif que nous avons aux commandes.

          Il a prix le pouvoir grace a un coup de bluff qu’il finit par croire de son propre fait.
          Il oublie qu’il n’a été qu’une marionette entre les mains des manieurs d’opinions (Bouyghes, Dassaut , Rottschild, Weill....et lagardere)
          Il est tellement deconnecté de la réalité qu’il finit par croire a son genie....
          Les autres ricanent evidemment, mais quand on a enfanté un monstre, il faut l’assumer.

          Alors il essait de refaire les meme coups qu’en 2007.
          Il faut se faire elire avec les voix de toute la droite ?
          OK , alors il danse a nouveau, comme un catin de bas etage sur les tables du FN, ondulant son bassin dans une danse qu’il croit langoureuse et qui n’est qu’obscene....

          Il faut reforcer le mariage avec le centre ?
          Zut, ceux qu’il a acheté et vassalisé sont identifiés comme tels par l’opinion ?
          Bien on commence donc par en faire des martyrs sur le theme du « virer les tous » et il fait faire plein de commentairse par les journalistes aux ordres sur le theme d’ « un remaniement RPR ».
          Il revalide donc une image de parti « gaulliste » et donc nationaliste pour les electeurs les plus credules et il designe aux mous une « alternative » qui viendra le renforcer au second tour....
          Bien sur, les « lachés » officiels ont une mission : tendre la main a Bayrou (devant les camera) en faisant en sorte de ne jamais la serrer.
          Ils iront aussi voir DeVillepin et tous ceux qu’il faut discrediter avec leur image de Gollum tendant de prendre l’anneau...
          Mais ils continuent a servir Sauron, c’est evident.

          De toute façon qui d’autre que lui (Sarkozy)voudrait encore d’eux apres leur trahison ?
          En quoi Morin, le traitre qui a organisé en douce la mise sous tutelle de l’armée française dans l’OTAN pourrait il etre credible dans un remaniement « gaulliste » (d’apparence) ou dans une opposition a ce gouvernement dont il a construit toutes les trahisons a l’egard de la France ?

          Sarkozy relance donc les dés : « promis juré je vais me refaire » plaide t’il aupres des requins qui controlent l’information, « refilez moi des jetons...j’ai bien renflouer vos banques, quoi merde » !

          Tout le monde a les yeux rivés sur la ligne bleue des sondages.
          Il n’est pas encore trop tard pour mettre en scene « l’alternance a Sarkozy sous la forme d’un DSK, d’une Aubry ou meme de Royal qui comme Sarkozy n’a pas encore compris qu’elle n’etait qu’un des pions de leur jeu.
          Mais tout va se decider dans les 10 prochains mois.

          Ce qui est sur c’est qu’a force d’abuser de la soumission des journalistes, l’arme médiatique a perdu de sa force.
          Ils sont devenus aussi credibles que des politiques c’est tout dire.

          Le score de Sarkozy s’effondre mais celui du PS ne remonte pas vraiment...
          Du coup on communique exclusivement sur les hypothétiques finales PS/UMP pour forcer le regard des electeurs dans la bonne direction.

          Melenchon ?
          Peut etre fera il une »surprise« au second tour...
          Lepen Marine ?
          Ca ce ne serait meme plus une surprise aujourd’hui.
          Mais entre son election et sa presence au second tour il reste Un element captal : sa capacité a rassembler au dela de la PME Lepen.
          Est elle vraiment capable de tendre la main aux gaullistes (aux vrais pas au hobbit sur talonette) ?
          Est elle capable de tendre la ,main aux chevenementistes ?
          Est elle capable de tendre la main aux villieristes ?
          Est elle capable de signer l’armistice avec les identitaires, les anciens du PFN, les megretistes ?

          C’est sur CETTE question que se fera ou pas l’election de Marine.
          Sinon, ce ne sera qu’un feu de paille de plus de la part du FN.
          Il y a urgence : remanier les statuts, etre capable d’acceuillir les »nouveaux« , voir les anciens »putschistes« . Et ce n’est pas demain la veille que le Fn deviendra un vrai parti democratique.
          Vous savez les trucs avec de vrais debats internes ?

          Ne cherchez pas de references en France, il n’y en a aucun.
          Entre le PCF qui n’avait qu’une ligne telephonique avec Moscou, le PS qui bourre les urnes en fonction du »courant dominant" de chaque federation et les FN/UMP/Nouveau Centre/Modem qui ne sont que des partis de notables aux mains d’une minorité, nous n’avons rien de democratique dans nos partis en france.












          • goc goc 15 novembre 2010 15:31

            @ non666

            comme d’habitude, excellente analyse de la stratégie du petit

            toutefois j’y mettrais quelques réserves
            1 - l’évolution de la crise, et surtout l’incapacité des sarkozystes à la résoudre autrement qu’en refilant encore du fric (qu’il n’a pas) aux banques, d’où un risque de crise majeure à coté de laquelle Mai68 passera pour une fête communale (on a vu avec les retraites que la base est de plus en plus incontrôlable, et les syndicats de plus en plus pourris)

            2 - le lâchage (pour ne pas dire le lynchage) des sarkozystes par des députés (et des journaleux) ambitieux anticipant la chute de la maison nabot-leon, le tout autour d’un DeVillepin poussé bien malgré lui dans l’opposition suite à la rancune tenace et imbécile d’un nain (d’esprit) incapable de comprendre qu’il vaut mieux l’avoir avec soi que contre soi.

            3 - Enfin la déroute uhèmepéhiste programmée des cantonales donnant la majorité au Ps au Sénat, et et permettant de ce fait, à Aubry et son boy’s-band de bloquer toute activité législative pour la droite, durant 3 ans minimum. Bref ce qu’on a vécu ces derniers mois avec les conséquences d’une annonce de remaniement faite trop tôt, n’est rien face à l’année pourrie qu’on va connaitre entre mars2011 et mai 2012.


          • Daniel Roux Daniel Roux 15 novembre 2010 18:34

            Salut non666, le diabolique.

            D’accord avec votre remarque sur les partis politiques. Aucun ne mérite l’importance qu’ils se sont octroyés dans la vie politique de notre pays.

            Ce qui est paradoxale est que les citoyens financent sans aucun contrôle des partis anti démocratiques dont les huiles ne pensent qu’à nuire aux citoyens, ne respectant aucune règle et même trichant tant qu’ils peuvent.

            Et en plus, ce sont eux qui écrivent et votent les lois. C’est comme si on donnait aux hyènes le monopole de l’accouchement des gazelles.


          • Traroth Traroth 15 novembre 2010 19:37

            Un mandat de Marine Le Pen serait une illustration de 5 ans du dicton « chassez le naturel, il revient au galop ». En 2017, nous aurions tous honte de notre pays.

            A bon entendeur...


          • Charlesmartel 15 novembre 2010 20:06

            Excellente analyse. Pour qui connaît un peu la personnalité de Marine Le Pen, sa capacité de rassemblement est égale à zéro. Sa PME a fait le ménage depuis des années à l’intérieur du Front. Savez vous que Gollnisch a été interdit dd faire figurer la flamme du Front sur les affiches qui annonçaient sa réunion à Villepreux.


          • jaja jaja 15 novembre 2010 20:22

            C’est à cette réunion que ce valeureux « anti-système » s’en est pris aux « connards qui brûlent des pneus sur les voies » et a promis de mettre à genoux la CGT s’il était élu.
            Bref cet homme c’est le soutien inconditionnel des CRS contre le peuple en grève... L’allié (plus ou moins) masqué de Parisot et du CAC 40.
            Des anti-système comme ça moi j’en chie tous les jours...


          • ddacoudre ddacoudre 15 novembre 2010 19:24

            bonjour dugué

            c’est ton deuxième superbe article que je lis.

            tu est gentil en disant qu’il avait endossé un habit du général trop grand pour lui. j’ai trouvé cela honteux, il racle tous les fonds de tiroir, le FN les cathos, les gaullistes, la jeunesse, il est en définitive aux abois et comme je dis et tu le soulignes en le qualifiant de joueur il vend de l’illusion, pour atteindre quelque chose qu’il n’a pas dans toutes ses acceptions, être Grand.

            toutes ses actions aurons était une « vassalisation » aux pouvoirs économiques et financiers et il veut passer pour seigneur en tenant des discours éthiques.

            j’avoue être déçus de voir Jupé rejoindre ses rang.

            mais le mal lié à la disparition d’une certaine élites de convictions, est quasi générale dans tous les pays Occidentaux, les mêmes recettes ont donné les mêmes plats.

            j’ai durant tout le temps de mon militantisme vu s’opérer ce glissement, il est un peu plus complexe que l’image restrictive que tu donnes, mais elle est juste, non qu’ils n’aient pas une compétence, mais elle ne sait pas faite pour le bénéfice d’une idée existentielle sinon ils n’auraient jamais fait de la loi du marché une pierre angulaire du développement du monde.
            ils ont là le nez entre le guidon et le réveil sera dur.

            cordialement.


            • Blé 16 novembre 2010 06:43

              Il y a un acteur qui n’ apparait pas dans les analyses de la future élection présidentielle : je veux parler du peuple.

              Les derniers mouvements sociaux qui ont eu lieu n’ ont pas débouchés sur du concret, la réforme de la retraite est imposée par Sarko. Ceci dit, ces mouvements sociaux ont donné l’occasion à des milliers de gens peu ou pas politisés de s’instruire, d’échanger, de comprendre ce qu’ils avaient peut-être pas compris dans les processus et jeux politiques de notre beau pays : la droite, le P.S en 2010 se ressemblent peut-être plus qu’ entre l’ U M P et Dupont Aignant.

              La République et ses valeurs, la Démocratie toujours très fragile, le rôle des actionnaires dans les délocalisations avec la bénédiction des différents gouvernements depuis bientôt 20 ans, l’ état subordonné au MEDEF, transnationales et CAC 40, les lois pour soutenir le monde des affaires dans la concurrence, et la compétition, etc... les plus ignorants et les plus naïfs commencent à prendre conscience des enjeux pour la société.

              Je pense que le peuple exigera autre chose en 2012 qu’un gouvernement qui n’ agira que pour « adapter » les français à la mondialisation. Les problèmes d’énergie, d’ écologie, de transport s’invitent de plus en plus dans les discussion et les débats.Or, impossible de concilier l’écologie avec la concurrence à tout crin, les versements de dividendes aux actionnaires, et le renflouement des banques à chaque crise.

              Peu d’individus dans la sphère politique et médiatique parlent du peuple sauf Marine Le Pen et Mélanchon.

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