Remettre la poésie à l’honneur...

Dans le cadre du printemps de la poésie...
En un temps où la parole déborde et éructe, abondante, volubile, à une époque où les réseaux sociaux frémissent et résonnent de propos débridés, il semble opportun de remettre la poésie à l'honneur....
La poésie n'est-elle pas recherche de beauté et d'harmonie musicale ?
"La concision, la retenue, la condensation, la cristallisation... toute une lignée de poètes diamantaires nous ont offert des joyaux..", nous dit François Cheng, poète d'origine chinoise qui dans son dernier ouvrage intitulé Enfin le royaume, distille de courtes poésies sous forme de quatrains...
Le quatrain n'est-il pas un condensé, une quintessence de la forme poétique ?
Une forme épurée qui dit tout en quelques mots...
La poésie est ainsi bien à l'inverse du discours et du bavardage, on peut la définir comme une pensée profonde venue de l'âme.
La poésie s'accommode de formes brèves, car elle dit l'essentiel en peu de mots.
Voilà un genre littéraire qui dès les origines, associé à la musique, doit être longuement maturé, réfléchi.
La poésie nous renvoie à une intériorité... Une intériorité qui s'émousse en un temps où nous sommes sans cesse accaparés par des sollicitations extérieures, par toutes sortes d'écrans et de distractions futiles.
La poésie est aussi une pause dans un monde d'accélération vertigineuse.
Notre monde matérialiste valorise la vitesse, la quantité, le chiffre, la rentabilité.
Et on en oublie l'importance de la spiritualité et de l'intériorité : bousculés par un monde qui va de plus en plus vite, nous ne prenons plus le temps de savourer, d'observer, de regarder, de percevoir...
La poésie des êtres et des choses nous échappe... Le regard s'émousse, la pensée s'étiole et s'évanouit.
La poésie nous ramène à l'essentiel : elle dit la vie, ses blessures, ses beautés, sa fragilité...
Elle peut dénoncer, vitupérer, s'insurger contre les injustices et les détresses humaines...
Elle peut nous faire redécouvrir la beauté du monde, son harmonie.
Elle nous invite à la réflexion, elle nous invite à porter un regard attentif sur la nature et tous les spectacles qu'elle nous offre...
Le roi Cheng sur France Culture :
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/le-roi-cheng
Un quatrain à méditer :
"Nous rions, nous trinquons. En nous défilent les blessés,
Les meurtris ; nous leur devons mémoire et vie. Car vivre,
C’est savoir que tout instant de vie est rayon d’or
Sur une mer de ténèbres, c’est savoir dire merci."
Un autre :
"Le sort de la bougie est de brûler
Quand monte l'ultime volute de fumée
Elle lance une invite en guise d'adieu
Entre deux feux, sois celui qui éclaire..."
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2018/02/remettre-la-poesie-a-l-honneur.html
43 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON