Renault Nissan GM : le premier constructeur global

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L’ouverture de discussions entre Renault Nissan et General Motors est une première historique. Dans notre société mondialisée, le secteur de l’automobile résistait farouchement et on attendait toujours un grand acteur global. C’est presque fait : si la fusion est menée à son terme, l’ensemble résultant sera le premier constructeur global de l’histoire à avoir des positions majeures sur les trois continents. Même Toyota, pourtant fortement présent en Europe et aux USA, ne pourrait pas revendiquer un tel statut.

L’idée est probablement excellente dans son principe, car on voit assez mal pourquoi les Européens, les Américains et les Asiatiques, qui roulent grosso modo aux mêmes vitesses , avec le même carburant et sur des routes similaires, devraient avoir des voitures techniquement très différentes. Tout au plus peut-on justifier des différences de design ou la prise en charge de la culture locale (boîtes automatiques aux USA, par exemple).

En revanche, je suis plus sceptique sur le choix du partenaire américain. GM est gravement malade et tout le monde le sait. Sa gamme se vend mal, ses comptes sont loin d’être parfaits, et la charge de la retraite de ses employés est probablement mortelle à terme. En pratique, Renault aurait meilleur temps de ne racheter que les actifs et de laisser la maison mère mourir sous le poids du fardeau.

Mais le tabou est tombé. Si le gouvernement US ne s’y oppose pas (et rien n’est moins sûr, compte tenu de l’importance symbolique de Detroit dans ce pays), ce n’est plus qu’une question de temps avant que l’industrie automobile américaine ne subisse la loi des marchés. J’attends avec impatience que Michael Moore nous tourne la suite de Roger&me. Peut-être cela s’appellera-t-il "Carlos & me"...