Rendez-nous, Nicolas Sarkozy !
Mais où est-il passé, n’est-ce pas, notre omni, notre hyper-président ! Celui qui, chaque jour, faisait la Une des quotidiens, des hebdomadaires, des mensuels, du monde quoi ! … Où qu’il est notre flambeur, notre décomplexé, portant plainte ici, invectivant là ? Où est-il, l’homme du Guilvinec, du Salon de l’Agriculture 2008 ; aussi celui qui, fiérot, épaules gigotantes au possible, nous assurait qu’avec Carla « c’est du sérieux ! » ?... C’est que dites, à la réflexion et tout bien pesé, cet homme-là, il nous manquerait… Presqu'un tantinet… Non ?
Mon Dieu, dans un pays laïc, mais serait-ce possible alors, qu’il ait changé, et cette fois pour de vrai, Nicolas Sarkozy ?
Ah ça par exemple ! Pour une surprise, elle est de taille…
Car voyez donc, écoutez, observez, c’est flagrant, assourdissant comme à l’envers, depuis quelques mois, ma foi, mais quelle discrétion !
Mais que se passe-t-il ? Quel est ce miracle ? Doit-on y croire ?
Enfin quoi, c’est hallucinant…
... Tenez, pour preuve : un homme l’agrippe, le moleste même, du jamais vu sous la Ve, et quelle est sa réaction ?... Aucune. Zéro. Nib…
En d’autres temps, pas si éloignés, oh, il n’aurait pas répondu à l’identique, ça non, mais on eut pu espérer une parole bien sentie, à la « touche-moi pas, tu me salis » (comme un retour à l’envoyeur, en quelque sorte) et puis surtout : une plainte. Et dans l’heure, s’il vous plaît !... Après tout, si une poupée de type vaudou lui hérisse le poil, à en mériter du pénal, la logique ne voudrait-elle pas qu’on enchristât, et sans autre forme de procès, un agent municipal s’en prenant à l’intégrité physique de notre Président ?
Eh bien non ! Rien du tout… Ni plainte, ni déclaration... Notre Nicolas continua, comme si de rien n’était, à serrer des paluches à tirelarigot... Et sur un ton, peuchère !... Non mais, vous l’avez entendu ! C’est qu’il faut considérablement monter le volume de son téléviseur, pour avoir une chance d’esgourder les rares mots qu’il daigne, désormais, délivrer !... Je crois bien que, dans son camp, seul François Baroin s’exprimât plus bas dans les décibels. C’est dire !... Sans compter que, quand il cause, on dirait – c’est terrifiant ! – que, presque, il s’en excuserait. Oh si !...
Nous sommes à mille lieux de ses grandes envolées, superbement ponctuées de : « Au nom de quoi, Madame Chabot ! », ces morceaux de bravoure, où sans faire ni une, ni deux, il montait illico sur ses grands chevaux, et pourfendait, sans jamais verser dans l’amphigourique, journalistes, syndicalistes, commentateurs divers et variés, enfin tout ce qui représente l’archaïsme indécrottable de notre beau pays ! Socialistes, compris !
Et comment, bon sang, interpréter son silence, que d’aucuns saluent, à propos de cette interminable « affaire DSK » ?... Alors ça, c’est – comme dire ? – abracadabrantesque pour le moins !
Et rien, il n’y a rien à faire ! Impossible de lui tirer les vers du nez, savoir ce qu’il en pense... Alors qu’hier encore, cet homme n’hésitait pas à donner son opinion, et vertement, sur les « présumés coupables » du procès Clearstream !
Or, tout de même, ce scandale – car c’en est un, à plus d’un titre ! – qui écorne salement l’image de la France, aurait mérité une parole présidentielle. Un avis. Un missile !...
Au lieu de ça, rien. Même pas un petit : « Il faut moraliser le Dominique Strauss-Kahn » qui, entre nous, eût été des plus croustillants.
Eh bien non. Balpeau. C’est assez déroutant, n'est-ce pas ?…
Notre Président, serait-il en train, mine de rien, en loucedé, de se chiraquiser, voire de se mitterrandiser ?... Mais alors, quid de la rupture ? Celle d’avec ces « rois fainéants » ?...
Avons-nous voté massivement, à hauteur de cinquante et quelques trois pourcents pour, au final, nous fader un Chirac III ou un Mitterrand Redux ?
Ah mais non ! Crénom de non !
Comme dirait l’autre, donner dans la paraphrase : « C’est pas le Sarkozy qu’on connaît ! »… Pas celui pour qui on a donné de la voix, du suffrage !... Celui qui gesticule à la moindre occase. Fanfaron, vantard, imprévisible... Mais où qu’il est donc ? Que s’est-il passé ? C’est insensé ! A ce point, que cet homme qui, via Carla, va dans quelques mois, connaître cette joie incommensurable d’être à nouveau papa, ne nous en pipe pas le moindre mot. Le même ! Le même qui paradait avec sa douce, sa conquise, dans la féérie, la magie, oh oui, de Disney !... Celui qui, mi amor, pipolisait ça comme, à Louxor ("J'adooooooooore !") !...
... Y’a anguille ! C’est moi qui vous le dis ! Et plus que sous roche !...
Enfin quoi, comment expliquer une telle métamorphose, en si peu de temps ? Sera-ce séquelle inopinée de vagal malaise ?
D’autant que, vous en conviendrez, fort aisément, ça n’est pas satisfaisant, ce changement. Car nous voilà trahis, abandonnés. C’est pas pour un tel homme, aussi mesuré, que nous avons voté !... Nous, c’est Sarkozy, le vrai, qu’on veut !... L’homme qui fête la victoire au Fouquet’s avec TOUT le CAC40 !... Qui file à Malte, Rolex, Ray-Ban, à bord d’un yacht... S’envole Falcon Bolloré... Jogge Nike, et t-shirt NYPD… Va en serrer cinq à Junior, au frais de la princesse.
Nous, le type pour lequel on a voté, c’est celui qui se fait offrir ses vacances par un milliardaire mexicain ! Celui qui, magnifique, tel Bob Saint-Clar, vous nous délivrer, en deux temps, trois mouvements, cinq infirmières bulgares et un médecin d’origine palestinienne ! Qu’accueille, en grande pompe, la Betancourt de la jungle.
Quand vous pensez, que c’est le même que l’on ne vit pas, à Villacoublay, réceptionner, tambours, trompettes, Ghesquière et Taponier ! On frôle le surréalisme, là ! Le grand n'importe quoi !
Enfin, merde à la fin ! Où qu’il est passé notre glorieux Président s’en allant extirper des griffes tchadiennes, hôtesses et journalistes, malheureuses victimes d’une Arche relou dite de Zoé !
Celui qui vante la fin des privilèges pendant que, dans le même temps, son fils, Jean, lorgne sur l’EPAD !
Celui qu’invite Kadhafi un jour anniversaire des Droits de l’Homme, précisant même qu’il en est « très heureux », pour lui foutre sur la gueule moins de quatre ans plus tard !
Celui qui convie, pour un défilé du 14-Juillet, le grand démocrate syrien Bachar el-Assad, et, presque parallèlement, demande fermement, le départ de l’horrible dictateur Robert Mugabe.
Celui qu’en finit avec le droit de grâce, pour quelques mois plus tard, délivrer (même partiellement) de ses tortionnaires républicains, son ami, Jean-Charles Marchiani.
Celui qu'en « Off » se lâche, et copieux. Et pan sur la Chabot ! Et vlan sur le Leclerc ! Et que je te mouche le Joffrin, en pleine conférence de presse !
C’est pour ce bonhomme qu’on a voté, nous ! Celui qui demande aux forces de l’ordre de vouvoyer le citoyen, ne serait-ce que par respect, et tutoie allégrement le (très grossier) pêcheur du Guilvinec ou l’hurluberlu du Salon de l’Agriculture !
Celui qui nous demande de taffer le dimanche pour que Madame Obama puisse faire ses courses tranquillement !
L’homme qui nous ébaubit, ô combien, quand triomphant, il nous apprit que : « Désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s’en aperçoit ! ».
C’est lui qu’on veut. Rendez-le nous ! Parce que sans lui, sérieux : on s’ennuie.
Vulgairement : on s’emmerde !
Ah, c’est pas le Guéant qui nous déride la couenne ! Certes, il tente des p'tits trucs, notamment sur les musulmans, et leur nombre qui poserait problème, mais ça ne vaut pas, allons z'enfants, un discours grenoblois sur le Rom !
Certes, oui, la Droite Populaire, courageuse, occupe l’espace laissé vacant, avec ses Luca, ses Vanneste, ses Raoult, à l'outrance, et comment ! On voit même une Brunel qui se jette à l’eau, s’essaie à la plongée sous-Marine, mais tout ça ne vaut pas, ah non ! un Sarkozy en pleine forme ! Celui d’avril 2006. Qui voulait liquider l’héritage de mai 68. Invitant, au passage, tous ceux que ça démangeait, de quitter le territoire... C’est que la France, mon pote, tu l’aimes ou tu la quittes !... Et moi, la mienne, c’est celle du Fouquet’s, comprends-tu ; celle qui bling-bling, celle du Paloma, de Wolfeboro, via Jouy-en-Josas… C’est pour celle-là que j’ai votée. Pas pour la plan-plan, la discrète...
Alors je reveux mon Nicolas ! Celui qu'épate la galerie ! Le transcendant, qui fait la Une de tous les canards. Y compris des laquais.
Le Nicolas qu’est partout, sur tous les fronts ; départemental, régional ET National.
Je veux le mec qu’est « copain » avec Obama. Qui saute dans un avion dès qu’un otage remue le petit orteil. Et convoque la scientifique quand on chourave le scooter de son rejeton.
Celui qui se permet tout et son contraire.
C’est cet homme-là qu’on veut, nous ; les nantis.
Parce que là, sans rire, présentement, on se cague. Grave.
Et quand on pense, qu’en plus, il escompte n’entrer en campagne présidentielle qu’en mars 2012, non ! Là, c’est trop !... Huit mois de plus sans Sarkozy, c’est pas envisageable !
Faut que tu reviennes, Nicolas !
Que tu nous le refasses, le show. Décomplexé, comme nous on kiffe.
Parce que, à ce train-là, de discrétion, mais la prochaine étape, c’est quoi ?
Des vacances d'été au Fort de Brégançon !
Ah non, hein, Nicolas ! Tu peux pas nous faire ça ! Tu as, certes, des droits, mais n’oublie pas tes devoirs. Et le premier d’entre eux, est de nous défriser. Par des déclarations fracassantes. Tonitruantes. Avec du croc-de-boucher, en veux-tu, en voilà !... La rupture, Nicolas ! La rupture !...
Allons, reprends-toi, et reviens parmi les tiens ! Re-bling-bling-nous le paysage, Nicolas. Et plus vite que ça ! Qu’on se morfond, nous autres. Avec ce DSK qu'en finit pas !
Allez hop ! Fais re-péter la Rolex, les Ray-Ban et tout le toutim ! Le peuple en a besoin. Le peuple te réclame. Lui qui, à 45%, ne partira pas en vacances. Tu lui dois bien ça : le soleil !
Or donc, le Nicolas qu’on a connu, le Sarkozy qu'irradie, nous t’en prions : rends-le nous !
Et sur le champ.
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