
Réponse à M. Hollande sur la loi travail : Niet !
Le projet de loi Travail, "une loi de progrès utile à notre pays", "ne sera pas retiré" et les "principes de l'article 2 seront maintenus", assure le président François Hollande dans un entretien à paraître mardi dans le quotidien Sud Ouest.
Un article va effectivement paraître ce jour, dans le quotidien Sud Ouest et émanant du chef de l' Etat. Le but affiché est simple : à l'heure où les français voit une embellie sur le réapprovisionnement en essence, où les syndicats de fonctionnaire n'ont pas encore réussi à mobiliser pour une grève générale, à l'heure où il a même décidé d'acheter leur silence grâce à une augmentation d’un milliard d’euros, François Hollande lance son offensive. Il ne faut pas être dupe de l'instant choisi. Il en va ainsi du devoir de solidarité de la Fonction Publique de paralyser le pays. Pourquoi ? Parce que si vous laissez vos camarades sur le bord de la route, vous serez les prochaines cibles lors du quinquennat suivant !
"Le projet de loi ne sera pas retiré. La philosophie et les principes de l'article 2 seront maintenus", affirme le président de la République. L'article 2, qui consacre la primauté de l'accord d'entreprise sur la convention de branche en matière d'aménagement du temps de travail, "prévoit que l'accord d'entreprise, pour être valide, devra être approuvé par les syndicats qui représentent une majorité de salariés. C'est un verrou très sérieux", estime le chef de l'Etat.
D'abord, voici le fameux texte. On observe ici une cohésion avec le volontarisme de son ministre, M Valls. Reste que ce texte pose de nombreux problèmes, et dans l'esprit souhaite inverser la"hiérarchie des normes" : techniquement, une entreprise à l'échelle locale aura toute latitude pour décider du sort de ses employés, lorsqu'elle estimera être déficitaire (1 trimestre pour les TPE, 2 pour les PME, 3 pour les Grandes Entreprises). Afin de faire passer la pilule, le chef de l'Etat se réfugie sur l'accord d'entreprise au bénéfice des syndicats majoritaires. Si 50% d'un syndicat majoritaire décide d'accepter un remaniement du temps de travail, une augmentation de celui-ci entrainant une baisse de revenu, un licenciement économique justifié par cet article 2 ; alors le reste des salariés devra accepter de s'y plier.
Quels problèmes cela pose-t-il ? C'est très simple : sous couvert d'une majorité de salarié syndiqués (car je vous rappel qu’en France le syndicalisme est de l'ordre de 7%), l'entreprise verra elle-même les salariés donner le bâton pour se faire battre ! Ils accepteront d'être moins bien payés, de travailler plus et même d'être licenciés afin de sauvegarder leur emploi.
Sous couvert d'une hypothétique redistribution, comme cela a été le cas cher Peugeot par exemple, il faut finalement accepter que les plus fragiles soient sacrifiés afin de conserver son propre emploi.
Mais enfin ! Quelle société est-ce là que celle auquel le chef de l'Etat veuille que nous participions ! Assujettir le monde de l'entreprise aux volontés totales des patrons qui la compose, mais que croyez vous que cela va donner !!! Souvenez vous simplement de la baisse de TVA dans le secteur de la restauration et les emplois promis qui ne sont jamais arrivé
Quant au projet de loi, "ce texte assure de meilleures performances pour les entreprises et offre des droits nouveaux aux salariés. C'est parce que c'est une loi de progrès utile à notre pays que je considère qu'il est nécessaire de le mener jusqu'à son terme", souligne-t-il.
Ce projet va assurer tout comme pour les restaurateurs, une meilleure performance aux patrons, qui vont effectivement voir leur chiffre augmenter. Par contre pour les salariés, les nouveaux droits comme mentionnés ici,sont en définitive coreligionnaires de leurs parcours professionnel. C'est une manière habile de masquer le fond du problème : le projet de loi El Khomri va ouvrir la possibilité pour chacun de se former, de rebondir après une période de chômage. Concrètement, si je perds mon emploi, les droits cumulés me donneront l'opportunité de me former à un nouveau métier. C'est très pratique !Souvenez vous de la réforme de pôle emploi. Dans quel but ? les métiers en manque de main-d’œuvre auront tout à loisir de puiser dans une réserve construite par les pôles emplois locaux :
- Formez vous !
- Bien sûr, mai si je souhaite me former à l'équitation et qu'aucun centres équestres ne proposent cette formation dans ma région ?
- Ah désolé, je ne peux rien faire pour vous, en revanche, voici une formation en restauration , ça recrute !
- Je refuse.
- Parfait ! Vous serez radié et les chiffres du chômage vont baisser.
Il ne faut se faire aucune illusion quand à la façon dont évoluerait les choses si cette loi était appliquée.

Pour le président, "le débat qui va s'ouvrir la semaine prochaine au Sénat sera intéressant : nous verrons ce que la droite proposera en matière de droit du travail puisqu'elle y est majoritaire. La comparaison fera sans doute progresser la raison".
Alors là...quel argument d'autorité ! Puisque vous ne voulez pas de nos chaînes, vous constaterez à quel point celle de nos adversaires politiques sont infiniment plus lourdes !C'est honteux de s'en référer à cette menace, ce chantage à l'escalade de la restriction des droits. Et c'est surtout bien la preuve, que cette "raison" a lieu d'être sollicitée, puisque ceux qui n'ont aucun scrupules, (ou tout au moins pas autant que le Président), livreront un texte remanié et pire que le précédent.
Le message est : nous organisons la mise en pièce du code du travail, mais remerciez nous quand même de de na pas être des tyrans. Ceci prouve bien que les contestations populaires n'intéresse pas l'exécutif, que l'ouverture du fameux "dialogue social" (qui a toujours été en réalité la lutte des classes), n'est pas une priorité, semble-t-il.
Raison de plus pour bloquer le pays totalement, et surtout intensifier les actions jusqu'à la paralysie totale dans 15 jours, lors de l'euro de foot. Lorsqu'on voit, au dernier G7, Hollande rire lorsque Donald Tusk lui demande si il aura réglé le problème des grèves avant l'euro de foot, (vu dans le petit journal du 30/05/2016), on comprend qu'un ordre liberticide émanant de Bruxelles a la volonté de construire une Europe à la solde du patronat, du fric et du divertissement de masse. Ca ne vous rappel rien ?
Interrogé sur un éventuel recours au 49-3 en deuxième lecture, François Hollande dit "préférer que le texte soit adopté sans y avoir recours. Mais pas au prix d'un renoncement". "Après six ou sept mois de débats, qui osera dire que le gouvernement sera passé en force ? Ensuite le texte s'appliquera et les Français pourront alors juger : il restera neuf mois jusqu'à l'élection présidentielle, ils verront concrètement s'il aura permis des progrès et se prononceront en conséquence", ajoute-t-il.
Le 49-3, fait actuellement l'objet d'une étude dans différents groupes de Nuit Debout, le but est l'abrogation pure et simple de cette brutalité anti-démocratique. Nous n'élisons pas des députés pour que leurs votes soient bafoués par un président qui a lui même composé sa majorité, en dehors de toute consultation citoyenne. La redistribution des pouvoirs doit être actée dans le cadre d'une nouvelle constitution. Nos instances démocratiques ne fonctionnent plus sous la présidence européenne, où des députés non-élus, dirigent le secret des affaires sous l'égide des banques, comme en atteste la crise grecque. Quant au passage en force, en voici un exemple concret :
Elle a été utilisée et est utilisée dans les manifestations pour intimider l'opinion publique. Un signe de déliquescence du pouvoir autrement plus inquiétant !
Force, Unité et Résistance Camarades !
Révolutionnairement Vôtre
Boris Rannou
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