Repose en paix Henri Paul
L’anniversaire de la mort de la princesse Diana et la présence à Paris d’une commission d’enquête britannique ont été l’occasion de soulever plusieurs questions sur notre compatriote Henri Paul, un Breton de Lorient né le 3 juillet 1956, accusé un peu vite d’être le responsable de ce tragique accident.
Repose en paix Henri, tes amis ne sont pas dupes__Inscription sur la couronne mortuaire lors des funérailles d’Henri Paul à Lorient.
L’anniversaire de la mort de la princesse Diana et la présence à Paris d’une commission d’enquête britannique ont été l’occasion de soulever plusieurs questions sur notre compatriote Henri Paul, un Breton de Lorient né le 3 juillet 1956, accusé un peu vite d’être le responsable de ce tragique accident puisque que son taux d’alcool aurait été, d’après les analyses officielles de son sang, 3 fois le taux légal admis (un taux d’alcoolémie officiel de 1,6 pour mille). L’analyse de son sang aurait aussi décelé des traces de prozac, un anti-dépresseur.
Mais qui était Henri Paul ?
Son père était instituteur et sa mère employée à la mairie. Il avait 4 frères et était célibataire. Il ne fit pas d’études supérieures, mais développa très tôt un goût pour l’aviation, un secteur où il fit d’ailleurs son service militaire. Sa vraie passion était de voler. Il avait eu son brevet de pilote à 18 ans à Vannes.
Après avoir passé son baccalauréat, il décide, comme beaucoup de Bretons et de Bretonnes de l’époque, de monter à Paris. Il travaille d’abord comme instructeur d’aviation puis dans le nautisme où il vend des bateaux. Il sera embauché au fameux hôtel Ritz comme adjoint du chef de sécurité en 1986.
Devenu chef de la sécurité, il a une vingtaine de personnes sous ses ordres. Peut-on penser une seconde que cet hôtel, où descendent des monarques et les plus grands de ce monde, aurait confié la responsabilité de la sécurité à un alcoolique ?
Était-il vraiment alcoolique comme on l’a présenté le lendemain de la mort de Diana ? Il semblerait que non. Ses amis de Lorient ont tous réfuté cette affirmation ainsi que son ami Claude Garrec à Paris. D’après son entourage et les cafés et restaurants voisins du Ritz, Henri Paul prenait un pastis de temps en temps, jamais plus d’une bière pendant les repas. Henri Paul buvait surtout du Coca Cola Light. Dans son appartement on retrouva pas moins de 240 cannettes de son soda préféré.
Trois jours avant l’accident tragique, il avait même fait un test sanguin pour renouveler sa licence de pilote. Son certificat d’aptitude à voler fut montré à la télévision allemande en 1998 lors d’une émission sur la mort de Diana.
Au contraire, Henri Paul était un homme tout à fait respectable. En plus des avions, il aimait le piano, Liszt et Schubert, les causes de l’environnement d’après certains, ainsi que le tennis. Il avait obtenu deux prix de conservatoire en musique en Alto et en piano. Il parlait couramment l’anglais et l’allemand.
Le matin du 30 août 1997, il faisait, avec son ami Claude Garrec, une partie de tennis habituelle, après laquelle il aurait même décliné l’invitation à boire la traditionnelle bière d’après partie. Deux Coca Colas Light, d’après Claude Garrec, auraient terminé cette rencontre. Car justement, ce jour-là, il devait se rendre à l’aéroport pour aller chercher la princesse de Galles et Dodi Al-Fayed.
Dominique Melo, alors professeur de psychologie à Rennes et ami de longue date de Henri Paul, a aussi déclaré en 1997 que Henri Paul n’était certainement pas alcoolique. [Voir le site]
Théorie de la conspiration
M. Al Fayed - qui a toujours prétendu que son fils et Diana ont été assassinés - et les partisans du complot, prétendent quant à eux que les échantillons de sang ont été substitués, puisqu’ils démontrent aussi un fort taux de monoxyde de carbone resté à ce jour inexpliqué. Une contre-expertise faite par les deux experts Thomas Krompecher et Patrice Mangin met en évidence une dose totalement anormale de monoxyde de carbone avec un taux de 20,7 %.
« Il y a trois hypothèses », expliquait Patrice Mangin : « Soit Henri Paul aurait inhalé une grosse quantité de gaz, mais l’enquête a montré que ce n’était pas possible. Soit notre analyse serait fausse, mais un deuxième examen a aussi abouti à un taux trop élevé, certes moindre, mais quand même ! La troisième explication serait que nous avons analysé un échantillon ne provenant pas de Henri Paul. »
Un test ADN du sang des parents de Henri Paul vient par contre de prouver que le sang examiné est bien celui de Henri Paul.
Douze comptes en banque ?
Henri Paul était-il un informateur pour la DGSE, le MI6 ou encore pour le Mossad (*) ? Toutes ces allégations circulent. Il est certain que ses fonctions au Ritz le mettaient dans une position priviligiée dont l’accès à tous les espaces, privés ou non. Les accusations sont graves et ne peuvent pas être portées à la légère.
Ces allégations sont publiées dans le rapport de la police métropolitaine de Londres intitulé « Operation Paget ». M. Al Fayed [Voir le site] prétend que Henri Paul était un agent double travaillant pour le service de contre-espionnage britannique MI6, mais aucune preuve n’existe pour le moment, du moins il n’en présente pas.
M. Al Fayed semble se baser sur le fait qu’on ait retrouvé 12 565 francs, soit un peu plus de 1 900 euros, dans les poches du chef de la sécurité devenu chauffeur de limousine pour l’occasion.
On apprend, dans le même rapport, que Henri Paul aurait eu plusieurs comptes en banque, 12 selon certaines sources. Le tabloïd britannique Sun du 14/10/07 parle de 15 comptes (!) mais sans citer ses sources [Voir le site]. Pour les tabloïds, le nombre de comptes en banque semble augmenter d’année en année, mais d’après ses amis il n’en avait que quatre.
Des comptes dont l’avoir total se monterait à 1,7 millions de francs soit 240 000 euros. Ce que certains expliquent par des versements discrets de différents services secrets et par la nécessité de ne pas attirer l’attention avec des sommes trop importantes sur un seul compte. Il est certain que les loyers qu’il percevait d’une maison qu’il avait achetée ou les pourboires très généreux qu’il recevait au travail ne justifient pas forcément de telles sommes.
Ni un accident dû à l’alcool ni un accident dû à un excès de vitesse
La théorie la plus probable est que Henri Paul acceptait de l’argent des paparazzi en échange d’informations confidentielles sur le va-et-vient des stars du show-biz. Cela explique les 1 900 euros dans sa poche le jour de sa mort. Une somme qui correspond à l’importance des tuyaux qu’il a pu donner aux paparazzi ce jour-là, sur Diana et Dodi Al Fayed. Il a même pu négocier quelques bribes d’informations y compris son propre itinéraire en pensant qu’il pourrait tous les semer.
Assailli d’appels de paparazzi sur son portable durant ses heures de fonction et sans doute recevant d’autres pressions, en dehors du travail, de la part des services secrets pour devenir informateur, son emploi de rêve était devenu de plus en plus stressant, voire un cauchemar. Il prenait des anti-dépresseurs pour pallier une situation devenue intenable, voire des somnifères. Ce serait la combinaison des médicaments, ajoutée à un ou deux verres de vermouth ou de pastis, qui lui aurait été fatale cette nuit d’août 1997. D’autres explications sont possibles comme un simple arrêt cardiaque qui aurait entraîné la perte de contrôle du véhicule. Pour comble de malchance, l’airbag côté chauffeur de la Mercédès ne s’est pas ouvert quand la voiture a percuté un pilier du tunnel de l’Alma. Celui, côté chauffeur a bien fonctionné, ce qui sauva la vie du garde du corps gallois de Dodi Al-Fayed, Trevor Rees-Jones (le seul survivant du crash, mais qui ne se souvient de rien).
Claude Garrec, qui a accepté de répondre aux questions d’ABP, se dit écœuré de la façon dont les médias, aussi bien anglais que français, ont déformé ses propos depuis dix ans et dans au moins 200 interviews. « Ils ne retiennent que ce qui les intéresse », nous dit-il, passant sous silence l’essentiel : « Que Henri Paul était un gars bien ». Il tient à dire ceci : « Je ne sais pas ce qui s’est passé dans ce tunnel, mais ce n’est ni un accident dû à l’alcool ni un accident dû à un excès de vitesse ».
(*) Dans son livre Histoires secrètes du Mossad, Gordon Thomas, un spécialiste des services secrets, explique en détail les pressions du Mossad sur Henri Paul pour qu’il devienne informateur.
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