République irréprochable : jusqu’où ira Hollande ?
Jérôme Cahuzac a été pulvérisé par l'affaire qui porte son nom : il a littéralement fondu et laisse la place à de futures affaires tout aussi scandaleuses prophétisées par Médiapart.
La réaction de François Hollande a été immédiate : pour Cahuzac, c'est fini. On peut supposer qu'il en sera de même pour tous les autres, et de manière tout aussi radicale. Et c'est bien normal, cela n'est que justice, me direz-vous.
Une république irréprochable ?
Cela existe-il, et cela existera-t-il un jour ? A en croire notre président, son arrivée au pouvoir était l'avènement d'une telle république. Avec l'affaire Cahuzac, on se rend compte que si la république est désormais parfaite, il faut cependant vérifier si les autres membres du gouvernement sont si irréprochables que cela.
Il en va de même pour les parlementaires, les responsables des administrations, les banques et "demain les grandes entreprises" a déclaré François Hollande lors de sa déclaration concernant la moralisation de la vie politique.
L 'affaire Cahuzac, dans un contexte de "réchauffement politique" tel que celui que nous vivons, c'est comme une banquise qui se réduit sous nos yeux, mais aussi sous nos pieds : En effet, tous les élus suspectés aujourd'hui de corruption ne sont pas là par la volonté des ours polaires mais par celle du peuple français, et si le peuple se trompe, il est trompé et est donc en danger.
La chasse aux sorcières a commencé, l'irréprochabilité est en marche. On peut s'en réjouir...Tant que le peuple ne se retrouve pas dans le viseur (et ne l'est-il pas déjà ?).
L'ère du soupçon
C'est bien de vouloir contrôler davantage les membres du gouvernement, les élus, les banques et les grandes entreprises. Cependant, cela montre au moins une chose : nous nous avançons vers une situation ou personne n'aura plus confiance en personne, une sorte de terreur.
Lorsque Hollande parle d' un contrôle des grandes entreprises pour "demain", qu'en est-il pour après-demain et les jours suivants, qui sont les prochains sur la liste des suspects ? Des citoyens qui ne seraient pas eux-même "irréprochables" ?
Après tout, on pourrait considérer que nous sommes tous des fraudeurs en puissance, et nous rappeler qu'une bonne moralisation de la vie politique va de paire avec celle des citoyens ?
Le grand patron qui sera contrôlé demain, ne pourra-il pas exiger un contrôle accru de ses salariés ? Et les banques de leurs usagers ? Et l'Etat de ses ressortissants ? Quand on pense que Hollande voudrait développer ce système de contrôle dans toute l'U.E., voire même dans le monde, cela laisse songeur...
Les bénéficiaires de cette moralisation politique, c'est sensé être nous : plus de méchants puissants ! Enfin on nous écoute ! En fait, je pense que Hollande est à la recherche du citoyen irréprochable, celui qui sera prêt à voir la diminution de ses droits au travail et dans la vie. En sacrifiant Cahuzac comme il l'a fait sur la place publique, il nous rappelle que Cahuzac est un citoyen comme les autres, comme nous.
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