Requiem pour une démocratie
Nous voila sauvés du péril imminent du fascisme définitif et sans retour que l'on était en droit de craindre car tous ou presque nous l'avaient amplement expliqué. Il aurait fallu que nous soyons bouchés pour ne pas comprendre.
Quelle belle et admirable unanimité dans le combat ! Quel sublime amour de la démocratie et quel désaveu de ceux qui pensent, écrivent, se montrent et parlent, à ceux qui ne pensent pas, n'écrivent pas, ne se montrent pas et surtout, surtout ne parlent pas, sauf parfois au Café du Commerce et pour dire n'importe quoi bien évidemment, le bon sens n'appartenant pas à ceux-ci, mais à ceux-là.
Ainsi, et bien heureusement, les pauvres ne seront pas assassinés en masse, les colorés ne seront pas exterminés jusqu'au dernier (l'ont d'ailleurs bien compris les Antillais et autres Ultramarins dont les votes contre l'horrible, l'abjecte raciste dont jusqu'au nom est imprononçable, sont sans ambiguïté...), la Liberté sera garantie par la vaccination obligatoire et les passes-sanitaires ayant vocation à devenir passes-en-tout et surtout pas passe-partout, l'Égalité florissante pourra se poursuivre avec quelques-uns plus égaux que tous les autres, soyons rassurés, et cette belle Fraternité embrassera généreusement le monde entier avec en tête les Frères Musulmans, euh ! nos frères musulmans, qui par leurs votes si intelligents et fort opportunément monolithiques nous ont sauvé de tous ces maux qui allaient nous perdre, au premier tour et au deuxième. Normal, non ? quand on sait leur respect pour ces trois vertus sociales partout où ils ont, ou ont eu le pouvoir.
Et malgré cet exemplaire élan de défense de la démocratie, de la République, de nos Valeurs, de notre Culture... Euh ! Ah ! mais là je crois qu'il y a erreur car elle n'existe pas celle-là ! Enfin, bref, tout ce qui nous fait sans nous faire tout à fait tout en nous faisant, en même temps, notre beau pays compte, tout bien compté, 42% de fachos. Je suis saisi d'effroi à la seule idée que si, par aberration, la Presse et les médias avaient été quelque peu partagés, si par malheur la radio-télévision-nationale avait sottement fait preuve d'un tant soit peu d'une indigne objectivité ou d'une imbécile équité, le nombre de ces fachos aurait pu être encore plus grand, et aurait peut-être atteint la majorité.
Peut-on un seul instant prendre un tel risque qui se profile, soyons en conscients, car en cinq ans écoulés, neuf points de plus donneraient, si cette tendance devait se poursuivre, cet effarent scénario, dans cinq ans. Le peuple de France ne l'admettrait pas, une telle majorité permettant à ceux qui l'auraient obtenue par la tromperie abjecte de notre bon peuple de réaliser le programme que d'ailleurs ils n'ont pas, vous le savez bien puisqu'on vous l'a bien dit et redit, pas de programme chez ces gens-là, dont le programme est, en même temps, détestable. Ainsi le seul moyen d'éviter une telle dérive est d'éviter les risques de l'élection, de voir le peuple, trompé par d'habiles tribuns au langage démagogique, vouloir changer ce qui marche si bien, ce qui réussit si bien à notre beau pays qui, dans tous les domaines, voit les choses s'améliorer grâce à l'école, la police, la justice, l'armée... ce qui chaque jour renforce le niveau de connaissance de nos jeunes, celui de la sécurité, celui du succès de nos armes comme en Syrie ou au Mali...
Peut-on prendre le risque que la démocratie en mouvement - à ne pas confondre avec La République en Marche - s'en prenne à la démocratie telle qu'on nous l'a expliquée ? Doit-on laisser les mauvais esprits s'exprimer sur ce Net pervers où chacun peut dire ce qu'il veut, où la "liberté" de dire est sans limite ? À l'évidence, il faudrait être fous pour encore le permettre par pure passivité. À quoi servirait donc d'avoir patiemment bâti ces médias si éclairés, qui avec tant d'adresse et tant de bonne foi décryptent l'actualité, traquent les fausses nouvelles, chassent les esprits retors ? Et si l'on devait constater que par cet étrange phénomène qui veut que le grand et mystérieux balancier de l'histoire qui a depuis peu inversé sa course, la poursuive dans ce nouveau sens inéluctablement, il faudrait bien se résoudre, avec entre autres Mme Christine Lagarde directrice de la BCE ( enfin une banquière dans cette affaire, ça nous change...) relayant si utilement Davos et Schwab son génial fondateur aux idées si novatrices, il faudrait, le coeur brisé, se résoudre à prendre acte que "La démocratie a atteint ses limites. Il est certain qu'un nouveau système, un nouvel ordre mondial est nécessaire, sinon les économies s'effondreront et l'humanité disparaîtra. Le nouveau système doit également garantir la santé et la sécurité du citoyen." Il faudra sans hésiter être enfin généreux et sauver l'humanité, même contre elle-même, cette sombre imbécile d'humanité auto-sacrificielle à vouloir toujours vivre mieux, ce qui, cela se comprend bien, ne peut à l'évidence concerner que des sujets d'élite, par nature de plus en plus rares. Et que nul n'y voit la réalisation de la concentration du Capital et de la paupérisation des masses que Karl Marx annonçait et dénonçait, ce qui lui donnerait raison, lui que la chute de l'URSS a définitivement ridiculisé.
Après cette longue parenthèse revenons à la réalité de notre proche avenir : des élections ! Et que le jeu admirable dont nous venons de voir s'accomplir le dernier acte en date, ouf !, puisse enfin reprendre illico pour que nous ne risquions pas de nous ennuyer. Et quel jeu ! Voila que bientôt, après avoir éhontément dénoncé l'admirable-Président-de-
Et voila qu'elle revient celle-là, une guéguerre par-ci, une guéguerre par-là, une bien sympa en Libye, une un peu fausse en Syrie, une pour rien au Mali, une contre le si puissant Covid, ignorant ennemi, une contre le fascisme, mais celui d'avant-guerre, puis une contre le sortant, puis une contre la Marine pas vraiment nationale mais l'on s'en fiche, et pour le président honni, puis contre le président honni. Honni soit qui mal y pense : ce n'est pas sotte tactique, mais haute stratégie. Ce ne sont pas trahisons successives, ni opportunisme indécent, mais combat subtile, si subtile que comme les précédents, il n'ira qu'à la cuisante défaite.
Du moins très probablement.
Et bien heureusement notre cher président aura son Assemblée bien à lui, mais si peu à nous, aux députés pour la plupart idiots utiles de Davos et du Grand Reset, en idolâtres bien justifiés de notre Mozart de la finance, notre Jupiter et maître des horloges, qui sut si bien nous protéger et nous payer d'un travail non accompli en raison d'un confinement utile et en même temps ne servant à rien, par lui décrété. En nous le payant grâce à des emprunts contractés en notre nom et qu'il faudra bien rembourser, si ce n'est par nous du moins par nos enfants. Chapeau ! inclinons-nous, si ce n'est pas du Mozart, ça alors !
Et le sentiment plus ou moins confus est bien là que nous n'avons pas encore tout vu, Mozart n'a pas encore écrit sa meilleure symphonie, son plus sublime opéra.
Quant à son Requiem, l'achèvera-t-il ?
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