Respect et tolérance
En cette période de Noël : Fête désormais populaire mais d'origine chrétienne (depuis que l'empereur romain Constantin, fraîchement converti au christianisme, a décidé que nous fêterions la naissance du Christ le 25 décembre), je voudrais vous proposer une réflexion sur ces grandes valeurs tant répétées et mises en avant aujourdhui que sont le respect et la tolérance.
1 - La tolérance
Je ne vais pas trop m'étendre dessus, ma réflexion sur ce mot n'a rien d'originale et n'est qu'une pierre qui me sera utile pour ma conclusion.
On parle tellement de tolérance, les homosexuels, les religieux, les anti-religieux, les anti-racistes... réclament la tolérance. Mais qu'est-ce que tolérer ? On connait tous le sens d'une phrase comme "je tolère ta présence". D'ailleurs l'étymologie même du mot vient du latin tolerare qui signifie supporter. Alors quand les autoproclamés anti-racistes parlent de tolérance, c'est cela leur grande vertu ? La hauteur morale à laquelle ils aspirent ?
Et wikipedia en rajoute une sacrée couche :
Selon certains moralistes, la notion de tolérance est associée à la notion absolue de bien et de mal. La tolérance s'exerce lorsqu'on reconnaît qu'une chose est un mal, mais que combattre ce mal engendrerait un mal encore plus grand.
La tolérance peut alors conduire à une abstention volontaire dans le combat contre un mal identifié comme tel. Cette abstention n'est pas motivée par une relativisation des notions de bien et de mal, mais au contraire par la pleine conscience d'un mal qui ne peut pas être combattu sans produire un autre mal plus grave encore.
C'est en ce sens, par exemple, que le terme de « maison de tolérance », était encore usité au début du XXe siècle.
Alors quand les défenseurs des droits des homosexuels appellent à la tolérance, veulent-ils dire que l'homosexualité est un mal mais que l'homophobie est un mal plus grand car il conduit à la discrimination, à la stigmatisation voire à la violence physique ? Là encore, c'est cela leur grande vertu ? La hauteur morale à laquelle ils aspirent ?
2 - Le respect
Voila encore un mot que j'entends partout, on me le rabâche depuis ma plus tendre enfance et je me souviens encore, collégien, chanter "Respect yourself, respect the funk, respect your lady" du ô combien talentueux groupe de rap français Alliance Ethnik qui n'a selon moi dû son succès qu'aux quotas de chansons francophones imposé alors par Mitterrand aux radios françaises.
Mais qu'est-ce que le respect ? Quand on dit "j'ai énormément de respect pour l'abbé Pierre" on parle d'admiration. Mais quand des élèves respectent leur professeur, il s'agit plutôt d'une crainte. Quand un braqueur maintient une personne au sol en pointant son arme sur elle, on dit qu'il la tient en respect, s'agit-il d'admiration ? Alors qu'est-ce que se faire respecter ?
Je crois que le respect n'est pas une valeur qui mérite les honneurs qu'on lui fait : Le respect est soit de l'admiration, soit de la crainte, et dans la grande majorité des cas un mélange des deux. Quand 2 amis ont un respect mutuel, bien sur qu'il y a une part d'estime de l'autre mais également une part de crainte ; ils se tiennent en joue mutuellement, chacun sachant que si il nuit ou profite de l'autre, l'autre saura lui retourner la bâton. Si tel n'est pas le cas, l'un monte rapidement sur l'autre, l'utilise à son gré comme larbin ou comme faire valoir, et il n'y a plus de respect mutuel, sinon factice.
En guise de transition vers ma conclusion, voici une citation de Machiavel :
Il est plus sûr d'être craint que d'être aimé.
Conclusion
Si j'ai introduit cette réflexion par l'évocation du christianisme, c'est parce que j'avais bien l'intention de parler d'Amour. Jésus, qu'il fut prophète, grand initié, Dieu ou demi-dieu, a dit : "Dieu est Amour." :
En plus de comporter beaucoup de majuscules, cette phrase peut revêtir deux sens dont le plus communément accepté ne me parait pas être le bon. Généralement on entend cela dans le sens "Dieu, ce vieux barbu, est plein d'amour.". Mais Jésus n'a pas dit "Dieu est plein d'amour". Et Mahomet n'a pas dit "Dieu est miséricorde", mais "Dieu est miséricordieux".
Or, selon moi, le bon sens est ; "Dieu, C'EST l'Amour".
Ce "Dieu est Amour", un mathématicien pourrait l'écrire Dieu <=> Amour. Ne cherchez pas un barbu dans les nuages, où une entité quelconque qui écouterait et exaucerait vos prières et encore moins le créateur tout puissant de ce monde qui y décide tout ce qui s'y passe.
Et nous remarquerons qu'alors, l'objection du type "Si Dieu existait et serait bon, pourquoi y aurait-il toutes ces guerres dans le monde ?" trouve le plus simplement du monde sa réponse si l'on considère que le mot "dieu" est simplement un synonyme du mot "amour".
- Si il y a des guerres ce n'est pas à cause de Dieu, ce n'est pas Dieu qui en a décidé ainsi, c'est à cause du manque de Dieu.
- Si il y a des guerres ce n'est pas à cause de l'amour, ce n'est pas l'amour qui en a décidé ainsi, c'est à cause du manque d'amour.
Et d'ailleurs, à propos de celui qui déciderait de tout ce qui se passe dans le monde, Jésus en parle aussi, mais il ne le nomme pas Dieu, ou mon père ou autre référence : il le nomme "le prince de ce monde" que nous connaissons aujourd'hui mieux sous le nom de satan.
Je pense donc que Dieu c'est l'Amour, que l'Amour est par essence miséricordieux, et que Jésus, comme Mahomet disaient bien vrai.
Alors oui, après une bataille acharnée entre l'église catholique qui n'a pas que des faits glorieux à son actif et la franc-maçonnerie qui bien qu'elle reconnaisse un grand architecte de l'univers n'est pas chrétienne ou religieuse, et après la prise de pouvoir en 1789 par cette dernière qui a mis fin au règne des rois chrétiens, il y a eu la loi de 1901 sur la laïcité. Et comme l'explique très bien Vincent Peillon dans une vidéo désormais célèbre, la laïcité est une nouvelle religion que l'on dit "adaptée à la modernité".
Alors j'imagine qu'on a voulu, pour inventer cette nouvelle religion, éviter le mot "amour" qui évoquait trop le christianisme que l'on voulait justement remplacer. Alors on a trouvé, et je veux bien croire que l'on a cru sincèrement bien faire, les mots respect et tolérance.
Mais franchement, je pose la question et j'espère vos réponses : N'a-t-on pas perdu au change ?
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