Retour de Sarkozy, une bonne chose… pour les journalistes !

Il n’aura pas échappé aux Français que la nouvelle de ce 19 septembre 2014, c’est le retour de Nicolas Sarkozy. Un événement célébré comme une sorte d’épiphanie médiatique. Un événement qui saura éblouir les dévots et autres admirateurs d’un sauveur qui en réalité ne sont que des adeptes d’une secte ; au même titre que les fans de Johnny ou les admirateurs de Raël. La plupart des militants des partis politiques ont un psychisme de sectaires. C’est le cas au PS comme à l’UMP. Les responsables politiques ont aussi ce profil et déjà, les adorateurs de Sarkozy commentent ses mots, ses phrases. Unité, rassemblement, putain, des mots magiques, qui vont sauver la France. NKM est éblouie par tant de lumière divine et Estrosi se voit en colonel de la cinquième colonne qui vient délivrer la France de son état calamiteux, quant à Nadine Morano, elle s’apprête à danser en brûlant des cierges jusqu’au bout de la nuit pour porter chance à Sarkozy et prier pour son destin y compris celui de la France et la jeune garde de la droite dure qui trouve son chef universel. J’arrête là la caricature. Les partis politiques ne sont pas la solution mais le problème et les hommes politiques avec. Et les journalistes aussi.

Comme vous l’avez vécu et constaté, le retour de Sarkozy représente du pain bénit pour toute cette caste médiatique en attente de mouvement politiciens et de commentaires. Sarkozy, ce n’est pas rien que du Sarkozy, c’est tout un ensemble de responsables politiques qui vont commenter ce retour et c’est un prétexte pour les journalistes à recueillir les commentaires, à les commenter et à interroger les commentateurs sur ce qui a été commenté. De quoi remplir des pages et des heures d’antenne. Les esprits sont émoustillés. On a pu entendre un journaliste avouer que Sarkozy est électrisant. Ce type possède un fluide et pour peu, on pourrait le prendre pour une incarnation de Austin Power et son mojo émoustillant. Le journalisme politique est devenu un journalisme de star. Le retour de Sarkozy c’est un peu comme la réincarnation d’Elvis Presley ou alors la réapparition de Michael Jackson. Sarkozy, c’est un type drogué à la politique, comme l’est François Hollande. Les journalistes sont drogués par Sarkozy. Ils ont trouvé leur came et c’est de la bonne. En plus, pas besoin d’aller fréquenter les dealers. La came sera disponible jusqu’en 2017.

Dès que la came est sur le marché, les consommateurs se pressent et se montrent. Vous les avez sans doute vus. Tous ces journalistes qui invitent d’autres journalistes pour commenter cet événement qui est médiatique mais très peu politique. Edwy Plenel, le saint parmi les journalistes politiques, invité sur le plateau de Canal et tout le reste, que je n’ai pas vu pour ne pas attraper la nausée. Il va faire quoi, Sarkozy ? Transformer une bande de brêles à l’UMP en moteur pour l’avenir de la France ? D’aucuns dans les années 30, en Allemagne ou en Russie, pensaient aussi transformer l’homme nouveau. Le retour de Sarkozy est une farce. Il y a deux ans et demi avant la prochaine échéance. Il faut s’attendre à vivre un calvaire médiatique d’insignifiance sur fond de France en déliquescence. Le France sombre mais l’orchestre médiatique joue la comédie du retour de Sarkozy pour distraire les passagers du Titanic.