Retour sur l’élection présidentielle de 2017
Cet article vient compléter une série d’articles publiés sur Agora Vox précédemment. Nous avons montré que dès l’été 2004 quatre grosses fortunes qui possèdent un empire médiatique ont décidé de porter Emmanuel Macron à la présidence de la république (Bernard Arnault, Xavier Niel, Patrick Drahi et Arnaud Lagardère). Nous avons porté quelques doutes sur la moralité de cette équipe puis nous avons vu que chacun d’eux a apporté le meilleur de ses lieutenants au service de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron (Bernard Squarcini, Michèle Marchand alias « Mimi », Bernard Mourad et Ramzi Khiroun). Ces quatre-là constituent la véritable équipe de campagne. Ils ont d’ailleurs contribué à mettre en place l’équipe qui a été présentée au grand public : Ismaël Emilien, Stanislas Guérini, Benjamin Griveaux, Cédric O…
Avant que Jacques Attali ait exprimé le choix fait par ces quatre grosses fortunes ceux-ci ont un moment hésité entre Bruno Le Maire, catalogué à « droite », et Emmanuel Macron catalogué à « gauche ». En fait, il n’y a aucune différence sur leurs options politiques. D’ailleurs, Bruno La Maire est devenu plus tard l’un des ministres de l’économie sous la présidence d’Emmanuel Macron. Mais, pour ceux qui manipulent l’opinion publique, il est parfois utile de savoir comment les uns et les autres sont étiquetés, comment ils sont perçus majoritairement par l’opinion publique.
L’oligarchie euro-atlantiste et les milliardaires se fichent que le prochain président soit de « droite » ou de « gauche ». Ils veulent avant tout préserver l’UE, l’euro et le soutien des pays d’Europe à l’OTAN. C’est la meilleure garantie qu’ils aient pour que leur politique soit appliquée. Ils craignent que leur système s’effondre. Ils ont compris que les castes politiciennes de « droite » et de « gauche » qu’ils ont corrompues depuis plusieurs décennies sont rejetées par les électeurs et ils estiment que, pour continuer la même politique, il faut donner l’impression de faire du neuf. Il faut un renouvellement du personnel en commençant par le chef de l’état qui, en fait, devra continuer à être à leurs bottes.
Pour suivre le raisonnement qui les a amenés à choisir Emmanuel Macron, il faut se remémorer le contexte politique du moment.
Il est apparu très tôt qu'il allait y avoir deux candidats à « gauche » (Jean-Luc Mélenchon et celui qui sortira des primaires du parti socialiste). Bernard Squarcini était en mesure de le confirmer : rien ne pourrait plus changer cet état de fait. Jean Luc Mélenchon avait réussi à obtenir le soutien du PCF et il n’obtiendra jamais celui du PS. Par ailleurs, le PCF se méfie déjà de son ambition à vouloir faire route seul avec son parti de gauche. Pour bien lui faire comprendre qu’il ne peut rien faire sans les communistes ceux-ci vont tarder à lui donner les parrainages dont il a besoin et qu’il n’est pas capable d’obtenir avec ses seuls militants. Le mouvement ouvrier ainsi divisé avec deux candidats n’avait dès lors aucune chance d’être représenté au second tour. Seul un candidat unique de « droite » pouvait être dangereux.
La question que se posaient alors les milliardaires et leur kapo Jacques Attali était : lequel sera le mieux à même de battre le candidat unique de la droite : Bruno le Maire ou Emmanuel Macron ? La réponse est évidente : c’est Emmanuel Macron puisqu’il est catalogué à « gauche ». Il est d’ailleurs plus jeune, avec huit ans d’écart, que Bruno Le Maire. Cela peut être perçu comme un atout supplémentaire.
Il est apparu en effet très tôt que la droite ne présenterait qu’un seul candidat. Ils s’étaient mis d’accord pour organiser des primaires et il y avait de fortes chances pour qu’Alain Juppé sorte gagnant. Ils avaient donc prévu de dégommer Alain Juppé par une campagne médiatique pour l’ensevelir sous un torrent de boues. Ce ne sera pas difficile car ce repris de justice a un casier judiciaire noir comme du charbon. Ils lui auraient facilement trouvé, au besoin, quelques casseroles supplémentaires.
Au terme de cette réflexion, Jacques Attali pouvait annoncer qu’Emmanuel Macron avait toutes les qualités pour être présidentiable.
Mais tout ne s’est pas déroulé exactement comme prévu. Malgré leurs bidouillages des sondages pour faire des « prophéties autoréalisatrices », ce n’est pas Alain Juppé qui est arrivé en tête : c’est le pauvre François Fillon qui est sorti vainqueur du second tour des primaires de la droite le 27 novembre 2016 ! Dès lors, son sort était jeté. C’est lui qui va se faire descendre et cela ne présentera pas de difficulté. Quand l’oligarchie euro-atlantiste décide d’en discréditer un, il lui suffit de regarder d’un plus peu près et elle est certaine de trouver quelque chose qui fera scandale. Il est autant pourri, mais guère plus, que tous les politiciens de son rang. Il suffit donc de le faire savoir. Ce sera d’autant plus efficace qu’il a eu le tort de s’ériger en monsieur-la-vertu.
François Fillon est investi officiellement lors du Conseil National des Républicains du 14 janvier 2017. Onze jours plus tard, le Pénélope-Gate se met en branle avec un article du Canard Enchaîné du 25 janvier 2017. On se souvient que "Le Canard Enchaîné" ne s'est jamais déchaîné contre les mitterrandiens. Il n'avait jamais parlé de Mazarine avant que Paris Match, mandaté par François Mitterrand lui-même, découvre son existence. Pourtant, tous les comités de rédaction étaient au courant mais se taisaient respectant ainsi la conception mitterrandienne de la liberté de la presse. Immédiatement après l’information révélée par « Le Canard Enchainé » (à sa caste) des moyens exceptionnels étaient mis en œuvre pour procéder à un véritable lynchage médiatico-judiciaire.
La presse se trouve informée rapidement de faits parfois vieux de plus de vingt ans. Le parquet financier se saisit de l’affaire avec une rapidité hors norme et mène ses premières investigations de façon fulgurante sans qu’elles aient pu être préparées à l’avance. La descente de police dans les locaux du Parlement, sans protestation du président Bartolone, est une violation du principe de séparation des pouvoirs. L’ouverture d’une enquête préliminaire sur un parlementaire dans l’exercice de ses fonctions, sans qu’elle ait été précédée d’une enquête du bureau de l’Assemblée, est anticonstitutionnelle. La divulgation dans la presse des éléments du dossier est une violation du secret de l’instruction. Les reproches qui sont faits à François Fillon sont justifiés mais il y a, dans cette affaire, une manifeste instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Il y a, à l’évidence, un dévoiement des services de l’État. Quand les ordres viennent de l’oligarchie euro-atlantiste tout est possible.
Il faut par ailleurs prendre la mesure relative de l’importance des faits qui lui sont reprochés dans une société où la corruption se généralise. Qu’a-t-il donc fait que les autres ne font pas ? Comme tous les riches, il a tendance à minimiser la valeur de son patrimoine quand il fait sa déclaration d’impôts. Dans son milieu, quand on offre un costume ou une montre à quelqu’un chacun sait qu'on ne l’achète pas dans la grande surface du coin. Il a la possibilité de recruter du personnel bien payé pour un travail peu contraignant. Eh bien donc ! Il choisit sa femme et ses enfants. Regardez-donc à l’université comment sont choisis les maîtres de conférences ou au CNRS comment sont choisis les ingénieurs de recherche. Les femmes, les maîtresses et les enfants des « gens en place » ont une priorité absolue et ce n’est pas pour quelques mois que sont ainsi recrutés des incapables. Souvenons-nous aussi que le coiffeur de François Hollande a gagné en cinq ans davantage que Pénélope Fillon en douze ans. Et, chez les députés, combien d’épouses sont employées par leur mari ? Combien de fils ? Combien de filles ? Bref ! Ils sont tous comme ça. Et même Jean-Luc Mélenchon ne fait pas exception (voir dans notre livre : « De François Mitterrand à Jean-Luc Mélenchon » le chapitre « Jean-Luc Mélenchon : les discours et les actes »). Alors, il faut bien reconnaître qu’il y a eu un matraquage médiatique pour l’abattre et un gros travail de communication pour le faire passer ainsi pour pire que tous les autres. Notre intention n’est pas de défendre François Fillon, ni de pardonner les faits pour lesquels il s’est fait descendre, mais de bien comprendre ce processus médiatique qui manipule les consciences collectives. Certainement que là aussi des spécialistes de la communication étaient à l’œuvre.
Remarquons d’ailleurs qu’autant il était important pour l’oligarchie de descendre Fillon, le concurrent de Macron, autant ils n’avaient rien à craindre ni de Jean-Luc Mélenchon ni de Benoît Hamon. Ils les ont donc chouchoutés tout en réservant le service grande classe pour Emmanuel Macron.
L’oligarchie va en effet mettre en branle la campagne électorale d’Emmanuel Macron avec des moyens exceptionnels. Peu importe qu’il n’ait ni parti ni programme. Peu importe qu'il n'ait jamais été élu par qui que ce soit et que son nom soit associé à une loi qui n'a été votée par personne. Il est, à l'image des Commissaires Européens et du Président de la Commission Européenne, complètement conforme à ce que doivent être, à leurs yeux, les nouveaux dirigeants puisqu'aucun d'eux n'est élu. Ils sont mis en place par l'oligarchie euro-atlantiste et il leur revient de dicter leurs ordres aux élus des états européens. Ce sont eux qui élaborent les GOPE... et toute la politique des états européens. Les chefs d'états et de gouvernements leur obéissent. On les a d’ailleurs vu défiler devant Jean-Claude Juncker qui fut jusqu’en 2019 le chef, un tantinet alcoolique, de la Commission Européenne. Il affichait son mépris à leur égard par des gestes qui en disent plus long que tous les discours. Il leur mettait des claques, tripotait leur cravate…
Emmanuel Macron a donc ce qu’aucun autre ne peut avoir : le soutien de la plus puissante des oligarchies. Son budget est illimité et incontrôlable puisqu'il lui suffit de dire que l'anonymat des donateurs doit être protégé alors que tous les journalistes savent qu'il est sponsorisé par les milliardaires. Tous les grands médias sont mobilisés. Ils sont tous propriété des grandes fortunes ou à leurs ordres de même que les instituts de sondage qui dorénavant annonceront tous les jours que leur protégé est donné vainqueur, jugé le meilleur...
En plus, il a manifestement l’appui de l’appareil d’État. Mme Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, ne voit aucun inconvénient à ce que le service public radiotélévisé qu’elle dirige ait abandonné à cette occasion le pluralisme que son statut exige. M. Olivier Schrameck, le président du CSA n’est nullement inquiet du formidable déséquilibre des temps de parole. M. François Logerot, le président de la Commission Nationale des Comptes de Campagne regarde le bout de ses chaussures alors que la campagne d’Emmanuel Macron roule en grand train de luxe. Il ne voit pas que cela a un coût. Le SMS envoyé par la direction Rothschild pour organiser une levée de fonds le 27 septembre 2016 à 20h à la terrasse Martini a été publié des dizaines de fois. M. Jean-Louis Nadal, Président de la HATVP (Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique) n'a pas eu à faire d'observations sur ses déclarations de patrimoine. Il ne s'inquiète nullement de l'écart entre ces déclarations et le fait qu'il aurait perçu 2,8 millions d'euro entre 2009 et mai 2012.
Officiellement, ce n’est que le 16 novembre 2016, qu’Emmanuel Macron annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2017. Cela fait alors plus de deux ans qu’un énorme tapage médiatique est en branle pour assurer sa promotion. Cependant, c’est seulement à ce moment qu’est censée intervenir l’équipe de campagne officielle. Dans aucun article de journal, dans aucune vidéo, faisant état de cette équipe de campagne les noms de la véritable équipe que nous avons présentée dans notre précédent article n’apparaissent. Pas même un seul de ces noms. Pourtant, nous avons des photos de « Mimi » avec Brigitte Trogneux et nous avons même une photo d’elle s’exhibant en faisant, avec les bras, le « V » de la victoire derrière le bureau du président à l’Elysée. C’est en effet un peu sa victoire. Pourtant la Wikipédia indique bien sur la page consacrée à Bernard Mourad que celui-ci a quitté, en octobre 2016, ses fonctions chez Altice Media Group pour rejoindre l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron comme conseiller spécial. Il a rejoint l’équipe de campagne mais il disparaît dans tous les reportages. Quant à Ramzi Khiroun, il apparaissait bien sur une photo de l’équipe qui entourait Strauss Kahn en 2006 mais il n’existe plus sur les photos de l’équipe de 2016. Pourtant nul doute qu’il connaît très bien Emmanuel Macron et qu’il leur arrive de déjeuner ensemble. Voici ce que raconte Sophie des Déserts dans un article intitulé « les professionnels ».
« Après son arrivée à Bercy, le ministre (Emmanuel Macron) a sollicité Khiroun pour l’aider à préparer sa première grande émission politique, « Des paroles et des actes » sur France 2. Tout le cabinet était sur le pont. « Ce n’est pas comme ça que je travaille habituellement », s’est emporté Khiroun avant de revoir Macron en petit comité. Quelques semaines plus tard, il l’a convié à dîner chez lui, avec son épouse Brigitte et Elkabbach. Il faut toujours préparer l’avenir, même avec les Brutus. »
Le nom « Brutus » apparaît ici pour désigner Emmanuel Macron qui s’apprête à tuer (trahir) César (François Hollande).
Mais Ramzi Khiroun est toujours aussi soucieux de ne pas se faire voir. Toute l’équipe officielle est d’ailleurs liée par un contrat qui lui ressemble bien. Dans un autre article de Sophie des Déserts intitulé « La bande de copains qui a porté Macron à l’Elysée » on lit :
« L’histoire de la campagne, ils se sont promis de ne jamais l’écrire dans un livre. « On a fait un pacte, souffle Benjamin Griveaux à la terrasse d’un bistrot, visage pâle tourné vers le soleil d’octobre. Cette aventure n’appartient qu’à nous. » »
Ils ont raison : n’écrivez jamais cette histoire qui est pleine de zones d’ombre.
Souvenez-vous en quoi a consisté sa campagne électorale. Ses discours politiques étaient creux. Il n’avait pas de programme. Il était capable de dire tout, n’importe quoi et son contraire. Avec son désir de plaire ses discours s’adaptaient aux idées de son audience. Il était socialiste devant les socialistes mais ne l’était plus devant leurs adversaires. Et pourtant, il a fini par être élu.
Il a fallu pour cela une gigantesque campagne médiatique démarrée dès septembre 2014 c’est-à-dire bien avant que commence officiellement la campagne électorale. Son nom a été vendu comme une marque de paquet de lessive et il a fini par s’imposer. Le résultat des élections est corrélé avec le volume de l’exposition médiatique de chaque candidat. Dans ces conditions, il est possible de faire émerger en leader n’importe quel inconnu.
Assurément, ce ne sont pas ses idées ou son programme politique qui lui ont permis de recueillir le plus grand nombre de voix. Alors c’est quoi ? C’est un tableau fabriqué essentiellement par « Mimi » et la presse people à coups de fausses papparrazades et avec des tonnes de papier glacé. C’est cette histoire mille fois racontée, comme un roman à l’eau de rose, de la rencontre d’un adolescent avec sa professeure de français. Ils doivent surmonter, par amour, les foudres familiales et la désapprobation générale.
Voici quelques titres de couvertures qui représentent le couple présidentiel :
- Closer : « Emmanuel Macron. Non, il n’est pas gay ».
- VSD : « Vacances du pouvoir ».
- Voici : « Emmanuel Macron. Son couple plus fort que jamais ».
- VSD : « Emmanuel et Brigitte Macron. Stratégie amoureuse ».
- Gala : « Brigitte et Emmanuel Macron. Leur coup de foudre enfin raconté ».
- VSD : « Emmanuel et Brigitte Macron. Ils disent « oui » à l’Elysée ».
Aussi triste que cela puisse paraître, c’est bien avec ce genre de littérature qu’il a conquis un électorat.
Rappelons qu’avec les mêmes faits, cette histoire pourrait être présentée comme une sordide affaire de pédophilie. Bien des professeurs de 45 ans qui ont eu une liaison avec une lycéenne de 15 ans l’ont appris à leur dépend. Evidemment, dans ce cas, il ne manquera pas de sexistes pour dire que ce n’est pas la même chose. Mais imaginez un moment que « Mimi », par intérêt, ait eu besoin de donner cette autre version des faits avec des séries d’images et des articles faisant évoluer le couple dans un univers glauque. Quel aurait été le résultat ? A ce tableau, il faut ajouter quelques touches : le mythe visant à faire croire que ce défenseur des capitalistes ne serait ni de droite ni de gauche. Il faudra nous expliquer ce que signifie « droite et « gauche ». Et, cet autre mythe selon lequel ce pur produit du système aurait été un candidat antisystème. Cette merveilleuse histoire de ce charmant jeune homme aux yeux azurés qui, parti de rien, aurait conquis le monde à la force de son intelligence et de son courage et avec l’appui et le soutien passionné de sa professeure de français. Ce serait assurément un surdoué voire même un génie. Nous avons vu exactement ce qu’il en est. Pour faire avaler tout ça, il aura fallu une couverture médiatique gigantesque qui confine à un matraquage intellectuel. Rien qu’en 2016, il aura droit à 17 000 articles de journaux, 75 couvertures de magazines et des centaines d’heures dans tous les grands médias audio-visuels.
Souvenons-nous d’ailleurs, qu’au moment du Pénélope-gate, tous ces moyens ont aussi été utilisés pour procéder à un véritable lynchage médiatico-judiciaire d’un concurrent. Alors, il faut bien reconnaître qu’il y a eu un matraquage médiatique pour abattre François Fillon. Notre intention n’est pas de le défendre ni de pardonner les faits pour lesquels il s’est fait descendre mais de bien comprendre ce processus médiatique qui manipule les consciences collectives.
Les français n’ont jamais été autant méprisés. Emmanuel Macron n’est qu’un pantin et nous savons qui tire les ficelles. Au service de ses chefs démoniaques, il va appliquer de son mieux les terribles GOPE (Grandes Orientations de la Politique Économique) dictées depuis Bruxelles.
Emmanuel Macron sera donc le Président-Marionnette de l'oligarchie euro-atlantiste élu grâce à une débauche de moyens notamment une couverture médiatique gigantesque qui confine à un matraquage intellectuel. Il aura aussi, en toute illégalité, des crédits illimités et l’appareil d'état à son service.
Examinons maintenant le résultat du premier tour de cette élection présidentielle pour les cinq candidats arrivés en tête. Nous donnons pour chacun d’eux successivement les trois chiffres suivants : le nombre de voix, le pourcentage par rapports au nombre des inscrits et le pourcentage par rapport au nombre de suffrages exprimés
Emmanuel MACRON 8 657 326 18,19 24,01
Marine LE PEN 7 679 493 16,14 21,30
François FILLON 7 213 797 15,16 20,01
Jean-Luc MÉLENCHON 7 060 885 14,84 19,58
Benoît HAMON 2 291 565 4,82 6,36
Une première remarque s’impose : Emmanuel Macron a été bien mal élu avec seulement 18,19% des inscrits au premier tour. Ce sont de piètres résultats si on tient compte du fait que les électeurs ont été souvent abusés, que les voix ont été extorquées par d’honteuses méthodes de marketing. D’ailleurs, aujourd’hui que les gilets-jaunes sont probablement ses plus farouches opposants certains d’entre eux avouent avoir voté pour lui.
Une deuxième remarque s’impose aussi : s’il y avait eu un seul candidat des organisations ouvrières, il aurait remporté l’élection. Il suffit pour le voir de cumuler les voix de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon.
14,84 % + 4,82 % = 19,62 %
Cependant, il est certain que si Jean-Luc Mélenchon avait été le candidat commun des organisations ouvrières, au lieu d’être chouchouté par la presse dominante, il aurait été violemment attaqué. Il traîne d’ailleurs des casseroles derrière lui dont nous aurions entendu parler. Nous en avons parlé dans notre livre « De François Mitterrand à Jean-Luc Mélenchon » au chapitre « Jean-Luc Mélenchon : des discours et des actes ». Rappelons l’essentiel. Nous avons fait état de certains faits révélés par Christian Schoettl, maire de Janvry dans l’Essonne. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon a fait embaucher sa fille Maryline par le Conseil Général de l’Essonne en passant outre les règles d’impartialité. Il a utilisé un véhicule avec chauffeur du Conseil Général alors qu’il n’était plus au Conseil Général. Quand il était ministre, il ne participait quasiment plus au Conseil Général mais il n’a pas démissionné afin de percevoir les indemnités. Il a fait payer par le Conseil Général des prestations pour des services rendus par certaines de ses connaissances à des tarifs très élevés. Dans quelques autres cas, il y a aussi un décalage entre ce qu’il préconise dans ses discours et ses actes. Ainsi, il a invoqué son immunité parlementaire pour refuser de se rendre à des convocations de la justice après avoir affirmé qu’il était opposé à ce principe. Il a un joli palmarès en matière de cumul des mandats alors que le programme de la FI dit qu’ils y sont opposés. Et, son déplacement en jet privé aurait sans doute fait plus de bruit que la petite histoire de Porsche Panamera pilotée par Dominique Strauss Kahn si la presse en avait parlé. Bref ! quand on voit comment la presse dominante a massacré François Fillon qui était un vrai concurrent pour Emmanuel Macron, il est évident que cette même presse a chouchouté Jean Luc Mélenchon qui lui rendait service. S’il avait été considéré dangereux les médias ne l’auraient pas traité de cette façon.
Il faut en effet remarquer que Jean-Luc Mélenchon a obtenu un bon score avec 19,58 % des suffrages exprimés ce 3 avril 2017. Deux ans plus tard avec les élections européennes du 26 mai 2019, il a obtenu 6,31 % des suffrages exprimés, soit une division par trois en deux ans. Cela a créé un grand émoi au sein de la France Insoumise et nous avons eu droit aux réactions des dirigeants qui semblaient très accablés et surpris, mais incapables de donner une explication rationnelle à une pareille baisse de performance. Ils se demandent pourquoi leur électorat les a ainsi abandonnés. Bizarrement personne ne semble se demander pourquoi ils avaient obtenu une si brillante performance deux ans plus tôt. C’est à cette question que nous avons commencé à apporter une réponse en montrant que Jean-Luc Mélenchon n’était nullement dangereux pour les milliardaires lesquels avaient même tout intérêt à le ménager. Il y a une autre explication. Il faut être conscient des effets de la dynamique de l’unité. Reprenons le scénario très fictif d’un Mélenchon candidat unique du PS, du PCF et de la FI. Nous l’avons dit, il se serait fait dézinguer par la presse dominante mais il aurait néanmoins été élu car l’unité entraîne toute une dynamique de ralliement vers le candidat unique qui fait que le résultat ne se réduit pas à une simple addition. S’il fallait modéliser le processus, nous dirions que le résultat d’une coalition des trois partis a, b, et c, serait voix(a)+voix(b)+voix(c)+u avec cet énorme apport « u » des voix supplémentaires gagnées par la dynamique de l’unité.
Lors des présidentielles de 2017, à notre grand regret et pour le grand malheur des exploités, nous n’avons pas eu ce scénario. Néanmoins Jean-Luc Mélenchon est apparu comme le plus unitaire des candidats puisqu’il avait le soutien du PCF. Dans les faits, il n’avait rien fait, tout au contraire, pour l’unité, mais c’était tout de même l’impression qui se dégageait. Lors des élections européennes de 2019, non seulement il perd les voix des communistes mais il n’a plus du tout le bénéfice de l’unité en sa faveur. Tout au contraire, sa stratégie, en jouant cavalier seul, apparaît comme une trahison envers ses alliés d’hier : le PCF. Dès lors, les militants de la FI ont bien tort de s’étonner de la différence des scores entre les deux élections.
Au cours de la campagne, un événement qui semblait secondaire a revêtu une importance considérable : la candidature de François Asselineau qui a créé l’UPR. Il est certain que l’homme est brillant et expérimenté, ses analyses révèlent en détail des vérités que bien des personnes suspectaient mais qui n’avaient jamais étaient exposées auparavant avec autant de clarté. Mais cela ne suffit pas pour convaincre des millions d’électeurs. On sait que les scores des candidats sont fortement corrélés à l’exposition médiatique et au budget investi dans une campagne. Or, François Asselineau a été scandaleusement blacklisté ce qui, d’une certaine manière, confirme la justesse de ses vues. Il est dangereux pour les puissants notamment pour les magnats de la presse et de l’audiovisuel qui ont entre leurs mains la quasi-totalité des grands médias. Or, ceux-ci, nous l’avons vu, font tout un tintamarre avec les casseroles qu’ont leurs adversaires. C’est le sort réservé à la plupart des politiciens mais cette technique ne peut pas s’appliquer aux hommes parfaitement intègres comme François Asselineau. Pour lui, il ne leur reste que le blacklistage. Il ne faut pas du tout parler de lui. Quand il a déposé ses parrainages, beaucoup ont été surpris. Il a en effet, au fil des années, rassemblé une force militante considérable. Il était en mesure de présenter les 500 parrainages demandés alors que, par exemple, Jean-Luc Mélenchon en était incapable avec ses propres forces. D’ailleurs les campagnes d’affichage de ses militants font que de nombreux observateurs s’étonnent de voir sa photo si souvent sur les murs. Quand les médias dominants se sont aperçus, après le dépôt des parrainages, qu’ils seraient obligés de l’inviter dans quelques émissions, ils ont adopté une autre stratégie. Ils l’ont systématiquement accusé des pires maux : complotiste, extrémiste de droite, antiaméricaniste primaire, falsificateur de l’histoire… Tant et si bien qu’ils ont fait en sorte qu’il ne puisse guère présenter son programme, ses objectifs… Il devait passer l’essentiel de son temps à expliquer : Non, je ne suis pas complotiste. Mon organisation n’est ni « d’extrême-droite » ni de « droite ». Elle a été classée dans les « divers » par le ministère de l’intérieur. Je ne suis pas anti-américain, d’ailleurs je m’intéresse beaucoup à Noam Chomsky, Martin Luther King… Je peux exhiber les preuves que tout ce que j’avance sur Jean Monnet, Walter Hallstein ou le Dalaï Lama est exact.
La plupart de ceux qui ont découvert François Asselineau ne l’ont vu que pendant quelques minutes au cours du débat télévisé du 4 avril 2017. C’est très insuffisant. Dans ces conditions son score de 0,92% est très bon si on le compare aux scores des autres candidats qui se sont présentés une première fois à une élection présidentielle sans être connus auparavant. Il est très bon aussi si on le compare au score de Lutte Ouvrière (0,64%) ou du NPA (1,09%) qui sont connus depuis longtemps et ont présenté maintes fois des candidats. Par ailleurs, François Asselineau n’a eu aucune autre ressource financière que celle venant des militants de l’UPR. Malgré ces incontournables handicaps, l’existence de ce nouveau courant vient changer la donne. L’UPR progresse à grand pas. Elle a dans la foulée présenté un candidat dans chaque circonscription aux législatives et elle a frôlé l’objectif d’avoir 50 candidats qui obtiennent plus de 1% ce qui ouvrirait droit à un financement de l’état. Aux européennes de 2019, elle est une des rares organisations à progresser en étant toujours autant blacklistée. Elle obtient 1,17 %. Elle aurait donc un député européen si les règles françaises n’étaient pas aussi anti-démocratiques. Si elles étaient tout simplement les mêmes que celles qui s’appliquent en Allemagne.
Il y a dorénavant une voix pour dire ses quatre vérités à l’oligarchie qui nous a confisqué la démocratie.
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