Retraites, inflation : selon que vous serez puissants ou misérables...
Citoyen, vouliez-vous une révolution sans révolution ?
-Robespierre
C'est un fait entendu : le gouvernement refuse absolument de légiférer sur les salaires.
L'ancien mécanisme qui permettait d'indexer les salaires sur l'inflation -et qui fut abandonné sous l'impulsion des "socialistes" en 1983- a bel et bien disparu dans la majorité des entreprises et, hormis pour le SMIC -et ce de manière largement insuffisante au vu de l'évolution des prix- les salaires sont laissés au bon vouloir du "dialogue social".
Autant dire rien, dans un contexte de fort chômage, et avec des pouvoirs syndicaux fortement réduits grâce aux lois antisociales que Sa Majesté Poudrée n'a pas arrêté de promulguer depuis son accession au trône.
Donc, vu l'état dudit "dialogue", qui s'apparente le plus souvent à un monologue ou à une parodie dans la majeure partie des cas, il n'étonnera personne que les salariés français qui ne se révoltent pas, s'appauvrissent à vitesse grand V. Pour les autres, il faut souvent faire face au dénigrement des séides du pouvoir, mais très souvent, la lumière est au bout de la lutte...
Quand à l'immense majorité de ceux qui font le dos rond...
Avec une inflation officielle à 6.22%, c'est une mascarade de plus qui s'affiche désormais en macronie, les ministres de Sa Majesté et tous leurs laquais clamant partout haut et fort que la France est première de la classe pour "maintenir le pouvoir d'achat des français" dans cette belle "Europe sociale"... Mais, à moins de manger des écrans plats tous les jours ou d'acheter une bagnole par semaine, c'est bien l'explosion des prix dans l'alimentaire et l'énergie qui impacte d'abord les classes les plus défavorisées, et qui est en train de remonter toute la pyramide sociale française. Et bien sûr, les plus nantis s'en foutent, vu qu'ils sont (pour l'instant) à l'abri.
En effet dans l'alimentaire l'inflation moyenne est à 12,3%, soit exactement le double du taux global officiel.
Avec, encore une fois, une flambée des prix des produits les plus consommés par les moins aisés : viande surgelée +32,4%, viandes hachées +24.2%, produits d'hygiène +10,4%, pâtes +18%...citons également les fruits et légumes frais qui eux, étaient déjà hors de portée de "ceux qui ne sont rien" mais qui prennent quand même, en 1 an, un joli +33,9%...
Donc, les plus nantis continuent de manger leur brioche, pendant que les autres font de plus en plus la queue à la soupe populaire. Qui a de plus en plus de mal à les servir, vu l'augmentation exponentielle de ses bénéficiaires.
Et ça, c'est avant même le relèvement du plafond du bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l'électricité, qui aura lieu en janvier, et verra automatiquement la facture grimper de 15% dans un premier temps pour les gueux que nous sommes. Et c'est aussi sans parler des potentielles coupures d'électricité et autres black-out, à laquelle le pouvoir essaie tant bien que mal de "préparer" le pays dans les prochains jours.
Avec tous ces nuages noirs à l'horizon, la question se pose donc avec encore plus d'acuité : pourquoi la macronie s'obstine-t-elle encore à ne pas augmenter les salaires ?
Fébrilités
Car il y a malgré tout une certaine fébrilité au sommet du trône : il suffit de regarder les lois et mesures liberticides qui s'empilent, les commandes d'armement pour la police et la gendarmerie qui explosent, sans parler des opérations complètement ridicules et hors sol visant à soutirer récupérer le maximum d'armes "illégales" des mains des français...non non je ne parle pas des kalachs et autres fusils à pompe qui sont (presque) aussi courants que les smartphones dans certains quartiers, rassurez-vous, ce n'est pas de cela qu'il s'agit !
Toute cette préparation montre très bien que le gouvernement sait que ça n'est qu'une question de temps avant que des millions de gens en colère ne se retrouvent dans la rue, voire n'essaient d'aller chercher Sa Majesté, reprenant en cela une invitation qu'elle avait fort opportunément lancée dans un moment de bravade dont elle est désormais coutumière. Les Gilets Jaunes sont dans toutes les têtes, et la Grande Terreur de ce gouvernement c'est de voir une alliance Jaune/Rouge/Sans-Gilets se concrétiser. Alliance qui risquerait d'amener le pays à changer illico presto de méprisant de la République. Avec, pourquoi pas, quelques têtes qui tomberaient au passage.
Alors, pourquoi ce refus de légiférer sur les salaires ?
Il n'y a plus d'argent dans les caisses ?
L'argument est aussi usé que le slip de mon grand-père : le gouvernement n'a jamais autant arrosé les entreprises, mais aussi les particuliers, d'argent public. Pour ces derniers, entre la remise sur l'essence, le bouclier tarifaire sur l'électricité, la prime au bois, la prime au fioul, etc... c'est une avalanche de gros chèques (pour les plus nantis) et de petits pas (pour ceux qui le méritent le moins parce qu'ils n'ont pas bien travaillé à l'école) qui dessinent la france rêvée de Macron : une france forte avec les faibles, et faible avec les forts.
Car oui, bien sûr, cela ne résoud rien : selon que vous serez puissants ou misérables, vous serez plus ou moins aidés en macronie. Mais les gens continuent quand même de souffrir, car la macronie ne s'attaque pas au fond du problème, loin de là. Le fond du problème ? Il se trouve ailleurs : dans, par exemple, le fait que certaines aides sont mises en avant à grands renforts de communication un peu partout, alors que d'autressont passées sous silence, comme si elles n'existaient pas.
Mensonges et Cie
Ainsi, qui a entendu parler des OATI ou des OATEI ?
A part les lecteurs de la presse spécialisée, pratiquement personne... et pourtant, ces Obligations Assimilables indexées sur l'Inflation Française (OATI), ou encore celles assimilées sur l'inflation européenne (OATEI) permettent aux investisseurs d'être immunisés contre toute dépréciation de leurs placements liée à la hausse des prix. Comme le dit si bien le Monde Diplomatique dans un article fort instructif , "ces titres représentent près d'un dixième de l'ensemble des émissions du Trésor Français(...), et Bercy anticipe qu'en 2022 ces OATI conduiront à un coût supplémentaire de 15 milliards d'euros pour l'état français, du fait de la valse des étiquettes"
Traduction : l'état protège les rentiers de l'inflation (qui normalement devrait les "euthanasier" du fait de la hausse des taux d'intérêt, comme le disait si bien Keynes) avec de l'argent public, et en même temps il refuse de légiférer pour augmenter les salaires, au prétexte que cela jetterait de l'essence sur le feu de ladite inflation, ou encore que "cela mettrait en péril les PME" qui n'en auraient pas les moyens. Alors que des propositions sérieuses existent pour faire payer celles qui se gavent, et compenser cette augmentation pour celles qui souffrent (par exemple avec un mécanisme de péréquation entre multinationales qui font de gigantesques superprofits et PME qui souffrent au quotidien).
A la lumière de ces éclaircissements ces arguments font encore moins de dupes (à part peut-être notre magnifique et inénarrable ministre de l'économie), mais ils cachent quelque chose de plus...
Car, outre l'aspect déresponsabilisant de tous les petits chèques et autres mesurettes à l'égard des sans dents que nous sommes (voyez-vous il ne faudrait pas que nous gagnions correctement notre vie avec notre salaire, il est bien plus préférable que nous soyons aidés), il y a plus, bien plus.
Macron brûle toujours d'envie de détruire le fameux "modèle social français", et il a été placé là par ses marionettistes pour faire le job, cela représente un énorme marché potentiel qui ne peut et ne doit échapper aux investisseurs.
La Sécurité Sociale, telle que mise en place par Ambroise Croizat et les 5 millions de Cégétistes en 7 mois entre 1945 et 1946 (chose que la bourgeoisie tentera à tout prix de camoufler) gère en effet plus d'une fois et demie le budget de l'état encore aujourd'hui, et ce pognon de dingue échappe toujours aux investisseurs, ce qui les rend d'autant plus malades de rage et de mécontentement.
Et une des pierres angulaires de ce merveilleux outil d'émancipation des classes populaires, c'est bien sûr le système de retraites par répartition. Un système qui, pour les deux tiers, ne restitue pas ce que vous avez cotisé, non, mais qui vous restitue une retraite sur la base du nombre de trimestres que vous avez cotisés.
La nuance est de taille : lors de sa précédente tentative de sabotage en 2019, Macron voulait faire passer une réforme par retraite à points... il s'agissait là d'une tentative de répartition capitaliste, en opposition à la répartition d'essence communiste que le régime de retraite actuel continue vaillament, année après année, coups de boutoirs après réformes antisociales, de tenter de servir aux assurés français.
Un tel système est-il soutenable ? Les macronistes prennent l'argument de la soutenabilité pour prétexte à une nouvelle "réforme" qui va passer par 49.3 sous peu...
La vérité est que oui, bien sûr, il est plus que soutenable, tant qu'il reste assis sur le travail salarié. Et sur la cotisation qui lui permet de fonctionner, et que la macronie assèche depuis des années par tous les moyens. Un travail initié sous Rocard (encore un "socialiste") avec sa fameuse CSG...
Car il suffirait d'une augmentation générale ne serait-ce que d'1% des salaires, pour que la caisse de retraites du Régime Général voie rentrer entre 4,7 et 5,6 milliards d'euros de cotisations supplémentaires...Alors imaginez en indexant les salaires ne serait-ce que sur le taux d'inflation officiel ? Adieu le fameu "trou" et autres arguments qui n'en sont pas...
La vérité est là, et elle git, toute nue, devant nos yeux : le motif pour ne pas augmenter les salaires est avant tout éminemment politique, et certainement pas économique. Il s'agit, pour le gouvernement et ceux qui l'ont placé là, d'achever un système d'essence profondément égalitaire, qui a fonctionné depuis plus de 70 ans sans autre problème que ceux qu'on a créés pour l'entraver, et qui serviront au final de prétexte pour le remplacer.
Gageons que la fameuse "main invisible" saura ici aussi faire "ruisseler", comme elle a si bien su le faire depuis toutes ces années de crise croissance, les richesses qu'elle aura soustraites à ceux qui les ont produites.
Allez, redevenons sérieux quelques minutes : pour éviter ce désastre programmé, il nous faut donc absolument reprendre la main - c'est à dire la souveraineté- sur la production de valeur économique. C'est le seul moyen de sauver ce qui peut encore l'être, et même : de conquérir de nouveaux droits.
Trois clous pour un cercueil
On le voit donc : le motif de la macronie et de tous les libéraux est bien politique, quand bien même les arguments mis en avant sont économiques.
Il faut absolument, pour la classe qui prétend nous régenter, nous camoufler ce fait : il a eu existé par le passé, des travailleurs qui prirent la main, et donc la souveraineté, sur la production.
En ôtant une part significative des richesses produites dans les entreprises des mains des capitalistes, pour les assigner à autre chose que de faire de la rentabilité à tout prix. Ce fut, hélas, un travail inachevé, et qu'il nous appartient désormais de poursuivre jusqu'à son terme.
Il s'agit ici véritablement d'un enjeu de souveraineté sur le travail : le fait que celles et ceux qui produisent décident, en priorité, des fins et des moyens de la production.
Et c'est bien là le fond du problème : aujourd'hui, les travailleurs, c'est à dire les seuls qui créent les richesses dans ce pays, sont des nains politiques au niveau de l'entreprise.
Ne possédant pas l'outil de production, ils ne sont pas autorisés à décider ce qui doit être produit, et comment cela doit être produit.
Ce qui impacte très lourdement les conditions de travail (cadences, horaires, relations de travail et de subordination) mais également va beaucoup plus loin, entraînant de fait toutes les pathologies et autres dérèglement que les salariés subissent aujourd'hui : burn-out, dépressions, grande démission...
Deuxième aspect, et pas des moindres : l'impact social de ce qui est produit.
Un capitaliste qui possède les machines, l'usine ou l'investissement, se fout éperdument d'investir dans la production de biberons pour bébés ou de missiles. Pour lui, la marchandise produite ne fait aucune différence -et ce malgré toutes les conneries publicitaires qu'il peut inventer pour tenter de vous prouver le contraire.
Ce qui lui importe, c'est le profit, et rien d'autre : il lui faut absolument son fameux retour sur investissement. Et aujourd'hui, c'est 15% minimum. Sinon, et quand bien même l'entreprise serait rentable, elle ne serait pas assez profitable...donc on la ferme, elle est délocalisée ou mieux encore, le travail humain est remplacé par des machines (qui ne se mettent jamais ni en grève ni en maladie). Petite précision sur les fameuses délocalisations au passage : , on estime aujourd'hui que la plus grosse source potentielle de perte d'emplois industriels, c'est bien la robotisation et la mécanisation, plutôt que les délocalisations. 40% des emplois seraient menacés en Europe à court/moyen terme à cause de ça. Pas à cause des délocalisations.
C'est un fait avéré qui passe très souvent sous les radars, y compris dans le pays phare du capitalisme : Trump s'est fait élire par les chômeurs et les déclassés avec la promesse de "relocaliser des emplois" qui en fait avaient été plutôt mécanisés...au point qu'il est désormais prouvé que les régions qui ont le plus voté pour ce candidat Républicain multimilliardaire, raciste et réactionnaire, sont celles qui ont le plus souffert...de la mécanisation des emplois. Cherchez l'erreur.
Le capitaliste se fout ainsi éperdumment du boxon social qu'il engendrera ici ou là : il a beau parler "Responsabilité Sociétale des Organisations" et autres billevesées, tout ceci n'est en définitive qu'une façade destinée à cacher des motifs beaucoup moins avouables : le fric, encore et toujours plus de fric, et si possible toujours plus sur le dos des autres, et malgré eux.
Peu lui importe donc si des régions entières sont dévastées par le chômage et sa fameuse "précarité" -qu'il déplorera par ailleurs, tout en faisant semblant de la déconnecter des causes réelles de son apparition. Car c'est bien le système mis en place par et pour lui, et qui favorise en premier lieu les rapaces de toutes sortes, qui est la cause première de tout ce désastre social.
Ce qui nous amène au troisième et dernier point : l'utilité sociale, et l'impact écologique de ce qui est produit.
Je le disais plus haut, un capitaliste se fout de produire des missiles ou des biberons, du moment qu'il fait du fric en exploitant la force de travail des autres. Mais aujourd'hui, l'impact réel de cet état d'esprit qui se veut illimité est en train de nous revenir, tel un boomerang, en pleine face. Il s'agit de l'impact écologique.
Ainsi les capitalistes auraient un état d'esprit illimité disais-je ? Pour le comprendre, il faut se replonger dans l'histoire des USA, patrie intellectuelle de cette psychopathologie sociale.
Lorsque les colons débarquèrent dans ce qui allait devenir les Etats-Unis d'Amérique quelques siècles plus tard, il furent frappés par ce qu'ils appelèrent rapidement la terre d'abondance, "the land of plenty". Partout autour d'eux et sous leurs yeux, s'étalaient des ressources naturelles en quantité, ressources qui ne demandaient qu'à être exploitées bien sûr : eux qui venaient de fuir une Europe surpeuplée, une terre en proie aux guerres de religion, aux épidémies et autres famines, se retrouvèrent brusquement avec de la terre, des forêts, du gibier, des minéraux à profusion ..
Alors bien sûr, il y avait ici où là quelques sauvages -oh pas grand chose, juste une grosse cinquantaine de millions, rien dont un bon stock de couvertures infectées à la variole ou de Winchester bien garnies de plomb ne puissent venir à bout- entre eux et ces richesses qui leur paraissaient infinies, mais le problème fut vite réglé finalement.
Et on put commencer à se gaver, alors que les cadavres des précédents propriétaires étaient encore chauds.
Et cet état d'esprit demeura ; il s'agit aujourd'hui, dans sa traduction moderne, actuelle, dans la bouche de tous nos politichiens et autres "économistes" de plateaux TV, du dogme que dis-je, de la religion absurde mais quasi obligatoire de la croissance.
Absurde ? oui, car par définition la croissance économique est infinie, alors qu'elle a lieu dans un monde, qui lui est par essence fini : limité en ressources, en pétrole, en terres rares, en minerais, en bois, en gaz (coucou Vladimir !) et en tout ce que vous voulez. Et dont malheureusement pour cette belle histoire, la Machine raffole et engloutit en permanence.
Sous peine de caler.
Ce qui nous amène à l'ultime absurdité de cette absurdité qu'est le nouvel eldorado des capitalistes du XXIème siècle : la croissance verte.
Le nouvel Eldorado n'aura jamais lieu
Pour résumer : le capitaliste se fout également de l'impact écologique de ce qu'il produit, parce que pour lui, il n'existe tout simplement pas.
Souvenez-vous : the land of plenty. Les ressources, tout comme la croissance économique, sont potentiellement illimitées et disponibles à foison.
Il faut donc créer en permanence de nouveaux marchés, il faut booster en continu la demande, pour écouler les marchandises et la production.
Peu importe l'impact écologique dévastateur que cette philosophie délétère induit dans un monde par essence fini, limité en ressources et qui a de plus en plus de mal à supporter les exactions des stupides humains qui s'acharnent jour et nuit sur son dos.
Petit problème : ça commence de plus en plus à se voir que ça n'est qu'une belle fable, qu'un beau conte pour enfants, qu'une histoire à la con inventée pour les gogos qui veulent encore bien la gober. Cette année fut la plus chaude jamais enregistrée en France et dans nombre de pays, dans d'autres régions du globe le désastre est patent (disparition d'espèces par milliers chaque année, effondrement du vivant, mais aussi inondations record au Pakistan, feux de forêt gigantesques et hors de contrôle en Australie et aux USA ainsi qu'en France, températures record en Inde, submersion des îles du Pacifique, fonte accélérée de la calotte glaciaire, perturbation majeure du cycle de l'eau etc. etc. je ne vous ferai pas un dessin).
Devant un tel bilan, quoi de mieux que d'en tirer de nouvelles opportunités ?
En avant donc pour "la croissance verte" et autre "transition énergétique", car tout le monde sait très bien que les gens commencent à devenir éco-anxieux, et que chaque occasion pour eux de déculpabiliser est une occasion pour le capital de leur refourguer encore et toujours plus de marchandises.
Il suffira pour cela de les repeindre en vert.
Le grand impensé de la chosé étant bien sûr, l'incapacité de plus en plus manifeste de la planète qui nous supporte encore, bon gré mal gré, nous et nos constantes agressions, à fournir les matières premières indispensables à ce nouveau cycle de croissance, à ce nouvel El dorado.
Un exemple, pris au hasard ; combien de lithium sera nécessaire pour remplacer chaque véhicule thermique aujourd'hui en fonctionnement, par son équivalent électrique ?
Réponse : pas assez, et de loin.
Même en creusant jusqu'au tréfonds de la croûte terrestre.
Pareil pour les éoliennes, ou les panneaux solaires, ou quoi que ce soit que vous voulez d'autre qui participerait, de près ou de loin, à la fumeuse "grande transition écologique".
La vérité ? Elle s'étale là, encore une fois à poil, sous nos yeux : quoi que nous fassions, quoi que nous disions, quoi que nous préconisions, quoi que nous rêvions, si nous ne changeons pas de modèle, nous allons droit dans le mur.
Les experts nous le disent sans ambages : croire que nous allons pouvoir maintenir ce rythme sans renoncer à la croissance, c'est tout simplement impossible physiquement.
Il nous faut donc dénoncer ici l'imposture qui nous conduira notre espèce toute entière à l'extinction d'ici peu. Une imposture qui consiste à faire croire aux masses qu'en continuant de produire comme on produit, sans se soucier de l'impact de ce que l'on produit, et comment on le produit, on arrivera à changer les effets d'un système qui est la cause même des problèmes que nous subissons.
Que faire ?
Il est donc temps, pour la classe exploitée, de sortir de son nanisme politique et économique.
Un nanisme -pardon pour les personnes de petite taille et autres individus physiquement diminués mais j'ai oublié mon petit manuel du wokisme illustré sur ma table de chevet- entretenu à grand frais par la classe dirigeante, possédante et exploitante.
Un nanisme qui leur permet de garder la main sur les fins et les moyens de la production.
Et donc de continuer à détruire consciencieusement la société et l'environnement, à nos dépens.
Dans le seul et unique but, toujours inavoué et constamment camouflé, de faire toujours plus de profit.
Comment en sortir ?
Certainement pas en faisant le dos rond, en attendant que la catastrophe se passe : car aujourd'hui la catasrophe est globale, et elle vous trouvera, où que vous vous cachiez.
Si tu ne t'occupes pas de la politique, la politique s'occupera de toi : jamais cet adage n'a paru aussi vrai qu'à cette heure.
Revendiquons donc, dès aujourd'hui, la souveraineté qui nous est dûe sur la produciton, dans les entreprises et dans la société.
Le droit de vote est une parodie quinquennale qui sert aux possédants à régulièrement court-circuiter les légitimes aspirations d'une classe qui sent, confusément, qu'elle se fait bananer. Mais qui a le plus grand mal à mettre des mots sur la situation.
La vraie décision politique se prend au niveau de l'entreprise : dans l'entreprise, celles et ceux qui produisent doivent prendre le pouvoir. C'est la première condition : reprendre possession des moyens de production.
Pour ensuite décider quoi produire, en conscience : et faisons confiance aux travailleurs pour décider de produire des biens et services socialement utiles, et nécessaires, et seulement indispensables à eux-mêmes...donc à la collectivité. Exit les iphonestrruc et autres imachins prétendument "innovants" qui sortent tous les 6 mois, au prix d'un coût écologique et humain dévastateur pour notre avenir et celui de nos enfants. Exite les saloperies et autres chinoiseries qui constituent un cauchemar pour la majorité des travailleurs exploités de la planète. Pour au final, n'engraisser que les sempiternels mêmes parasites qui se gavent sur notre dos, et échappent à toute responsabilité dans le désastre en cours.
Retroussons-nous les manches : de très nombreuses alternatives sont en train de se mettre en place -elles feront l'objet d'un prochain billet détaillé-, et c'est une véritable armée de l'ombre qui lutte, au quotidien, pour conquérir cette souveraineté que les possédants nous refusent bec et ongles.
Une souveraineté qui nous permettra de sortir de l'esclavage de la dette et de la crise, et -surtout- de redonner du sens à nos vies, alors que nous sommes chaque jour de plus en plus déconnectés du réel.
La lutte n'a jamais été facile.
Mais paradoxalement, et aujourd'hui plus que jamais, c'est la seule option réelle et sérieuse qu'il nous reste.
Avant que ne survienne la barbarie qu'ils sont en train d'appeler de leurs voeux, et qu'ils nous préparent consciencieusement à accepter. La seule alternative qu'ils connaissent, et qu'ils nous ressortent à intervalles réguliers lorsque la situation leur échappe.
Une opportunité de plus, pour un capitalisme en perdition.
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