J’ai volontairement posé ce titre sous la forme interrogative. N’étant pas devin, il m’est impossible d’anticiper avec certitude sur l’attitude qui sera sienne en fonction de l’ampleur, de la durée et des répercussions du mouvement social.
Par contre e sais, avec certitude, que nous ne sommes pas dans une fable. La meilleure preuve étant qu’il n’y a aucune moralité dans cette mauvaise histoire des retraites. Le ministre qui la porte a été pris en flagrant délit de mensonges, lors de l’affaire WOERTH/BETTENCOURT, mais également dans la cession de la forêt de Compiègne. Comment les Français pourraient-ils accepter sa « ritournelle » au refrain « protecteur » sans réserve. On assiste d’ailleurs à l’effet contraire. Peu sont ceux qui accordent crédit à la parole de ce gouvernement de coquins.
Pour en revenir à SARKOZY, qui a délibérément choisi de s’exposer à la tempête sociale, y résistera-t-il ? En cas de mouvements reconductibles, il pariera sur l’essoufflement « pour raison pécuniaire » des grévistes, ou plutôt des non grévistes qui s’en prendront à leurs camarades et collègues qui les empêcheront d’accéder à l’outil de travail. Dans ce cas de figure, le durcissement servira SARKOZY, qui au final s’enorgueillira d’avoir passé sa réforme contre vents et marées. Il serait Roseau
Le piège qu’il lui faut éviter, et qui condamnerait sa légitimité, c’est le passage de la grève à l’insurrection. Dans ce cas de figure, les retraites ne seraient plus le seul motif de colère. Si insurrection il y a, elle sera contre SARKOZY et son système et ira jusqu’au bout. Il serait chêne
Qui dit insurrection dit dommages collatéraux inhérents. Risques de débordements et d’affrontements avec les forces de l’ordre. On ne peut exclure l’hypothèse qu’il y aurait des victimes. Les choses peuvent très vite dégénérer. Imaginons, que cette jeunesse des cités, stigmatisée comme délinquante que les accents guerriers d’ HORTEFEUX ont profondément heurté, entendent profiter du chaos social pour se faire entendre comme elle le fit en 2005.
Rien n’est à exclure. Barricades sociales et émeutes urbaines, c’est la « chienlit » que dénonçait De Gaulle en 68 et contre laquelle Ségolène ROYAL à mis en garde. Un Cocktail explosif s’il en est. Or SARKOZY tien la mèche de ce cocktail. Saura-t-il la tenir éloignée de toute source d’embrasement ? C’est à souhaiter. Et si d’aventure la situation échappe à son contrôle, comme va-t-il la gérer ? Osera-t-il recourir à l’armée ? Celle-ci acceptera-t-elle de lui obéir ?
Je conclurai ce billet comme je l’ai commencé, en forme interrogative. Si SARKOZY rompt, que va-t-il se passer. Dissoudra-t-il l’Assemblée, comme son prédécesseur, ou se contentera-t-il d’un remaniement ministériel de fond en comble. Et s’ il dissout, la gauche est-elle suffisamment prête pour assumer une cohabitation réactive ?
Les SARKOSYSTES convaincus qui me prêteront lecture verront dans ces quelques lignes l’expression fantasmagorique d’un désir que je voudrais réalité. J’espère qu’ils ont raison et que mes écrits en restent au stade de l’élucubration.