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Accueil du site > Tribune Libre > Retraites : un certain sentiment de trahison…

Retraites : un certain sentiment de trahison…

Plusieurs semaines de conflits. Plusieurs jours de relative « tension d’approvisionnement » en carburant. Des milliers de manifestations dans toute la France, répétées x fois. Pour rien, oserait-on dire. Car finalement, dans la semaine du vote à l’Assemblée Nationale, la contestation visible, bloquante voire emmerdante (pour certains) a littéralement fait pschiiiittt.

Celles et ceux qui avaient le meilleur pouvoir de coercition se sont inclinés devant les ordres de leurs élites syndicales comme les menaces du National Sarkozism.
Finis les piquets de grève dans les raffineries. Finis les piquets de grève devant les centres de stockage. Plus grave. Finis les piquets de grève dans les ports notamment à Fos-Sur-Mer, là où arrivaient par pétroliers le fameux pétrole brut, nerf de la guerre.

Quelle tristesse ! Quelle déception de voir une si belles luttes gâchées par les magouilles intestines et en haut-lieu des chefaillons syndicaux.
Pourtant, quel autre combat plus louable que les retraites, notre futur et celui de nos enfants ?

Nicolas a donc gagné. Oh une victoire à la Pyrrhus, certes, mais il a gagné, sa réformette inutile, ridicule (un amendement prévoit un nouvelle étude en 2013 !), et foncièrement injuste. Il a gagné par forfait de la part des syndicats comme la CGT, CFDT, ou CGC. Les premiers sur le papier à vous défendre, salariés, fonctionnaires, les premiers en Sarkozia, à baisser les bras et finalement, à vous trahir.

Il nous fallait des individus brutes de décoffrage, des Xavier Mathieu (conflit Continental), des Patrick Pelloux (syndicat urgentistes), véritables contestataires, francs et sincères. Nous avons eu des Chérèque et des Thibault, déconnectés des réalités, trop préoccupés par le maintien de leurs pouvoirs et privilèges en interne.
Excellente idée n’est-il pas cette technique de sape d’une manif tous les 5 jours. L’idéal pour faire semblant d’être en colère, de manipuler la masse du syndicat en leur expliquant par A+B que c’était la bonne solution. Non, la vraie, l’unique méthode, c’était la grève générale. Utopie en 2010, dirons les plus critiques voire les plus lucides, le milieu ouvrier n’étant plus le même qu’en 68.

Côté PS, à l’image de François Hollande, du mou, du vent, de la nouille, rien de consistant. On joue à trouver les failles de la machinerie législative. Où sont plutôt les grands orateurs, les Jean Jaurès, les charismatiques et proches du peuple à la Salengro ?

Comment peut-on payer l’ISF, vivre dans les beaux quartiers, collectionner les montres de luxe, utiliser les associations comme banque privée et se dire « socialiste » ?

En plus clair : comment « péter dans la soie » et se dire « de Gauche » ?

 

Et que dire du Mélenchon se permettant de tacler les pseudo-journalistes, n’y avait-il pas d’autres priorités, les retraites par exemple ? Le célèbre ronchon réussissant du même coup à parasiter ses propres messages et à se ridiculiser. Les animateurs de JT comme de radio n’en valant pas la peine, surtout pas en ce moment.

Et le facteur de Neuilly, l’Olivier seul contre tous, ne sachant plus ou trop bien, s’il faut se mettre en avant ou pas…

Nicolas et sa bande de racailles n’ont malheureusement rien à craindre… puisqu’en face, il n’y a rien, rien de crédible, ni d’audible. Juste des opposants mal organisés, désunis sauf pour batifoler devant les caméras lors des pathétiques défilés et montrer leur bouille (bien dans la lumière) au 20h.

Devant un tel échec, avant le prochain bide du 6 novembre, la moindre des choses, le minimum du minimum, Messieurs Chérèque et Thibault serait de démissionner de vos mandats.

Mais à l’instar du Nicolas, l’Ethique vous n’avez que faire, l’essentiel, ce point commun immonde avec le Sarkozism, c’est la conservation de votre place, le financement de votre réélection, l’élimination de vos ennemis en interne, en aucun cas l’intérêt des plus faibles, des plus fragiles.

Même plus le cœur à fêter Halloween, l’horreur politique, économique et sociale faisant déjà la une tous les jours.


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11 réactions à cet article    


  • Polemikvictor Polemikvictor 5 novembre 2010 10:19

     

    Les syndicats savaient des le début que la seule chance qu’ils avaient de faire reculer le gouvernement sur cette réforme, c’était une grève générale et illimitée.

     Cela ’ n’a pas été mis en œuvre et c’était clair dès le départ, donc le résultat est sans surprise.

     Ceux qui s’estiment trahis l’on surtout été par leur capacité à apprécier la situation.


    • bakounine 5 novembre 2010 10:32

      Se radicaliser demande un sacrifice enorme ^^
      les pères mères de familles ne bougeront pas car leurs priorités sont de se nourrir, se loger, se vetir et consommer à crédit............
      ils ne bougeront pas une fois de plus parce qu’ils croient les medias qui leur disent que c’est la fin du mouvement, que c’est un mouvement organisé par la gauche voir meme l’extrème gauche houlala........que le president à pris sa decision et qu’il ne changera jamais d’avis alors pourquoi bouger ?!!!
      Bref la société Francaise est lobotomisée depuis bien longtemps maintenant. il n’y a plus d’espoir qu’un jour nous soyons de nouveau le peuple qui change le monde.
      Nous sommes des esclaves et si il y a bien une chose que les gens de pouvoir ont compris c’est que tant que tu donnes à manger au peuple et bien le peuple ferme ca gueule !!
      Comme le dis si joliement Saez :
      « l’homme ne descend pas du singe, il descend plutot du mouton »


      • easy easy 5 novembre 2010 11:16



        ’«  »«  »«  »«  »« Où sont plutôt les grands orateurs, les Jean Jaurès, les charismatiques et proches du peuple à la Salengro ? »«  »«  »«  »

        Comme s’il s’agissait de rhétorique !

        Cette recherche du rhéteur, de celui qui fermera le bec aux autres par son discours, c’est exactement ce qui a propulsé NS là où il est.

        En Occident mais au M-Orient aussi (en Perse en particulier) on a beaucoup joué du discours (c’est le discours ou l’épée). Mais si la France a longtemps été championne de la diplomatie, si elle a eu ses Lumières, c’est parce qu’on y aura pratiqué le discours plus qu’ailleurs (sans pratiquer moins le glaive pour autant)

        Ah les mots, les beaux mots, les bons mots !!

        L’Habit Vert, la coupole dorée, la tribune et l’emphase pour nous sauver de la peste et du choléra, pour se soustraire à la gravitation universelle et léviter...


        • jaja jaja 5 novembre 2010 13:20

          « Et le facteur de Neuilly, l’Olivier seul contre tous, ne sachant plus ou trop bien, s’il faut se mettre en avant ou pas… »

          Olivier Besancenot joue son rôle de porte-parole du NPA et est engagé dans les actions de l’interpro du 92. Il était sur les blocages de Coliposte à Gennevilliers ou devant chez Bettancourt à Neuilly avec ses collègues.

          http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/22518

          Le danger de la mise en avant médiatique d’un homme c’est qu’il masque l’organisation à laquelle il appartient et qui doit décider collectivement de la marche à suivre. Tout le monde connait Besancenot, beaucoup moins le NPA. (du moins au niveau du grand public).

          Par ailleurs envisager que les Thibault - Chérèque démissionnent spontanément est illusoire. Il faudrait qu’ils y soient poussés, ce qui exigerait que leurs mandants soient en majorité convaincus du rôle de freins qu’ils jouent systématiquement dans les luttes.

          J’espère que la manif de samedi n’aura rien de « pathétique » dans la mesure où il est toujours préférable de se retrouver dans la rue (même si pas dupe) plutôt que rester chez soi à ne rien faire sinon à constater son impuissance à changer ce qui est et qui ne devrait plus être...


          • Papybom Papybom 5 novembre 2010 13:27

            Bonjour,

            Pour diriger, il faut accepter les compromis. Pour conserver une très bonne place, les Mrs Chérèque et Thibault restent aux ordres de l’Elysée. S’il est facile de connaître les revenus d’un député ou d’un sénateur, c’est moins évident pour les patrons de syndicats.

             

            Exemple de M Hirsch. Des députés UMP ont déposé un amendement pour réduire sa rémunération de président de l’Agence du service civique en représailles contre son livre sur les conflits d’intérêt, qui visait notamment Jean-François Copé.

            Ne parlons plus d’Ethique, parlons du respect de l’Etiquette qui règne à la cour du Roi. «  Silence dans les rangs, une lettre de cachet et vous retournez au néant ! »

            Cordialement.


            • Massaliote 5 novembre 2010 16:45

              MAIS QUAND COMPRENDREZ VOUS QUE LES SYNDICATS SONT LES COMPERES DU GOUVERNEMENT ? Les travailleurs sont cocus avec leur aval.


              • alinéa 5 novembre 2010 17:34

                Boycottons les retraites : suicide collectif et que les politiques se démerdent entre eux...
                @ l’auteur : Non, sérieusement, le bilan n’est pas aussi négatif. Vous constatez tout comme moi la « pschiiitisation » de la « contestation visible » dans les médias, les annonces gouvernementales et syndicales. Mais qui peut aujourd’hui se prévaloir de l’effacement de celle inscrite durablement dans le coeur et l’esprit d’une large majorité de français ? La soumission, c’est une recette à deux composantes : soumettant et soumis, dans laquelle ceux qui n’ont pour toute richesse que leur seule liberté demeurent insolubles.

                Pour rappel : les universités sont encore en lutte, aussi ne mettez pas tant d’énergie au service de votre désespoir ... si ça commence effectivement à sentir le sapin, je vous rassure, le bois est encore vert smiley


                • sonearlia sonearlia 5 novembre 2010 22:22

                  N’abandonnez pas trop vite, contrairement a ce que font croire dans les médias, la mobilisation contre la reforme des retraites se poursuit.


                  • sonearlia sonearlia 5 novembre 2010 22:33

                    Pour le passage sur mélenchon, vous êtes injuste, il est loin de n’avoir rien fait contre la réforme sur les retraites, ou de s’être ridiculiser, ce sont les « grands médias » qui ont parasiter son message.


                    • spartacus spartacus 5 novembre 2010 23:19

                      Si les syndicats défendaient les salariés ça se saurait.


                      Une armée de bonifié qui ne défendent que des bonifiés.

                      Pour défendre quoi ? La retraite actuelle avec les bonifiés ? vouloir la justice mais dans le secret intérieur ne réclamer que des privilèges pour sa corporation.

                      Ceux qui pleurent le plus et manifestent le plus ne sont pas les plus à plaindre.



                      • chtio 6 novembre 2010 10:13

                        Lettre envoyée à mon syndic. avec ma carte (j’en ai repris une autre )

                        ...à force de compromis, de soumissions, de dérives vers une bureaucratie où les têtes syndicales font du carriérisme boutiquier, la CFTC, la CGT, la CFDT,...se décrédibilisent aux yeux de beaucoup, dont les miens. Ce n’est pas en se promenant gentiment dans la rue à quelques personnes que nous pouvons efficacement lutter. CFTC, CGT, CFDT…, vous êtes devenus des gardiens de troupeaux, des pare-feu, plus fidèles et soumis aux oligarques qu’au peuple, un « syndicalisme de salon » pour employer un euphémisme alors que la stratégie réformiste est aujourd’hui un total échec. 

                        Ces « têtes » syndicales n’ont fait que s’approprier la contestation, monopoliser son expression, pour la faire rentrer gentiment dans le rang. Quand on voit la force du refus des français à cette réforme et, au-delà du problème des retraites, la colère face à la dictature politico-financières, et la mollesse des syndicats, faut-il y voir un signe de leur corruption ; sont-ils vendus aux pouvoirs en place pour canaliser cette colère populaire ?

                        « Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend. »

                        Alexandre Marius Jacob

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