Retranscription d’une altercation communiste/ libertarien tendance objectiviste
Quelle est donc la thématique de cette conversation ? La philosophie existe-t'elle, et si oui, peut-elle avoir une quelconque influence sur des actes ordinaires comme l'amour ou les relations sexuelles ? L'homme est-il amené à disparaître, ou, du moins, à connaître la résurgence de génocides d'ampleur mondiale à cause de "l'accumulation de mauvais gênes" ? La discussion s'est ainsi concentrée sur les 3 points qui vont suivre.
Le premier argument de mon camarade, c’est que l’homme est attiré (sexuellement parlant) par la femme qui est biologiquement et physiologiquement la mieux dotée pour donner la vie, comme par exemple, des hanches larges, qui lui « garantiront » la survie durant l’accouchement. Ainsi, rien n’attire sexuellement un homme ou une femme, hormis le corps de l’individu. Si l’on ne peut nier que cela puisse avoir de l’importance, il y a un élément, non moins important, qui est négligé dans cet équation. À savoir la psycho-épistémologie de son partenaire.
Sa psycho-épistémologie ? C’est assurément d’une imbécilité sans borne, n’est-il pas ? Imaginons que la plus belle des top-model de la Terre se soit mise nue sous nos yeux, n’aurions-nous pas ressenti de l’attirance ?
« Voyez quel épouvantable gâchis la majorité des hommes font de leur vie sexuelle, et voyez le tissu de contradictions qui leur tient lieu de philosophie morale. Tout est lié. L’amour n’est pas autre chose que l’expression de nos exigences. » Francisco d’Anconia
Certes. Mais que savons-nous de celle-ci ? Est-ce la femme la plus noble que vous puissiez connaître ? Est-elle une réponse à des valeurs qui vous sont chères ? Où est-elle, potentiellement la personne la plus malveillante que vous ayez pu rencontrer ? L’amour serait donc par nature altruiste ? Sans lien aucun avec nos propres valeurs, celles que nous recherchons, avec notre égoïsme ? Partons donc de ces prémisses en répondant positivement. L’amour (et l’acte qui l’accompagne) serait donc, purement, de la charité, une livraison de nous-mêmes à autrui selon leur force ou notre faiblesse. Sans lien éthique. Très loin d’être égoïste (au sens d’indépendant d’esprit qu’utilise Ayn Rand), l’individu en devient altruiste, c’est-à-dire, peu ou prou, l’esclave d’autrui, sans raison aucune. Voici un portrait, si il en est, peu reluisant.
Le deuxième point commence, ensuite, ainsi : À la suite de mon affirmation, comme quoi le choix sexuel d’un homme était guidé avant tout par une psycho-épistémologie et que l’amour avait cruellement besoin de rationalité, la réponse n’a pas mis énormément de temps à venir : La philosophie, c’est une invention de l’homme pour qu’il puisse se sentir aux autres espèces animales. Dans un monde sans philosophie, effectivement, c’est l’altruisme qui mène la danse. C’est l’esclavage qui se profile, si il n’est pas déjà là. Et c’est effectivement l’amour qui n’a plus de lien avec la raison et l’éthique. Il n’y a plus que la biologie, et seulement donc la biologie et les consciences de classe qui comptent.
Cette affirmation ressemble à s’y méprendre au sollylogisme marxiste, qui nous explique que la seule idéologie marxiste (dont on connaît le manifeste résultat) est la seule valable, car toutes les autres idéologies résultent de la situation de classe de leurs fondateurs et défenseurs (c’est très certainement pour cela que Marx, Engels ou Lénine étaient des bourgeois, à l’inverse de Proudhon, Milton Friedman ou Murray Rothbard). Comme l’explique Ludwig Von Mises dans Le Gouvernement omnipotent, les marxistes ont enseigné que la pensée est déterminée par la situation de classe à laquelle on appartient. Ainsi, la pensée ne produit pas de vérité, ne décrit pas la réalité, mais ne fait que produire des idéologies.
« Ce mot [idéologie] signifie, dans le contexte de la philosophie marxiste, un déguisement de l’intérêt égoïste de classe à laquelle appartient l’individu qui pense. C’est pourquoi il est inutile de discuter quoi que ce soit avec des personnes d’une autre classe sociale. Les idéologies n’ont pas besoin d’être réfutées par un raisonnement déductif ; elles doivent être démasquées en dénonçant la situation de classe, l’arrière-plan social de leurs auteurs. Ainsi les marxistes ne discutent pas les mérites des théories physiques ; ils dévoilent simplement l’origine bourgeoise des physiciens. » Ludwig Von Mises, le Gouvernement Omnipotent
La philosophie étudie la nature même de l’homme et de ses diverses interactions dans l’existence avec ses congénères. Imaginons donc un monde sans philosophie, un monde où rien ne décrit les Droits Naturels des hommes. Qu’est-ce qui, philosophiquement parlant, permet aux hommes de distinguer le juste de l’injuste ? On peut évidemment dire que ce qui est juste est relatif à chaque individu. On pourrait également répondre que les camps de concentration et les Goulags peuvent alors se justifier, puisqu’en soi, rien ne s’y oppose plus. Un homme, pour juger ses structures macabres, est obligé de faire de preuve d’un jugement, et il a effectivement, du coup, besoin d’une philosophie pour se guider. Enlevez-lui la philosophie, la morale, l’éthique, les jugements de valeurs, les approches psycho-épistémologiques, et vous lui enlèverez sa boussole. Vous ferez effectivement de lui un animal. Pire même, car en lui enlevant les instruments de la raison, vous lui réduirez ses chances de simplement survivre.
« À l’opposé des sciences particulières, qui ne se préoccupent que d’aspects particuliers, la philosophie se préoccupe de ces aspects de l’univers qui touchent tout ce qui existe. Dans le domaine de la cognition, les sciences particulières sont les arbres, mais la philosophie est le terreau sur lequel pousse la forêt. » Ayn Rand
Le dernier point, enfin, est également d’ordre biologique : l’espèce humaine, à son commencement, sélectionnait naturellement, comme les autres espèces, les membres les plus forts. Les faibles, donc, sont condamnés par ce processus de sélection. Mais depuis plusieurs siècles, ce processus de sélection s’est arrêté et des personnes qui ne survivaient pas auparavant ont pu survivre. C’est effectivement ce qu’a permis le capitalisme. Comme l’a dit Friedrich Hayek, le prolétariat est une invention du capitalisme qui a été créée, non pas pour exploiter des individus, mais pour leur permettre de survivre. Sans capitalisme, et sans les révolutions industrielles qu’il a déclenché, ces nombreux individus n’auraient pas été plus riches. En réalité, ils n’auraient tout simplement pas survécu.
Ainsi l’argument se prolonge lorsque mon camarade continue en expliquant que la technologie va progressivement accompagner l’homme. En fait, si nous observons en termes économiques, ce n’est pas la technologie même qui accroît la chance de survivre des individus et donc les « les mauvais gênes ». C’est l’accumulation de capital qui lui a permis de vivre moins difficilement au fur à mesure que le temps s’est écoulé. L’homme a réduit, dans ses divers processus, sa consommation pour épargner du temps et des ressources qui lui donneront l’occasion de découvrir de meilleures manières de survivre. La technologie est simplement le dernier stade de l’allongement des structures productives permis par l’accumulation de capital. Ainsi l’homme a commencé a accumulé des génomes mauvais dès le moment où il a commencé à accumuler du capital, c’est à dire dès qu’il a souhaité réduire ses peines. C’est à dire dès le commencement de l’humanité.
Mon camarade termine ainsi :« L’homme va être obligé de s’épurer. C’est malheureusement comme cela que des idéologies comme le nazisme sont justifiées... » Effectivement, cela nous permet de comprendre un peu pourquoi, en suivant cette affirmation, pourquoi Hitler avait en horreur le capitalisme.
« Nous sommes socialistes, et ennemis du système économique capitaliste actuel, qui exploite les économiquement faibles, avec ses salaires injustes, qui évalue un être humain selon sa richesse et ses biens et non selon la responsabilité et la performance, et nous sommes déterminés à détruire ce système à tout prix » Adolf Hitler
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