Reviens vite riche con, on a besoin de pognon !

Libé, le journal désinhibé s’est peut être tiré une balle dans le pied, pulvérisant ainsi les quelques neurones qui s’y étaient réfugiés, avec sa fracassante une ‘’Casse toi riche con’’ en souhaitant bon vent à Bernard Arnault qui avait précédé Gérard Depardieu le célèbre Manneken-Pis volant en Belgique.
La Belgique, son micro climat fiscal, son sable fin, ses palmiers, ses moules frites, son karateka philosophe, son entarteur crémeux, son roi des belges, c’est tentant quand même pour un riche en mal de sensations fortes.
On me dira, traiter son prochain de con n’est pas un outrage mais un simple diagnostic. Le patient est donc parti et le journal farceur a remis le couvert quelque temps après avec ‘’ Si tu reviens, on annule tout’’. Le riche n’est pas revenu, con sans nul doute, peut être un peu sourd, mais pas têtu.
Chez Libé, c’est une tradition, on aime se moquer des riches, enfin certains riches, faut pas déconner non plus. Comme l’anti-sémite a ses bons juifs, Libé a ses bon riches, ceux qui crachent au bassinet, enfin qui crachaient, car mon bon ami c’est la criiiiiise, comme disait Coluche.
Le problème, c’est que le canard se vend de moins en moins, les ventes s’écroulent, moins de 30% en un mois selon les autres gazettes qui s’en lamentent ou s’en réjouissent discrètement, c’est selon.
On se demande bien pourquoi ? On peut écarter d’emblée le manque de talent des journalistes, les unes en témoignent, les contenus éditoriaux d’une rare originalité aussi. Bien sur parfois, abusent-ils comme leurs collègues issus du même moule de la technique du copier-coller des dépêches de l’AFP mais peut on leur en vouloir.
Elevé comme des ovins dans des bergeries identiques, ils se comportent tout naturellement comme des moutons, le panurgisme est une seconde nature pour eux. Surtout quand il s’agit de colporter les mêmes âneries sur les rares déviants de la presse écrite et audio visuelle qu’ils livrent à la vindicte de leurs cochons de payants, et dont ils souhaitent parfois un avenir radieux au pôle emploi.
Mais tout de même, en mettant à sa tête l’excellent Demorand, ancien oracle radiophonique de la bienpensance, impétueux arbitre des élégances, qui il y a peu, voulait pendre haut et court le patron de LVMH à la lanterne, Libé avait mis tous les atouts de son côté.
Je vous rassure tout de suite, il ne s’agissait pas de faire balancer le corps du luxueux Bernard au porche du pavillon de chasse de Normal 1er, mais de lui signifier à quel point il était méprisable.
Aux dernières nouvelles, la Belgique qui n’aime pas le faste ostentatoire ne montrerait pas d’empressement à le naturaliser, la belgisation, c’est comme les antibiotiques, c’est pas automatique.
Formulons une autre hypothèse pour expliquer cette dégringolade des tirages, le départ de l’autre Nicolas en mai a manifestement fait du mal au fonds de commerce de Libération qui disposait en stock d’une saga quinquennale riche en rebondissements que l’arrivée d’une normalitude frôlant la platitude n’a pas su réveiller.
Bien sur, ils pourront toujours ressortir de la naphtaline quelques rogatons sarkoziens soldés mais la clientèle de Libé est exigeante et ne saurait se contenter comme le vulgum pecus de plats réchauffés.
Alors, on a délégué des envoyés spéciaux permanents aux frontières belge et suisse pour traquer les ‘’harpagon’’ hexagonaux fuyant, la cassette sous le bras. Bernard et Gérard infortunés fortunés ont été pris dans les radars médiatiques et ont sans doute stimulé quelque peu, et pour quelque temps, les tirages anémiés de Libé.
Mais tout ceci ne suffit pas sans doute à revigorer le tracé désespérément plat de l’encéphalogramme du quotidien fondé sous l’égide de Jean Sol Partre comme le contrepétait malicieusement Boris Vian. Sans doute est ce le signe d’une activité cérébrale proche du néant et d’une sclérose fulgurante de la pensée unique.
Malgré un actionnariat des plus chics, avec le Baron Edouard de Rothschild en figure de proue, Libé manque d’oseille. La bouée de sauvetage des 8.9 maillons d’aide publique reçue en 2011 selon le rapport du député PS Michel Françaix ne réussit pas à faire barboter ce canard boiteux.
Pensez à la tête que fera notre franchouillard analphabète comme ses pieds, pourtant exonéré d’impôts, électeur de Marine Le Pen, quand vous lui expliquerez que ce journal qui l’accable régulièrement de son racisme social est financé en partie par sa consommation irraisonnée de bibines taxées. S’il a un tant soi peu de jugeote, il y a de quoi le rendre sobre.
Alors, Demorand comme d’autres de ses confrères cherche des idées pour renflouer le navire et il n’en manque pas, la dernière qu’il défend avec son collègue Joffrin, tous deux éminents sujets de l’empire du bien, c’est la’’ taxe google ‘’ car s’il pratique la saine détestation du riche, il ne crache pas sur le pognon.
Peut être que Libé, pour améliorer ses recettes, peut s’inspirer de l’exemple de son alter-égo le Monde qui n’hésitera pas à devenir en 2013 le quotidien le plus cher de France. Il est vrai que l’un de ses actionnaires les plus médiatisés, Pierre Bergé est d’un ultralibéralisme de ‘gôche’ caviar de la baltique très novateur puisqu’il entrevoit avec le mariage pour tous et la gestation pour autrui qu’il appelle de ses vœux un créneau porteur.
N’a-t-il pas déclaré récemment qu’il ne voyait pas de différence entre louer son ventre ou louer ses bras. Une nouvelle classe ouvrière pourrait voir le jour qui elle, ne risque pas la délocalisation. Encore un petit effort, les corps c’est comme les voitures, ca pullule d’organes, s’arrêter aux utérus c’est mesquin.
Et si la crise vécue par les médias traditionnels n’était pas uniquement la conséquence de la situation économique, mais aussi et surtout la sanction des potentiels lecteurs à l’encontre des journaux et des journalistes ?
Mais ne rêvons pas, tout ce beau monde sanglé dans ses certitudes n’est pas prêt à se remettre en question, à s’interroger sur les plats qu’il nous propose, en quelque sorte à varier sa carte, modifier son menu, comme le ferait n’importe quel gargotier en mal de clients.
Demorand qui aime tant fustiger les cons, en est peut être un lui-même, qui sait ? Et c’est bien normal, un con, c’est comme un mort, le mort ne sait pas qu’il est mort et c’est tant mieux, ça l’attristerait. Le con, c’est pareil. On est d’ailleurs toujours le con de quelqu’un et c’est plutôt ce dernier qu’il faut plaindre.
Arrêtons nous quelques instants sur cette connitude qui nous saisit tous autant que nous sommes, à divers moments de notre triste existence et qui n’est qu’une variante triviale de l’hébétude, que nous traduisons parfaitement par un « je suis resté con ». C’est passager, la rémission est envisageable.
Vouloir être con, même pour une heure seulement, c’est légitime, Brel l’envisageait dans sa chanson ‘’Jacky’’ même s’il avait l’exigence insensée de vouloir être beau en même temps. Faut être raisonnable, nous sommes en période de crise.
Le vocable ‘’con’’ n’a pas d’importance, il est bénin, même si son symptôme, la connerie, est contagieux. Ce qui est signifiant, c’est le qualificatif qui le précède, sale, triste, sombre, pauvre, riche. Nous ne nous étendrons pas sur le sale con, sauf en cas d’attirance sexuelle irrépressible, car il tache tout ce qu’il touche et coûte très cher en frais d’entretien
Le triste con, c’est une évidence, est à éviter en cette période de fêtes. La notion du sombre con est moins aisée à appréhender, on va donc prendre un exemple au hasard, celui de cet acteur donneur de leçons de renommée municipale, au patronyme constituant une rime riche avec le vocable étudié auteur d’une charge déconnante contre Depardieu.
Nous ne savons d’ailleurs pas, à l’heure ou nous écrivons, si c’est l’artiste ou l’ancien conseiller socialiste abstentionniste à la Mairie de Paris qui s’est exprimé.
Dans l’expression pauvre con qui avait ému le cirque médiatique en 2008 et contrairement aux idées reçues, nous décelons au contraire une marque de tendresse, d’empathie à l’égard de la personne visée. Face à cette connerie étriquée, sans envergure, cette tournure septentrionale correspond tout simplement au ‘’bougre de con’’ méridional.
Le riche con, c’est une autre affaire, une mine d’or à ciel ouvert, un gisement quasi inépuisable, il suffit de prêter l’oreille quand le Bergé, victime de la mode fait des déclarations en 2009 sur le Téléthon qu'il accuse de "parasiter la générosité des Français d'une manière populiste" « et qu’il est absolument inadmissible » de montrer « des enfants myopathes, en exhibant [leur] malheur ».
Il déplore en même temps une concurrence déloyale pour le Sidathon avant de s’improviser 3 ans plus tard en agent immobilier de ventres en gestation. Quand nous disons qu’il vous suffit de prêter l’oreille, nous sommes conscients de vous faire prendre un risque, il serait capable de la vendre à autrui.
En attendant la pluie de subventions qui étancherait la soif de notre Libé national, et pour participer activement aux remue-méninges des têtes pensantes illustré par la caricature de Plantu accompagnant ce billet, nous suggérons cette prochaine ‘une’ Reviens vite riche con, on a besoin de pognon ! On ne sait jamais, un con, riche et maso de surcroit, pourrait se laisser tenter.
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