Révolution en catimini, direct sur C+
Ce jeudi 22 janvier entre les quelques souffles d’une tempête naissante et la soupe au poireau, un jeune homme de dix sept ans a déclenché une révolution de fond, tournant la page Hadopi et autre baliverne artistico économique.
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Lors du grand journal de Denisot, un invité secondaire, présenté comme le Buzz Internet de l’année, a démontré en quelques mots le gouffre qui s’étend entre d’authentiques artistes et les acteurs économiques du secteur musical. MattRach, puisque c’est son nom, n’a pas caché les errements de l’industrie discographique qui après avoir jeté toutes ses forces dans la lutte contre le téléchargements en vient à courir les stars du web. A la question de Denisot lui demandant si le net rapportait de l’argent, le jeune guitar héro aux 209 000 entrées Google a affirmé bien vivre de son art, ainsi que l’intérêt exponentiel des majors.
Où donc allons nous si la world company se met à mater le web pour trouver le filon, ces messieurs qui ont passé des années à harceler le quidam cherchant la perle rare, se mettent à surfer sur la même vague, tous scrupule et peccavi dans la poche. Et voilà que la FNAC du si controversé Olivennes se met à dealer les billets de concert du prodige qui ne ménage pas son image sur Youtube avec 69 vidéos et quelques millions de visiteurs.
Voilà une jolie entrée en matière pour notre verdoyante NKM, qui, pour comprendre ce qu’est la mondialisation numérique, devra passer au delà des compromissions fraternelles et taire les beuglements dinosauriens de l’industrie phonographique, celle-là même qui ne se souciait pas au siècle passé de l’extinction de l’écrivain de partition ou du colporteur de musique. La roue tourne et chaque jour démontre l’obsolescence du modèle imposé et de cette faune créée de toute pièce par une sphère médiatique à bout de souffle.
L’auditeur, l’amateur, le musicologue veulent pouvoir choisir, et quoi de mieux qu’une vidéo, qu’un enregistrement pour se faire une idée, se forger un goût, s’émouvoir quand les ras du plafond autistes surinent leurs niaiseries passéistes à longueur d’ondes hertziennes, que dire aux 52 signataires anti piratage de l’an passé, baudets à 7%, quand un gamin de dix sept ans trace une voie à 100% ?
Alors que le MIDEM s’achève promotionnant les sempiternels vieillards vinyliques, le web bouge, Didier Super se roule d’aise et les ados emplissent leur MP3 de découvertes incompréhensibles pour Universal ou Sony squeezant les routes commerciales établies, ils ne piratent plus, ils jouent l’underground, partagent les trouvailles et imposent cet autre monde. Les majors ne sont plus les moteurs actifs des modes mais les remorques bringuebalantes d’un cosmos trop rapide pour elles où se configurent les stars de demain sans qu’elles ne puissent plus rien y faire. La bête se meure, les quelques derniers halètements star académiciens s’épuisent dans l’indifférence d’une jeunesse envolée vers d’autres cieux.
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