Rien à foutre de la prostate du Président ?
C'est grave docteur ! En principe vous pouvez encore gouverner ce pays pendant dix ans, après on verra répond le médecin au Chef de l'Etat français. Que faire, parler aux citoyens et oser dire la vérité, ou comme Pompidou et Mitterrand garder le secret le plus longtemps possible. La santé du Président de la République est un marronnier, le moindre petit problème s'il est découvert par la presse devient l'objet de suspicions. Aujourd'hui encore la question se pose, et si François Hollande était gravement atteint autrement que par la fièvre de sondages en berne, le dirait-il, partirait-il ? Une question que ne se posent peut-être même pas les électeurs, car après tout l'empêchement du Président est prévue par l'article 7 de la Constitution.
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Chirac, victime en 2005 d'un petit AVC selon un communiqué officiel du Val de Grâce, avait-il encore vraiment toutes ses facultés de raisonnement, n'a-t-on pas légitimement la tentation d'en douter, qui peut avoir la certitude de sa totale récupération, lui-même le peut-il. Dans le cas contraire qui a gouverné la France jusqu'à la fin de son deuxième mandat en 2007. C'est du passé et tout s'est bien passé, heureusement l'ancien Président n'a pas déclenché le feu nucléaire, sinon nous ne serions peut-être plus là pour en parler.
Mais est-il logique et responsable que celui, ou peut-être un jour celle, dont la mission et d'occuper la plus haute fonction de l'Etat ne soit pas dans l'obligation de fournir un bulletin de santé complet et surtout fiable. La fiabilité en politique étant une qualité rare et le Chef de l'Etat intouchable, il est probable que dans ce pays un Président diminué intellectuellement pour toutes sortes de raisons pourra toujours conserver son pouvoir exécutif. Si d'aventure il n'était plus capable d'assurer sa fonction, d'autres avec gourmandise s'en chargeraient en son nom. Un Président gravement malade mais lucide peut démissionner, le ferait-il ? Un autre qui n'a plus toutes ses facultés mentales ne le voudrait peut-être pas et deviendrait fatalement la marionnette de ses "amis" politiques. Est-ce une situation acceptable dans une démocratie ?
France info annonce mercredi dans une exclusivité vite reprise par une grande partie des médias que François Hollande a été opéré en février 2011 pour une "hypertrophie bénigne de la prostate". L'Elysée prétend qu'un suivi médical n'est pas nécessaire, or l'urologue Jérôme Grall interrogé par la station d'information déclare au contraire que pour une intervention de l'adénome de la prostate qui est une réussite dans 80% des cas, un suivi médical s'impose pour "plusieurs semaines voire plusieurs mois". Encore une fois lorsqu'il est question de la santé du Président, c'est le flou qui domine. Et le Premier Ministre de piquer une petite colère dont il a le secret pour déclarer :
Est-ce qu'on ne peut pas respecter ça ? Est-ce qu'on est toujours obligé d'étaler la vie privée ? Vers quoi on va ?
Vers un peu plus de transparence tout simplement M. Jean-Marc Ayrault. Car si François Hollande est un homme normal, un être humain qui comme tout le monde mérite le respect de sa vie intime. En ce qui concerne sa santé physique qui peut influencer ses ressources cognitives, donc ses réactions dans des circonstances périlleuses pour le pays. Les Français ont le droit de savoir si l'homme qui le dirige est en état de le faire maintenant et dans l'avenir.
Selon le docteur Claude Gubler qui soignait Mitterrand, son célèbre patient n'était plus capable de gouverner à partir de 1994. Mais le médecin personnel du premier Président socialiste avait un livre à vendre, "Le grand secret". Que vaut sa parole dans ces conditions, était-il sincère comment accorder sa confiance à un personnage qui dès 1981 falsifia les bulletins de santé du sphinx. Les lecteurs de ce médecin très particulier se sont-ils forgés une opinion sur les révélations de ce docteur qui a violé le secret médical pour faire de l'argent ?
Mitterrand qui croyait aux forces de l'esprit peut-il encore aujourd'hui influencer le comportement d'un autre Président socialiste ?
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