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Accueil du site > Tribune Libre > Ritournelle pour Monsieur le Président de la République

Ritournelle pour Monsieur le Président de la République

Monsieur le Président,

Votre ministre, M. Darcos, par des réformes aventureuses,
a entrepris de détruire l’école de la République.
Votre ministre, Mme. Pécresse, consacre tous ses efforts
à casser l’Université publique et mettre à mal notre recherche.

Est-ce de l’incompétence ou le font-ils exprès ?

Mais, j’y pense, Monsieur le Président,
Ces ministres, c’est vous qui les avez choisis !

Dites-moi, Monsieur le Président, est-ce de l’incompétence
ou - oserai-je vous le demander - l’avez-vous fait exprès ?

"Pays des droits de l’Homme", "terre d’accueil",
la France faisait notre fierté.
Or, à plusieurs reprises, des juridictions internationales
l’ont condamnée pour l’état de ses prisons
ou sa brutalité envers les immigrés.
Notre beau pays s’en trouve déshonoré et défiguré.

Dites-moi, Monsieur le Président, est-ce de l’incompétence
ou - oserai-je vous le demander - l’avez-vous fait exprès ?

Vous faites ficher, on arrête, on emprisonne sans preuves évidentes,
des militants sont condamnés pour crime de lèse-majesté,
d’autres pour délit de solidarité.
Vous voulez maïtriser les médias, des journalistes sont licenciés.
Vous limitez la possibilité d’exercer efficacement le droit de grève,
mais vous reconnaissez celui de licencier, de délocaliser.
Vous instaurez un climat de peur et d’insécurité,
et là, vous blessez gravement notre LIBERTE.

Dites-moi, Monsieur le Président, est-ce de l’incompétence
ou - oserai-je vous le demander - le faites-vous exprès ?

Vous déclarez votre attachement à la "méritocratie".
Vous voulez supprimer la carte scolaire au risque de créer l’école à deux vitesses,
Vous diminuez le nombre de RASED formés pour les enfants en difficulté.
Vous asphyxiez les associations d’éducation populaire.
Vous réduisez les droits au chômage, pourtant fruit de votre politique,
vous cassez le droit du travail arraché de haute lutte.
Vous établissez des privilèges fiscaux dignes de l’Ancien Régime.
Et là, vous blessez gravement l’EGALITE ;

Dites-moi, Monsieur le Président, est-ce de l’incompétence
ou - oserai-je vous le demander - le faites-vous exprès ?

Vous nous dressez les uns contre les autres,
Français et immigrés régularisés contre étrangers sans papiers,
usagers contre grévistes, salariés du privé contre ceux du public,
vrais exploités contre faux privilégiés,
croyants contre athées et agnostiques.
Là, vous blessez gravement la FRATERNITE.

Dites-moi, Monsieur le Président, est-ce de l’incompétence
ou - oserai-je vous le demander - le faites-vous exprès ?


LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE, voilà le tryptique de notre République.
Vous en êtes le gardien. En seriez-vous le fossoyeur ?

Je pourrais continuer, parler de notre chère indépendance,
du respect de notre constitution et des choix exprimés par le peuple,
du périmètre de l’Etat, amoindri et mis "au service de la finance",
de la disparition de nos services publics,
de vos attaques permanentes contre la laïcité.
Ce serait fastidieux...
Une majorité de Français, Monsieur le Président,
vous a confié Marianne ; c’est un fait incontestable.
Mais, aujourd’hui, beaucoup pensent que vous l’aimez mal.
Vous la serrez trop fort... Vous l’étouffez, notre Marianne...
Arrêtez ; arrêtez ; s’il vous plaït, Monsieur le Président !

Danièle Dugelay, citoyenne de la République de la France, pays démocratique où le peuple a certainement le droit de parler librement à son Chef d’Etat.

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10 réactions à cet article    


  • Relladyant icare 8 mai 2009 09:44

    Je vous envie. J’envie une pensée aussi simple, qui épargne la réflexion, les apories, les contradictions. Comme ça doit être bon de voir le monde d’une façon aussi dépouillée.

    "Votre ministre, M. Darcos, par des réformes aventureuses,
    a entrepris de détruire l’école de la République.
    Votre ministre, Mme. Pécresse, consacre tous ses efforts
    à casser l’Université publique et mettre à mal notre recherche.« 

    Darcos veut détruire l’école, et Pecresse consacre »tous ses efforts" à casser l’université. Bachelot, elle, consacre tous ses efforts à répandre le SIDA et la grippe porcine, pendant que Kouchner consacre tous ses efforts à lancer une guerre mondiale.

    Vraiment, que ce doit être agréable de s’épargner toutes ces réflexions, ces incompréhensions, que rencontrent les gens qui pensent.


    • Danièle Dugelay 13 mai 2009 04:32

      Je viens de m’apercevoir que c’est la même personne qui m’a laissé 3 messages désapprobateurs. Ca, c’est une idée que je vais retenir... Ainsi, ma nullité apparaît avec plus de force encore ! Je vous tire mon chapeau bien bas, vous êtes un as de la stratégie.

      Vous me faites dire des affirmations, tout à fait idiotes - j’en conviens - mais dont vous êtes le seul auteur. Quant à Darcos, il décide des réformes que tout pédagogue ne peut trouver que destructrices, en effet. Je vous recommande de lire « Main basse sur l’école publique » ou les livres ou articles de Meyrieu. De plus, elles sont tout à fait contraire aux études de la chronobiologie. Et la formation des maïtres ! C’est simplement une aberration. Quant à Pécresse, elle a mis enseignants, chercheurs, étudiants dans la rue et ses réformes étaient si bonnes qu’elle a bien dû y apporter quelques changements, mais pas encore suffisamment. D’autre part, la reconnaissance automatique par l’Etat des diplômes des universités catholiques est bien une atteinte à l’université publique qui avait jusqu’à maintenant le monopole de délivrance des diplômes. Il ne s’agit même pas de gérer la pénurie et notre déficit public, mais bien de détruire le système public d’éducation dans notre pays, conformément aux rapports et textes officiels de l’OCDE ou de l’U.E. Voyez que j’ai étudié les sujets que j’évoque. Mais si j’avais dû faire un tel commentaire sur chaque paragraphe, il m’aurait fallu un volume...

      L’important, voyez-vous, c’est la petite ritournelle. Que pourrait répondre notre Président de la République ? Certainement pas qu’il est incompétent, pas plus que ses ministres. Par conséquent, il le fait exprès. Il tient ses promesses, mais il aurait dû mieux les expliquer : quand il a dit « rupture », ses électeurs ont compris « changement ». En fait, s’il rompt avec notre République, avec ses valeurs fondamentales, avec les qualités reconnues à notre pays dont celles d’accueil et de générosité ou de respect des droits de l’Homme, s’il casse notre droit social, s’il méprise la constitution (lui ou son gouvernement), la séparation des pouvoirs, notre laïcité, exception française, c’est bien par choix. Il s’agit d’une politique destinée à permettre l’intégration par assimilation de la France dans l’Union Européenne. Il sait que l’U.E., composée de pays tous intégrés,
       doit devenir l’outil indispensable à la mondialisation et au pouvoir absolu de la finance internationale sur la plus grosse partie de la planète, peut-être cachée derrière un ou des états étrangers. Nous assistons à la destruction de la France. Pour qui ? Pour des intérêts internationaux, donc étrangers. Je vous rappelle que c’est l’oeuvre du Chef d’Etat.
      et de ses ministres. Je vous laisse conclure en réfléchissant aux termes qu’un étudiant en Droit constitutionnel pourrait alors employer, s’il avait à faire un devoir sur le sujet.
      J’espère que maintenant vous m’accordez la faveur de reconnaître que je suis aussi un être capable de penser et même de réfléchir.


    • Relladyant icare 8 mai 2009 09:50

      Je cite : « Vous établissez des privilèges fiscaux dignes de l’Ancien Régime. »

      >> Franchement, Danielle, à votre âge, renseignez-vous un peu sur ce qu’étaient les privilèges, renseignez vous un peu sur ce que payaient le paysan (les 3/4 de ce qu’il gagnait), et ce que paye le SMICard, ouvrez quelques livres, mais par pitié, cessez de monter sur vos grands chevaux en nous faisant un numéro façon Mirabeau ou Ché Guevarra à grands renforts d’âneries historiques...


      • Danièle Dugelay 13 mai 2009 05:15

        Ainsi, j’ai donc écrit plusieurs âneries historiques ? Il me semble pourtant ne pas avoir fait d’autres allusions à l’histoire.

        Relisez bien mon texte : je n’ai pas écrit « des privilèges fiscaux de la même ampleur que sous l’Ancien Régime », mais « dignes de l’Ancien Régime ». J’entends parler du « principe » qui permet à une catégorie de citoyens d’être privilégiés sur le plan fiscal alors que ce sont les plus riches. Le bouclier fiscal ne protège que ceux qui dépassent la tranche située au-dessus de 50%. Ce n’est pas un « ordre » comme la noblesse ou le clergé, mais je considère qu’il s’agit quand même d’une classe, voire d’une caste, de privilégiés.

        Quant à monter sur mes grands chevaux, je trouve plutôt que la forme de mon texte est plutôt « légère » même si le sujet est grave. C’était le moyen de faire un petit inventaire, sûrement incomplet, pour ne pas oublier, et surtout c’était la possibilité de poser une question qui me semblait essentielle et de la répéter plusieurs fois. Mais je n’ai rien d’un Mirabeau et, franchement si je pouvais choisir, j’aimerais bien être capable de faire des discours républicains aussi beaux que ceux de Victor Hugo.


      • Petitpois Petitpois 8 mai 2009 17:36

        Beau texte !

        C’est plus ou moins la même chose aux Etats-Unis.
        Il le fait donc exprès...

        • Danièle Dugelay 13 mai 2009 04:56

          Je pense, en effet, cher Petit Pois, qu’ils le font vraiment exprès. Figurez-vous que j’ai découvert sur un message des alertes de google que les mêmes principes qui régissent les réformes sur l’instruction publique existent dans les pays de l’U.E., aux Etats-Unis et même au Japon. Il leur faut des peuples producteurs-consommateurs et c’est cela que les écoles (privées bien sûr, puisque commerciales et/ou religieuses) devront enseigner. Nos enfants ou petits-enfants devront savoir écrire, lire, compter, et travailler, surtout pas réfléchir et apprendre à développer leur esprit critique. En plus, les parents paieront pour cette formation s’ils veulent que leurs enfants aient une chance de subvenir à leurs besoins.
          Cordialement.


        • Relladyant icare 8 mai 2009 18:42

          Prose digne d’un enfant de 10 ans ouais... Un aspect de plus par lequel la vieillesse est un retour en enfance !

          « Monsieur le président vous détruisez l’école,
          Monsieur vous tuez la liberté,
          Monsieur c’est méchant,
          La peuple est gentil et pas content
          ... »

          Du sous-Lalanne, c’est dire ! smiley


          • Danièle Dugelay 13 mai 2009 02:50

            Et oui... si vieillesse pouvait, si jeunesse savait. Je ne cherche pas à concourir pour un prix littéraire. Par contre, j’aimerais bien que vous me précisiez quelques points sur les quels vous êtes en désaccord, car, et j’en suis désolée, vos affirmations manquent d’argumentation. La vieillesse, Monsieur, c’est une dégénérescence physique le plus souvent, mais pas forcément intellectuelle et souvent même l’expérience, les connaissances acquises tout au long d’une vie vous permettent d’observer ce qui se passe d’un peu plus haut. Le peuple n’est pas gentil, mais pensez-vous qu’il soit heureux en ce moment ? Le croyez-vous insouciant ou inquiet ? Quand à Nicolas Sarkozy, je ne le connais pas assez pour dire s’il est « méchant », encore que quelques unes de ses réactions mal réprimées me font penser que la bonté n’est pas sa principale qualité.
            Par contre, en le jugeant sur ses actes, je le trouve objectivement malfaisant, sauf pour ses amis banquiers, financiers etc... Vous avez traduit mes propos d’une façon simpliste
            et pourtant je crois pouvoir supposer que votre âge justifiait des critiques plus fines.
            Peut mieux faire, quand il aura atteint l’âge du raisonnement. Signé : une très, très vieille institutrice.


          • patroc 9 mai 2009 07:57

             J’ai bien aimé votre texte qui, malgré des commentaires critiques, est très vrai.. Liberté, égalité, fraternité, trois mots qui perdent leur sens en france depuis Sarko0.. Quand le smic, le rmi, le chômage,l’éducation publique, les droits sociaux seront liquidés ou presque, quand la pensée sera légiférée et que la force aura remplacée tout débat ou contrepoint, la france d’hier aura disparu..


            • Danièle Dugelay 13 mai 2009 04:42

              Bonjour. Je vous remercie mais je viens de m’apercevoir que les commentaires critiques émanaient de la même personne que j’ai d’ailleurs félicitée pour l’efficacité de sa stratégie. Si vous en avez envie, je vous invite à lire mes réponses, surtout celle au premier commentaire. J’y précise vraiment le fond de ma pensée. Bien cordialement.
              Danièle Dugelay.

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