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Robert Bourgi, porteur volontaire des djembés-Dollar

Robert Bourgi, spécialiste en bagage à main, pourrait-il troquer ses valises par des djembés-Dollar, avec l’accord de Chirac, Villepin et Sarkozy bien entendu ?

C’est une idée d’un ami gabonais que je suis allé chercher à l’aéroport d’Orly. En le ramenant à son domicile, il me dit d’un sourire à peine amusé « là-bas, on ne parle que de vous ».

Persuadé que les primaires citoyennes étaient le sujet de prédilection partout dans le monde francophone, il me met la main sur l’épaule et me dit « Je t’arrête de suite, les primaires personne n’en sait rien là-bas ». En fait il était question des fameuses valises. Vous savez, ces valises remplies de billets qui auraient fait rêver le plus grand braqueur de convoyeurs de fonds de tout l’Arizona. Ces valises à destination inconnue, mais connues de Polichinelle. C’est vrai que les primaires ont (presque) rendu l’actualité françafrique un peu loin. L’information chasse l’information. Tout à l’heure est déjà loin. Hier est déjà oublié. Pas pour tout le monde…

Les africains eux, n’oublient pas. Ils savent.

Alors, avec mon ami gabonais nous parlons des relations françaises avec les pays d’Afrique. Il s’excuse presque en me racontant l’image déplorable que les africains ont des gouvernements français qui ce sont succédés depuis plusieurs décennies. J’ai écouté 45 minutes d’histoire où corruption rime avec pouvoir, et où argent rime obscurantisme. 

Même si pour nous, ces « valises » ne sont qu’un détail de l’histoire, pour les africains, elles symbolisent justement toute la corruption d’une alliance, toute une entente qui avait pour unique but : servir une oligarchie au mépris du peuple dans l’intérêt de la France et de quelques intermédiaires, aujourd’hui dans les joutes de l’actualité.

Le voyage en voiture se transforme en confession populaire au travers de l’histoire du pays, au cœur des cafés et des rues où tout se dit. Au travers du récit de mon ami, j’entends la voix des gens de là-bas, je les entends parler des contrats d’armements, des compagnies pétrolières, des ethnies qui se répartissent les grands secteurs de l’économie.

La roule défile à 80 kms/h sur le périphérique parisien. Il fait nuit noire. Je l’écoute. Je n’ai rien à dire. Je ne peux rien dire.

Arrivés à la porte de Pantin, nous nous arrêtons à un feu rouge. Un chauffeur de taxi attend les fenêtres ouvertes en écoutant France Info. Arrivant à sa hauteur, nous entendons l’interview d’un socialiste heureux d’avoir gagné la majorité au Sénat. 

La situation est presque ubuesque. Mon ami gabonais sait qu’une partie de l’histoire de la Françafrique est enfermée dans les murs du palais du Luxembourg, sous protectorat. Son sourire comme preuve de mon impuissance à agir.

En le déposant devant son domicile, il glisse sa tête par la fenêtre ouverte pour que personne n’entende dans la rue passante et me dit « en continuant comme ça, la France n’aura plus aucun avenir en Afrique ».

En allumant la radio, le djembé résonne.

 

Nicolas GEORGES

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1 réactions à cet article    


  • baska 28 septembre 2011 16:48

    Pour un certain Le Pen, entre l’argent sale du défunt dictateur irakien et les fonds occultes de la secte moon les valises de bongo n’étaient qu’un détail de l’histoire.

    Chez les Le Pen, la provenance de l’argent n’a aucune importance, les sonnants et trébuchants n’ont pas d’odeur ni de couleur !

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Nicolas GEORGES


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