Rouge-Noir-Vert
Après avoir étudié le parcours et les discours de l’éminence grise teintée de vert de la liste antisioniste (Yahia Gouasmi), je me suis intéressé à un autre personnage haut en couleur de ce mouvement.
A la conférence de presse de présentation des candidats du 8 mai 2009, une dame se présentant comme universitaire à la retraite utilisa une casquette de la « révolution » vénézuélienne comme un symbole du combat qu’elle menait. Pas tellement surpris que des sympathisant d’Hugo Chavez, grand ami du président iranien, se joignent à cette liste, j’ai voulu connaître le parcours de madame Maria Poumier.
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Née dans une famille bourgeoise du Sud de la France, à 17 ans, Maria Poumier a ressenti « l’assassinat du Che comme un sacrifice extraordinaire qui exigeait, tout simplement, que l’on suive ses traces. Je suis allée offrir mes services à la révolution cubaine ». Elle a enseigné à l’Université de la Havane jusqu’en 1979 puis a décidé de rentrer en France car « dix ans de socialisme, avec toutes les férocités qu’une dictature férocement assiégée répercute jusqu’au cœur de la vie domestique, étaient venus à bout de ma faiblesse ». Maria Poumier s’investit alors dans son travail d’enseignant du secondaire et dans l’action sociale auprès de famille de banlieue. Nommée Maître de Conférence à l’Université de Paris 8, elle invite Roger Garaudy à une conférence publique. Roger Garaudy dont elle « épouse globalement son aventure intellectuelle, avec la redécouverte du religieux, et sa relecture de l’islam comme source d’une nouvelle jeunesse pour la pensée en Europe. »
Maria ne comprend pas pourquoi cette invitation suscite tant de rejet : des juifs en particulier, d’autant qu’ elle reconnaît qu’ « à ce moment, pour moi, les juifs n’existaient pas plus que les corses ou les bretons, c’est à dire des éléments vivants du folklore national, et dignes, comme les corses et les bretons, d’une attention fraternelle dans la mesure où ils avaient parfois maintenant un statut minorisé. Sionisme, Palestine, étaient des questions très éloignées de mes préoccupations… »
Mais qui est Roger Garaudy pour que Maria Poumier soit tant critiquée ?
Cet ancien député et sénateur communiste français, converti à l’Islam depuis le début des années 80, a écrit en 1995 Les mythes fondateurs de la politique israélienne publié par les éditions la Vieille Taupe (négationniste) dans lequel Garaudy affirme entre autres qu’un complot sioniste aurait inventé la Shoah pour justifier l'expansionnisme israélien, il n’y aurait pas eu de génocide commis par les nazis contre les Juifs : ils furent décimés par le typhus et les crématoires servaient à brûler les cadavres des victimes de la maladie ; il n'y aurait pas de témoins fiables ; les crimes des Alliés seraient pires que ceux des nazis ; les chambres à gaz n'existeraient pas ; des tortures auraient été infligées aux prisonniers nazis pour leur faire avouer le génocide ; théorie du complot juif, absence prétendue de réfutation des thèses du négationnisme, impossibilités matérielles liées au Zyklon B…
Maria Poumier disait épouser l’aventure intellectuelle de Garaudy : elle va la faire sienne.
Secrétaire de rédaction de la revue A Contre Nuit fondée par Garaudy lui-même, elle est avec Ginette Skandrani (elle aussi sur la liste antisioniste) et Monder Sfar (collaborateur de la revue d’Histoire Révisionniste) à la tête de l’association Entre la Plume et l’Enclume
Dans Après la victoire de Gaza, l’effondrement du Dhogme Maria Poumier écrit : "p
Dans ce texte, elle rend hommage à Israël Shamir un « écrivain au talent immense ,auteur d'articles admirables de défense du Hamas en Palestine et du Hezbollah au Liban, défenseur sans peur de la conférence de Téhéran sur l'Holocauste en 2006 et du droit des historiens à enquêter sur tous les sujets » Cet antisémite notoire mythomane dont le vrai nom est Jöran Jermas est citoyen suédois.
Il écrit dans un article intitulé Pluie de Plomb sur Gaza : " Huit-cents ans durant, depuis Guillaume de Norwich et jusqu'à la montée du sionisme, les juifs ont été accusés (leur culpabilité ayant parfois été démontrée) d'avoir assassiné un peu plus d'une centaine d'enfants, et ils ont vigoureusement dénié jusqu'à la dernière ces accusations …Le mot « holocauste » est désormais employé plus fréquemment à propos de Gaza qu'à propos d'Auschwitz. Les Allemands sont coupables, murmurent d'aucuns, de ne pas avoir terminé le boulot…"
Toujours dans le même registre, elle anima à Paris le 19 février 2009 une réunion publique pour défendre la liberté de parole des négationnistes, en compagnie de Serge Thion (sites négationnistes AAARGH et Gazette du Golfe et des Banlieues), Ginette Skandrani( site anti-israélien la Pierre et l’Olivier), Jean Brière (un autre fondateur des Vert exclu pour négationnisme), Pierre Guillaume (éditeur antisémite et négationniste la Vieille Taupe) et Robert Faurisson(Négationniste antisémite).
Enfin, le 9 mars 2009, Maria poumier était interrogée par la télévision iranienne SAHAR après la Conférence de Soutien à la Palestine organisée par le régime iranien en vu de contre balancer la Conférence de Sharm El Sheik. Au cours de cette interview, elle a dit qu’elle avait présenté un exposé à la Commission Résistance & Politique sur l’effondrement morale et politique du sionisme. Elle explique ensuite que « la plupart des votes ont été acheté (Plan de partage, 1947) donc il n’est pas étonnant que l’on arrive au concept d’usurpation…qui encadre toute l’existence de ce pseudo état : usurpation, fraude, mensonge c’est depuis le début !... Les sionistes se déguisent, toujours le sens profondément ancré de la fraude, derrière l’identité juive… Après l’holocauste de Gaza, la seule solution c’est un pays réunifié… les israéliens qui ne sont pas contents s’en iront : c’est un peuple, disons les juifs se sont toujours déplacés très facilement, il n’y a rien de nouveau la dedans… »
Il est inutile de rappeler que le Président de Parti Anti Sioniste, Yahia Gouasmi, était également présent à cette conférence comme la plupart des amis antisémites et négationnistes de Maria Poumier.
La question que l’on peut se poser est comment une militante communiste (castriste) peut rejoindre le combat des négationnistes antisémites ? Par quel miracle deux mondes qui n’ont cessé de s’opposer peuvent se rejoindre dans le combat antisioniste ?
Dans la période de décolonisation et de luttes anti-impérialistes des années 60, l’Etat d’Israël est de plus en plus perçu par certains milieux de gauche comme un exemple de colonialisme et de racisme (ONU 1975). C’est dans ce terreau que s’enracinent les négationnistes antisémites qui soutiennent que le mensonge de la Shoa ne sert qu’à légitimer l’Etat raciste d’Israël. Les négationnistes-antisémites centré sur le thème du « complot Juif « vont découvrir la portée de l’antisionisme et les antisionistes-antiracistes portés sur le thème du « complot sioniste mondial » vont quant à eux découvrir la portée du négationnisme. Cette convergence aboutit à la dénonciation de l’incarnation du mal absolu le « Juif Sioniste ».
Le véritable danger de ce mariage contre nature est la manipulation qui en est fait aujourd’hui par le régime iranien car en plus d’apporter des fonds et une caisse de résonance, les mollahs investissent le champs politique français en distillant une campagne antisémite dans le débat politique.
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