Royal à l’Ecologie : bonne nouvelle ou désastre assuré ?
Les gouvernements se suivent, la même politique demeure. C’est en tout cas l’impression laissée par le Gouvernement formé par Manuel Valls. Les journaux se délectent déjà des comparaisons avec l’équipe ministérielle mise en place par Pierre Bérégovoy en… 1992. Mais ce qui m’intéresse ici, c’est la venue de Ségolène Royal au ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. Sera-t-elle à la hauteur des enjeux ? La com’ sera-t-elle complétée par une réelle politique en faveur de la transition énergétique ? Les questions sont nombreuses et il ne faudra pas longtemps pour se faire une idée.
Hollande avait déclaré que le nouveau gouvernement serait « de combat », il faut croire que les seuls soldats à disposition ne sont que des grognards pas très frais, pétris de leur suffisance et d’idées dépassées. Cette métaphore pourrait s’appliquer à Ségolène Royal qui, on le sait tous, est prête à prendre n’importe quel poste un peu important. L’Ecologie c’est bien, car « à la mode » et populaire si on sait s’y prendre un minimum. Alors pourquoi ne pas prendre la place vacante, après le refus de Cécile Duflot et de ses copains soi-disant écolos d’occuper un poste beaucoup trop sérieux et exposé ? Il serait quand même embêtant de se rendre compte qu’EELV est nul pour porter les combats écologistes… !
Ce sera donc Royal, la femme de caractère qui a donné des gages verbaux de son attachement à l’écologie. Voiture électrique ici, importance de la transition énergétique par là, beaucoup de battage médiatique pour bien signifier à l’électorat que l’écologie ça compte. Ségolène Royal, est de mon point de vue, pas le pire des choix et n’est pas moins bien que ses prédécesseurs. Nicole Bricq a tenu une semaine, Delphine Batho était à la ramasse sur les dossiers et Philippe Martin, bien sympathique, mais pas au niveau. Royal peut faire mieux, mais pas certain qu’elle réussisse.
La loi sur la transition énergétique : le succès ou l’échec de tout un quinquennat
Les prochaines semaines vont être déterminantes pour Royal, mais aussi pour Hollande, car le projet de loi sur la transition énergétique doit enfin sortir du ministère pour atterrir en Conseil des ministres puis au Parlement. Sauf que le problème est multiple. Premièrement le projet de loi est encore loin d’être terminé et de grandes zones d’ombre subsistent. Deuxièmement, Royal aura-t-elle un vrai impact sur les orientations finalement prises ? Troisièmement, les impulsions que souhaitera donner Royal seront-elles à la hauteur des enjeux et non des mesures cosmétiques dont la nouvelle ministre use et abuse à tous les postes qu’elle a occupé ?
Le Gouvernement Ayrault était traité d’amateur, on peut craindre la même chose en ce qui concerne Valls et en particulier le ministère de l’Ecologie. Alors certes, la transition énergétique et l’écologie vont être plus présentes dans les médias, car Royal attire les caméras et les commentaires. Plus visible oui, mais le travail de fond risque encore une fois de manquer alors que les mauvaises nouvelles ne cessent de se suivre et que le Giec vient de donner un énième avertissement à tous les gouvernements du monde.
Si la loi sur la transition énergétique est ratée ou à moitié convaincante, la mission sera un échec et Hollande devra trouver une autre ligne à son bilan pour défendre sa candidature en 2017. Aucune loi dans les trois ans à venir n’aura plus d’importance pour le futur du pays et Valls doit s’en persuader s’il ne veut pas laisser comme Ayrault un goût amer dans la bouche de Français qui en ont marre d’être pris pour des gogos.
26 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON