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Accueil du site > Tribune Libre > RSI ... Le gros mensonge !

RSI ... Le gros mensonge !

Voici un communiqué de la CFE-CGC qui va vous donner une autre vision de la crise au RSI, tant décrié :

 

La suppression du RSI et son adossement au régime général...

une nouvelle catastrophe déjà assurée ?

 

5 septembre 2017, le 1er Ministre Edouard PHILIPPE présente le programme du gouvernement en faveur des travailleurs indépendants qui prévoit, dans son 3ème item, l’adossement du RSI au régime général pour une « protection sociale des indépendants confortée et simplifiée » dès le 1er janvier 2018.

Il annonce que « cette réforme doit permettre aux travailleurs indépendants de bénéficier d’un système de sécurité sociale aussi efficace et rapide que celui des salariés. Cette réforme permettra également de simplifier les démarches des assurés sociaux ».

Dès aujourd’hui, nous savons que ces objectifs ne pourront pas être atteints.Pour mémoire, il est important de rappeler que, du 1er juillet 2006 au 31 décembre 2007, le RSI nouvellement créé fonctionnait bien sur ses 3 missions principales : les prestations santé, les prestations vieillesse, invalidité/décès et le recouvrement des cotisations santé et vieillesse. Il n’y avait pas de critiques notoires à son égard.

Puis, les pouvoir publics ont décidé de transférer une partie de l’activité du recouvrement descotisations du RSI à l’URSSAF et donc de lui « adosser » une partie de ces 3 missions mais sans répartition claire des compétences et sans gouvernance unique identifiée.

Ça a été une erreur politique notoire car le système informatique de l’URSSAF n’était pas adapté ni configuré pour gérer les appels de cotisations (appel « ISU ») aux lieu et place du RSI et n’était pas compatible avec les applications du RSI. Les liens avec les applications du RSI qui permettaient de liquider les droits et prestations santé et de calculer et liquider les droits retraite dysfonctionnaient, les comptes ne pouvaient pas être régularisés, les prélèvements automatiques ne pouvaient pas être stoppés…

Le comble était que les bases des fichiers (à l’URSSAF et au RSI) n’étaient pas les mêmes (immatriculation sur le NIR et au domicile personnel pour le RSI et immatriculation sur le Siret et Siren au siège de l’entreprise pour l’URSSAF) ! Et quand les fichiers ont été fusionnés au 1er janvier 2008, ce fût le début de la « catastrophe industrielle »…

Depuis le 1 er janvier 2008 et encore à ce jour, le RSI n’a donc plus la main ni sur les appels de cotisations et les régularisations, ni sur les encaissements et remboursements.

En effet, depuis cette date, c’est l’URSSAF qui, avec son application informatique « SNV2 » défaillante et inadaptée, calcule les cotisations, édite les appels de cotisations, les envoie aux artisans et commerçants (avec le logo RSI seul jusqu’au 1er janvier 2017, avec double logo RSI et URSSAF depuis cette date), effectue les régularisations de cotisations, notifie les échéanciers, encaisse les cotisations et ventile les paiements sur le plan informatique et calcule et effectue les remboursements des sommes trop versées !

C’est encore cette application informatique SNV2 de l’URSSAF qui cadence le recouvrement en cas d’impayés et déverse son flot de courriers plus ou moins compréhensibles (toujours avec le logo RSI et l’information du « Centre de paiement RSI » qui n’est autre que...l’URSSAF). Pourquoi le logo RSI figure sur les courriers sortants de l’URSSAF ? Une exigence des administrateurs du RSI qui ne voulaient pas entendre parler de...l’URSSAF.

Et ce fût encore une erreur magistrale ! Car le fautif, le coupable de toutes les anomalies informatiques de la SNV2 de l’URSSAF devenait logiquement le RSI car son logo figurait sur tous les appels de cotisations et courriers sortants.

La suite est logique : conjoncture économique défavorable, les charges sociales deviennent un poids souvent insoutenable, le mode de calcul des cotisations qui est inadapté du fait de son décalage dans le temps, ajoutés aux erreurs informatiques de la SNV2, ont engendré des conséquences parfois dramatiques.

Le personnel du RSI décontenancé, car sans autorité sur le partenaire URSSAF, subissait toutes ces anomalies sans pouvoir intervenir. N’oublions pas qu’il y a eu des consignes internes de ne pas dire que c’était la faute du « frère » URSSAF, sous peine de sanctions... Ambiance dramatique pour des assurés mais également pour le personnel du RSI impuissant et vite accablé…

Aujourd’hui il est annoncé un miracle à partir du 01/01/2018 et qu’il n’y aura plus de problèmes car le seul « responsable » de tous ces maux, le RSI, va être supprimé, il va disparaître et être intégré au régime général des salariés qui est « plus efficace et rapide » !

Malheureusement, ce miracle n’aura pas lieu, car rien ne changera au 01/01/2018.

Et pour cause, ce sera toujours l’URSSAF qui poursuivra son activité (mais cette fois-ci en principe sous son propre nom et logo sur tous les courriers sortants !) avec le même applicatif SNV2 et donc avec toujours les mêmes anomalies ou blocages informatiques qui perdureront jusqu’à ce que ce système informatique non performant soit remplacé...et ce n’est pas pour « demain » !

Et dès 2018, les artisans et commerçants vont vite se rendre compte que les dysfonctionnements n’ont pas disparu et auront le sentiment de s’être fait berner. Ils prendront peut-être enfin conscience qu’ils se sont trompés de bouc émissaire…

Parallèlement, le RSI qui est efficient sur son activité de liquidation des prestations santé, via ses sous-traitants assureurs et mutualistes performants, ne pourra que voir son efficience altérée par un transfert d’activité au régime général.

L’activité de versement des prestations vieillesse, invalidité/décès qui fonctionne (même si les délais de liquidation peuvent ponctuellement s’allonger, à l’instar de certaines CARSAT) ne pourra pas espérer d’amélioration notoire du fait de son transfert à la CARSAT.

Quant à l’accueil des assurés qui doit être « simplifié », il sera au contraire bien compliqué !

En effet, à ce jour, le conseiller du RSI peut à l’accueil renseigner, en une seule fois, les artisans et commerçants sur leur affiliation, leurs cotisations, leurs prestations santé et sur leurs prestations vieillesse.

Demain, les assurés devront se déplacer dans 3 endroits différents pour obtenir une réponse globale ! A la CPAM (pour la santé, l’invalidité/décès), à la CARSAT (pour la vieillesse) et à l’URSSAF (pour les cotisations et contributions).

Et les artisans et commerçants vont donc rapidement prendre conscience que globalement le service qui leur a été promis, et qui est désormais rendu, ne s’est pas amélioré et qu’il s’est même vraisemblablement dégradé…

Où se trouvent la simplification et l’efficience dans cette réforme ? Si en supprimant le RSI, il n’y aura pas de simplification ni d’amélioration notoire de l’efficacité du service rendu aux artisans et commerçants, pourquoi supprimer le RSI ?

Est-ce pour faire des économies d’échelles ? certainement.

Ne serait-ce pas aussi et surtout pour que les pouvoirs publics mettent la main sur les ...

17 milliards d’euros d’excédents du RCI

(Régime Complémentaire retraite des Indépendants) ?

On peut le penser…

 

Enfin, en parallèle, un profond trouble social va inévitablement s’emparer des 5 700 salariés qui, dans ce contexte difficile, gèrent avec professionnalisme les activités du RSI et qui demain vont devoir être éclatés, petit à petit, sur des entités nouvelles du régime général qui seront forcées,contraintes de les accueillir... au cours d’une longue période de deux années.

De quoi provoquer une nouvelle catastrophe...sociale cette fois-ci.

Ce qui est certain, c’est que tout le monde pense gagner quelque chose avec cette réforme...sauf les salariés, qui n’ont jamais démérité et qui sont aujourd’hui les victimes de la suppression de leur entreprise du fait de dysfonctionnements informatiques imputables à une autre entité et qui, lucides, sont conscients d’être aujourd’hui les seuls grands perdants d’un système qui les a abandonnés.

N’oublions pas de plus toutes les agressions physiques et verbales subies par le personnel du RSI depuis 2008, les menaces, les intimidations et les incivilités récurrentes et ce, parce que les artisans et commerçants se plaignaient des anomalies et dysfonctionnements informatiques pour leurs cotisations qui se sont cumulés aux charges sociales trop élevées dans un contexte de crise économique…

N’oublions pas le mal fait par les relais politiques en période électorale et les relais médiatiques sur la stigmatisation du RSI et de tous ses salariés…

Pour éviter cette catastrophe sociale qui se profile avec la disparition du RSI et son intégration au régime général, il va être nécessaire que le plan d’accompagnement social et financier mis en place par le gouvernement avec les partenaires sociaux soit très ambitieux et très respectueux des salariés dont le préjudice, la souffrance et la déception sont aujourd’hui très importants.

Il va falloir que ce plan soit non catégoriel, qu’il soit juste et équitable pour tous, et favorise la meilleure intégration possible des personnels du RSI au sein des structures du régime général afin d’éviter tous rejets humains de la part des Caisses accueillantes.

Fin du communiqué.

 

J'ajoute que le RSI est une entreprise de droit privé, ayant mission de service public, et que ses salariés sont des salariés du secteur privé.

De plus, le conseil d'administration de la caisse nationale est élu par les administrateurs des conseils d'administration des caisses de base, lesquels sont élus au suffrage direct par tous les assurés.

Et aussi que le RSI a été créé par ordonnance par Jean-Pierre Raffarin en fusionnant, sans étude préalable sérieuse, 3 organismes qui fonctionnaient parfaitement bien !

Pour une couche de finition, je précise que c'est au moment où le RSI restructure son réseau de caisses de base (réduction à 13 caisses au lieu de 30) que le gouvernement lance son opération !

 


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37 réactions à cet article    


  • Olivier 9 septembre 2017 20:19

    Il faut préciser que le regroupement entre RSI et URSSAF s’est fait dans la précipitation alors que le logiciel gérant le recouvrement URSSAF, le SNV2, n’était pas conçu pour cela et n’a pas eu le temps de s’adapter. Entre-temps les URSSAF ont tenté de remplacer le SNV2 par un système plus moderne (appelé Clé-A), entreprise qui s’est révélé un échec et qu’il a fallu abandonner après 5 ans de travaux. Le SNV2 n’est donc pas prés de disparaître !

      Lire les 6 réponses ▼ (de Garibaldi2, beo111, Olivier)

    • gaijin gaijin 10 septembre 2017 08:12

      ben m’ enfin ?
      ça fait des années que des mecs crèvent des conneries et que le rsi dit « c’est même pas vrai »
      et puis là d’un coup a ben si c’est vrai mais c’est pas nous ......
      je sais pas si c’est du foutage de gueule mais ça y ressemble

        Lire les 8 réponses ▼ (de Garibaldi2, gaijin, Paul Leleu)

      • Trelawney 10 septembre 2017 08:31

        le RSI est une entreprise de droit privé, ayant mission de service public,


        Comme l’URSAFF et les CPAM. Et le gros problème vient de là. Pour le recouvrement des taxes et impôts, il ne faut pas se substituer à l’état, ça ne marche pas
          Lire les 4 réponses ▼ (de Garibaldi2, Trelawney, titi)

        • foufouille foufouille 10 septembre 2017 12:07

          « 17 milliards d’euros d’excédents du RCI »

          ça a l’air bizarre car le RSI est en déficit depuis des dizaines d’années, normal vu le un cotisant pour un retraité.
          une retraite complémentaire reste une complémentaire.
          avec cette réforme, soit les cotisations vont augmenter beaucoup au niveau des salariés, soit les retraites seront ridicules.
          à moins que les salariés payent encore pour les « indépendants ».

            Lire les 4 réponses ▼ (de Garibaldi2, foufouille)

          • Le421... Refuznik !! Le421 10 septembre 2017 17:39

            En 1996, je me suis fait dévaliser par le RSI.
            Avec le statut d’autoentrepreneur en 2014, tout s’est parfaitement déroulé.
            Bizarre.
            Et pour mon départ en retraite, le RSI a très bien géré l’affaire.
            Bon, je les ai suivi pas par pas, quand même !!
            Entre Périgueux et Bordeaux, le discours était radicalement différent...
            Enfin, Bordeaux, disons Bruges...


            • Garibaldi2 11 septembre 2017 02:18

              @Le421

              Le RSI n’existait pas en 1996. C’était soit l’Organic (commerçants) soit les AVA (artisans).


            • Le421... Refuznik !! Le421 11 septembre 2017 09:59

              @Garibaldi2
              Exact. Au temps pour moi, c’était l’AVA. Ils m’ont demandé plus de cotisations que mon chiffre d’affaires.
              Avec l’aide du célèbre Maître TORELLI de Périgueux, ils m’ont taxé plus de 20.000€, « à l’amiable », pour deux trimestres, soit deux fois mon CA. Dans des conditions familiales très difficiles, il faut préciser.

              *http://www.charentelibre.fr/2015/06/23/jean-francois-torelli-quatre-ans-que-je-cherche-a-comprendre,2004331.php


            • Garibaldi2 11 septembre 2017 11:43

              @Le421

              Merci d’éclairer ma lanterne, l’article de presse n’est pas très clair.


            • REFLEX 10 septembre 2017 18:12

              un grand bravo aux auteurs qui manifestement ont baigné dans cette institution !
              nous courons à l’évidence vers une nouvelle catastrophe , et les indépendants vont être bien déçus car en deux ans, rien ne sera d’aplomb et une fois de plus, les gouvernants ont sombré dans la démagogie et les promesses non tenables de la campagne présidentielle.
              Soit nous nous dirigeons vers une prise en charge des cotisations , au moins en partie, par la collectivité, soit les cotisations vont très sensiblement augmenter et nous aurons un soulèvement des masses, puisque les cotisations actuelles reposent sur des revenus nets de charge, contrairement aux salariés,
              soit le choix entre régime de solidarité et organismes privés se reposera comme le souhaitaient certains mouvements il y a quelque années et que certains le souhaitent encore 
              Dommage pour tous


              • Garibaldi2 11 septembre 2017 02:40

                @REFLEX

                Je pense qu’hélas, les auteurs du communiqué ont raison. Ce n’est pas maintenant qu’il faut charger encore plus la mule et imposer au RSI une nouvelle réforme. Les petits personnels en ont ras le bol, les sachants partent à la retraite depuis des années, donc perte de l’expertise.

                Le président du conseil d’administration de la caisse nationale était Gérard Quévillon de 2006 à 2017. Il n’est pas pour rien dans la ’’catastrophe industrielle’’. Il vient de décéder en juin dernier. Son successeur hérite d’une bombe allumée avec une mèche courte !


              • Armelle Armelle 11 septembre 2017 10:01

                @l’auteur,

                "En effet, depuis cette date, c’est l’URSSAF qui, avec son application informatique « SNV2 » défaillante et inadaptée, calcule les cotisations, édite les appels de cotisations, les envoie aux artisans et commerçants (avec le logo RSI seul jusqu’au 1er janvier 2017, avec double logo RSI et URSSAF depuis cette date), effectue les régularisations de cotisations, notifie les échéanciers, encaisse les cotisations et ventile les paiements sur le plan informatique et calcule et effectue les remboursements des sommes trop versées !"

                "C’est encore l’URSSAF qui cadence le recouvrement en cas d’impayés et déverse son flot de courriers plus ou moins compréhensibles« 

                Mais au fait QUE FONT LES SALARIES DU RSI finalement ??? C’est une institution fantôme si je comprends bien ce que vous nous dites !!!
                Leur passe temps loisir au bureau doit être passionnant car rien que pour obtenir un correspondant au téléphone, c’est le parcours du combattant !!!

                Enfin globalement vous racontez un peu n’importe quoi, j’ai déposé une plainte en 2010 contre le RSI, pour tentative d’extorsion de fonds (rien que ça), une demande de régularisation établie à 32.500 euros pour 11 mois de salaires (en tant que conjointe associée) à 1800 euros par mois  !!! cherchez l’erreur !
                Une conciliation amiable m’a alors été proposée (tiens donc !), et tous les documents émis, calculs, relances émanaient du RSI, établis par les salariés du RSI et signés par une responsable du RSI, que j’ai rencontré pdt cette conciliation !!!
                Le seul moment où j’ai entendu URSAFF est quand cette demeurée m’a dit au téléphone avant que je ne me fâche  »mais vous ne savez pas à qui vous vous attaquez, si vous ne payez pas nous transmettons votre dossier à l’ursaff, par conséquent tout le dossier est bien géré, administré et suivi par le RSI

                Mais peut être êtes-vous un salarié du RSI pour défendre avec tant de ferveur une institution aussi pourrie, ayant massacré des milliers d’entreprises et mis sur la paille autant de gens !!!

                 

                Lire la suite ▼

                • Garibaldi2 11 septembre 2017 11:38

                  @Armelle

                  ’’tous les documents émis, calculs, relances émanaient du RSI, établis par les salariés du RSI et signés par une responsable du RSI, que j’ai rencontré pdt cette conciliation !!!’’

                  Il semble que vous n’avez pas compris que ce sont les URSSAF qui ont la maîtrise des fichiers du RSI et qu’en conséquence les personnels du RSI ne peuvent se baser que sur les infos qui leur sont fournies par cet organisme à travers le circuit informatique.


                • Garibaldi2 11 septembre 2017 12:05

                  @Armelle

                  Pour le reste il y a beaucoup à faire : comptabilité, gestion des personnels, gestion de l’action sociale, créations et liquidations des dossiers, gestion des fonds placés et de l’immobilier de placement, gestion du parc et du réseau informatique, traitement des dossiers d’appels d’offre, ...


                • patz 11 septembre 2017 14:21

                  Parmi les personnels du RSI n’oubliez pas ceux des organismes conventionnés qui gèrent les prestations de base maladie et maternité. 3600 en France avec des délais de traitement et une qualité de service supérieurs au régime général.


                  Ces salariés doivent aussi être réintégrés au régime général au même titre que les autres, or, on en parle nulle part.
                  C’est une casse sociale annoncée...

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