Rumeurs de fond de cale
Décidément les Néo-zélandais ont une mémoire de mammouth, la rancune tenace et toujours pas le sens du ridicule. Voilà vingt ans qu’ils nous resservent du Rainbow Warrior à toutes les sauces, sous l’œil bienveillant de Greenpeace (dont les cibles sont pour le moins sélectives), sans même se douter que leur daube médiatique ressemble à un mauvais ragoût de mouton, dans lequel tombe de temps à autre une gousse d’ail, histoire de remettre un peu de goût du jour.
Les voici donc sur le point de rouvrir, comme on exhume un cadavre, un dossier datant de vingt-et-un ans. A l’ère de l’information où un an compte pour un siècle, vous avouerez que cela tient de l’égyptologie, où d’une version peu originale des contes de la crypte. Songez qu’à l’époque, Internet n’existait pas, le mur de Berlin séparait encore les deux Allemagnes, la Guerre froide battait son plein, Nicolas (alias Brutus) fomentait son premier parricide, Fabius découvrait avec candeur l’existence de la DGSE, le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, engageait les flics français à poursuivre des agents français, Ségolène venait d’entrer au service du prince Mitterrand, les Rita Mitsouko chantaient Marci Baila, Edern Hallier n’était pas sur écoute, le WTC dominait New York et Ronald Reagan, ex-acteur de séries B, présidait les Etats-Unis qui colonisaient l’Amérique centrale, et préparaient une attaque contre la Libye du diable Kadhafi.
Donc, tout allait bien, et l’histoire suivait son cours, jusqu’à ce qu’Antoine, le petit frère de Ségolène, dont on ne sait pas s’il en veut à sa sœur d’être de gauche ou de lui avoir chipé ses légos quelques années plus tôt, raconte que son fréro Gérard lui aurait dit que le Rainbow Warrior, c’était lui ! Quelle histoire ! Sentez cette odeur de poudre s’échappant de la coque d’une épave qui repose depuis vingt ans par trente mètres de fond, pour le plus grand plaisir des poissons !
On imagine donc Gérard, officier traitant en poste en Asie (selon l’AFP), rappelé par sa direction pour participer à une opération du service action. Ben oui ! Le SA n’avait peut-être pas de nageurs de combat disponibles à ce moment, les autres, pêchant la langouste du côté de l’île Rousse, étaient peu pressés de se rendre dans les eaux froides de l’hémisphère Sud. Comme dans un film de James Bond, le temps de passer prendre ses palmes, son tuba et quelques gadgets chez « Q », Gérard, alias 007, s’envole pour Auckland. Son objectif ? L’opération Satanic.
Jusque-là, pas de quoi fouetter un agent secret, tout le monde connaît l’histoire, laquelle est racontée dans Wikipédia (en français, il est vrai, langue exécrée des Néozélandais), y compris pour Gérard décrit comme l’ « homme au bonnet rouge ».
Or donc, l’histoire d’Antoine, le frère de Ségolène et de Gérard, ressurgit en plein milieu de la pré-campagne présidentielle. Mince alors ! Quelle mauvaise coïncidence ! Et quelle poisse aussi ! Vous vous rendez compte, une casserole (rouillée) ainsi accrochée à Ségolène, voilà qui risque de compromettre son élection... D’autant que le même Antoine, patron de PME, ex-militant RPR, a déjà fait parler de la famille après sa mise en examen pour faillite frauduleuse ! Pire, on raconte qu’une cousine de Ségolène est au FN ! Ouh là là ! Mon Dieu, Ségolène cache de bien mauvais secrets de famille ! Alors que les autres, à commencer par Nicolas, n’ont rien à cacher, eux ! Parole d’homme politique !
La question se pose : les ennemis de Ségolène auraient-ils fait un pacte avec la Nouvelle-Zélande ? Les All Blacks seront-ils mobilisés pour soutenir Nicolas ?
La suite dans Voici et Gala, entre deux reportages sur l’amitié de Nicolas et de Doc Gynéco, rapeur, fumeur, mais labellisé au kärsher, ou sur l’amitié de Nicolas et Jean Reno, notre Léon national.
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