Ruquier s’est couché
Avec qui ?
Drame passionnel sur le Paf !
Après deux années d’une liaison coquine, Ruquier a renvoyé ses deux mignons, les deux Eric, pour s’aboucher avec un troisième. Qui ?
Comme dans toutes les ruptures, surtout quand on veut se débarrasser de quelqu’un parce qu’on a trouvé un meilleur plan, les raisons restent floues. Tantôt il les trouve trop durs. (Plus personne ne veut les affronter.) Ou trop mous. (Le public s’endort.)
Ah ! Le temps n’était plus où il présentait fièrement, les yeux brillants, ses deux carnassiers, qui faisaient monter l’audimat !
Alors ? Qui est le nouvel élu ?
Le suspense n’aura duré qu’une semaine. Ruquier, impatient, nous a tout révélé dès le ONPC de samedi 5 juin. Ah ! La passion !
Il est évident que le stress ne l’a pas rendu meilleur dans sa première partie d’émission, le fameux : « Ceux qui ne viendront pas. » Ce qu’il peut être mauvais dans ce stand up ! Lui qui met des notes aux humoristes, il vaut mieux qu’il n’en demande pas pour cette prestation ! S’il écrit ses textes qu’il se bâillonne. Si c’est un autre, qu’il le noie.
Les deux vannes choc de ce samedi étaient, suite à l’affaire du concombre : « Tous les légumes sont dangereux sauf ceux du téléthon ! » Ahahahahahahahahahahahahah !! (La clique et la claque.) Et après avoir montré une photo, peu flatteuse de Marion Bartoli : « Ce n’est pas de ma faute si c’est Tsonga qui fait de la pub pour les barres de chocolat et si c’est elle qui les mange ! » Ohohohohohohohohoho !!!
Bon. Soyons clairs. Ce brave Ruquier ne s’est jamais donné la chance de progresser en s’entourant, du temps de « On a tout essayé », d’une bande de chroniqueurs, sauf Geluck, complètement beaufs. Parmi eux, la chère Pery Cochin qui était présente lorsque Sarkozy a rencontré Carla chez Rollex, lui déclarant : « Tous deux nous serons les futurs JFK et Jackie » ! Hihihihihihihihhihihihihihihihi !!!
Ruquier fait partie de ceux qui s’entourent de mauvais pour paraître meilleurs. Voilà pourquoi , sans doute, sur les plateaux télés, les chroniqueurs sont tous d’une indigence inexplicable.
Sauf les deux Eric, exception qui confirme la règle.
Quels que soient leurs défauts : aussi lourds, vaches, racistes, snobs, absurdes, fussent-ils, ils n’en sont pas moins deux seigneurs comparés aux habituels comparses de la Ruquièterie. Zemmour et Naulleau, sont les Voltaire et Montesquieu de notre siècle sans lumières.
Mais pour qui Ruquier les a-t-il chassés ? Diable !
Donc, ce soir là, premier indice. La première invitée est madame Chantal Jouanno de l’Elysée.
Notre ministre des sports.
Celle qui ne savait pas quelles étaient les deux équipes qui allaient se rencontrer en Coupe de France.
Autrefois mignonette, notre karateka, depuis que DSK s’est fait choper pour hard-sex, se la joue duègne espagnole. L’équipe Sarko, avec Madame enceinte, a pour objectif de ressembler à Vatican 3. Ca ne rigole plus. Seuls restent les troncs d’église. Elle arrive dans une tenue qui évoque Alice Sapritch dans « la folie des grandeurs ». Une burka serait plus seyante. Elle a une petite mine, un maquillage qui la vieillit. Veut-on nous faire comprendre que le chef n’a pas pu la sauter comme les bruits ont couru ? Qu’il a mieux dans son loft ? La maquilleuse a-t-elle eu des ordres dans ce sens ?
Face à elle les deux Eric. Les pauvres. Humiliés devant toute la nation. C’est un peu comme si un mari annonçait à sa femme qu’il la plaquait mais lui demandait, quand même, de préparer les quatre prochaines réceptions. Tout le monde sait qu’ils sont là et qu’ils sont débarqués ! Que c’est cruel ! Que c’est bas ! Ne nous étonnons pas si ce soir-là, ils font une prestation très en dessous de leurs possibilités. Ils fouettent mou. Ils tirent las.
Avec Mme Jouanno, on parle sport d’une manière suffisamment vague pour ne pas la gêner. Mais politique aussi. Quand même. Comme à ses débuts, elle avait sollicité martine Aubry, ce qui prouve son éclectisme, et que Zemmour la voit plutôt à gauche, insulte larvée chez lui, elle corrige rapidement en annonçant qu’elle est toute adonnée aux valeurs de la droite qui sont :
« Travail, autorité, respect. »
Il est bien connu que les gens de gauche ne travaillent pas, organisant des barbecues dans leurs aciéries, et qu’ils ne respectent rien, transformant les places en porcheries avec leurs indignados !
Non ! A droite c’est : « Travail, autorité, respect, c'est-à-dire : « Fais ton boulot, baisse la tête devant le patron et respecte ses décisions ! »
Au sujet des « Indignados » Mme Jouanno a aussi un message à faire passer :
C’est un mouvement « intéressant ». Oui, madame la baronne. Ca va même t’intéresser beaucoup dans les mois qui suivent. Il s’agit quand même de « désespérance ». Mais, stupide, s’ils sont désespérés c’est à cause de toi et de tes copains !
C’est alors que Z la peste, notre petite murène en embuscade, a une de ces sorties pour lesquelles on l’adore :
« Si vous êtes au gouvernement c’est pour une question de casting. Vous avez des ambitions mais personne ne veut de vous. Tous les sénateurs, tous les élus de Paris ne veulent pas entendre parler de vous. Parce que vous êtes parachutée ! Parce que c’est Sarkozy qui vous pousse ! »
Hola ! L’instant est chaud !
Ce nom « Sarkozy » craché par Eric 1er pendant qu’Eric 2 boude nous met sur la voie de la révélation…
Le nouveau grand amour de Ruquier, celui pour qui il plaque Z et N, ne serait-il pas un S qui finit par Y ? (Oui, un nom pas très français. Un type à la triple nationalité : Hongrois, Français, Apatride du fric. La nouvelle nation qui monte.)
Exit madame Jouanno à qui Ruquier demande, cadeau de départ, comme elle signale qu’elle sera le lendemain à Roland-Garros, si elle sait qui est en finale ! Elle sourit et dit « oui ». Mais il ne se risque pas, quand même, à lui demander clairement les noms. D’ici qu’elle pense à Contador et Bobet…
Vient alors la seconde interview, celle de Macha Méril. Macha, sublime créature en son jeune temps, fait partie de ces femmes mûres qui avouent que la jeunesse les honore et réciproquement.
A ce sujet il faudrait dire qu’il y a une grande différence entre quelqu’un qui se confie dans un livre et dans un micro. Dans un livre, le style, l’originalité, l’humour, la profondeur, vont passer toutes les fantaisies. Dans un micro, ce n’est plus un fantôme éthéré qui parle mais un visage, une personne, au demeurant banale, qui gêne tout à coup par des aveux qui induisent entre elle et nous une familiarité qui n’existe pas. Il faut beaucoup de talent aux grands auteurs pour être aussi, quand ils sont à visage découvert, de grands hommes. Voilà pourquoi les vrais grands auteurs sont morts dépouillés des inévitables banalités de notre nature.
Macha Méril dans son roman « Jury » raconte une double déception. Le cinéma et un amant qui l‘a plaquée. Mais dit-elle, ces deux défaites l’ont rendue encore plus forte… etc.…
Ce n’est pas ce qu’en concluent les deux Eric qui veulent absolument faire admettre à cette pauvre femme qu’elle a tout raté : sa vie, son livre et même qu’elle ne sait pas ce qu’elle a écrit.
Que de cruautés inutiles ! Tout autant les deux monstres sont plaisants lorsqu’ils s’attaquent à des monstres, quand ils se font les dents sur de pauvres créatures qui chantent ou qui écrivent sans dons particuliers, on se demande si cela vaut le coup de les mettre si bas…On assiste assez souvent à ces mises à mort de pauvres filles genre Annie Lemoine ou Claire Keim qui se font écorcher vive. Est-ce bien nécessaire ?
Mais c’est un genre dans les medias : mettre minable quelqu’un. Cela plaît même beaucoup. Le public ne manquerait pour rien au monde ces émissions où un pauvre malheureux est traité par des coachs, un jury, le public comme le dernier des minables. Ainsi dans « Nouveau look », une fille ou un mec est planté au milieu d’une rue à Paris et tout le monde passe en commentant : « Mal habillé. Sale tête. Ne ressemble à rien. Fait vieux. » Veut-on chanter, on a droit au célèbre jury de X factor : « Jamais la musique n’a subi un tel outrage. Inaudible. Faux. Change de métier. » Veux-ton apprendre la cuisine : « Aucun goût. Pas cuit. Tu as complètement raté ton dressage de poulet à la meringue. Tu n’as pas le niveau. Aucune gargote ne voudrait de toi. » On vend sa maison : « Bibelots moches. Plafond bas. Papiers crasseux » sont les douceurs que chacun doit avaler devant la France entière. Pourquoi ?
Ces cruautés doivent plaire au public puisque le ressort de quantité d’émissions ressemble au passage de GI’s devant le commandant de « Full métal Jacket » : « Bande de connards, z’êtes à chier ! Fucks de nuls !! »
Peut-être que le pauvre qui a eu à subir son patron, sa femme et ses enfants toute la journée, constate, soulagé, que pour une fois ce n’est pas lui qui se fait entarter, insulter, rabaisser publiquement. Il regarde avec volupté cet autre qui n’est pas lui et qui s’en prend plein la tête, la baisse, pleure…Mmmmm….
Bon, c’est bien joli tout ça mais : Qui est le nouveau chéri de Ruquier ???
On y arrive…
Troisième invité ce soir-là le sieur Bercoff qui vient de commettre un ouvrage qui s’intitule « La chasse au Sarko ». Livre pro-Sarko, comme son titre ne le suggère pas.
Bercoff a déjà écrit un livre pro-Tapie et est déjà venu chez Ruquier car il était favorable à l’engagement de la France en Irak. Qu’il soutienne Sarkozy est donc dans la droite ligne de ses engagements puritains.
Mais comment Ruquier va-t-il traiter le sujet ? Il sait bien que tout le monde l’accuse d’avoir chassé ses deux chroniqueurs parce que l’Elysée le souhaitait. Quelle position va-t-il prendre devant un thuriféraire du régime ?
La pire.
La plus ouverte.
Le voici désormais le porte parole du gouvernement. De quelle façon ? Rusée. Il va lire tout de suite sachant que, lui, les deux zèbres ne l’interrompront pas, un long passage du livre de Bercoff qu’il présente ainsi :
« Ah ! Il y a un passage marrant. Le discours qu’aucun candidat au poste de président de la république ne pourra prononcer et pourtant ... Je le lis. » Vas-y…
« Ne vous lamentez pas trop, le plus dur reste à venir. Le chômage ne va pas baisser avec les Chinois, vous allez gagner moins pour travailler plus longtemps pour vous payer une retraite décente avec une protection sociale réduite. L’Etat-providence, avec notre dette publique, c’est terminé. Pour réduire vos déficits, rembourser vos emprunts, il vous faudra payer plus d’impôts avec vos enfants et petits-enfants. Seul moyen d’échapper et ce n’est pas sûr au sort de la Grèce. »
Personne ne reprendra ce passage. Personne ne dira d’où vient cette dette artificielle qui vampirise toute une planète. Personne n’interrompra Ruquier qui se fera ainsi le porte-parole d’une vérité d’Etat et la martèlera sans permettre à quiconque de l’analyser. Bercoff, même, enfoncera le clou :
Bercoff : Oui, j’ai voulu écrire un livre sur ce qui se passe en France. Pour nous en sortir il nous fait un tsunami de lucidité et j’espère que Sarkozy sera celui qui le permettra.
Ruquier : Il a encore toutes ses chances ?
Bercoff : Possible.
Ruquier : Sa côte va remonter car au final ce n’était pas un mauvais président !
Ah ! Ruquier. La finesse n’a jamais été ton fort ! Il y avait plusieurs manières de se coucher. Là on a droit au plat ventre intégral avec broutage de moquette !
Il va même faire mieux. Alors que Bercoff signale que certains souhaiteraient que des chroniqueurs comme Levy ou Zemmour soient débarqués, Z répond avec un bel à propos :
-Mais c’est fait !
Ruquier bondit :
-J’aurais pu le faire quand vous étiez devant le tribunal ! Je vous prie de vous en rappeler !
-Je m’en rappelle.
-Il ne faut pas raconter d’histoire !
A nous non plus, M. Ruquier, il ne faut pas raconter d’histoire !
Bien. La campagne a commencé. Morne plaine.
Des charrettes de têtes circulent : après Guillon, Porte, Chabot, Durand, Giesbert, Naulleau, Zemmour, Ménard, Taddéi. Même si on ne les apprécie pas tous, cela commence à faire. Giesbert le doit à Bedos. Durand à qui ? Durand qui s’est vengé ce jeudi en donnant la parole à Edwy Plenel face à NKM, l’insupportable minaudeuse. Edwy a frappé fort. Et là Durand ne l’interrompait pas !
Quant à l’émission de Taddéi, qui a quand même sauvé une soirée par semaine, les sujets étaient « La double nationalité. Taxer les œuvres d’art. La violence dans les banlieues ! »
Quel ennui !!! Quelle lamentable quête de voix !
De profundis les deux Eric :
Quel plaisir vous nous avez donné quand vous aviez en face de vous l’intelligentsia à deux balles, les fils de… à trois sous, les fausses valeurs, les mondains , les icônes en plastoc, les pompiers pompeux de vérités décadentes, les politiques creux, les philosophes veules et que vous leur disiez , dans une audace saisissante qui ils étaient vraiment. Zemmour était le Iago du plateau. The « villain », qui dans les tragédies Shakespearienne n’a qu’une seule fonction : faire bouger les lignes jusqu’au chaos. Zemmour, un gars ingérable. Sa grande qualité et son grand défaut. Il donnait de la droite une image qui ressemble à ce qu’elle est : une droite d’extrême droite. Purement raciste. Le genre de détail qu’il fallait cacher. Ce sont les siens qui l’ont jeté. Stratégie. Z, trop capable d’exploser n’importe qui. Car il avait un fond d’honnêteté. Une logique. Trop dangereux.
Zemmour, Naulleau : L’émission de Ruquier ne tenait qu’à eux.
Leur intervention était de plus en plus longue, de plus en plus attendue. Le buzz des deux Eric sur Daily motion ou You tube, était la marque de leur succès. L’appréciation de cette liberté de parole dont on a besoin. Même quand elle est critiquable.
L’émission de samedi dernier avec ses deux vedettes anesthésiées, avec une Macha Méril aux bavardages insupportables, une Jouanno coincée, un Bercoff gueulard et réac, un Ruquier aux ordres, a été le premier pas vers un style dont nous nous passerons.
Ce sera sans nous, M. Ruquier-Sarkozy.
Sarko : la soubrette qui fait le ménage et qui viole en même temps. La liberté d’expression.
On sait qu’il aime tenir tous les rôles…
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