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Russsie : de l’Okrana au FSB

Lundi 11 septembre 2023, une réplique de la statue de Félix Dzerjinski, le fondateur de la Tchéka, qui trônait sur la place de la Loubianka avant d'être déboulonnée en août 1991, est de retour. La statue quasiment à l'identique et située devant le siège des services de renseignement extérieurs a été inaugurée par Sergueï Narychkine, directeur du SVR. Faut-il y voir un revirement de l'histoire avec le retour de plusieurs statues de Staline ou un message liminal destiné aux Russes et aux Occidentaux ?

 Le 14 août 1881 voit la création de l'Okrana sous le règne du tsar Alexandre III (1881-1894). L'Administration pour la protection des institutions de l'État et de la sécurité publique n'est pas à proprement parler un service secret avec ses sections : de Police judiciaire - de gendarmerie - de recherches politiques - de contre-espionnage - de censure rattachée au service des postes et télégraphes - des laboratoires pour révéler les encres sympathiques et déchiffrer les courriers, procédés largement utilisés par les milieux révolutionnaires et contestataires - un détachement affecté à la protection du Tsar et des ministres. Si des sections de gendarmeries couvrent tout le territoire, les sections de l'Okhrana n'existent que dans quelques villes.

Cette administration peut procéder à trois types d'investigations : l'enquête préalable dirigée par un juge d'instruction, l'enquête préliminaire d'initiative, et l'enquête administrative. Le délai de la garde-à-vue de 15 jours peut être porté à un mois par le préfet ou le gouverneur avant que le suspect soit présenté au Ministre de l'intérieur. En cas d'état de siège, les commandants sont habilités à prendre des décisions sans consulter les tribunaux. L'Okrana a recours à des informateurs parmi lesquels un certain Josef Vissarionvich Dzhugashvili qui sera plus connu sous le nom de Staline. A-t-il agi comme informateur sincère, agent provocateur, ou comme dés-informateur pour dérouter les enquêteurs de l'Okhrana ? La question reste en suspends

La révolution de 1917 terminée, les fonctionnaires et les gendarmes de l'Okhrana sont arrêtés ou envoyés sur le front et les informateurs ou autres collaborateurs ont leur nom cité dans la presse. L'Okhrana est dissoute. Lénine rentré d'exil en avril décrète « l'insurrection armée », les Bolcheviques s'emparent du pouvoir. Le 20 décembre, Lénine délivre un ordre spécial portant la création de la Tchéka « Vserossiskaya Tcherzvytchaynaya Komissiya Po Borbes S Kontrrevolutsiey I Sabotagem ou VTchK » (Commission extraordinaire Panrusse pour la Lutte contre la Contre-révolution et le Sabotage) avec à sa tête, Felix E. Dzerjinski (1877-1926), un fidèle de Lénine d'origine polonaise. La Tchéka s'installe dans les locaux de la Loubyanka le 12 mars 1918. Cette Commission extraordinaire va exercer sa surveillance sur les ennemis du pouvoir soviétique, les fonctionnaires et sur tous les citoyens où qu'ils se trouvent sur le territoire ou à l'étranger.

Au mois de mars 1918 le pays sombre dans la guerre civile (1918-1921). Le 2 septembre, la Tchéka déclenche la « Terreur Rouge », l'élimination systématique des contre-révolutionnaires en réponse à l'assassinat du président de la Tchéka pour la ville de Petrograd (Saint-Pétersbourg) le 30 août. Léon Trotski, premier commissaire aux armées, souhaite contrebalancer le pouvoir de la Tchéka et propose à Lénine de publier un décret portant la création d'une unité de renseignement de l'Armée rouge. Le 21 d'octobre 1918 marque la création de la Direction de l'enregistrement des paysans et travailleurs (Registraupr), entité qui deviendra Direction du renseignement (Razvedupr) en 1921, puis GRU ou unité 44388 au mois de 1942.

Au mois de décembre 1920, Dzerjinski crée l'Inostrannoye Otdel (Département extérieur chargé de la collecte du renseignement à l'étranger), et le Profintern (l'Internationale rouge des Unions des travailleurs) une extension du Komintern. La conférence maritime du Profintern de 1923 jette les bases d'une Internationale des gens de mer sur tous les continents. « la mobilisation des gens de mer pour la protection en cas de guerre de l'Union soviétique par la neutralisation des flottes des nations ennemies de la Russie ». La Guépéou, Gossoudarsvennoie Polititcheskoie Oupravlenie (Direction politique de l'État) succède à la Tchéka le 7 février 1922. La GPU est subordonnée au NKVD (Commissariat du Peuple de l'Intérieur). L'année suivante la GPU devient OGPU (Direction Politique d'État Unifiée).

L'automne 1925 voit la création de l'Académie des théories et des pratiques bolchevistes à Leningrad. Celle-ci s'installe dans l'ancien Palais de la Douma devenu le Palais Uritzky. Plusieurs milliers d'étudiants vont suivre les cours de cette université du Komintern. Après un mois d'étude, les Russes s'en vont rejoindre le Parti, l'Armée rouge, la marine ou la Guépéou comme Commissaires politiques. Les étudiants étrangers sont affectés à la Division internationale du Komintern.

En 1931, la Tchéka installe deux de ses hommes au 39 rue de l'Arbalète à Paris pour surveiller les activités des émigrés russes réfugiés en France. Le réseau, qui compte pas moins de deux-cents agents ne va pas tarder à s'intéresser à l'espionnage politique et militaire. Des réseaux semblables sont découverts en Belgique et en Europe centrale. En France, le nombre des rabcors (Rabotchi korrespondent) avoisine 3 000 travailleurs, certains dans les arsenaux. Au sommet des rabcors, Jacques Duclos. Dans les années trente, le chef de l'Apparat du Havre est un instituteur, capitaine de réserve, secondé par son épouse.

L'organisation d'espionnage soviétique à l'étranger peut compter sur les agents du NKVD, les attachés militaires du GRU, les agents du Komintern, et ceux du Ministère des Affaires étrangères qui dispose de son propre budget « dépenses spéciales ». L'OGPU est dissoute au mois de juillet 1934 et ses missions transférées au GUGB (Direction Principale de la Sécurité d'État), une des directions principales du NKVD, un service du Commissariat du peuple pour les affaires intérieures. L'appareil soviétique reçoit le renfort d'employés travaillant pour des représentations commerciales, sociétés d'import-export, l'Intourist, établissements financiers, l'agence Tass, le Bureau d'Information internationale et de sympathisants du parti communiste local.

Plus d'un tiers du personnel diplomatique et nombre d'agents du « GRU » travaillant pour le 4° Directorat vont disparaitre lors des purges de 36-39. L'ancienne génération du corps diplomatique va être remplacée par des jeunes gens d'origine prolétarienne. La méfiance s'ensuit entre les diplomates et les émissaires du Parti. Les services restructurés passent sous le contrôle du NKVD. L'arrivée de Béria va être à l'origine d'une vaste purge. C'est le NKVD qui dorénavant gérera les effectifs du personnel diplomatique et non plus le Ministère des Affaires étrangères ! Quasiment tous les membres des services consulaires appartiennent au NKVD. Entre 1917 et 1939, les Soviétiques ont été impliqués dans plus de 1 500 affaires d'espionnage, et il ne s'agit que des cas découverts estimés ne représenter que 10 % des cas d'espionnage commis !

En février 1941, les attributions du GUGB sont réparties entre le NKVD et le NKGB (Commissariat du Peuple de la Sécurité d'État), deux organismes placés sous la responsabilité de Beria. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ces deux organismes sont chargés de la sécurité des arrières soviétiques et des actions de sabotages derrière les lignes allemandes, près de 2 000 groupes opérationnels en renfort des partisans.

Au mois de mars 46 le NKVD est scindé en deux ministères, le MGB (Ministère de la Sécurité de l'État) et le MVD (Ministère de l'Intérieur). Le 30 mai 1947 le Conseil des Ministres décide de réunir le Renseignement extérieur du MGB et les postes du Renseignement militaire (GRU) à l'étranger au sein d'une structure unique afin de réunir le renseignement humain et le renseignement électronique naissant. Le Comité d'Information (KI) dépend du Ministère des Affaires Étrangères. Quand il sera dissous le 2 novembre 1951, le renseignement civil retournera à la 1re Direction du MGB et les postes du GRU à l'Armée.

Le Kominform, bureau d'information communiste, voit le jour en 1947 en réaction au plan Marshal. Son délégué, Jdanov, déclare que le monde est divisé en deux blocs, le bloc impérialiste / capitaliste, et le bloc anticapitaliste / anti-impérialiste. Des sympathisants communistes font fi de tout sentiment national, ou même fraternel au profit des seuls intérêts de l'URSS. Quelqu'un dira « leur cœur n'est pas à gauche, il est à l'Est ». En 1947 des grèves quasi-insurrectionnelles sont à l'origine de la scission des syndicats philo communistes et des socialistes français. Le gouvernement expulse 24 agents soviétiques et la Direction Surveillance du Territoire sera à l'origine du départ de quatre ministres communistes du gouvernement au mois de mai.

Le 15 mars 1953, dix jours après le décès de Staline dans sa datcha située dans la banlieue moscovite, le MGB et le MVD fusionnent sur décision du Comité Central du Parti. Son successeur, Nikita Krouchtchev, un ancien inspecteur des bagnes, révèle les crimes du stalinisme. Les Soviétiques sont abasourdis. C'est la déstalinisation, les statues sont renversées et le cercueil du défunt banni du mausolée de Lénine. Les déportés sont rapatriés et les réhabilitations prononcées.

Après la tentative infructueuse de Beria à s'emparer du pouvoir le 10 février 1954, le Présidium du Comité central décide de séparer le MVD et le MGB. Ce dernier perd son statut de Ministère. Le décret du 13 mars créé le Comité pour la Sécurité d'État (KGB) auprès du Conseil des ministres d'URSS. Contrairement aux idées reçues, le KGB (15 directions) a de nombreuses missions : sécurité et protection des intérêts de l'Union Soviétique à l'intérieur et à l'extérieur - la surveillance des frontières - la lutte contre le crime organisé et le terrorisme - la lutte contre l'opposition politique intérieure - l'espionnage dans tous les domaines : militaire, scientifique, technologique, politique, stratégique, économique. Le KGB a longtemps occupé les bâtiments au numéro 2 de Oulitsa Bolchaya Loubyanka, à l'angle de la place Dzerjinski (Moscou), bâtiments désertés en 1972. Un décret du 5 juillet 1978 restitue au KGB son statut de Comité d'État et le place sous le contrôle direct du Premier secrétaire du PCUS et du Conseil de la Défense, organe suprême de l'URSS.

Le 15 octobre 1990 Michael Gorbatchev reçoit le Prix Nobel de la Paix. Le 29 novembre, le Parlement oblige le KGB à publier un certain nombre de directives secrètes relatives aux droits des citoyens. Le 30 septembre 1991 Primakov reçoit de Mikhaïl Gorbatchev la planification d'un futur service de renseignement extérieur. Le 11 octobre voit la dissolution du KGB entérinée par le Conseil d'État, et remplacé le 24 octobre par de nouveaux services placés sous la responsabilité de différents ministères :

le Tsyentral'naya Sloujaba Razviedki (Service Central de Renseignement) chargé du renseignement extérieur et de la collaboration avec les autres services de sécurité des républiques de la Communauté des États Indépendants (CEI) ;

le Myejdouriespublikaya Sloujba Biezopasnosty (Service Inter-républicain de Sécurité) chargé du contre-espionnage intérieur et de la lutte contre le crime organisé ;

le Comité pour la Surveillance des Frontières d'État (KOGG) qui reprend la mission des Gardes-Frontières du KGB (GUPV-KGB) ;

la Federal'naya Agentura Pravitel'stennikh Svyazeï i Informatsii (Agence Fédérale pour les Communications Gouvernementales et l'Information) en charge du renseignement électronique, des transmissions, des moyens cryptographiques ;

le Glavnoïe Razviedivatel'noïe Upravlenye (Direction Principale du Renseignement) reste en place.

Les officiers du GRU suivent une formation étalée sur une durée de 3 ou 5 ans dispensée par : l'Académie militaire & diplomatique de Moscou - le Centre d'entrainement des illégaux - l'Académie navale - l'Institut des langues étrangères - l'École navale des opérateurs radio. Le GRU est membre à part entière du VPK, la commission militaro-industrielle de l'Académie des sciences et du ministère du commerce extérieur, deux organes hautement demandeurs en renseignement technique et scientifique.

Un décret du Président Boris Eltsine en date du 26 novembre 1991 entérine la création de l'Agentsvo Federal'noï Biezopasnosti (Agence de Sécurité Fédérale) subordonnée à l'Office du Président de la Russie et placée sous le contrôle du Parlement de Russie. Au début du mois de décembre, le KOGG est remplacé par les Troupes des Gardes-Frontières de la CEI placées sous la responsabilité du Ministère de la Sécurité (MB). Le Ministerstvo Biezopasnosti i Vnoutrennykh Dyel' (Ministère de la Sécurité de l'intérieur) qui centralise tous les organes de renseignement et de sécurité du pays est porté sur les fonts baptismaux le 19 décembre 1991. Le Parlement et la Cour Constitutionnelle lui reprochent une forte ressemblance avec la Tchéka, il est dissous le 14 janvier 1992 au profit des :

Ministerstvo Biezopasnosti (Ministère de la Sécurité) bâti sur les fondements de la Deuxième Direction Principale du KGB et de l'AFB absorbée par le MB.

Sloujba Vnyechnoï Razviedki (Service de Renseignements Extérieurs).

Ministerstvo Vnoutrennykh Dyel' (Ministère de l'Intérieur).

Le Ministère de la Sécurité russe est dissous le 21 décembre 1993 et remplacé par le Federal'naya Sloujba Kontrrazvedki (Service Fédéral de Contre-Renseignement) dont le quartier général occupe les anciens locaux du KGB de la place Dzerjinski. Ce service a en charge le contre-espionnage, la lutte contre les divers aspects de la grande criminalité et la lutte anti-terroriste. Le FSK disparait le 3 avril 1995 sur un décret de Boris Eltsine, remplacé par le Federal'naya Sloujba Biezopasnosti (Service Fédéral de sécurité). Vladimir Poutine, alors lieutenant-colonel, va diriger le FSB jusqu'à la nomination de Primakov.

Selon un article du Nouvel Observateur du mois d'août 2014, les services secrets russes n'auraient jamais été aussi actifs et influents en France même pendant la Guerre Froide. Il y aurait plus d'une cinquantaine d'espions russes opérant sur le territoire sous couverture diplomatique, et une vingtaine « d'illégaux ». Sergurï Olegovitch Jirnov, ancien agent « trouble » du KGB réfugié en France, avance le chiffre de deux-cents sur Paris ! La Côte-d'Azur qui abrite plus de vingt-mille Russes semble être une pépinière. Une correction, une précision, une information...

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8 réactions à cet article    


  • confiture 13 septembre 2023 17:59

    et bien sûr vous saurez faire le même article pour la cia/nsa ?


    • leypanou 14 septembre 2023 23:14

      @confiture
      surtout pas, car en France, on sort de préférence les articles qui dépeignent la Russie (ou l’Union Soviétique) en négatif ou assimilé.
      C’est ce que fait par exemple LCI 24h/24.


    • V_Parlier V_Parlier 13 septembre 2023 19:52

      Résumé intéressant. Mais pour parler de choses actuelles je serais intéressé par un autre article sur le SBU pendant les dix dernières années.


      • Desmaretz Gérard Desmaretz Gérard 16 septembre 2023 17:28

        @V_Parlier

        Bonjour, le szru à été adossé aux sr soviétiques. Pour ’’ approcher ’’ le sr ukrainien, il faut remonter au 24 janvier 1919, portant la création de son sr sur fonds baptismaux et la République Populaire d’Ukraine. Vaste programme. Cordialement


      • Et hop ! Et hop ! 14 septembre 2023 18:00

        Pourquoi vous cmmencez par parler de la création de la Lokrana en 1880 sous les Tsar, ça n’a rien à voir. Il fallait commencer par : 

        « La Tchéka est la police politique créée le 20 décembre 1917 ( 7 décembre selon le calendrier julien alors utilisé localement) en Russie sous l’autorité de Félix Dzerjinski pour combattre les opposants du nouveau régime bolchevik. »

        C’est le début d’un régime de terreur qui durera plusieurs décennies et qui persécutera, torturera et tuera plusieurs millions de citoyens russes, entre autre en les envoyant dans des camps de travail forcé en Sibérie.


        • Fanny 14 septembre 2023 23:22

          @Et hop !

          Il fallait commencer par : La Tchéka...


          Vous avez raison, la répression tsariste était d’une nature assez différente de la répression soviétique, c’était pas dun tout à la même échelle. 

          Mais bon, dans le contexte de la guerre d’Ukraine déclenchée par la Russie, on voit bien tout l’intérêt d’assimiler la Russie à l’URSS, dans la continuité. La dictature soviétique, héritière de la dictature russe aujourd’hui toujours en place, fidèle à elle-même comme on dit dans nos médias, une permanence historique. Le neuneu boit ça comme du petit lait.

          En réalité, l’URSS et la Russie actuelle n’ont pas grand chose à voir en termes de libertés et de répression. Il suffit de lire un article de Nezavissimoïa Gazeta pour s’en convaincre. Mais pour ça, faut être un peu curieux, savoir lire et/ou utiliser un traducteur automatique ...


        • Et hop ! Et hop ! 15 septembre 2023 09:50

          @Fanny

          La répression tsariste, ou plutôt la défense contre les attentats, les complots, etc.

          Le frère de Lénine avait subi la « répression tsariste » pour avoir participé à un attentat pour assassiner le tsar.


        • Fanny 14 septembre 2023 23:00

          Touriste à St Petersbourg il y a déjà quelques années de cela, il me semble avoir aperçu une statue de Dzerjinski sur les bords de la Neva, devant ses bureaux post-révolutionnaires. Elle y est me semble-t-il depuis pas mal de temps et personne ne songe à la déboulonner, sauf avis contraire. Cette statue aurait échappé à l’auteur ?

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