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Accueil du site > Tribune Libre > Saints et stars, des instruments d’une stratégie d’influence (...)

Saints et stars, des instruments d’une stratégie d’influence comparable ?

 Le pape Benoît XVI vient de canoniser de nouveaux saints, dimanche 11 octobre 2009. L’Église catholique a une pratique multiséculaire de cet argument d’autorité particulier qu’elle fabrique de toutes pièces en général en désignant à la vénération de ses fidèles une personne pour les éminentes qualités dont elle la crédite et qu’elle entend offrir en modèle à un moment historique donné.

Certains saints sont quelquefois canonisés après une centaine d’années, sinon plus, comme cette Jeanne Jugan, décédée en 1879 et canonisée dimanche 11 octobre 2009. Jeanne d’Arc fait moins bien : brûlée comme sorcière en 1431, elle n’est canonisée qu’en 1920. D’autres, au contraire, répondant sans doute à des objectifs stratégiques du moment, le sont en quelques années : Thérèse de Lisieux, décédée en 1897, est canonisée 28 ans plus tard en 1925 ; plus récemment, le fondateur de « l’Opus Dei », Escriva de Balaguer, a fait encore mieux ! Mort en 1975, il a été canonisé 27 ans plus tard, dès 2002. Mère Théresa, morte en 1997 et déjà béatifiée en 2003, est en passe de le battre !
Or, quelles différences entre ces saints et les stars ? Les premiers ne remplissent-ils pas dans la société ecclésiastique une fonction comparable à celles des secondes dans la société contemporaine dite de l’information ? L’utilisation des stars aujourd’hui est une imitation qui ressemble beaucoup à cette stratégie ecclésiastique d’influence originale, mais pour promouvoir, cette fois, un produit, une personne ou une idée.
 
Le leurre de l’argument d’autorité associé au réflexe d’identification
 
Hissés sur les autels d’un côté ou les tribunes des médias de masse de l’autre, saint et star sont employés pour déclencher le réflexe de soumission aveugle que toute autorité exige. Seulement ce n’est pas par la contrainte ordinaire qu’est attendue cette soumission, mais, en douceur, par la stimulation chez le fidèle ou le fan d’un autre réflexe, le réflexe infantile d’identification, sous l’empire d’un pouvoir de séduction : sidérés par le rayonnement dont le saint ou la star les éblouit, ils sont consumés du désir d’être au plus près de lui ou d’elle : l’imiter est pour eux une manière de s’approcher de l’objet de leur désir et de s’en croire l’intime.
Fidèle et fan sont emportés l’un et l’autre par la même pulsion, toucher de leurs mains leur idole ou sa représentation. C’est ainsi que, pour avoir été seulement effleuré des mains de millions de fidèles, a été érodé, comme s’il avait fondu, le pied de bronze de la statue de Saint-Pierre d’Arnolfo di Cambio, qu’il s’agisse de l’original dans la basilique Saint-Pierre de Rome ou qu’il s’agisse de sa copie dans l’Église Saint-Sulpice à Paris (Voir photo ci-dessous)
À défaut, fidèle et fan se disputent les objets qui ont pu appartenir à un saint ou à une star : ce sont des reliques sacrées dans les deux cas. Ici, ce peut-être seulement un confetti d’étoffe qui aurait touché le cadavre du saint ou seulement la châsse contenant ses os (Voir photo ci-dessous). Là, c’est l’empreinte dans la résine d’une main de Zidane qu’on achète ou sa petite culotte que Madonna sur scène fait miroiter et tournoyer avant de la lancer au-dessus d’une forêt de bras hérissés d’adorateurs (Voir photo ci-dessous). Dans cet état de réceptivité maximale, « le médium est le message », rejetant en périphérie de perception, chez le fidèle ou le fan, tout ce qui n’est pas le saint ou la star : ce qu’il ou elle recommande est accueilli avec enthousiasme et ferveur. Ils sont des prescripteurs idéaux.
 
Saint et star comme auxiliaires du leurre d’appel humanitaire
 
Un croyant jugera sacrilège ce rapprochement incongru qu’il qualifiera d’amalgame. La différence entre saint et star, objectera-t-il, réside dans les vertus promues du saint qui s’opposent aux vices ou du moins à la frivolité de la star. Sainte Jeanne Jugan est la fondatrice d’un ordre religieux, « les Petites Sœurs des Pauvres », dont la seule appellation résume le programme d’action. C’est exact. On rétorquera seulement que cette promotion d’un ordre caritatif, brandissant la pauvreté et l’assistance aux pauvres comme idéal, est une compensation amusante de la part d’un collège de prélats qui se prélassent dans un luxe inouï. Leur train de vie, depuis des siècles, ne cesse pas d’éblouir le monde. Et, dans un sens, c’est tant mieux ! Que seraient devenus tous ces artistes qui ont édifié et décoré les résidences et les temples de ces princes de l’Église, si ces derniers ne leur avaient pas passé commandes ? Que serait Rome aujourd’hui sans la munificence papale séculaire ? Quel appauvrissement du patrimoine culturel de l’humanité si ces prélats avaient fait vœu de pauvreté et s’y étaient tenus !
Mais c’est injuste envers les stars que de les cantonner dans leurs vices, fussent-ils seulement narcissisme ou fatuité. Elles ne servent pas seulement à vanter des produits de consommation courante. Nombre d’entre elles ont leurs bonnes œuvres. Elles font profiter de leur notoriété d’admirables campagnes humanitaires dont elles retirent d’ailleurs en retour une audience encore plus grande. Quelle est la star qui n’a pas son ouvroir, comme les dames patronnesses du 19ème siècle ? Bob Geldof a eu la famine en Éthiopie et Catherine Deneuve, l’Afrique verte dans les années 80, Bernard Kouchner et Patrick Bruel, les sacs de riz de Somalie, Lady Diana, les mines antipersonnelles, dans les années 90, et, depuis, Zidane, la lutte contre une grave maladie dont il peine à prononcer le nom quand il n’œuvre pas pour Ford, Dior, Leader Price ou Generali dont il assure le ridicule (1) (Voir photo ci-dessous).
 
Le leurre d’appel sexuel comme ligne de démarcation
 
Il reste, on l’admet volontiers, qu’entre saint et star, il existe une ligne de fracture jusqu’ici irréductible. Il n’est que de voir l’image diffusée de Sainte Jeanne Jugan à l’occasion de sa promotion. Une star capte le plus souvent l’attention par son apparence physique qui s’apparente à un leurre d’appel sexuel. Il suffit de rapprocher la nouvelle sainte d’Adriana Karembeu qui œuvre pour la Croix-Rouge (Voir photo ci-dessous) ! C’est peu de dire que cette sainte est étrangère à cette apparence. La raison en est simple. L’Église a fait du protocole érotique une perversion suprême appartenant à l’attirail des pompes de Satan. Il n’est d’usage sexuel que pour la procréation du peuple de Dieu, y compris en cas de viol d’une fillette de 9 ans, comme on l’a vu récemment au Brésil (2) .
 
 La mise en scène du corps de Sainte Jeanne Jugan par le vêtement est la proclamation ostentatoire de cette mythologie implacable qui incarcère le corps féminin, l’enlaidit et l’asservit. Comment le supporter aujourd’hui ? Quelle différence entre le voile islamique, cet instrument d’asservissement de la femme, et cette tenue où n’est visible, pour l’usage des seuls yeux, nez et bouche, et même pas des oreilles, qu’un visage gainé de bandelettes et un corps prisonnier jusqu’au cou d’une cape austère qui en masque les formes ?
 
Qui peut donc s’identifier à pareil épouvantail, en dehors d’intégristes allumés ? Si la stratégie d’influence, par l’argument d’autorité du saint ou de la star, n’attire que les croyants déjà convaincus, ne manque-t-elle pas son objectif qui est de tenter de séduire au-delà du cercle étroit des fidèles et des fans ?
 
Paul Villach
 
 (1) Paul Villach, « Le but du tandem Zidane-Generali : le ridicule assuré ?  », AGORAVOX, 28 février 2007.
(2) Paul Villach, « L’excommunication prononcée par l’archevêque brésilien et la communication trompeuse d’évêques français, pris en « fourchette » », AGORAVOX, 16 mars 2009.

Documents joints à cet article

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34 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 22 octobre 2009 10:53

    un bel exemple de manipulation des masses
    on peut aussi remplacer star par politicien


    • lefildarianne 22 octobre 2009 11:53

      Bonjour
      Un exemple, par lequel, je me demande si le fait de maintenir le peuple dans l’ignorance est révolu et ceci dans tous les domaines.
      Penser, réfléchir, se faire une opinion est pour moi un droit.
      Cordialement.


      • Hieronymus Hieronymus 22 octobre 2009 14:04

        bonjour Paul
        d’ou vous vient cet anti-clericalisme primaire ?
        n’avons nous pas d’autres ennemis bcp plus dangereux et menacants que cette eglise catholique morigene qui semble engagee sur un lent et inexorable declin ?

        vous etes gonfle d’aller faire un parallele entre cette Jeanne Jugan qui n’etait que devotion, humilite et devouement au soulagement de la misere des autres avec tous ces « people » degeneres de notre epoque qui affichent sans complexe leurs tares, tout en esbrouffe, sales types ecoeurants !

        « un collège de prélats qui se prélassent dans un luxe inouï. »
        je ne vois pas bien a quels prelats vous faites allusion ?
        qu’il y ait un luxe au niveau des constructions, c’est un heritage du passe et plutot un bien pour tout le monde, cela fait partie du patrimoine culturel, qt au prelassement .. mais de qui ? et ou ? que je sache le Vatican n’est pas un lieu d’orgies reputees ?

        je vous invite a reconsiderer votre opinion sur l’eglise catholique en vous basant sur un simple fait : l’importance de toutes les actions caritatives deployees par celle-ci ds le monde entier, mais a quel stade en serait encore plus la misere et la maladie sans celles-ci ? pensez a tous les dispensaires medicaux qui existent en Afrique, etc ..
        cordialement


        • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2009 14:37

          @ Hiéronymus

          Ce n’est pas de l’anticléricalisme primaire.
          Je fais un rapprochement entre deux stratégies d’influence qui usent, l’une et l’autre, d’un argument d’autorité, un saint, une star.

          Je ne confonds pas le luxe où vivent les prélats et l’extrême pauvreté d’un recteur de Bretagne tel que j’ai pu en connaître autrefois.

          Vous n’ignorez pas que les saints sont propulsés sur les autels pour servir les préoccupations ecclésiastiques propres aux temps où ils sont promus.

          Je m’inquiète de cette image de la nouvelle sainte qui a été répandue depuis sa canonisation : qu’est-ce qui différencie son vêtement de celui d’une islamiste ? Paul Villach


        • Massaliote 22 octobre 2009 17:01

          « qu’est-ce qui différencie son vêtement de celui d’une islamiste ? » Contrairement à la burqua, on voit son visage.

          Par ailleurs, si je vous ai bien suivi, Mère Thérésa et Michaël Jackson même importance ?

          Pour votre gouverne et ceux des anticléricaux du site, l’Union Européenne a demandé OFFICIELLEMENT au Vatican son aide pour la lutte contre le sida en Afrique.


        • Antoine Diederick 22 octobre 2009 20:26

          A Paul,

          "Vous n’ignorez pas que les saints sont propulsés sur les autels pour servir les préoccupations ecclésiastiques propres aux temps où ils sont promus."

          disons plutôt des préoccupations ecclésiales plutôt qu’ecclésiastiques, si je puis me permettre...


        • Fergus Fergus 22 octobre 2009 14:51

          J’approuve d’autant plus ce parallèle entre saints et stars que je l’ai déjà fait moi-même il y a quelques décennies.

          Et le parallèle entre les reliques et la main de Zidane en résine ou la petite culotte de Madonna est tout à fait pertinent, dût-il choquer quelques bonnes âmes catholiques.

          Je conteste toutefois le terme d’« intégristes allumés » pour désigner les gens crédules qui se laissent prendre à ces mises en scènes. On peut être naïf sans être extrémiste !

          Bonne journée, Paul.


          • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2009 14:59

            @ Fergus

            Je vous accorde volontiers que des gens simples peuvent en effet se laisser prendre à ces mises en scène. Bonne journée, Fergus. PV


          • Antoine Diederick 22 octobre 2009 18:54

            A Fergus,

            excellent....il y aurait peut-être du fétichisme en effet, à baiser le petite culotte de Madonna plutôt que la relique du Saint Sang, qui est un liquide biologique mis entre le corps de chacun d’entre nous.  smiley


          • Gollum Gollum 22 octobre 2009 14:57

            La mise en scène du corps de Sainte Jeanne Jugan par le vêtement est la proclamation ostentatoire de cette mythologie implacable qui incarcère le corps féminin, l’enlaidit et l’asservit. Comment le supporter aujourd’hui ? Quelle différence entre le voile islamique, cet instrument d’asservissement de la femme, et cette tenue où n’est visible, pour l’usage des seuls yeux, nez et bouche, et même pas des oreilles, qu’un visage gainé de bandelettes et un corps prisonnier jusqu’au cou d’une cape austère qui en masque les formes ?


            Ben voyons.. Ne pas comprendre que l’idéal du Saint est exactement le contraire de l’idéal de notre époque hyper-narcissique amène ce jugement péremptoire et imbécile..

            Ben oui.. Elle était mal fagotée mais son âme était autrement plus belle, dans un dévouement sans borne à autrui, que ne peut l’être n’importe quelle âme d’aujourd’hui produite par deux siècles de laïcité d’une infécondité totale. Car c’est un fait : l’Église a produit plus de personnes dont le rayonnement en a séduit plus d’un jusqu’à aujourd’hui avec l’abbé Pierre, que notre République soit disant fraternelle.

            Bref, on reconnaît l’arbre à ses fruits. Cela ne veut pas dire que je ne vois pas les dévoiements de l’Église que j’ai d’ailleurs plus d’une fois dénoncé ici. Mais il est néanmoins clair que la religiosité chrétienne porte des fruits que l’on ne voit pas ailleurs...

            On retrouve d’ailleurs le même genre de fruits dans d’autres sphères religieuses : hindouisme, bouddhisme, etc.. Je pense notamment à ce petit bout de bonne femme en Inde, Amritanandamayi Devi, qui passe son temps à quasi « materné » tous ceux qui lui sont présentés, sans demande de quoi que ce soit en retour..


            Y’en a qui ferait bien d’en prendre de la graine..

            Je signale d’ailleurs que l’on ne sortira de la crise actuelle que par une conversion du cœur de ce type sinon ce sera la cata.. totale.

            • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2009 15:03

              @ Gollum

              Je suis, de mon côté, un fervent adepte du « kalo k’agathos » grec : de l’homme (ou de la femme) beau et bon (bonne et belle).

              Je me méfie toujours quand la vertu de l’âme doit s’accompagner de l’enlaidissement du corps ! Paul Villach


            • Antoine Diederick 22 octobre 2009 18:50

              La nature peut enlaidir le corps par la maladie.....dans ce cas, ce n’est pas une attitude philosophique.


            • Antoine Diederick 22 octobre 2009 18:56

              en revanche, il est possible de construire une pensée philosophique concernant la souffrance.


            • Gollum Gollum 22 octobre 2009 18:56

              Je me méfie toujours quand la vertu de l’âme doit s’accompagner de l’enlaidissement du corps ! 


              Il ne s’agit pas de ça ! Il ne s’agit pas d’une recherche d’enlaidissement, mais de porter son attention sur l’essentiel ce qui entraîne ipso facto la négligence, le rejet du superflu, la négligence de la parure..

            • Antoine Diederick 22 octobre 2009 19:02

              la vertu de l’âme ne doit pas bien sûr passer l’enlaidissement du corps, que du contraire...

              mais, il se peut que l’âme reste belle dans l’épreuve tandis que le corps fait défaut en même temps.


            • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2009 19:06

              @ Gollum

              Précisément, ce que vous nommez le superflu, me paraît essentiel.
              Le dolorisme exhibé par ces déguisements insoutenables m’est odieux ! PV


            • Paul Villach Paul Villach 22 octobre 2009 19:08

              @ Diederick

              Vous avez, hélas ! raison !
              Mais, avouez que ce n’est pas le cas de ces ordres doloristes qui ont fait de l’enlaidissement des corps jeunes leur norme ?


            • Antoine Diederick 22 octobre 2009 19:13

              en effet, le dolorisme est détestable...tout comme le sacrificiel à tout prix .


            • Hieronymus Hieronymus 22 octobre 2009 20:14

              la vie religieuse va normalement de pair avec une certaine ascese
              il n’est pas question pour une religieuse d’etre sexy, ni pour un pretre


            • Hermione Hermione 22 octobre 2009 20:58

              Jeanne Jugan est une femme du 18e avec l’accoutrement des femmes religieuses de son époque. C’est comique d’ailleurs que certains osent des comparaisons entre les religieuses et les musulmanes sur ce fil alors que suite à mon article (qui se voulait défendre toutes les religions), on m’a taxée de faire des amalgames débiles... Bref... c’est comme la politique de sarkotruc parfois. Jugement hâtif et condamnation péremptoire.

              Jeanne Jugan a oeuvré pour le bien des autres dans la plus grande simplicité et le dénuement... ce que (et là je rejoins votre article malgré tout ce côté anticlérical qui me gêne un tantinet) les évêques et autres prélats vivant dans le luxe igorent totalement.
              Je n’aurai pas dit « star » mais symbole pour les croyants... enfin, c’est ainsi que j’interprète sa canonisation pour les chrétiens.

              Après forcément, si on ne croit pas... ça peut paraître dépassé, absurde... mais si pour ceux qui croient cela ne fait pas grand mal.


            • Paul Villach Paul Villach 23 octobre 2009 09:37

              @ Hiéronymus

              Il ne s’agit pas d’être sexy, mais de respecter son corps ! Ces mises en scène doloristes du corps par un vêtement qui le mutile ne promettent rien de bon : elles sont au contraire la manifestation de déséquilibres psychologiques. ! Paul Villach


            • Suldhrun Coyotin 22 octobre 2009 15:02

              Par de moi même

               L Ego du chrétien ( oui oui , j assume le crétin )

              L homme est guérissable , d enfer a sa vie , dit le Christ

              Le faire pour son prochain , l éducation

              Le salut Villach @


              • Antoine Diederick 22 octobre 2009 18:48

                Bonsoir M’sieur Villach....

                Je suis d’accord avec vous de dire qu’argument d’autorité ne peut être argument de raison.

                Vous balayez un peu vite d’un revers de la main que l’Eglise ne propose pas via la sanctification de figures exceptionnelles de dévouement, des modèles d’autorité mais d’humilité. Humilité qui pour certains de ces figures s’est trouvée dénouée par la mort et le sacrifice pour l’Autre.

                Il est vrai, que toute institution tente de « fabriquer » du lien de sujetion mais dans ce cas, est-ce si probant ?


                • Radix Radix 22 octobre 2009 19:41

                  Bonsoir Antoine

                  Que penser alors de la canonisation d’un saint sud-américain... n’ayant jamais existé, sinon dans les légendes populaires, ne serait-ce pas de la démagogie ?

                  Je ne vois pas où est l’humilité dans ce cas là, par contre je vois très bien où se situe le marketing !

                  Radix


                • Antoine Diederick 22 octobre 2009 20:42

                  Bonsoir Radix,

                  Pour cette affaire de sanctification sud américaine, je ne suis pas au courant, je l’avoue....

                  Il y a cette idée religieuse chrétienne de « l’imitation ». Ce qui en suit n’est pas condamnable et parfois porteuse d’espoir, sauf si elle devient fanatisme.

                  Et puis tout le monde n’est pas appelé à cette obligation....et heureusement.

                  En Belgique, la canonisation du Père Damien, qui a donné sa vie à soigner les lépreux est un exemple de dévouement à l’impossible ( de son époque) alors qu’aujourd’hui, cet homme a laissé un témoignage de continuité à travers son oeuvre qui perdure...

                  J’y suis sensible, moi-même, suis né en Afrique dans une léproserie.

                  Mais je n’ai pas la lèpre ni la vérole....tout va bien ! smiley

                  Pour en revenir, à l’article de Paul, il s’agit pour lui de tenter une analyse via des concepts tout à fait valables mais je ne sais pas si dans ce cas ces concepts sont opérants , car il s’agit d’autre chose.

                  Par contre, je crois qu’il est légitime de se poser la question de savoir si les canonisations sont utiles, servent un dessein, une politique....mais là c’est sans doute une autre question qui ne peut occulter les destins de personnes remarquables de dévouement.


                • Radix Radix 22 octobre 2009 22:20

                  Bonsoir

                  Pour éclairer vôtre lanterne :

                  "Né en 1474 dans l’État de Mexico, à Cuautitlán, une ville aztèque à 20 km au nord de Tenochtitlan (aujourd’hui Mexico). Son nom de naissance, Cuauhtlatohuac, signifie «  aigle parlant » en langue nahuatl.

                  Lors de l’arrivée des conquistadors espagnols et de la chute de l’empire aztèque, Il se convertit au catholicisme vers 1524 ou 1525 et prend le nom de Juan Diego. Il se retire alors dans une mission catholique de moines franciscains à Tolpetlac.
                  Au pied de la Colline de Tepeyac.

                  Lors d’une promenade le 12 décembre 1531, une vision de la Vierge Marie lui apparaît sur colline de Tepeyac, et lui parle en langue nahuatl. Elle lui aurait alors demandé de construire une église à cet emplacement. Juan Diego va en parler à un évêque espagnol, Juan de Zumárraga, mais celui-ci ne le croit pas, et demande un signe miraculeux. La Vierge réapparaît alors à Juan Diego et lui demande d’aller cueillir les roses sur la colline (alors qu’on était en plein hiver). Juan Diego trouve les roses et les présente à l’évêque. Lorsque celle-ci tombent de la tunique, une icône de la Vierge reste imprimée sur le tissu.

                  On construit alors l’église Notre-Dame de Guadalupe et les missionnaires espagnols utilisent cette vision de Juan Diego pour convertir plus facilement le peuple autochtone à la religion catholique.

                  Juan Diego meurt à Mexico, le 30 mai de 1548, à l’âge de 74 ans. Il est béatifié en 1990 et canonisé en 2002 par le pape Jean-Paul II.

                  Aujourd’hui, Notre Dame de Guadalupe est considérée comme la sainte patronne du Mexique et est toujours vénérée par de nombreux catholiques au Mexique et en Amérique latine.

                  Les historiens restent sceptiques sur l’existence réelle de Juan Diego : aucune mention historique le concernant ne remonte avant 1648, et une expertise scientifique de la chemise-relique conservée dans la basilique a conclu en 1982 à une pigmentation ni végétale, ni animale, ni minérale. Le supérieur de la basilique de Guadalupe a envoyé au Pape un message demandant de ne pas canoniser Juan Diego Cuauhtlatoatzin car « l’existence de l’Indien n’a pas été démontrée ».

                  Le Pape Jean-Paul II avait déclaré Juan Diego bienheureux en 1998 et l’avait canonisé le 31 juillet 2002 à l’occasion de son voyage au Mexique. Cela a provoqué une certaine réticence d’une partie du clergé mexicain qui considère que l’existence historique du nouveau saint n’est pas assez confirmée. Le secrétaire de la conférence des évêques mexicains déclara même alors : « Juan Diego Cuauhtlatoatzin a-t-il existé ou pas ? A-t-il fait des miracles ? L’important, c’est que notre peuple mexicain croit en la vierge de Guadalupe. C’est peut-être cela le plus grand des miracles ! »

                  Juan Diego devient ainsi le premier saint indien de l’Église catholique et cette canonisation va encore renforcer la popularité de la Vierge de Guadalupe dont l’image est présente dans la quasi totalité des appartements, des taxis, des commerces et des bistrots du Mexique. Mais le maire de la municipalité indienne de Tatahuicapan n’étant pas favorable à cette démarche déclare que « la canonisation de JDC n’a rien à voir avec la reconnaissance de nos droits et de notre culture. Pour le gouvernement, ce n’est que de la publicité.  »

                  Ensuite le discours de Paul est plutôt bien construit car il fait un rapprochement, certes hardi, mais justifié entre les méthodes de l’église et les méthodes modernes du culte de la star (hérité du culte soviétique de la personnalité) qui prennent leurs source aux mêmes fontaines !

                  Radix


                • Loan 23 octobre 2009 14:34

                  LA TRADITION ORALE DES GRANDS EVENEMENTS D’ UN PEUPLE EST ELLE OBLIGATOIREMENT MENSONGERE ?


                • Antoine Diederick 22 octobre 2009 22:33

                  a Radix

                  oui Radix, il y a des choses ainsi dans la religion chrétienne....

                  Il y a autour de Saint Bernard, des histoires toutes bizarres....

                  le rêve de sa mère avant sa naissance, etc etc.....

                  Il y a deux pans à considérer, si pas trois, pour aborder ces questions....pas en forme de communication comme le propose Paul....mais en terme d’images signifiantes....

                  images populaires qui anticipent le savoir savant, par exemple...

                  c’est très complexe et tellement ..... !!

                  disons plutôt que l’Eglise a inventé la pub avant les soviétiques smiley smiley


                  • docdory docdory 23 octobre 2009 00:03

                    Cher Paul Villach


                    1°) Cette « multiplication des saints » n’est elle pas aussi un moyen de se distinguer des églises protestantes qui commencent à faire une vague concurrence au catholicisme , et ne reconnaissent en général pas le « culte des saints » . Par contre , aux Etats Unis , certains télé-évangélistes sont des véritables stars , dont le physique serait propre à servir de leurre d’appel sexuel à des ménagères américaines amatrices de clinquant . Tel n’est pas vraiment le cas , en France, d’un Mgr 23 ( euh, pardon Vingt-Trois ! ) ...

                    2°) En tous cas , vous avez décrit de façon hilarante la sainte alliance des religions et des intégristes allumés de toute obédience contre les femmes , la féminité et la libido !

                    • Paul Villach Paul Villach 23 octobre 2009 09:43

                      @ Cher Docdory

                      Votre référence au protestantisme est intéressante. PV


                    • Céphale Céphale 23 octobre 2009 04:47

                      @Paul Villach

                      Les saints et les bienheureux sont des inventions très anciennes de l’église catholique. Les titres sont décernés à la suite d’un procès au Vatican qui doit mettre en évidence des miracles. Pour avoir le titre de bienheureux, il faut moins de miracles que pour avoir le titre de saint. Les bienheureux peuvent devenir des saints si l’église enregistre de nouveaux miracles.

                      Selon l’église catholique, les saints ont une place particulière au ciel. Les fidèles les prient pour obtenir de Dieu des faveurs (guérison d’une maladie, réussite à un examen). Ils jouent ainsi un rôle de médiateurs. Cette pratique est critiquée par les protestants qui disent qu’il ne faut prier que Dieu seul, et qui réfutent l’organisation du ciel présentée par l’église catholique, car elle n’est pas justifiée par l’Ecriture sainte ; c’est simplement une invention des papes et des évêques. Certains théologiens catholiques rejoignent les protestants ; mais à la messe, on continue de prier la Vierge Marie et les saints.


                      • Paul Villach Paul Villach 23 octobre 2009 09:46

                        @ Céphale

                        D’accord ! L’Église catholique fait ce qu’elle veut. Mais il était, à mes yeux intéressant de montrer que « la relation d’information » qu’elle a inaugurée se retrouve, mutatis mutandis, dans l’usage de la star aujourd’hui comme autorité prescriptrice. Paul Villach


                      • Jojo 23 octobre 2009 10:15

                        Très juste Céphale, une divergence de fond et d’importance.

                        Et il faut dire que les déclarations de Benoît XVI n’aident pas vraiment à répondre aux accusations d’idolâtrie. Jugez-en vous même :
                        « Il suffit de penser à des figures comme saint Benoît, saint François d’Assise, sainte Thérèse d’Avila, saint Ignace de Loyola, saint Charles Borromée, aux fondateurs des Ordres religieux du dix-neuvième siècle, qui ont animé et orienté le mouvement social, ou aux saints de notre temps – Maximilien Kolbe, Édith Stein, Mère Teresa, Padre Pio. En contemplant ces figures, nous apprenons ce que signifie « adorer », »

                        Pareil pour les « sidi » en terre d’Islam sunnite et pour les descendants du prophète et autres grands imams, chiites.

                        Ce que je trouve pour le moins regrettable, c’est que les personnes en question, ont quasiment tous, consacré leur vie aux autres et à leur foi et qu’ils n’étaient pas du tout du genre à accepter d’être quasi-déifiés ou à minima, récupérés en faveur de ce que je considère comme rien de moins qu’une grave déviance de la dite foi. Abomination étant le terme religieux approprié.
                         
                        Cordialement.


                      • Raphaël Zacharie de Izarra Raphaël Zacharie de Izarra 5 novembre 2009 23:21
                        ELOGE DU VOILE ISLAMIQUE
                         
                        Symbole de soumission féminine à une cause archaïque pour les uns, ornement vestimentaire pour les -rares- oiseaux d’envergure dont je fais partie, le voile islamique (que personnellement j’amalgame au voile marial d’un point de vue esthétique) empêche ses détracteurs de dormir pour la simple raison que, par-delà les prétextes politiques et culturels invoqués, le voile signe l’honnêteté de la femme bien éduquée qui le porte.
                         
                        La vertu d’une femme de nos jours est considérée comme une régression, une sorte d’attachement pathologique à des valeurs périmées, tant notre « progrès moral » a été bêtement associé à la liberté de faire tout et n’importe quoi.
                         
                        Nos femmes dévoyées par les chantres de la débauche devraient être jalouses de la dignité de leurs soeurs musulmanes.
                         
                        Et de leur force de caractère.
                         
                        Le voile (librement choisi, cela va sans dire) est le dernier rempart de la culture musulmane contre les agressions morales du monde. Les femmes voilées non seulement sont dignes, mais aussi courageuses. J’admire, autant sur le plan esthétique que moral, les femmes qui décemment se couvrent afin de ne point offenser le Ciel en excitant les mâles de la Terre -faibles par nature- avec leurs appas.
                         
                        Ce voile de pudeur sur leur corps, leur visage, est une seconde peau, chaste, qui honore leur âme.
                         
                        Le voile non seulement garantit leur vertu mais encore les pare comme des princesses. Artifice sobre des femmes bien élevées, le voile islamique agit comme l’écorce saine du pin : il repousse la mollesse, le vice, la puanteur et leurs adeptes, mais attire les hommes de bien. Les premiers trouvent le voile rude, âpre, austère, voire grotesque. Pour les seconds, il est la plus noble des bures...
                         
                        L’homme sans goût préfère la fanfreluche à la parure monacale et c’est pourquoi il raille le voile islamique, tandis que l’ami des Arts affectionne l’expression noble des mœurs féminines.
                         
                        Le voile islamique est un signe de grande classe féminine.
                         
                        Raphaël Zacharie de IZARRA
                        [email protected]
                         
                        +++++++
                         

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