Sanofi : fermeture d’une usine à Toulouse, ouverture d’une autre en Algérie ?
Le groupe au 8 milliards de bénéfices a plus d’une carte dans son jeu. Après le projet de plan social sans concession concernant l’usine de Toulouse, c’est vers l’Algérie que se tourne à présent Sanofi. En effet, un nouveau site industriel, le plus important de Sanofi sur le continent africain, verra prochainement le jour pour un coût de 70 millions d’euros.
Chris Viehbacher présent pour un investissement de grande ampleur en Algérie
Ce site sera une unité de production de médicaments. Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, M.Amara Benyounès, était accompagné de Chris Viehbacher, dirigeant de Sanofi, ainsi que du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de la République algérienne, M Abdelmalek Boudiaf. Le 26 septembre, ils ont posé la première pierre de l’. L’unité de production devrait voir le jour en 2016, et devrait produire près de 250 types de médicaments. Avec une capacité de distribution de 100 millions d’unités par an, une superficie de 6.6 hectares, au sein d’un nouveau pôle technologique de la ville de Sidi Abdellah, Sanofi a vu les choses en grand. Les ministres se sont félicités de la création d’emploi et de l’attractivité économique qu’allait générer la présence d’un tel site.
« Nous nous réjouissons de ce projet d’envergure à Sidi Abdellah. Il nous permet de continuer à nous inscrire totalement dans la politique de santé publique de l’Etat algérien, et de contribuer au développement de l’industrie du médicament dans le pays. C’est un projet enthousiasmant pour tous les collaborateurs de l’entreprise, il va apporter de nouvelles connaissances et savoir-faire tant dans le suivi du projet que dans sa phase opérationnelle » a déclaré Thierry Lefebvre, directeur de la filiale algérienne du groupe.
Chris Viehbacher, directeur général du groupe, s’est félicité du nombre de 800 postes créés en Algérie, et de la disponibilité des médicaments pour le marché algérien.
Sanofi « n’a ménagé aucun effort » pour voir ce projet aboutir, indique ce dernier. Environ 25% du chiffre d’affaire du groupe en Afrique est réalisé en Algérie.
« Notre objectif est de fournir des médicaments par le biais de la production locale et de même exporter à l’étranger à partir de l’Algérie ». M. Viehbacher a tenu à préciser que « la future usine de Sidi Abdellah est un investissement de grande taille pour le groupe Sanofi-Aventis puisque il sera aussi basé sur le transfert du savoir, du savoir-faire et de la formation ». (source)
La pilule va avoir du mal à passer pour les salariés français…
Les salariés de Toulouse apprécieront l’annonce toute en décontraction de Chris Viehbacher. « Exporter à l’étranger à partir de l’Algérie », « un projet enthousiasmant »… autant de superlatifs dont les salariés de l’usine de Toulouse n’ont pas pu bénéficier dans le cadre de leur projet à eux, celui de maintenir leur emploi.
Quelques jours avant la spectaculaire annonce en Algérie, les Sanofi (nom que se sont attribués les salariés du site toulousain de Sanofi) continuaient leur lutte, alors que les négociations avec la direction du groupe se poursuivaient. Ces phases de négociation portent sur le maintien et l’avenir du site toulousain, peu épargné par le plan de réorganisation du groupe.
Le 17 mai 2013, la direction avait décidé qu’elle acceptait de maintenir 500 postes, suivant ainsi les recommandations de Jean-Pierre Saintouil. Pourtant, fin juin, une nouvelle directive ne prévoyait plus que 34 emplois préservés. Les Sanofi ont tenté et retenté de faire appel à l’indignation médiatique. S’en est suivie la montée au créneau (improductive) d’Arnaud Montebourg, qui s’est soldée par un cuisant échec, et la mobilisation de l’opinion publique sur l’idée qu’une entreprise faisant près de 8 milliards de bénéfice ne pouvait pas décemment supprimer un bassin d’emplois en France.
L’annonce de ce site haute technologie en Algérie est un nouvel affront pour les salariés français, se demandant plus que jamais, si le groupe a un jour joué franc jeu avec les syndicats comme avec le gouvernement.
Les réseaux sociaux et commentateurs ont également accueilli la nouvelle avec marbre (ci-dessous, commentaires du site Le Figaro) :
- sur la page facebook des Sanofi
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