Cet article a trait à l’actualité et à l’utilisation qui en est faite. L’orientation de l’opinion est une pratique courante dans le monde des médias. Et l’Algérie ne déroge pas à cette règle. Bien au contraire. Le lecteur trouvera ci-après quelque chose comme un arrêt sur l’image. Un court instant saisi dans lequel la société algérienne - par certains de ses aspects - exprime son désir d’émancipation.
Cet article, je l’ai voulu exprès à la fois austère et débonnaire. Caustique et conciliant...
Le sujet « Sansal » ne cessera pas de revenir sur le tapis, tant il a de rapports avec l’Algérie et ses démons. Avec ‘’nous-mêmes’’ et avec les ‘’autres’’. Avec nos vérités et avec nos mensonges. Avec nos délires et nos unanimismes. Mais aussi avec nos petitesses évidentes. Avec notre prétention à la pureté et sans doute avec nos complaisances. Avec nos copinages et nos intransigeances. Avec notre atavique tribalisme et notre volonté de nous en détacher…avec tout ce que cela comporte d’enjeux.
Mais il y a quelque chose qui ne rentre dans aucune de ces considérations : la critique. Encore faut-il se demander : quelle critique et selon quelle école ? Je veux dire la critique argumentée qui essaie de comprendre et de faire comprendre. Peu importe qu’elle soit indignée ou gagnée à l’opinion du journaliste, du romancier ou de quiconque d’autres. L’essentiel est qu’elle sorte de la phraséologie filandreuse et qu’elle serve un souci de vérité. Or cette vérité, on peut la décanter d’une manière ou d’une autre – de façon textuelle, historique, politique, psychanalytique, sociologique…
Hélas, même des intellectuels – se disant ouverts, tolérants, universalistes, humanistes, plus éveillés que le reste du monde… – considèrent la critique comme un sacrilège, un lynchage, une pratique assassine. Laissez-moi débiter tranquillement mes âneries. Sinon je dirais que vous êtes mauvaise langue. Ou jaloux…si je me réfère à un article consacré à Sansal, paru dans Algérie News. Attention : quand on s’indigne de la sorte c’est pour appeler la foudre et l’apocalypse toutes réunies. Ainsi Sansal est-il pour beaucoup lynché par les siens ! Ou par les chiens ! Kif-kif. Allons donc ! Qui dit mieux ? Il n’en est rien : les positions et les idées récusées par certains de ses disciples n’appartiennent pas à l’opinion avouée. Elles constituent l’essentiel de leurs non-dits. C’est à la rigueur tendre la perche à un ami qui se noie. Khouk khouk lâ ighayyarak sâhbak. Sinon : Annsaar Akhâka dhzâliman aw madhzloumann. Ces logiques vivent encore en ‘’nous’’. Elles ne supportent guère la critique. Mais elles trouvent des voies de recours dans le verbiage. Par exemple : « Boualem Sansal a le courage de dire ouvertement ce que beaucoup pensent depuis longtemps sans le dire ».
Le cas « Sansal » est clair comme l’eau de roche. Cet auteur s’est tout simplement laissé prendre dans l’engrenage d’un système que les Algériens connaissent pour avoir eu à pâtir de ses perfidies. Et ce système n’a pas pu ne pas réveiller les démons de l’Algérie dont le cours de l’histoire est jonché d’atrocités, de massacres, de tortures, de misères, de maladies, de spoliations, d’enfumades… Que n’a-t-elle pas en ressources thématiques cette terre authentique, l’Algérie, qu’elle ne puisse inspirer à la plume d’un Sansal ? Que n’a-t-elle pas qu’elle n’ait été capable de prodiguer à des grands comme Dib, Kateb Yacine, Boudjedra, Assia Djebar, Djaout ou Ouattar… ?
Bref, Sansal a suivi la voie qui lui semblait – matériellement, oui, disons-le – la plus intéressante. Aux dépens d’un bon sens commun/communautaire. C’est tout son droit. Mais aux dépens de cette ‘’pureté’’ qui fait qu’un écrivain se distingue généralement de la masse du peuple ou de ses lecteurs. Eh, oui… Dans l’imaginaire de beaucoup l’écrivain est celui qui est franchement inspiré. Comme qui dirait un prophète (Astaghfirou-llah !). Désolé, les choses sont ainsi faites. On ne change pas le monde en un jour. Alors que Dieu a mis six bonnes journées pour le créer. Qu’il est grand, en fait, le désordre apporté à la bonne conscience par un sujet fait de bric et de broc. Qui chantait la Shoah. Et chantait faux. Et, de ce fait, paraît-il, ces lecteurs algériens n’ont pas été à la hauteur de son talent. Voire de son génie. Sansal n’a pas les lecteurs qu’il méritait, disent sans cesse ses amis du NouvelObs. De fait, il n’a pas été suivi sur cette pente scabreuse. Hormis ceux dont les « constantes » (arabité, islamité…) exacerbent outre mesure et que Poste restante : Alger a fustigées pour le bonheur d’une ‘’haute idée’’ de l’Algérie française. Que Sansal, en fin de compte, n’ait pas trouvé de bons lecteurs chez les Algériens ne signifie rien d’autre qu’une allégation puant le racisme et le mépris de l’autre.
Vous êtes antisémites, dit Sansal aux Algériens. La guerre d’indépendance n’a pas seulement donné l’occasion à des « tyranneaux » de prendre le pouvoir. Elle est selon lui tout bonnement illégitime. Sansal n’a rien dit de tel ? Que fait donc un nazi dans les rangs de l’ALN ? Et ses interviews venues après-coup l’expliciter, comme s’il n’avait pas pu tout dire dans son roman. Ou qu’il craignait de n’être pas assez compris par ses amis outre méditerranée. Il est intéressant, toujours est-il, de savoir que ce refrain coïncide de façon formidable avec la campagne récente de dénigrement consistant à faire croire que les Algériens sont racistes vis-à-vis des Juifs (« Ihoudi hachak »). Et, tenez-vous bien, non l’inverse. Le film de Jean-Pierre Lledo Algérie : histoires à ne pas dire s’inscrit dans cette mouvance et cette spirale de conspiration culturelle. Les Algériens sont de toutes les intolérances ! Ne vous gênez pas, empilez : ils ont le dos large.
Il suffit de creuser un minimum pour constater que derrière tout cela il y a l’amertume personnelle des gens. Il y a des prétextes comme des lieux que l’on pourrait nommer défouloirs ou dégueuloirs… Il y a des règlements de compte… qui entrent en ligne de compte. Il y a les intérêts et les luttes de clans…Cela, à un moment où le pouvoir algérien donne tout l’air de s’enliser – pour longtemps – ou pour toujours – dans des incohérences. D’une part, la loi amnistiante incapable de juguler la violence terroriste. De l’autre, les émeutes, la mal vie, l’émancipation contrecarrée…tout cela qui justifie la devise : tous les coups sont permis. C’est dire si tout le monde ne doit pas mettre en avant sa vérité et revendiquer sa part de génie et de bonheur.
La danse alors s’emballe. Frénésie. Désordre. Et obscurcissement de la vision. Moment opportun. Prestidigitateurs et adversaires d’antan entrent alors en scène ou en danse. Mettent du leur. Chauffent les tambours. Distribuent les trompettes. C’est à qui claironne plus fort ! Sansal est de la partie. Il est celui qui peut peut-être le mieux convaincre que l’islamisme et le FLN sont les deux faces d’une même pièce. Un poncif tenue en vie par un certain Occident. Kif kif... l’amalgame. L’absence de discernement et l’emporte-pièce sont élevées jusqu’au modèle. Et jusqu’à l’indiscutable. Vive le roi.
Après le prosélytisme islamiste qui mit le feu à tous les foyers, voici le prosélytisme protestant. Bonjour notre intolérance. Et bonjour notre mise à l’index (moralement, il va sans dire) par le monde bien-pensant. Le cas « Habiba » : une preuve que nous sommes infréquentables. Cependant que l’Algérie compte 60.000 chrétiens pratiquants – accomplissant leur foi sans être inquiétés. Des centaines et des centaines d’articles sont consacrés à cette femme transformée par les préjugés occidentaux en martyre de la foi.
Cela, alors que la justice n’a pas tranché. Et alors que le juge n’a pas encore ouvert la bouche. On ‘’nous’’ juge…avec préméditation.
Surfer sur la toile m’a permis de voir que cette affaire est au fond bien crasseuse. Elle est en rapport évident avec les passions de l’homme et les sentiments primaires. Avec les ruptures identitaires entretenues et aggravées depuis des siècles. Quand des médias mettent en avant des détails de l’enquête d’autres les méprise et les occulte – carrément. Dans le meilleur des cas, la dizaine de bibles trouvée chez Habiba n’est pas mentionnée. Des déclarations indignes mais pratiquement invérifiables sont prêtées à ses procureurs. La manipulation est à l’œuvre. On donne libre cours à l’extrapolation. L’inconscient collectif se déchaîne sans délai et au plus vite. Armada ! Charles Quint lance sa flotte – malchanceuse. Mohamed Benchicou du Matin Dz, lui, lance une escouade d’articles.
Bouteflika derrière l’inquisition et la lutte contre l’évangélisation. Cet article est accompagné de l’effigie du président de la république et de son premier ministre. Il l’est aussi pour ceux de Malek Chebel et de Boualem Sansal. Voir par conséquent dans cette esthétique une généralisation. Et autant une radicalisation de l’opinion que son orientation. Les présidentielles se profilent à l’horizon politique. L’idée d’un troisième mandat offert par ses pairs à Bouteflika par l’entremise d’un « viol de la constitution » fait craindre le pire. Mobilise des énergies et des stratégies pour lui barrer la route. Le journalisme algérien (pour indépendant qu’il prétende être) y est ainsi impliqué. Financé sans conteste par des sphères privées. Du moins par des sphères occultes et influentes du pouvoir lui-même. Le Matin Dz : un électron libre. N’en croyez rien. Considérez bien la place allouée au terme « inquisition » et son appartenance stricte au paysage occidental. Car le message veut plaire. Et il a un destinataire. Quant à « évangélisation », il est mis pour neutraliser celui de « prosélytisme » – loin d’être aussi incriminant. Comprendre : le procès de Habiba n’a pas lieu d’être. Donc : ni raïs ni Etat. Ni juges ni policiers.
Malek Chebel : ‘’L’Islam n’est pas responsable de l’usage qui en est fait. On n’imagine jamais assez les efforts investis par ‘’notre’’ Chebel pour ‘’nous’’ prêter une meilleure image en Occident – pour nous rendre fréquentables. Il lime, rogne, équarrit, emboutit, rectifie, polit, perfore certains mythes, arrange leurs contours…Il en fait trop, notre mécanicien. Mais il en profite…aussi. Là, Benchicou sous-entend que si l’Islam est tolérant c’est en son nom qu’on tyrannise cette pauvre chrétienne de Habiba. Les musulmans sont des tyrans ! Ils sont tous islamistes. Bouteflika et Belkhadem – en tout cas . Voilà une façon de dire implicite et indirecte. Le sens est déplacé par glissement imperceptible. Et par superpositions insinuées. Au total, il suffit de mettre à la une, opportunément, cet article. Lequel d’ailleurs n’est pas actuel et qui, a fortiori, a déjà paru sur le site du Matin Dz.
Algérie – Affaire Habiba : La France qualifie le procès de ‘’choquant’’. La France ici signifie : Droits de l’homme à la Rama Yade. Et l’article lui est consacré. Encore une fois l’Occident se présente en donneur de leçons. Benchicou lui ouvre une tribune. Etrange : un gouvernement de droite française qui bafoue tous les droits de l’homme trouve à s’apitoyer sur le sort d’une Algérienne. La sympathique Rama Yade sait-elle au moins qu’elle fait partie du lot des ministres à juste titre qualifiés d’alibis. Cache-sexe du mépris et du saccage. Or Benchicou nous invite à venir paître dans son râtelier qu’il nous présente comme étant celui de la tolérance. Chez lui, le cap du énième millier de visiteurs est dépassé. Autant y aller. Consommer politique… Les idées et les valeurs… ça s’importe ! Et ça tue… quand ça pue et que c’est avarié.
Algérie : Tollé autour de Habiba la chrétienne persécutée. Benchicou enfonce le clou. Habiba est persécutée. Il en est catégorique. Mais son information est puisée chez ses confrères algériens – en tout cas tronquée des éléments d’enquête susceptibles de donner une vision nette, d’amener à faire la part des choses, d’inviter à plus de circonspection, d’éviter de tirer des conclusions hâtives… Au lieu de cela : des appels quasi ‘’insurrectionnelles’’. Le moindre en fait est que cela suscite la hargne, pousse au chaos – au prétexte de parer au désordre. Pardon, Habiba, si je te contrarie. Et si je t’offense. Nous sommes tous des justiciables. J’aurais été juge, je vous acquitterais. Attends, pas à si bon compte. Prison avec sursis. Je te ferais remarquer – si tu ne le savais pas – et que tu n’en étais pas consciente – qu’il y a une loi qui interdit le prosélytisme. L’Etat pour le bonheur de tous entend la faire respecter. La prochaine fois... la prison ferme.
Boualem Sansal : ‘’Nous vivons sous un régime national-islamiste’’. Boualem revient. Pas seulement en arrière. Ni pour rien. Chez Benchicou, il reprend place à la une. Pensez-vous, si on peut mieux que Benchicou orienter l’opinion. Boualem : une autorité intellectuelle. Même si ses propos sont recyclés, à l’envi. Et son esprit formaté, outre méditerranée. Au final : coups d’épée dans l’eau. Que ça ! L’homme rase les murs en Algérie – son pays qu’il déteste, qui le déteste. Le parallèle islamisme/nazisme, qui en croit vraiment aujourd’hui pour lui tendre l’oreille. Thèse invalide. Ça marche encore chez ‘’nous’’. J’en conviens. Et ça arrange pas mal de monde.
Qu’importe. Monsieur Benchicou opère par identification : aujourd’hui, il prend à cœur l’affaire "Habiba". Humanisme oblige. Peut-être. Mais il veut surtout lui donner une résonance politique et idéologique. Par quel moyen ? Par une vision du monde à la Rama Yade. Ça sent le Sarkozisme …et sans conteste le mépris qu’a l’Occident vis-à-vis de ‘’nous’’. A quel prix ? Cher… trop cher… Je vous le dis : il fait le jeu de certains. Il apprête les consciences à recevoir ‘’le saint sacrement’’. L’essentiel étant pour lui d’avoir raison sur Bouteflika et son pouvoir.
Donc : alignons si vous le voulez bien ces noms et faisons le compte : Benchicou + Sansal + Chebel + Habiba VS Bouteflika et consorts. Très simple ! Opportun veut dire opportunité si ce n’est opportunisme – certains jours. J’oubliais : la grande contradiction ! Monsieur Benchicou, dans un article paru sur Le Matin Dz, donc chez lui-même, a fustigé le Sansal du "Village de l’Allemand" – au même titre que le Marek Halter de tous les partis pris, qu’il dit regretter d’avoir lu. C’était quand il annonça à ses lecteurs qu’il n’irait pas au Salon du livre de Paris. Evident : il n’avait pas le front d’airain de Sansal. Ou peut-être : il n’avait pas de chèque à empocher.
Pas grave : sa colère est maintenant passée… On peut lui pardonner. Aujourd’hui, l’heure est aux règlements de compte. Aussi peut-être faudrait-il aujourd’hui, plus que jamais, régler les pendules à l’heure de Sansal, du Nouvel Obs, de La Croix, de Jésus, de Rama Yade… plutôt qu’à l’heure de Mahomet qu’on mêle à tous les intégrismes et tous les totalitarismes. Qu’on mêle à toutes les intolérances en s’en défendant de faire rien de tel. C’est à se demander quel Algérien n’a pas – peu ou prou – les pieds dans la fange. Puisque ‘’notre’’ athéisme, notre laïcité, notre ouverture d’esprit, notre vision de démocrates, sont eux aussi pour le moins entachés d’intolérance. De machiavélisme. La demi-mesure, nos démocrates autoproclamés la connaissent-ils ? Je me demande… Je n’affirme rien. Mais les extrêmes se touchent.
Que l’on soit de la trempe de Sansal ou de Ali Belhadj …la rage. Et la table rase !
Mohamed-Salah ZELICHE
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Comme vous surpris par les vagues que provoque cette histoire...
En occident l’opinion est d’accord lorsque quelqu’une personne prêche contre l’occident il est soit renvoyé dans son pays, soit comme certains donnés aux prisons américaines.
Cette femme, n’est pas juste chrétienne mais crétienne évangélique. C’est d’ailleur un de ses corréligionnaire (qui en passant est le pasteur de McCain) qui nous déclare que l’amérique est là pour détruire l’islam.
Ce sont ses correligionnaires qui tiennent la maison blanche et qui ont fait un bordel dans le monde à travers les guerres qu’on connaît. Ce sont ses correligionnaires qui soutiennent Israël politiquement et millitairement dans toutes ses guerres juste où pas (et dans un probable conflit avec l’Iran qui risque d’arriver).
Que fait donc habiba dans un pays qui malgré qu’il soit le sien rêve de le voir détruire.
Enfin les évangéliques rêvent de voir anéantis deux religions, le judaïsme et l’islam, à cet effet je vous rapelle que le proselythisme evangélique est interdit en Israël même
Merci pour le lien qui renvoie à l’article « Peuple élu ou peuple utile ? » de Ugo Rankl. Les visées réelles de l’église protestante y sont dépeintes nettement. On mesure mieux la dangerosité d’un tel prosélytisme dans une Algérie où souffle déjà très fort un vent de désunion. Merci pour votre clairvoyante intervention. Cordialement.
Merci pour votre sagesse et votre intelligence. Il n’y a pas un point, je crois, sur lequel on ne s’accorde pas. Vous apportez les preuves de ce que vous dites et enrichissez franchement le débat – comme d’ailleurs précédemment MIN. Personnellement, dans l’affaire « Habiba », comme je l’ai suggéré dans cet article, j’ai crû percevoir un relent d’« armada » à la Charles Quint. Pour tout dire : je n’ai pas reconnu cette Algérie, la mienne, qu’on voulait tant présenter comme inamicale, intolérante, inhospitalière…
Surtout que ces mêmes groupes rêvent d’une confrontation kabyles-arabes.
Pourquoi pensez vous que la grosse partie des forces est en kabylie.
..
Quand j’allume ma télé et que je regarde les chaînes la plupart (si ce n’est la totalité) des chaînes religieuses protestantes soit soit en anglais (rien de plus normal) soit ... en arabe, ils ont vraiment un gros problème avec les arabes mais ne veulent pas l’avouer....
Les protestants tappent sur l’islam pour leur thèse apocalyptiques (l’islam doit disparaitre pour que Jésus revienne selon eux), certains musulmans pour qui tous les chrétiens sont les memes, se trompent de cible et s’en prennent aux cathos, les cathos voyant que ca reveille le sentiment religieux en Europe y mettent une petite couche, au final on la situation d’aujourd’hui.
Le problème il est que les blocs islam-catholicisme ont mis près de 10 siècles à se former, aujourd’hui comme en Algérie, il y a de nombreuses églises catholiques.
Le bloc islam-orthodoxie vient de se former quasi définitivement.
Le seul qui n’ait pas encore fait sa guerre c’est le protestantisme américain, ils veulent leur parts aussi, et dans le mouvement si une guerre islam-cathos-orthodoxe pouvait avoir lieu ca ne pourrait que les ravir (Rapellons que le même pasteur de McCain avait declaré l’église catholique de grande catain), pour arriver finalement à leur rêve=== > La fin du monde, un chaos où le mal reigne, mais où Bush &Co aidés par Jésus (as) viendront aider le monde et détruire tous les juifs qui ne se seront pas convertis mais aussi les musulmans...
A défaut d’avoir votre hauteur d’esprit et étant un musulman "moderne" adepte et/ou lecteur assidu de Chebel Malek entre autres (cela va vous déplaire) , mais par définition religieuse, il n’y a pas d’ intercesseur auprés de notre Créateur, je ne m’inscris pas dans votre raisonnement sur un point : à savoir l’unité de l’Algérie par l’Islam et son ouverture aux autres cultes. Vous êtes chercheur certes mais sur les 34 millions d’Algériens la proportion d’autres croyances n’a même pas la taille d’une goutte d’eau par rapport à la Méditerranée . Où est le danger ?
Quant au prosélitisme, la France laisse faire ,et l’Amérique voir l’Inde sont les pays les plus multiconfessionnels qui puissent exister avec des sectes à tous les coins de rues pour faire bon poids, bonne mesure.
Je concède, avec vous, que le besoin éffronté, que s’arroge certains de ces pays ainsi que l’Europe à vouloir donner des leçons à tout bout de champ sur la tolérance et les droits de l’Homme est totalement innacceptable. Balayons devant notre porte et puis nous verrons...
Par contre, que dire de l’épisode toujours rapporté par El Watan de l’attitude de certaines autorités algériennes de ne pas rendre hommage à ceux et celles d’origine et de confession différentes qui ont pris fait et cause pour l’Indépendance de l’Algérie et pour quelques uns ou unes d’y avoir perdu leurs vies ? .
Auriez vous l’amabilité de m’expliquer le pourquoi du comment avec votre vision de cette posture au regard de votre exposé ci-desus ?
Permettez-moi de vous rassurer quant à ma conception de l’unité nationale. Elle n’est pas fondée sur un islam souverain et de surcroît intolérant. Il est question dans cet article de prosélytisme et d’utilisation de l’actualité par les Algériens eux-mêmes qui pour régler des compte qui par complaisance ou par bêtise.
Je vous rappelle que jusqu’au jour d’aujourd’hui les musulmans vivent en très bonne communauté avecles Juifs et les Chrétiens. Détournez un peu le regard de l’Algérie et vous verrez que le multiconfessionnalisme existe bel et bien dans les pays arabes et/ou musulmans. Mais revenons illico à l’Algérie pour ne pas décentrer le débat.
La question qui a trait à l’absence de multiconfessionnalisme dans l’Algérie d’aujourd’hui a été posée récemment par le cinéaste franco-algérien Jean-Pierre Lledo et elle a provoqué bien des remous. Encore un de ces pavés qui font parfois s’opposer les Algériens à eux-mêmes. Et Dieu sait : Jean-Pierre Lledo (un peu avant la sortie du Village de l’Allemand de l’écrivain Sansal) a failli convaincre les Algériens eux-mêmes qu’ils étaient racistesou particulièrement antisémites. Cela, sans avoir mis tout racisme sur le compte de la bêtise humaine.
Les Algériens ne sont pas plus racistes que le reste du monde. Au contraire peut-être : un peuple qui a souffert d’un colonialisme inhumain n’est jamais sans avoir une conscience anti-raciste. A votre question pourtant il y a une réponse historique.
Rappelez-vous que, depuis la démolition du Temple, les Juifs ont toujours vécu en Algérie (20 ou 21 siècles). Jusqu’au décret Crémieux de 1870 qui leur donna la nationalité française – au dépens des autochtones musulmans. Ce qui entraîna une rupture non des moindres (le terme est de l’historien juif algérien Benjamin Stora) d’avec les musulmans. N’en doutez pas : les Juifs sont les premiers à avoir choisi de couper ce lien ancestral – pour ne pas dire ombilical. Contrairement aux musulmans, il est leur a été possible d’exercer dans l’administration française. Comme tels, ils ont pu commettre des actes répressifs.
Lors du Congrès de la Soummam (si ma mémoire est bonne), il leur a été demandé s’ils voulaient ou non faire partie de la « Nation algérienne ». Demande restée sans réponse. En 1962, ils feront partie des rapatriés français.
Or l’enfant que j’étais se rappelle clairement qu’en 1962, et longtemps après, les églises ont continué à officier en paix. Partout en Algérie. Au nord comme au sud. Sans être aucunement inquiétées par ceux-là qui ont recouvré leur indépendance. Tout le monde sait que des Français (Juifs et Européens) ont choisi d’être algériens. Des Juifs comme des Français ont milité pour une Algérie indépendante. Et les relations avec eux ont continué à être sinon fraternelles du moins amicales et fort courtoises.
Mais quelque chose, que j’explique d’ailleurs clairement dans mon ouvrage sur Boudjedra (dont 2/3 consultables sur Google Books), a fait dévié l’Algérie de sa trajectoire initiale.
« […] sur les 34 millions d’Algériens la proportion d’autres croyances n’a même pas la taille d’une goutte d’eau par rapport à la Méditerranée. Où est le danger ? »
Sans hésiter, je vous dirai que le danger est grand. J’ai bien dit dans cet article que le prosélytisme islamiste a mis le feu à tous les foyers. Et l’Algérie n’a pas encore fini d’en payer les frais. N’a pas encore pansé ses plaies. Mais voici qu’elle doit faire face à un autre prosélytisme. Loin d’arranger son désir de stabilité. De là la loi interdisant la manipulation des Algériens sous couvert de liberté de culte. Aujourd’hui, l’Algérie est assise sur une poudrière : le mécontentement généralisé des jeunes. Il suffit d’une étincelle ! Alors que choisir ?
Cette loi a des raisons autres qu’inquisitoriales.
N’en déplaise à des journaux comme El-Watan ou des blogs comme Le Matin Dz, trouvant prétexte dans tout et n’importe quoi. Trouvant leur compte dans la devise : après moi le déluge ! Le terme d’‘’Inquisition’’ n’a de raison d’être que par son exagération et par le rôle de désinformation qu’on veut lui faire jouer.
Je pars donc du fait que les Chrétiens ne sont pas persécutés en Algérie. Qu’il y ait beaucoup ou peu de chrétiens n’est pas le problème. La question ne se pose pas en terme de proportion ni en terme de taille pour affirmer qu’un pays court ou non un danger. En tout cas, tout peut dégénérer.
Que la France et l’Amérique « laissent faire » le prosélytisme. Je n’en crois rien. Et puis peut-on comparer un pays – dont les institutions restent à asseoir et à consolider – avec de vieilles de démocraties ?
D’autre part, vous dites :
« […]que dire de l’épisode toujours rapporté par El Watan de l’attitude de certaines autorités algériennes de ne pas rendre hommage à ceux et celles d’origine et de confession différentes qui ont pris fait et cause pour l’Indépendance de l’Algérie et pour quelques uns ou unes d’y avoir perdu leurs vies ? »
Ce que vous dites-là risque hélas d’être relativement vrai. Mais El-Watan cite-t-il ses sources ? Ces ‘’autorités’’, les cite-t-il nommément ? Une chose est sûre aujourd’hui : les Algériens sont tout bonnement exaspérés par les honneurs rendus hypocritement à leurs martyrs. Mais il faut encore savoir que ce 05 juin 2008 des centaines de personnes sont allées se recueillir à Alger sur la tombe d’Henri MAILLOT. C’est peu ? Peut-être. Je souhaiterais, toujours est-il, que l’Algérie ne fasse jamais de distinction entre ceux qui sont morts pour elle – athées, juifs, musulmans ou chrétiens.
Malek Chebel, qu’en est-il ? Un islam moderne. Je n’ai pas dit le contraire. Sauf que cet islam répond peu ou prou à une attente évidente d’un certain Occident. Lequel d’ailleurs est appelé à se regarder dans le miroir que notre psychanalyste lui tend. Je n’insulte pas l’intelligence de Malek Chebel. Je suis même admiratif. Mais ce jeu des conformités et/ou des conformismes est réel. C’est maintenant franchement une tradition chez lui.
Si je le convoque en fait c’est pour montrer l’usage fait de son œuvre pour désinformer les lecteurs algériens dans certains médias – voire orienter leurs opinions.
PS/ Je ne prétends à aucune hauteur d’esprit… je suis sur ce forum en pensant m’enrichir des opinions adverses.
La gerbe de critiques néolithiques adressée à Sansal par une presse algérienne autrefois courageuse mais souvent inepte (je rejoins sur ce point le talentueux Y.B) repose sur une matrice FLNiste et ce même chez les "démocrates" :
1- un marxisme vulgaire tendance mythe antisémite style Evangile de Jean : Sansal a vendu son être/maître pour de l’argent (la France, la gloriole éditoriale, les épousailles avec le ton du jour, celui de ses anciens Maîtres coloniaux, etc.)
2- Sansal est accusé de polluer le puits sacré de la Révolution et d’intoxiquer le sain peuple (sans doute représenté par EL Mouradia et Hydra ...) La "main de l’étranger" est certainement à l’oeuvre (normal : c’est de la littérature mufarnassa).
Le problème n’est pas de retrouver des ombrelles nazifiantes en Algérie mais de sortir ce pays de l’anti-israélisme ambiant qui confine à l’antisémitisme pur et dur.
Sur ce sujet, je suis très en phase avec ce blog qui parle de Shoah-phobie en Algérie (du moins, chez les quelques plumitifs qui servent de caisse à raison-rance à un pays qui crèvera pas son amour idolâtre pour l’islam et ses mortifères dérivés).
Cet autre blog donne aussi un autre "angle de vue" sur Sansal. Je tiens aussi à précier ceci : Benchicou n’a été d’aucun soutien à cet intellectuel qui l’a pourtant soutenu.
En lisant votre article (dois-je vous accuser comme vous le faites facilement, par marxisme vulgaire, de vouloir sortir votre livre des cartons invendus ?), je me dis que vous opérez plus par ressentiment que par déconstruction. Mais je vous comprends : c’est dur d’être une figurine périphérique.
Merci d’avoir tenté de me réfuter. Mais retenez surtout ceci :
1- j’approuve la suppresion de mon post suite à un commentaire de Fouad : ma réponse n’était pas pondérée et aurait contorsionné le fil un peu plus. J’en suis donc assez satisfait.
2- j’ai une horreur viscérale du berbérisme binaire qu’une partie de la communauté organisée en France met en avant : c’est un sous-produit réactif du Baathisme auquel est adjoint une misérable thématique coloniale (mythe berbère) aussi pénible que caduque.
3- prenez la peine de relire mes déclarations : jamais je n’ai joué la carte du Berbère-qui-vaut-mieux-que-l’Arabe. Sur mon post concernant Fouad, relisez bien : j’ai critiqué sa "légitimité" (mythique) à parler comme un "Arabe" et surtout au noms des Arabes. (Fouad ne sait pas ce qu’il veut être, par contre il sait ce qu’il veut : frissonner gratis ou pas cher via sa quéquette au Maghreb).
4- je ne reconnais pas l’islamophobie, jumeau tardif et stérile du pseudo-concept de "judéophobie". L’islam dans sa version mondialisée (wahabite et salafiste) est détestable et tout simplement criminel. Les premiers à en pâtir sont les musulmanes et les musulmans eux-mêmes.
5- Vous me citez Bucaille, j’attends Garaudy ou Ezzendani : c’est plus rigolo en trio.
Et pour revenir au pauvre article de Zeliche, son noyau argumentatif repose sur ceci : Sansal s’est vendu auprès des anciens maîtres pour la gloire. Je m’incline devant un tel effort analytique qui se rapproche du surmenage intellectuel d’un supporter du MCO.
Un de mes amis m’a envoyé un message. Il a trait à mon article et apporte un éclairage nouveau. HEMILEPISTUS en est l’auteur. Son du site : algerbloghaus.blogspot.com/
En voici le contenu :
« Bonsoir Mohammed-Salah,
[…] Je suis absolument d’accord avec toi sur le cas Sansal, je crois qu’on a, grosso modo, tous compris les tenants et les aboutissants de son sinistre Village de l’Allemand.
Cependant, sur le cas Habiba K, deux remarques s’imposent :
1-Si le cas du protestantisme évangélique et de sa récente implantation en Algérie soulève bel et bien des questions inquiétantes, la punition du prosélytisme religieux (et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle comparaît devant la justice algérienne et non pas parce qu’elle est "chrétienne", comme tu l’as fort bien rappelé) par des peines de prison, pose quand même problème sur le fond : car cela pourrait entraîner des dérives.
Le socle doctrinal dangereux de cet "évangélisme" doit être combattu autrement que par une criminalisation abusive qui, au final, ne sert que ces nouveaux prêcheurs de l’apocalypse dans leurs postures victimaires, et Dieu sait que nous en avons tous assez de l’intégrisme religieux ici en Algérie.
Je dis que la prison et la répression ne servent à rien, parce que je l’ai bien constaté avec l’islamisme militant des années FIS. Et je suis loin de croire, comme certains crédules pseudo progressistes ici au pays, que l’évangélisme militant soit moins dangereux que ce qu’est l’islamisme le plus dur. J’ai par contre la faiblesse de croire au désamorçage, même partiel, de la situation par le dialogue et la confrontation d’idées.
L’affaire Habiba K aurait donc dû être l’occasion d’un réel échange inter-algérien sur le confessionnalisme ou pas de notre Etat, sur le rapport entre le national et le religieux, sur la part qui revient à l’islamité dans l’algérianité, etc. Au lieu de cela, cette infantilisation des masses et la confiscation abusive de leurs droits à débattre (et donc à avoir le droit d’avoir tort !), entraîne toute une série de réactions en chaîne qui finira comme d’habitude par cette bonne vieille diabolisation de l’Algérien qui commence à tourner au comique (on a le dos large comme tu as dit) !
Et cette responsabilité revient au Pouvoir en place. Je n’estime pas donc qu’il soit spécialement digne d’être défendu au motif d’une méprise occidentale d’ailleurs fort regrettable sur le vrai fond du cas Habiba.
2-Sur le "nennisme" systématique, contre-réaction au "oui-ouisme" ou "béni oui-ouisme" de certains organes de presse algériens, qui est totalement contre productif et qui empêche de dégager des espaces de débat sereins et constructifs, je serai enclin à demander : à qui la responsabilité ? Et certaines dérives partisanes (au hasard le Matin Dz !) sont-elles plus ou moins dangereuses que les manipulations de la Présidence et d’un certain organe de renseignement algérien ?...
Content de voir en tout cas que tu continues à remuer le cocotier avec tes articles mon ami.
Comme vous le dites mon intention première n’est pas d’appeler à lire Sansal. Moins encore d’appeler au boycott de son œuvre. L’objectif étant de situer Sansal, Chebel, l’affaire « Habiba » ou même l’événement créé par la sortie du film Algérie, histoires à ne pas dire de J-P. Lledo … dans l’ardent contexte politique algérien d’aujourd’hui. Dire donc les liens établis entre ces « cas » et leurs résonances évidentes sur l’opinion algérienne. Voire s’interroger sur les raisons de ces « retours ». Car remettre la « panoplie » à la une du Matin Dz (pour ne citer que ce média) n’est pas simple volonté d’informer les lecteurs. C’est entrer dans une sorte de conspiration et coûte que coûte sévir. Contre le pouvoir en place, j’en conviens. Mais aussi aux dépens d’une stabilité appelée par les Algériens de tous leurs vœux.
Autant vous dire – et là je ne vous vise pas du tout, croyez-moi – que je ne suis ici pour calomnier personne : j’ai bien rappelé en début de mon article qu’il y a critique et critique. Je demanderais bien à ceux qui pensaient que Sansal était calomnié par « les siens » de nous dire où, dans les articles qui lui étaient consacrés, se situait précisément l’endroit de la calomnie. Franchement, c’est trop facile d’invoquer la « jalousie », la « médisance » et autres « lynchages ». Cet article s’adresse donc également à ceux qui pour tendre la perche à un ami ou à un adepte s’adonnent au verbiage.
Je vous remercie pour votre gentillesse et pour ce petit mot.
Le fait est que, par facilité analytique, - qui est aussi un ressentiment logicisant - vous usez d’arguments (paléomarxistes et complotistes) qui peuvent aisément être retournés contre vous, "écrivain" pas vendu mais pas vendeur non plus ...
Vous savez, lorsqu’on fait dans le nationalisme intégral, on accuse un retard dans l’altérité qui est assez dur à faire accepter ; et vous savez très bien dans quelle fièvre raciste l’Algérie aurait sombrée si les converti(e)s étaient Kabyles et si le soutien de "l’Occident" était affiché de manière ferme et rapide.
Il y en Algérie un islamisme patrimonial que même un Atatürk ne saurait freiner. Et je vous prie de croire que j’aimerais bien me tromper sur le sujet.
J’ai beaucoup apprécié cette profonde pensée, libre, honnête et généreuse, qui fera sans doute frémir de plaisir les familles victimes du terrorisme islamiste :
" Et je suis loin de croire, comme certains crédules pseudo progressistes ici au pays, que l’évangélisme militant soit moins dangereux que ce qu’est l’islamisme le plus dur. "
J’ai pareil sinon mieux : les vieux fusils de chasse des gardes communaux sont aussi dangereux que les deux bombes atomiques de la seconde guerre mondiale.
Je suis sûr que vous y verrez un "éclairage nouveau" des plus pénétrants.
Vous les intellectuels vous vous prenez pas pour de la marde avec vos grands discours à la mord-moi-le-noeud.
Nous les pauvres types aux dents pourris, sans eau courante ni electricité (les coupures sont longues certaines fois) on a peut-être un autre point de vue quand à notre capacité à gober le barratin des élites d’où qu’elles viennent et quelquesoit leur blason politique ou religieux.
C’est pas les évangélistes qui ont massacrés à huit-clos 200 000 personnes il y a quelques années, c’est pas eux non plus qui ont relaché et félicité les assassins (liberté pour les égorgeurs et promotions pour les porte-flingues autorisés du gouvernement), tandis que les familles de victimes se voyaient menacées, achetées et finalement délaissées. Le message que le gars du peuple peut logiquement déduire d’une telle conduite c’est mieux vaut tuer et être pardonné que de faire partie des victimes, bravo c’est édifiant...
C’est pas les évangélistes non plus qui racontaient aux pauvres survivants des tremblements de terre et autres catastrophes dues aux intempéries que c’était une punition divine, un barratin en vaut bien un autre n’est-ce pas ?
Vos histoires de religion on les vomit par les yeux et nos ventres ne demandent que du pain, mais on ne saurait se nourrir de mots, ça dégoute et ça coupe la faim de façon passagère.
Vous inquiétez pas pour nos esprits et cesser de nous envisager comme du temps de cerveau disponible pour y inscrire ce que vous jugerez bon d’y inscrire, les Ane-Gériens les plus modestes pourront bientôt aller sur Internet et découvrir par eux-mêmes qu’il est tout aussi dangereux de s’adonner à la théorie du ravissement que de découvrir une vache rousse sans tâches ou encore d’espérer pouvoir jouir d’une des 70 pucelles (pas d’Orléans) qui nous attendent les jambes écartées au paradis.
Gardez vos balivernes pour les simples d’esprit, les berberistes comme vous les appellez sont parfaitement conscients que le judaïsme, le christianisme et autres multinationales du bourrage de mou sont aussi légitimes en Afrique Du Nord que l’islam, plus encore même si c’est ce que les gens veulent.
Qui êtes vous pour décider de ce que les gens ont envie de croire, vous avez un téléphone rouge avec Dieu, vous avez des conversations privées avec le seigneur (ou avec les saigneurs).
Au vu des réactions passionnées que déchainent l’évocation même de l’évangélisme protestant, il semblerait que ce soit la seule force capable de donner le change en Afrique du nord.
L’islam intransigeant conjugué à l’arabisme ultranationaliste et paternaliste (style armée des frontières, on attend que ça se calme pour les déposséder) ont donné à notre belle Algérie les catastrophes humanitaires des 15 dernières années. Inutile d’égrener toutes ces souffrances qui perdurent une à une, le monde entier en est conscient.
Recroquevilés sur un concept de nation unie aux frontières indivisibles, les dirigeants Algériens n’ont cure de la diversité des multiples composantes culturelles de la société Algérienne, et n’ont de cesse de copier la méthode Française jacobine qui ne peut fonctionner que dans un pays aux institutions démocratiques.
Ce qui ne les empêche pas par ailleurs de prêcher pour l’indépendance (rien que ça) d’une "république" disputée à son voisin et rival de toujours, le Maroc.
Prompts à invoquer la main de l’étranger (en pensant à la France) dans leur élan moralisateur, ils s’adressent au peuple comme à une bande de gamins qui se chamaillent dant une cour de récréation et se gardent bien de révéler ce qu’ils doivent à la France.
Assis sur une montagne de centaines de milliards, ils continuent de mépriser une population démunie, dénuée de tout, une jeunesse qui n’aspire plus qu’au suicide pour échapper à l’enfer.
Suicide direct par pendaison, défenestration, saut de l’ange comme en Kabylie ou suicide indirect comme sur la majorité des plages Algériennes en partant sur une embarcation de fortune dans l’espoir d’un eldorado improbable, vraisemblablement un centre de rétention Europpéen et plus surement la noyade dans la grande bleue.
Si cette attitude à fonctionné il y a quelques décennies aujourd’hui c’est fini, tout particulièrement après le printemps noir de Kabylie qui verra 130 jeunes manifestants se faire massacrer à la balle explosive et des milliers de blessés.
Bien sur l’impunité la plus totale pour les assassins en uniforme, alors qu’ils n’avaient affaire qu’à des jeunes désarmés, des jeunes civils qui n’ont pas pris le maquis pour faire entendre leurs arguments et ont défilé pacifiquement.
Dès lors, et surtout depuis la mise en coupe réglée de la Kabylie avec le départ des gendarmes et l’arrivée des islamistes en très grand nombre, cette région à été intentionnellement positionnée dans l’oeil du cyclone et désignée comme bouc émissaire d’office pour tous les problèmes des Algériens (surtout pour ceux des clans maffieux qui se disputent le pouvoir).
Les attentats se déroulent donc en Kabylie. La population Kabyle n’est plus en position d’attente d’une quelconque aide de la part des Algériens. Elle n’en est plus au stade de se poser la question de qui est qui et qui fait quoi, la seule réaction saine à ce stade est un rejet total et global de la gangrène pour assurer sa survie.
Prêter des intentions de soulèvement armé aux kabyles en concentrant le gros des forces barbues et des forces moustachues dans cette région serait bien mal connaître ce peuple qui en a vu d’autres et pourrait vous donner des cours de sagesse ou de stratégie.
Quand au prétexte de la religion sachez que celle-ci est une affaire personnelle et privée. Après tout le mal qui a été fait vous voudriez encore conquérir le seul endroit ou réside la notion de liberté, l’esprit des populations.
Vous vous mettez le doigt dans l’oeil jusqu’au coude.
Je sais bien que M-S Zeliche est trop poli et bien élevé pour répondre à certaines plumes bien énervées ici... Je m’excuse donc auprès de lui en postant quelques mises au point, tout aussi énervées...
Monsieur le grand théologien Kabyle d’Espagne, l’évangélisme protestant, messianisme apocalyptique "millénariste", est bel et bien le versant « chrétien » de l’autre messianisme apocalyptique « islamique », le salafisme djihadiste ou proto-djihadiste. Sa présence en Algérie n’est nullement le fruit de contingences mais d’une stratégie prosélyte à l’échelle mondiale, manichéenne, guerrière (l’islam, religion et civilisation, complexe, tout à fait hétérogène et bien sûr critiquable, essentialisé et conceptualisé comme entité totalisante, n’est, pour eux, ni plus ni moins que l’Antéchrist, hé oui !). Cette religion évangéliste d’un pacifisme « désarmant » a ses entrées et ses centres d’influence dans le complexe industriel militaro-politique américain, petit fabricant de carabines destinées à la vente pour les paisibles chrétiens persécutés qui voudraient se prémunir des bombes atomiques musulmanes, comme vous l’avez si subtilement précisé. Elle est aussi le porte-drapeau le plus virulent de ce qu’on appelle le « christianisme sioniste », pas essentiellement protestant, loin de là.
Dire que l’on s’inquiète que quelques habitants de l’intérieur algérien se convertissent comme par miracle à cette doctrine est preuve d’ « intolérance », de « fanatisme », de « pro-islamisme » ou Dieu sait quoi encore, nous répètent inlassablement les éternels donneurs de leçon et les spécialistes du « prêt-à-penser », cervelles lobotomisées et gavées de concepts pédants, stérilisées par un pseudo-humanisme newage, et un moralisme pervers (convocation pathétique des familles meurtries par le terrorisme islamiste) d’essence colonialiste (mot qui doit encore donner des cauchemars à notre cher Kabyle espagnol). Marteler qu’on est contre l’emprisonnement ou la persécution de ces « nouveaux chrétiens », mais bel et bien pour un débat ouvert et intransigeant avec eux sur les desseins et les origines de cette foi « évangélique », ne sert à rien, la « messe est dite ».Le manichéisme n’est pas l’apanage de l’évangélisme, loin de là…
Boudjedra, dans un récent billet, disait que les intellectuels (ou pseudo-intellectuels) maghrébins instrumentalisés par une certaine propagande occidentaliste (accointances et alliances, parfois mafieuses, entre politique-média-gros capitaux, et même religion) portaient un regard « naïf » sur une liberté occidentale en carton pâte, derrière le seul vrai créneau (credo ?) porteur : la liberté totale et impérieuse de consommer.
Boudjedra se trompe en partie. Il n’a jamais été question pour une bonne partie d’entre eux de naïveté (d’ailleurs l’intelligence ne subit pas bien longtemps l’épreuve de la naïveté, et certaines réponses ici le prouvent) mais bien d’une participation claire et consciente à une élaboration d’artefacts d’états fraîchement décolonisés, gouvernés par une logique consumériste et suiviste à tous les points de vue, avec une culture, une identité, et des valeurs réduits à de l’anecdotique, une suite de clichés plus vrais que nature, une devanture « civilisée » où le bon bougnoule triomphe du méchant fellagha, l’Arabe (ou le Berbère monsieur le Kabyle d’Espagne, il serait vain d’essayer d’imposer une hiérarchisation ethnique pour espérer l’entrée au club des « races élues ») lisse à tous les points de vue (religion, histoire, libération, etc.), bref le rêve de Sarkozy pour son Union pour la Méditerranée : la pleine liberté de la marchandise, la sanctification de l’idéologie capitaliste, la réduction de tout apport humain de la rive Sud à une main d’œuvre sous-payée qui la ferme et des intellectuels de cour à actionner à la demande, parfaits nouveaux goumiers des « arts et des lettres » (vous avez dit Sansal ?).
Sansal, je ne me suis pas gêné pour le critiquer, d’autant plus que j’ai été un de ses défenseurs dans mon cercle restreint d’amis férus de littérature, à la sortie de son marquant Serment des Barbares. Le malaise s’est installé durablement ensuite, bien qu’un sentiment de « dés pipés » n’ait jamais été complètement absent lors de la lecture de son premier roman. Il avait quand même du style, le chien ! Que s’est-il passé donc avec Sansal ? Le couac, c’est quand ? Parce que même ses soutiens lettrés les plus hargneux avaient, avant son fumeux Village de l’Allemand, du mal à le placer et le vendre en tant qu’auteur maghrébin "hyper tolérant judéophile et qui ne fait même pas cas de la Palestine ou du passé colonial de l’Algérie" ! Bref un nouveau Ben Jelloun, en mieux même, beaucoup mieux ! Mais le Marocain très malin savait calculer, il avait au moins eu l’intelligence de savoir faire passer les pilules orientalistes ! Sansal, lui, ça serait comme un Céline (toutes proportions gardées) qui aurait cru dur comme fer que son seul talent aurait été d’insulter les juifs, les métèques, les chinois, et de glorifier les Allemands, alors que le « Ferdine », lui, savait qu’il avait du style, qu’il était tombé dedans quand il était jeune. Sansal a continué jusqu’au bout à enfiler ses histoires faites de bric et de broc, d’apologies sadomasochistes du colon, de simplifications malhonnêtes sur la guerre d’Indépendance,d’anti-islamisme hyper conventionnel, de pleurnichage sur le bon vieux temps des colonies, de zèle philosémite, alors qu’on ne lui en avait même pas demandé tant chez Gallimard. Puis l’idée de génie, la dernière liquidation avant inventaire qui s’est transformée en juteuse affaire, voilà : Les Bienveillantes à Sétif ! Le SS raffiné chez les barbares ! Badaboum ! Un officier nazi qui aide des Algériens obscurs et revanchards à se débarrasser du bon peuple de France et d’Europe. Un banlieusard parisien d’origine algérienne qui se suicide parce que son papa a envoyé des juifs au four crématoire ! Deux en un ! Qui dit mieux ?... Qui « osera » ?