Santé : la France en plein paradoxe
La France vit un paradoxe. D'un côté, la technologie médicale, dont nous sommes souvent les artisans-inventeurs-metteurs-au-point, progresse bien et est très pointue. D'un autre, les Français sont de moins en moins bien traités dans leur système médical jusqu'alors un des meilleurs du monde.
En médecine comme en sécurité publique, la technologie et les machines ne peuvent pas remplacer complètement l'humain. Elles l'aident, l'assistent, le rendent plus efficace mais ne le remplacent pas. On n'a pas encore inventé le robot-infirmier qui fait les soins et qui rassure par sa sollicitude, sa veille et ses paroles aimables.
En diminuant voire supprimant l'humain, on diminue la puissance de la technologie voire on l'annule. A quoi sert le défibrillateur cardiaque si l'unique infirmière en service à l'étage est occupée par une autre urgence ailleurs ? A quoi sert d'avoir cinquante lits si on est obligé de fermer le service faute d'effectif ?
Par manque ou par une mauvaise organisation et par manque d'effectifs, les Français sont globalement de moins en moins bien soignés. Pourtant, grâce à des appareils de plus en plus performants, grâce à la recherche pointue de gens mal payés et mal considérés, on a des moyens technologiques plus efficaces. Mais on a moins d'hôpitaux, moins de personnels, moins d'accueil et de service de qualité, moins de réactivité (plusieurs mois pour un rendez-vous chez un spécialiste).
Cela n'est pas lié à la qualité des personnes et à leur compétence ou à leur implication qui est grande mais au fait que la capacité d'action de chacune a une limite. Celle-ci est très souvent dépassée et entraîne une diminution de la qualité globale de la santé et mène parfois à des accidents dramatiques.
La gestion strictement comptable, ce qui est peu intelligent, reconnaissons-le, par les politiques est LA cause de cette diminution de qualité. Ils vous répondront les poncifs habituels : qu'ils sont comptables devant le peuple des deniers de l'État, qu'ils se doivent d'en être économes, …
De ces deniers, ils se montrent particulièrement pingres quand c'est la population qui doit en bénéficier (pas seulement dans le domaine de la santé), mégotant, grignotant les millions d'euros par ci ou par là, alors qu'ils se montrent scandaleusement généreux par milliards d'euros pour eux-mêmes et certains complices riches et influents.
Notre service de santé, l'un des meilleurs du monde, et notre protection sociale, que même les États-Unis, champions du libéralisme outrancier, nous envient, sont en danger. Tant que nous aurons des politiciens corrompus au pouvoir, tout ce que nos parents ont construit, en travaillant dur, en luttant, parfois en versant leur sang, se verra détruit petit à petit, cette destruction étant masquée par un paravent de paroles d'arracheur de dents, de boniments de camelot et de postures de matamore.
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