Sapin... de Noël
Une fois de plus, la France ne se réforme pas et dépense.
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Le pouvoir exécutif, et son argentier Michel Sapin en tête, se flatte de pouvoir emprunter à des taux historiquement très bas, ce qui serait une sorte de satisfecit donné par les prêteurs, qui auraient une grande confiance dans la capacité de la France Hollandaise à se réformer. Ceci est il réjouissant comme il le prétend ? Les banques vont chercher de l’argent auprès des organismes émetteurs (les banques centrales, pour faire court) qui prêtent à des taux quasi-nuls dans le but que le système entier ne s’effondre pas. Puis elle reprêtent aux Etats ces mêmes sommes, avec un taux légèrement supérieur : il s’agit donc ici de gagner de l’argent sans lever le petit doigt. Ce mécanisme infernal a permis que la plupart des états occidentaux conduisent une politique irresponsable de dépenses, renouvelée à chaque échéance électorale pourvoyeuse de promesses enchanteresses.
Dans cette course à l’échalote qui dure depuis les années 80, la France a tiré son épingle du jeu, avec un nombre d’élus, de fonctionnaires ou de personnel para-public ( 20 % de plus que la moyenne européenne), d’avantages catégoriels, de strates administratives, de financements publics hasardeux, de gabegies, sans équivalent.
C’est dans ce contexte que Hollande espérait faire passer son budget, peu audacieux, auprès de ses partenaires européens. Mais la semaine dernière le commissaire européen Jyrki Katainen demandait au Ministre des éclaircissements sur les raisons qui avaient « conduit à ce que la France prévoit de dévier des objectifs budgétaires ».
Dans son courrier de réponse, Sapin annonce donc qu'il va réduire le déficit en 2015 de 3,6 milliards d'euros supplémentaire (au moyen de divers tours de passe-passe peu crédibles) sur les 93,3 milliards de déficit prévus. Mécaniquement, le déficit public devrait ainsi passer de 4,3% à 4,15% du PIB. Le gouvernement Valls reconduit en réalité les tourments auquel il se soumet de bonne grâce : mettre la poussière sous le tapis et prier... Les mesures proposées par Sapin dans son courrier sont totalement hypothétiques, selon tous les observateurs droite et gauche confondus.
Il faudra donc attendre le 24 décembre prochain pour que le père Noël vienne déposer les fameux 3, 6 milliards supplémentaires sous le Sapin.
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