C’est dans un article du Monde du 18 décembre dernier que nous avons fait cette découverte, ou plutôt que nous avons eu la confirmation, que nos radios et télévisions publiques étaient plus que des radios et télévisions d’Etat digne de l’URSS avec ministre de la propagande, elles étaient des radios et télévisions de Sarkozy.
Nous savons que notre aimé Phare de l’Humanité décadente distribuait les breloques comme on distribue des bonbons aux jeunes-filles à la sortie du lycée, et tous ses amis, redevables et affidés y ont droit comme le contrôlé fiscal positif Richard n° 2 de France Télécom ou les milliardaires canadien et belge comme Desmarais et Frère, banqueteurs du Fouquet’s, c’est donc dans cette droite ligne que les amis de Carla (après ceux de Cécilia) ont droit aussi à leur sucette à l’anis, comme dirait Pasqua et une certaine France. Ainsi Sarko remercie d’un ruban Hees pour le grand mérite de préparer la campagne de 2012 à la tête de France Inter rebaptisé depuis Sarko Inter. Donc Hees est récompensé par anticipation d’une Légion d’honneur dont on se demande en quoi Hees en serait devenu légionnaire (a-t-il des origines romaines ?) et de quel honneur il s’agit. Peut-être qu’être nommé par le fait du prince donne-t-il ce droit.
Quant à Val, il ne s’embarrasse pas de principes, trop occupé qu’il est pour avertir les premiers concernés des modifications d’antenne qu’il décide : Mais le directeur de France Inter a pris sa décision sans en avertir les producteurs et les journalistes concernés. C’est le cas, notamment, de Patricia Martin, animatrice du "5/7" qui, prévenue deux jours avant son départ en vacances, voit son émission amputée d’une demi-heure. Même chose pour le journaliste Simon Tivol, un des piliers de la station, dont la chronique de 6 h 45 a été supprimée avec prière de trouver, seul, un point de chute dans une autre émission.
"J’ai été débordé et je n’ai pas eu le temps de les prévenir", a expliqué M. Val, le 18 décembre 2009 aux membres de la société des producteurs de France Inter, qui, "surpris par la brutalité" de cette décision, avaient demandé à le rencontrer.
La prise en main a débuté.
Et c’est à l’occasion de cette réunion que le toutou de son maître lâche ce que l’on peut appeler une énormité sans se tromper : Il avait profité de la rencontre pour leur faire part de grands changements dans la prochaine grille de septembre. Et sûrement des économies. "France Inter est une radio qui coûte cher à l’actionnaire, qui n’est pourtant pas très bien traité par la station", avait-il alors indiqué.
Voilà c’est officialisé par le directeur de France Inter : France Inter appartient à son actionnaire Sarkozy et cette radio coûte cher et ne dit, en plus, pas de bien de son actionnaire.
Il y a beaucoup à dire. Dans la langage d’abord, le terme d’actionnaire qui ici n’a pas sa place car ce n’est pas une entreprise boursière ni un objet de spéculation. France Inter est dans le double monde de l’information et de la culture avec un pied dans celui du divertissement. Cette radio ne joue pas avec les règles du monde de l’actionnariat.
Ensuite cette radio n’appartient pas vraiment à ses auditeurs qui en sont les usagers mais bien à deux catégories de Français : ceux qui payent la redevance et ceux qui payent des impôts et donc en l’occurrence tous les Français dès que l’un d’entre eux achète quoi que ce soit qui soit soumis à la TVA ne serait-ce qu’un Carambar.
Pour Val donc France Inter est devenu Sarko Inter qui se doit de respecter son actionnaire et ne plus en dire du mal. Que de chemin parcouru.