« Sarkophobie » de la presse : un irrespect bien mérité
« Sarkophobie ». C’est le nom original qu’a trouvé Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, pour qualifier le climat qui règne dans les « rangs de l’opposition mais aussi malheureusement de la presse ».

Ici, c’est sur la deuxième partie de la déclaration de cet être supérieur que nous nous pencherons. Alors la presse serait sarkophobe ? Une sorte de parano refoulée depuis bien trop longtemps qui éclate aujourd’hui sans aucune raison ni moyen d’y remédier ?
Quand on regarde bien, il faut admettre qu’en ce moment, il y a un problème. « Cet homme est-il dangereux ? » s’interrogait le Nouvel Obs en y consacrant sa Une, « Le voyou de la République » titrait Marianne, « Est-il si nul ? » se demandait Le Point. Le pire, c’est que j’en passe…
Alors pourquoi toute cette haine et cet irrespect de la part des hebdomadaires et quotidiens nationaux envers leur Président ? Il serait tant de poser la question dans l’autre sens.
« Les journalistes ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore, les bandits ont une morale ! » Violents ? Pourtant ces mots outranciers émaneraient bien de la bouche du Président de la République. C’est le Canard Enchaîné qui avait rapporté cet emportement de la part du Chef de l’Etat après que la presse ait ironisé sur son séjour au Mexique, chez un banquier pas très clair.
Un mépris réciproque, une fonction désacralisée
Cet extrait, où rien ne manque, ne fait qu’illustrer la haine que Sarkozy entretien à l’égard des gratte-papiers. Ne nombreux exemples pourraient enrichir cette affirmation. Il suffit d’observer le Président à l’œuvre ! De l’échange avec Laurent Joffrin en 2009 aux nombreuses confidences en off, en passant bien-sûr par le récent discours de Bruxelles, où le Chef de l’Etat prend un malin plaisir à rembarrer les « questionneurs » et faire porter aux médias le lourd chapeau du climat d’insécurité qui règne en France ces jours-ci, on remarque facilement l’agacement de ce dernier envers ceux qui s’occupent de ses petites affaires en permanence.
C’est pourquoi l’on peut s’interroger. Les récentes attaques de la presse à son encontre ne sont-elles pas simplement qu’un bon retour de bâton ? C’est une évidence aisément constatable. Néanmoins, je suis, pour ma part, déçu de ce mépris envers la fonction présidentielle qui, je pense, doit jouir d’une certaine aura, d’une certaine grandeur presque sacrée. Ne m’en voulez-pas, je ne suis qu’un vieux (mais jeune) bonapartiste réactionnaire, nostalgique de la grandeur française, portée par son leader charismatique et impérial.
Etrangement, dans cette situation bien méritée, ce mépris envers le Président ne me dérange pas outre mesure malgré mes convictions. Pourquoi donc me diriez-vous ? N’est-ce pas Sarkozy lui-même qui a désacralisé la fonction avec ses tendances bling-bling américanisées, son inculture flagrante, son langage douteux et son comportement pas toujours digne d’un représentant tricolore héritier des valeurs de notre pays ?
Juste retour des choses donc que la presse fustige ainsi un Président qui la méprise. Un Président qui, de part ses propres actions maladroites, aura même fait oublier qu’il l’était. Un Président qui finalement, ressemble de plus en plus, au fil des mois, à un « voyou de la République ».
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