Sarkozy confirme qu’il n’a pas compris l’urgence de l’impératif écologique et républicain
Petit à petit, Nicolas SARKOZY nous livre dans ses propos des vérités qui contredisent sa volonté de prendre en compte l’impératif écologique et républicain. Il fait dire par le biais du projet de l’UMP qu’il faut faire de l’environnement une priorité, alors qu’il se met à dos dans les médias tous les écologistes qui depuis 20 ont fondé une action sur laquelle il devrait bâtir son projet, plutôt que de l’assaisonner à sa sauce.
L’Alliance a noté le volet écologie du programme de l’UMP et a donné une note de 9 sur 20.
Hier soir, Nicolas SARKOZY a confirmé qu’il n’irait pas plus loin en se confrontant à Nicolas HULOT.
"L’environnement ne doit pas être une idéologie totalitaire, qui se donnerait pour objectif de libérer l’Homme de la civilisation pour le renvoyer à l’Etat sauvage" disait-il dans un discours le 1er mars....
Le ministre de l’Intérieur, qui est aussi ministre de l’Aménagement du territoire (donc aussi en charge de l’équilibre des territories et de la biodiversité) nous a donc expliqué quelle était sa vision de 20 ans d’engagement des écologistes politiques, associatifs et humanitaires sur le terrain. Voilà une bien belle forme de respect à l’égard de ceux qui continuent de compenser l’ignorance et surtout l’incapacité des majorités successives à prendre les bonnes décisions en matière de protection environnementale.
Mr SARKOZY semble vouloir réduire les écolos à une bande de gauchistes agités du cerveau qui veulent revenir à l’âge de pierre... Mais a t-il bien lu les projets portés par Corinne LEPAGE et Dominique VOYNET ?
Où est-il écrit que la croissance ne peut pas être moteur pour une meilleure prise en compte de l’écologie ? Certes, le programme de Corinne LEPAGE est nettement plus porté sur le marché dans la mesure où il fait partie intégrante de la solution, alors que Dominique VOYNET semble vouloir s’attaquer plus aux excès qu’aux potentiels (tout au moins dans son discours).
HULOT a pointé du doigt hier les incohérence du ministre candidat et la justesse de son discours tant il semble aseptisé au regard de la nécessité d’une mise en avant de la problématique environnementale. SARKOZY a beau jurer qu’il en fera une priorité, ça ne se ressent pas un quart de seconde dans ses méthodes et dans son ambition.
On le savait depuis longtemps, SARKOZY confirme qu’il ne maîtrise pas ce que recouvre le projet d’écologie politique, et les profondes mutations institutionnelles, comportementales et économiques qu’il nous permet d’envisager. C’est dommage pour ceux qui à l’UMP tentent de porter la parole écolo. C’est d’ailleurs de moins en moins tenable pour Nathalie KOSCIUSKO MORIZET, autant que pour Roselyne BACHELOT. Cette dernière m’a beaucoup étonné dans un débat télévisé sur I Télé face à Yves COCHET au sujet du nucléaire et des énergies renouvelables. Elle semble se pencher sur les dossiers pour avoir une petite expertise après coup. C’est pas bête, ça permet de défendre un bilan, mais quel bilan ? Que dire de Serge LEPELTIER, bon ministre volontaire, vrai connaisseur de la problématique ? Evincé du gouvernement, il n’a pas réussi à retrouver son fauteuil de sénateur et se trouve aujourd’hui recasé à la Banque de France parmi les administrateurs.....
L’UMP manque totalement de réalisme quand elle imagine pouvoir faire de l’écologie un pilier central de sa politique sans envisager une profonde mutation des institutions. Car le marché n’est pas le seul responsable de l’immobilisme de l’Etat, c’est aussi la nature même de son fonctionnement qui ne lui permet pas de prendre le pli.
Nicolas SARKOZY et l’UMP ne sont pas écologistes pour un sou et le ministre s’est moqué hier soir et dans ses discours de Nicolas HULOT face à qui il a promis ce qu’il ne pourra pas faire, et face aux associatifs écolos qu’il méprise comme il a toujours méprisé par principe ceux qui n’adhèrent peu ou pas assez au libéralisme forcené défendu par son parti et par sa personne.
Nicolas SARKOZY n’a enfin pas compris qu’il est sur le point de passer à coté du changement de paradigme institutionnel, démocratique et environnemental qui s’impose. Il se bat désormais contre ceux qui semblent être désormais un peu plus en phase avec les réalités humaines et démocratiques. Incapable d’enrayer la montée du centre, incapable de répondre autrement que par le clivage, incapable de montrer une once de pragmatisme et de réalisme.
Incapable enfin de proposer derrière un projet certes volontariste et tranchant, la montée d’une nouvelle génération de responsables institutionnels hors des réseaux d’amitiés "de 20 ans" et des puissants industriels.
Nous attendons avec grand interêt ce gouvernement ouvert et paritaire qu’il nous promet....
NON définitivement, SARKOZY et l’UMP n’ont rien compris aux valeurs de l’écologie politique et plus largement à ce qu’il faut réellement changer dans notre société pour enrayer ce que la droite francaise a porté depuis 20 ans, a responsabilité partagée avec la gauche.
Certains souligneront à très juste titre que cette incapacité à prendre le train en marche montre à quel point l’UMP, comme le PS d’ailleurs, ont compris que le projet d’écologie politique,et que la montée du centrisme mettaient en péril leur légitimité à gouverner. Plus fort : ils ont compris que ces approches mettaient enfin en lumière l’échec de leur vision politique clivée qui n’est plus en rapport avec les impératifs de société actuels.
Frédéric BADINA
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