Sarkozy est transparent sauf quand...
Sarkozy est transparent sauf quand il cache une opération chirurgicale.
Sarkozy est transparent sauf quand il décerne la légion d’honneur dans son plus haut grade au québécois Desmarais et au belge Frère.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH225/transparence-c4630.jpg)
Sarkozy est transparent sauf quand il téléphone à Julliard pour le soutenir dans sa lutte contre le CPE.
Sarkozy est transparent sauf quand il rencontre en secret Villiers.
Sarkozy est transparent sauf pour les factures de son appartement de l’Île de la jatte.
Sarkozy est transparent sauf quand il reçoit à l’Elysée en secret Michel Mercier sénateur centriste ou Thierry Cornillet député européen ex UDF.
Sarkozy est transparent sauf quand il rencontre en secret les militants UMP.
Sarkozy est transparent sauf quand il parle des avions pour son voyage en Egypte
Sarkozy est transparent sauf lorsqu’il reçoit Bernard Tapie.
Sarkozy est transparent sauf quand il reçoit Claude Allègre
Sarkozy est transparent...
... sauf quand il s’agit du budget de l’Elysée. Nous arrivons au cœur de cet article. La tarte à la crème Sarkozyaque est de parler de transparence. Comme si la transparence était une qualité en soi. Vous volez une pomme à l’étalage et puis vous clamez haut et fort, comme Sarkozy : y en d’autres qui le font masqués, moi je le fais à visage découvert ! Oui, je suis transparent et je brise les tabous ! Alors Sarkozy s’était augmenté de 192 % au nom de la transparence. Il avait augmenté le budget au nom de la transparence. Il était ainsi dit que l’obscurité du financement de l’Elysée c’était fini et que de plus, en prime, nous allions avoir un état modeste et irréprochable. L’Elysée aurait ainsi son budget en propre contrôlé par le parlement. Or lorsque l’on voit ce qui s’est passé avec la commission Copé pour l’audiovisuel, lorsque l’on voit comment l’Elysée a fait pression pour le vote de la constitution, lorsque l’on voit que le futur président de l’ORTF ne pourra qu’être récusé par les 3/5 du parlement, autant dire jamais, on pouvait déjà s’interroger sur la validité d’un tel argument. Passons. Reprenons un par un ces arguments au regard du budget de l’Elysée.
- l’Etat sera modeste : augmentation de 9 % du budget en pleine crise mondiale. En effet, bien que cela fût attendu, " (l)’Elysée vient d’augmenter de 9,2 millions d’euros son budget initial pour 2008, soit une hausse de 9,1%, portant le budget total à quelque 110 millions d’euros, affirme le député apparenté PS René Dosière." (Le Figaro)
- l’Etat sera irréprochable : une telle augmentation quand le chômage augmente de 100 000 en trois mois, qu’on licencie à tour de bras ne me paraît pas être en concordance.
- et le dernier pour la fin, la transparence : « Cela s’est fait par un décret de transfert de crédits et publié au Journal officiel électronique du 14 décembre », et non par un vote parlementaire dans le cadre de la loi de finances rectificative, précise le parlementaire, expert des comptes élyséens depuis les années Chirac.
Vérification faite, un décret au JO du 14 décembre prévoit effectivement 9,2 millions d’euros pour la présidence de la République, sous forme « d’autorisation d’engagement » et de « crédits de paiement ». Et au profit de l’Elysée, ce sont les missions de la Défense (5,3 millions) et de la Sécurité (3,9 millions) qui ont dû rogner sur leurs budgets initiaux. Le décret est paraphé par le premier ministre François Fillon et le ministre du Budget Eric Woerth.
Ce que critique le député Dosière n’est donc pas l’augmentation en tant que telle, mais bien la discrétion dont a fait preuve la présidence de la République quant à cette rehausse budgétaire. « Contrairement à l’an passé, l’Elysée n’a pas utilisé la procédure transparente de la loi de finances rectificative qui est actuellement en cours de discussion au Parlement », commente René Dosière.
Et le député de l’Aisne d’ironiser enfin sur le fait que cette « procédure discrète » publiée dans le Journal officiel électronique n’est pas reprise dans l’édition papier du JO, « sans doute par respect du Grenelle de l’environnement et de la lutte contre la déforestation ». Tout d’abord vous aurez remarqué une chose c’est la discrétion, le fait en lousdé comme l’on dit de par chez moi. Même pas de publication au journal officiel. Zéro pointé pour la transparence. Quant au Figaro il manie l’ironie. Il parle de « discrète augmentation ». Lorsque l’on parle d’une augmentation discrète, cela veut dire de peu d’importance. Alors que l’inflation est au plus bas, l’Elysée est discret à 9 %. Pas de crise du pétrole pour les copains du locataire de la Lanterne. Serait-ce pour acheter les invendus de Carlita ? Evidemment c’est un jeu de mots (volontaire ou non ?). Et j’ai lu ce bon commentaire d’un lecteur du Figaro : avec un taux de 9 % garanti, cela ressemble à quelque escroquerie d’outre Atlantique à 50 milliards de dollars.
Cependant il ne fait pas s’arrêter à la forme, il faut aussi aller chercher le fond. Bien évidemment, pas de transparence - ce qui prouve combien c’est une tarte à la crème (ou au saint chrême) dont se lèche les babines les ministres et l’UMP (et les journalistes qui répètent à l’envi : « oui mais avant les " autres " le faisaient mais cachés, cessons l’hypocrisie », et même si cela est complètement faux), mais aussi et surtout vos aurez remarqué que ce budget élyséen avait été fait dans le but de circonscrire les dépenses et de les identifier. Or il y a un transfert de budget. En somme l’Elysée pique dans la caisse des ministères. Et il ne s’agit même pas de reliquat, puisque l’article indique clairement que ces deux ministères ont dû rogner sur leurs budgets initiaux. Ainsi la sécurité perd-elle 3,9 millions d’euros pour payer les petits fours, les incessantes réunions à l’Elysée des députés UMP (Universal Money Profit), des ministres du clan des 7, les voyages autour de la terre et en province, les repas au Bristol alors qu’il y a la cantoche au château. Cela est assez grave. On l’a vu avec l’affaire Carolis, celui qui se pend lui-même. La loi n’est pas votée à l’Assemblée ? Pas de problème, on trouve une combine pour s’en passer. Cette seconde affaire est plus grave : l’Assemblée vote la loi de finance, vote les budget et l’Elysée, par décret, en modifie le contenu pour ses intérêts propres. Cela s’appelle un abus de bien. Lorsqu’une assemblée générale vote dans une entreprise une affectation précise, son PDG n’a pas le droit de la modifier. Non seulement le budget n’est pas respecté, non seulement il n’y a aucune transparence, mais en plus il bafoue le rôle du parlement, comme il voulait bafouer le Conseil Constitutionnel. Vous avez dit monarchie élective (monarchie = pouvoir d’unseul (de mono, seul et archie, pouvoir) et non obtenu pour être fils de qui se dit héréditaire) Pas grave l’Europe l’adule (mais il n’est que 3ème derrière Obama et Paulson pour Time), mais de cela on en reparlera plus tard.
Vignette : transparence (Wikipédia)
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