Sarkozy et Al Capone : même combat ?
Se réjouir du malheur d’un homme c’est mal. Mais qu’un homme ayant commis des fautes soit mis devant ses responsabilités et doive supporter une sanction, ça peut dissuader de récidiver, et c’est le meilleur moyen de prévenir la vendetta, l’escalade de la vengeance et de la violence. La justice a ces fonctions : rééduquer et maintenir la paix sociale en sanctionnant ceux qui dérogent aux normes de la société, quitte à les en exclure via des peines de prison.
Nicolas Sarkozy a été condamné en appel le 17 mai à trois ans de prison dont un ferme dans l’affaire dite Paul Bismuth ou des écoutes téléphonique1. Il est tout de même très gênant que toute cette affaire repose sur des écoutes de conversations téléphoniques entre une personne que l’on soupçonne et son avocat. Faut-il en conclure que la confidentialité de ces échanges, essentielle dans un état de droit, n’est plus garantie par la France ? C’est hélas plausible, des signaux d’une telle dérive totalitaire existent depuis longtemps2, et c’est bien triste.
La multiplicité des affaires dont la cible est Nicolas Sarkozy laisse pantois : Soit il est un grand délinquant, soit le cabinet noir concocté par François Hollande a bien travaillé à le noircir. Bien sûr, tous les juges qui se sont laissé instrumentaliser dans cette chasse à l’homme judiciaire sont indignes et devraient être chassés de leur office, mais ce n’est pas une preuve de l’innocence de Nicolas Sarkozy.
Et pourtant, parmi les griefs que le citoyen français peut formuler à l’encontre de son ex président, il y a tellement plus grave.
Le traité de Lisbonne devrait en toute logique être considéré comme une haute trahison. Il a délibérément et sciemment violé avec ce texte la décision de 2005 prise par un peuple réputé souverain (Oui, nous y avions cru).
La réintégration du commandement intégré de l’OTAN est une autre haute trahison. Faire un suzerain d’une puissance étrangère, les États-Unis d’Amérique, dont nul ne conteste qu’ils aient été des « alliés », c’est aliéner les intérêts de la France et sacrifier son indépendance.
Le sauvetage des banques françaises sans contrepartie lors de la crise des subprimes est une troisième haute-trahison. Bien sûr qu’il fallait les sauver. Conditionner ce sauvetage à une scission effective et définitive des banques de détails et des banques d’investissement pour que l’état ne garantisse que les dépôts des français, et surtout pas les jetons de casino des financiers cupides, c’était pourtant la moindre des loyautés due aux contribuables. Caramba, encore raté !
Petit aparté : il est possible que la guerre libyenne relève d’une qualification pénale internationale, comme il est plausible qu’une menace sur la campagne électorale de 2012 ait été décisive, mais il est vraisemblable que Nicolas Sarkozy ait aussi tenté de favoriser les intérêts pétrolier des entreprises françaises. Alors passons.
Trois trahisons majeures des français en cinq ans de mandat, et aucune suite judiciaire, ça fait mal au popotin dirait la jeune génération de façon plus triviale. La faute à l’irresponsabilité présidentielle ? Il faudra lui faire la peau ! Faut-il voir une espèce de justice dégradée dans les condamnations prononcées ou putatives contre l’ex-président pour des faits somme toute mineurs ? Peut-être. Al Capone a été mis en prison pour fraude fiscale, alors qu’il a commis tellement pire !
Clichés
Al Capone : Libre de droits
Nicolas Sarkozy : 首相官邸 CC BY 4.0
1https://www.bvoltaire.fr/point-de-vue-nicolas-sarkozy-suite-du-marathon-judiciaire/
2Il y a avait en 2013 ce projet de loi obligeant un avocat à dénoncer un simple shéma d’optimisation fiscale discuté avec son client https://institutdeslibertes.org/la-terreur-fiscale-et-la-nouvelle-loi-des-suspects/
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