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Accueil du site > Tribune Libre > Sarkozy et la Côte d’Ivoire : Archaïque et irresponsable

Sarkozy et la Côte d’Ivoire : Archaïque et irresponsable

Comme à sa regrettable habitude, Nicolas SARKOZY s’est précipité dans une posture face à la crise en Côte d’Ivoire.

L’ubuesque quoiqu’explosive et affligeante situation de la côte d’ivoire fait prendre à l’Europe une position exhaustive qui reconnaît Alassane OUTTARA comme Président de la République, alors que celui-ci est dépourvu de pouvoirs. Laurent GBAGBO fort de la frilosité effective de la communauté internationale à imposer OUATTARA, entame avec elle un bras de fer qu’il pense gagner, à minima, par le compromis.

L’ombre menaçante d’une guerre civile plane dangereusement sur le Pays. GBAGBO, ne déclenchera pas le premier les hostilités. Il continuera à plaider pour la protection de son peuple et prétendra inviter son adversaire politique à discuter. La responsabilité directe d’un éventuel bain de sang repose donc sur OUTARA et ses soutiens internationaux.

La réquisition, sans violence pour le moment, des certaines ambassades ne suffira pas à faire plier le « maître des lieux ». La communauté internationale n’a que deux choix, soit le chasser par la force, soit ordonner de nouvelles élections. La raison devrait conduire vers cette seconde solution, mais rien n’est plus sur.

La France est au cœur de ce conflit, pour l’instant larvé, accusée par les pros GBAGBO de fomenter un « coup d’Etat » pour évincer le vieux lion du pouvoir. La France Afrique porte donc une lourde responsabilité dans le contexte turbulent qui agite la Côte d’ivoire. La précipitation avec laquelle Paris à pris position pour OUATARA est-elle responsable. Qu’est-ce qui nous prouve que le décompte des voix est bien défavorable au Président sortant.

Lever une armée intercommunautaire avec la CEDEAO et l’ECOMOG ne peut pas être la solution. Pour des raisons humaines d’abord, car elle se traduirait immédiatement par un bain de sang, ni pour des raisons politiques. D’ailleurs la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO un moment envisagée est bien vite abandonnée, au profit de la suspension de la côte d’ivoire de son organisation et de quelques sanctions financières à l’égard de GBAGBO et de ses proches.

La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si finalement, l’Europe et l’ONU ne devront pas se déjuger et reconnaître GBAGBO comme président effectif de la côte d’ivoire, avec pour alibi d’éviter que la situation ne s’envenime. Quant à Nicols SARKOZY, il suffit de l’écouter ci-dessous pour s’apercevoir qu’il n’est vraiment pas à l’aise avec le sujet, derrière son pupitre. Son intervention caporaliste peut mettre en danger les ressortissants Français en côte d’ivoire. Tant que la France continuera à avoir de tels comportements d’un autre âge, elle continuera à souffler sur les braises de conflits civils sur le continent Africain.

Le Parti Socialiste n’est pas en reste quant à la gestion de cette crise. Comme à son habitude il fait entendre des positions dissonantes. Entre Laurent FABIUS qui se rallie sans retenue à la posture de SARKOZY et de la France Afrique, EMMANUELLI ou LANG, qui sont plus réticents, sans oublier sa Première Secrétaire qui à mis un certain temps à réagir pour ne pas dire un temps certain, et jusqu’à  Guy LABERTIT, dont je vous propose la vidéo ci-dessous :



Certains trouveront mon billet aussi excessif et le jugeront peut-être partisan. Il n'est pas partisan, je souhaitais simplement rappeler que la politique de la France en Afrique, malgré l'indépendance, exprime toujours des relents colonialistes.

Souvenons-nous du discours de DAKAR le 25 juillet 2007

Un discours qui succitera l'indignation et pour lequel, deux ans plus tard Ségolène ROYAL pronocera son " contre disours".


Discours de Dakar
envoyé par segolene-royal. - L'actualité du moment en vidéo

Ainsi donc l'année 2011 sera une année utile, selon les voeux formulés par Nicolas SARKOZY. Si l'on veut que cette année soit utile, nous devons travailler à la Présidentielle de 2012, afin que tous les humanistes et républicains unissent leurs forces et leurs talents pour redonner à notre pays un avenir meilleur, et ne plus laisser la prépotence nous gouverner.

Christian


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7 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 3 janvier 2011 11:26

    Ce qui se passe en Cote d’ivoire est ce qui aurait pu se passer au PS entre Martine et Ségolène si ni l’une ni l’autre n’avaient cédé !


    • pjf971 3 janvier 2011 12:49

      L’« ultimatum » de Sarkozy à Gbagbo révèle une incompétence sidérante du président français. Comme toujours, il est dans l’improvisation, sans aucune vision des conséquences néfastes.


      • spartacus1 spartacus1 3 janvier 2011 18:14

        Ce n’est pas de l’incompétence, c’est tout simplement logique.

        Entre un Gbagbo, qui devient de plus en plus « pro-chinois » (je simplifie) et un Ouattara tout dévoué aux USA, il n’était pas difficile de voir vers qui Sarko (et passablement d’autres occidentaux) allait pencher.

        Maintenant, un peu comme pour la France : « qu’ils s’en aillent tous », parce que, tant Gbagbo qu’Ouattara, ne sont pas là pour le bien du peuple Ivoirien, mais simplement pour le bien à eux, malheureusement ...


      • Laury 3 janvier 2011 15:36

        Je pense que la question serait plutôt :cité nous un seul exemple ou Sarközy était compétant ????
        a l’intérieur comme a l’extérieur que reste t’il de la diplomacie Française après quatre ans de
        Sarkoïsation de la France ????


        • etiennegabriel 3 janvier 2011 16:08

          Je suis, hélas, pleinement d’accord avec vous. Le pitre aux 53 % des suffrages exprimés est un dangereux irresponsable.
          La faute initiale en vient à la « forfaiture » de septembre 1962, qui amène à choisir un président, de fait monarque quasi absolu, sur sa bonne mine, ses promesses bidons, et autres effets de manches.
          L’élection allemande de 1933 en Allemagne tout à fait régulière, sur le plan du décompte des voix, aurait du vacciner les peuples. Aurait du.


          • kaunan alexis koffi 5 janvier 2011 18:36

            1- Je ne comprends pas votre jugement du président SARKHOZY. Un homme d’état de son niveau ne peut pas prendre une telle position sans raison. Sinon il y a à désespérer de toute la france parce que c’est sur la base de chiffres certifiés par le « certificateur de l’ONU » que toutes les grandes puissances ont pris position.Si on fait confiance à son jugement, on ne peut pas avoir une autre position que de s’aligner sur ce qu’il a dit.
            Vous vous demandez ce qui prouve que le décompte des voix est défavorable à l’ancien président.
            Trois preuves :
            1- le décompte qui a bel et bien été fait et certifié par l’ONU donne 2 480 000 voix à M. Allassane Ouattara contre 2107 000 voix à M. GBAGBO.
            2- Ce chiffre n’est pas clandestin puisque par courrier, le président de la CEI a transmis ces données au président du conseil constitutionnel. Contraireement à ce qu’on veut nous faire croire que la CEI n’a pas donner de résultats, les résultats officiels existent bel et bien.
            3- C’est à partir de ces résultats donnés par la CEI que le conseil constitutionnel a pu invalider certains départements en mois de 24H sur un ensemble de 20 700 bureaux de vote.
            Conclusion :
            Lorsqu’on done 1900 000 voix à Allassane Ouattara en invalidant 7 départements avec
            600 000 voix, c’est qu’on est d’accord que si on n’ invalide pas ces zones, ADO est bien le vainqueur avec les 2 480 000 voix
            Si on invalide 600 000 voix dont 509 000 à ADO et 90 000 à Gbagbo, ces chiffres sont significatifs. Dans ces conditions, l’article 64 du code électoral dit qu’il faut annuler toute l’élection et la reprendre dans 45 jours. Pourquoi MR GBAGBO et son conseil constitutionnel n’ont pas appliquer cette loi ? Voici pourquoi MR GBAGBO et son camp sont les responsables du génocide qu’ils ont commencé dans mon pays. C’est la raison pour laquelle l’intervention rapide de la CEDEAO est souhaitable.
            Mais au delà de cet aspect, il est possible de regler dans la paix et la bonne foi ce sujet. Si MR GBAGBO conteste toujours les sept départements, la solution est d’appliquer l’article 64 du code électoral. Sur ce point il peut y avoir des négociations (soit pour réprise totale soit pour une réprise partielle sur les 7 départements). La solution n’est pas de s’installer par la force. Ce n’est pas serieux pour lui-même et ce n’est bon pour l’image des ivoiriens.


            • tiendur 11 janvier 2011 17:41

              Quelques explications sur le déroulement de ces élections présidentielles :

              1/ Deux zones en Côte d’Ivoire avec une évolution différente entre le 1er et le 2nd tour :

              Au sud, la zone gouvernementale : au 2nd tour la participation baisse de 5 à 10 % mais le nombre de suffrages de chacun des deux candidats progresse. C’est normal, 12 candidats ont disparus.

               Au nord, la zone des « forces nouvelles » qui n’ont pas désarmé malgré l’engagement signé à Ouagadougou en 2007 : là, la participation augmente de 5 à 10%, tout au profit d’Alassane tandis que les voix de Gbagbo stagnent ou même reculent. C’est plus que surprenant, mais vous pouvez vérifier les chiffres : http://www.abidjan.net/elections2010/Resultats/2emetour/

              2/ La CEI, commission électorale « indépendante » n’est pas indépendante des partis politiques mais indépendante du pouvoir présidentiel. Dans la pratique, seul un quart des membres y était favorable à Gbagbo tandis que trois quarts étaient pro-Alassane. Si l’on accuse le Conseil Constitutionnel d’être à la solde de Gbagbo, on ne peut pas faire l’impasse sur le fait que la CEI était à la solde d’Alassane Ouattara. Pour bien le vérifier, voici quelques bonnes questions :

              * Pourquoi, et sur quels critères, la CEI a-t-elle invalidé la totalité des votes des Ivoiriens de France au 1er comme au 2nd tour, alors que le scrutin s’était déroulé normalement dans de nombreux bureaux et que les résultats étaient favorables à Gbagbo ?

              * Pourquoi la CEI annonçait-elle une participation électorale de 70 % au surlendemain du 2nd tour :

              http://www.france24.com/fr/20101129-cote-ivoire-election-presidentielle-taux-participation-second-tour-cei-gbagbo-ouattara

              Ensuite, dans les résultats annoncés par Mr Bakayoko, président de la CEI, cette participation bondit brutalement à 81 %. Ce n’est pas sérieux, et encore moins crédible !

              3/ Le 2nd tour, au Nord et au Centre tout particulièrement, a vu de nombreuses violences, dont les observateurs internationaux ont été témoins et aussi victimes ! Pourquoi les observateurs de l’UE ont-ils changé de discours au lendemain du 2nd tour des élections comme s’ils avaient été sommés de se taire par leur hiérarchie ? Les faits :

              - L’actualité récente et sulfureuse relatée par France-Soir  :

              http://www.francesoir.fr/etranger/cote-divoire-des-factures-embarrassantes-pour-lunion-europeenne.82761

              - Christian Preda, chef des observateurs de l’UE, le 27 novembre 2010, veille du 2nd tour, à la suite de menaces de mort sur ses observateurs à Yamoussoukro, les obligeant à se sauver :

              http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20101127222312/

              Finalement, vérifiez les résultats de Yamoussoukro : 22% pour Gbagbo. Il ne faut pas être sorcier pour découvrir à qui cela a profité et qui a bien pu menacer de mort les observateurs et les empêcher de contrôler les résultats ?

               En conclusion, il faut avoir le courage de le reconnaître, Mr CHOI s’est beaucoup trop précipité pour certifier les résultats de cette élection. L’honnêteté voudrait que l’on sépare les Procès Verbaux qui ont été signés par les deux camps de ceux qui ont été signés par un seul camp ou signés sous la contrainte, et qui ont fait l’objet d’une contestation. Cela ne prendrait que quelques jours à une commission internationale pour apporter un verdict : tel ou tel est élu de façon indiscutable, ou bien, il faut reprendre le 2nd tour...

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