Est-ce un effet de cette chasse au corbeau qui l’absorbe tant ? Il est certain, en tout cas, que Notre Président se corbalise à vue d’œil : une mine sombre qui va bientôt rattraper celle de Fillon et un visage si émacié que ses tics ne parviennent plus à s’y loger.
Crosse fatigue, dirait-on. Et notre noir Sarko a de plus en plus de mal à déployer ses ailes. Trop à cran ?
Et pourtant le triomphe de son épopée américaine ne devrait-il pas le combler ?
De l’énergie, il en faudrait pourtant puisque le thème de la semaine c’était : « la jeunesse » !
Mais l’agenda « gouvernemental » fonctionne ainsi à la petite semaine : l’on clame devant micros et caméras le volontarisme, et l’on se vante de l’énergie de ces nouvelles mesures miraculeuses qui disparaitront dans le flux de l’actualité aussi rapidement qu’elles avaient été annoncées.
Donc, le 29 septembre c’était le jour « jeunesse » : extension du RSA pour les jeunes mais pas vraiment. L’orientation ? Tous seront formés et auront du travail. L’argent ? Les parents seront encouragés à aider financièrement leurs enfants. Les études ? Les entreprises pourront « pré recruter » des étudiants en participant au coût de leurs études même si l’histoire ne nous dit pas quel salaire ils toucheront alors puisqu’à peine leurs études achevées , ils entreront les mains déjà liées dans le monde de l’entreprise… Et chacun dans le brouhaha médiatique s’efforcera d’y trouver une direction, une cohérence, un soupçon de réalité.
Car ainsi fonctionne le sarkozisme dont le Grand Timonier est à la barre d’un bateau ivre. Ce ne sont que des mesures qu’on enfile comme des perles en toc ; beaucoup de clairon et trompette pour des pétards mouillés et surtout cette volonté de cacher le réel derrière des promesses aussi vagues que des vagues déferlant sur le sable et effaçant tout.
Le sarkozisme est un effacement permanent. Regardez derrière-vous : Qu’en reste-t-il ? Rien sinon un amas de débris contradictoires, un chaos d’idées avortées, de promesses oubliées, de déclarations vides, de courtisans échoués au bord des routes.
Sarkozy est l’homme qui ment tellement qu’il se sent obligé de répéter obsessionnellement : « Je dis la vérité aux français ». Faut-il être aveugle pour ne pas voir l’incompétence d’un tel homme qui n’est qu’un piètre magicien quand il veut nous faire croire que l’agitation tient lieu d’action. Il ment dans sa mégalomanie pour convaincre qu’il a sauvé le monde quand son séjour à New York se sera soldé en tout et pour tout de 2 discours de 15 minutes à la tribune de l’ONU. Il ment. Il le sait.
La réalité est triviale et pour s’y confronter, consultez l’agenda présidentiel sur le site de l’Elysée. Quel homme hyperactif, n’est-ce pas ?
Mercredi 30 septembre. 10h00 : conseil des ministres. 13h00 : déjeuner avec le Premier Ministre danois.
Jeudi 1 octobre. 17h00 : réunion ministérielle sur le pan « espoir banlieues »
Vendredi 2 octobre : Cérémonie de remise des lettres de Créance au Palais de l’Elysée.
Et puis, rien, agenda vide !
Vous me direz, oui, mais tout cela, nous le savons déjà, rien de nouveau. Alors pourquoi le répéter ?
Justement par lassitude. Cette lassitude qu’on sent poindre même à droite, ces déchirements qui s’accroissent ente villepinistes et sarkozistes, entre les députés de droite et l’exécutif. Cette lassitude qui est le ferment de toutes les passions à venir et la vraie menace pour le Président.
Parce que désormais tout le monde comprend le truc, le lapin qui sort du chapeau et le sondé qu’on interroge à la fin d’un discours présidentiel qui répondra « Oh oui ! quel grand homme ! » quand le lendemain il se dira qu’il s’est fait couillonné !
Quand la magie n’opère plus, le magicien se fait huer et n’a plus qu’à quitter la scène. Certes il faut parfois l’aider en le poussant. C’est aussi simple que cela et c’est peut-être cela cet air sombre qu’il arbore désormais. Mais attention, à l’énergie du désespoir. Surtout quand ses corbeaux le hantent.