Sarkozy et son pitbull anti-Royal : Bernard Tomasini
Quand cela vient d’un organe de presse vraiment à droite, qui peut s’étonner ? L’Express nous révélait hier que le chef de l’État, Nicolas Sarkozy, avait tout fait pour mettre aux basques de la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, un haut fonctionnaire très politique. En effet, le préfet de région est tout sauf un fonctionnaire. Il est simplement là-bas pour mettre les bâtons dans les roues de Ségolène Royal comme le rapporte l’hebdomadaire.

A la question de l’imitateur : "Vous en avez arrêtés beaucoup ?", le préfet répond : "Un peu, près d’une soixantaine", avec dans le ton, une jouissance particulière. Sa fierté du travail bien accompli sans doute. Mais, par la suite, il regrettait en ces termes : "malheureusement pour le moment on a pu en expulser qu’une dizaine, c’était principalement des Maliens et des Ivoiriens qui nous donnent des leçons ces gens-là, qui nous tuent des gens chez eux mais qui nous donnent des leçons". Pour de tels propos, ni Chirac alors président de la République (les bruits et les odeurs), ni Nicolas Sarkozy, ministre d’Etat de l’Intérieur ne s’offusquèrent. Plus loin, l’exposé du haut fonctionnaire allait devenir en peu plus comique lorsqu’il ajouta pour conclure son propos xénophobe : "Ils veulent en réalité reconstituer un village africain en plein Paris, ils veulent rester unis".
Ségolène Royal est née au Sénégal. Peut-être que le préfet Bernard Tomasini pense que c’est une immigrée. Il souhaite sans doute l’expulser du Poitou-Charentes pour Dakar. Mais, cet homme est toujours-là, après de tels propos. Il faut savoir qu’avec les dérives sur le pseudo débat politique concernant l’identité nationale pour éviter de parler des vrais sujets, ce Gouvernement sait y faire. De Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur à André Valentin, maire du petit patelin de Gussainville dans la Meuse en passant par Chirac (encore lui) ou Jean-Claude Gaudin, édile de Marseille, les dérapages xénophobes et racistes continuent.
On comprend facilement cette démarche de l’Élysée en suivant encore ce reportage hallucinant qui ne l’a pas empêché de devenir président de la République, réalisé en 2007, la veille de l’élection donc. Effarant.
(crédits photo/AFP/ Jacques Demarthon)
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