Sarkozy n’aime pas Internet, Fillon fait un décret virtuel
La belle farce que ce décret contre les bonus et les stock-options. Si un décret devait mériter le prix de l’inutile celui-ci, annoncé hier après midi, l’aurait remporté haut la main. En d’autre mot voici comment faire un décret qui ne concerne personne. En fait il concerne tous les Français puisqu’on les prend pour des cons. Il veut que l’on s’casse, car pour sûr c’est bien les pauvres qu’il prend pour des cons.
Fillon nous a donc servi un décret de derrière les fagots certifié 100 % Séguéla (au fait sa Rolex vendue aux enchères est un four : 8 000 euros). Tout pour la com, rien pour la moralisation.
Ce décret, valable de façon variable jusqu’en 2010 et non rétroactif ne concerne que les stock-options, les bonus seront quant à eux encadrés, mais selon des modalités que l’on verra plus tard et seulement si les licenciements sont importants. Alors là il se fout de notre gueule. C’est soit licenciements soit pas licenciement, mais ajouter un adjectif soumis à interprétation est évidemment la porte de sortie pour remercier Parisot d’avoir hurlé en place publique son admiration pour notre Kaiser, empereur de l’économie et des vacances quand plus de 50 % des Français eux, resteront chez eux. On sait qu’il y en a au moins un qui trouvera refuge dans une villa de milliardaire tous frais et voyage payés.
Ne sont donc concernées que les entreprises ayant reçu une aide directe soit cinq (ou un peu plus) banques et 3 constructeurs automobiles. Sont donc exclus ceux qui ne sont pas mandataires sociaux, les parachutes dorés (contrairement aux promesses électorales d’avril 2007 du candidat Sarkoko, les promesses de président Sarkodollars de juillet 2007, de septembre 2008 et de mars 2009) et toutes les autres entreprises (les entreprises qui bénéficient du Fonds stratégique d’investissement (FSI). Surtout, l’immense majorité des entreprises privées Le Figosky).
Ce décret donc concerne 3 constructeurs automobiles or :
Streiff est mis dehors (Peugeot et Citroën) et le décret n’est pas rétroactif,
Gohsn ne touche rien (Rue89) : Rémunération. Carlos Ghosn n’ayant pas atteint les objectifs fixés pour 2008, il n’a pas reçu de bonus. Sa rémunération totale est passée de 2,6 à 1,238 millions d’euros. Pas de changement pour son salaire fixe (1,2 million d’euros) ou ses jetons de présence (28 000 euros), mais ses avantages en nature ont diminué (10 000 euros, soit 4 000 de moins qu’en 2007).
Stock-options. Chez Renault, les stock-options sont « expressément » liées « au respect de critères de perfomance individuels et collectifs ». Pas de chance pour Carlos Ghosn, qui n’a pas reçu d’options en 2008. Pire, il a perdu celles accordées en 2007 : « L’objectif de marge opérationnelle n’ayant pas été atteint, toutes les options de ce plan sont perdues. » Mais il a pu toucher 2,5 millions d’euros en utilisant des options acquises en 2002 et 2003
Donc ce décret ne concerne nullement le secteur automobile bien que ce soit indiqué. Ou alors peut-être en 2010 mais les conditions seront les mêmes et Ghosn ne touchera rien non plus.
En ce qui concerne les banques, on sait déjà qu’une partie a renoncé sans même le décret comme nos amis Bouton et cie, sachant que pour Bouton il a fait sa gratte avant (plusieurs millions d’euros) grâce à un subtil jeu permanent en deux temps : 1- je touche des stock-options et 2- je fais racheter à la Société Générale des titres pour plusieurs dizaines de millions d’euros, je fais monter les cours et je vends mes actions après avoir réalisé mes stocks. C’est à dire que Bouton pendant les 3 dernières années précédant 2008 a fait racheter en somme ses actions en maintenant ou faisant augmenter les cours grâce aux bénéfices qui au lieu d’être réinvestis dans l’entreprise servaient à diminuer le nombre d’actions (donc à augmenter les cours, c’est mathématique) au détriment des réserves. On s’aperçoit que dans l’amoralité des rémunérations on oublie, ou on ignore, ce que l’on, appelle les jetons de présence. Ces rémunérations pour avoir été présent à un conseil d’administration. Quelques chiffes éclairants : Ghosn (28 000 € soit 25 mois de Smic pour une quarantaine d’heures de présence - hypothèse d’école 10 conseils de 4 heures et je suis généreux - qui sont en plus déjà payées par le salaire), Bouton (48 700 €) le record à monsieur Baudoin Prot de BNP Paribas (119 000 €). Il paraît évident que tout mandataire social qui touche un salaire ne devrait pas toucher de jeton de présence car cela fait partie de son travail. Et lorsque l’on voit que l’un d’entre eux a touché 119 000 euros on se dit que l’on devient révolutionnaire pour moins que cela. 10 ans de Smic pour 40 heures de présence annuelle ayant déjà un salaire (oui je me répète car cela m’irrite quelque peu). Petit calcul : 3 000 euros de l’heure pour des heures déjà payées par ailleurs (rapport 1 à 500 par rapport au Smicard) !
On se rend compte à l’évidence que ce décret n’est rien d’autre qu’un os en carton à donner à des fauves affamés. La rue gronde, alors Fillon fait la grosse voix, mais en sort un tout petit décret qui ne sert strictement à rien. A quoi bon un décret pour deux secteurs : l’automobile et la banque quand l’un des deux n’est pas concerné et que pour l’autre seule une petite dizaine de personnes l’est, et encore, et quand une partie a déjà renoncé. On sait que Sarkozy n’aime pas Internet qui prouve chaque jour ses mensonges, sa fatuité, son arrogance, ses incompétences, ses colères, l’influence directe ou indirecte sur la presse comme le démontre la convocation de deux journalistes de Rue89 au commissariat le 1er avril, sans que cela ne soit un poisson, Fillon nous la fait virtuelle.
Toute cette esbroufe est pour surtout éviter de traiter le problème à la racine qui serait de changer les règles de rémunérations indécentes, interdire pour les sociétés cotées en bourse les stock-options (on voit très bien l’utilisation détournée à leur profit qu’en font les patrons comme Bouton qui utilise l’argent de la société qu’il dirige pour s’enrichir en faisant monter les cours pour vendre ses titres, et comment ces stock-options font que les dirigeants n’ont d’yeux que pour les cours de bourse et donc agissent en conséquence, plaire au veau d’or, se prosterner devant ses pattes aux griffes acérés et s’en mettre plein les fouilles. On ne touche pas plus aux rémunérations indirectes comme ces fameux jetons de présence ni des retraites ce qui doit bien faire rigoler Bouton qui va toucher 1 million d’euros ( !) pour la sienne soit 50 % de plus que son dernier salaire quand un salarié moyen en touche 60 % (l’Express). Fillon vient de nous concocter une œuvre d’art en matière de camouflage, de rideau de fumée et de mépris pour l’intelligence des Français. Il nous prend décidément pour des billes.
Mais cela ne suffit pas. Voilà que lui aussi joue au suffisant. Il ne manque ni de culot ni de mépris : Le premier ministre a justifié ces mesures, « une question de justice » a-t-il dit, estimant qu’il n’était pas normal que certains « échappent aux conséquences de la crise ». Pas question non plus, a justifié le chef du gouvernement, que certains comportements « jettent l’opprobre sur les dirigeants d’entreprise en général ». Pour le gouvernement, il s’agit aussi « de faire pression sur ceux qui sont récalcitrants ». « La France est la première place financière importante en Europe à se doter d’un texte réglementaire qui s’applique de manière stricte à l’ensemble des entreprises bénéficiant d’un soutien public exceptionnel dans le cadre de la crise financière, » a souligné François Fillon en présentant le décret.
Il y a de quoi s’étrangler quand on entend parler de justice et d’avoir honte quand il se flatte en parlant de l’ensemble des entreprises qui bénéficient de l’aide d’une part car c’est faux au minimum un raccourci mais plus vraisemblablement un mensonge volontaire (sinon il est terriblement incompétent s’il ne sait même pas comment l’Etat aide les entreprise), puisque les entreprises qui bénéficient du FSI en sont exclues et ensuite parce que le mot « ensemble » laisserait supposer que le nombre et d’entreprises et de personnes concernées serait important sinon très important or ce n’est respectivement qu’un quinté (+) et une dizaine. Le Monde ici n’en trouve que 9 dont la moitié n’est pas concernée car ayant déjà renoncé (Bouton, Oudéa, Pébereau) ou n’y ayant pas droit comme Ghosn ou le remplaçant de Streiff. Et comme c’est non rétroactif sont sortis de cette liste les deux dirigeants des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires, remplacé par le génial conseiller Pérol, celui de la fusion de Natixis et ces 2,8 milliards de pertes, filiale qui a imposé l’aide de l’Etat. Ce chiffre 9 montre l’indigence d’un tel décret. Honteux, est-ce le mot qui convient ? ou méprisant ? ou provocateur ?
Au fait, je cherche un détective privé aguerri pour savoir où est passé Devedjian. En effet alors que notre Kaiser avait crié sur les toits qu’il ferait un gouvernement paritaire et resserré, il n’a eu de cesse de l’augmenter et d’ajouter des hommes et encore des hommes. Et parmi ces ajouts fort utiles quand nous avons déjà un couteau suisse gouvernemental en la personne du premier de tous, notre Calife qui fait tout à la fois son job de Président, son Job de Premier Ministre, son job de tous les ministres, son job de porte parole, son job de chef de l’UMP, son job de vacancier, son job d’engueuleur, son job de journaliste, son job de moralisateur, son job d’égoutier à Cap Nègre, son job de civilisateur, un Premier Ministre qui est son suppléant quand il s’agit de recevoir les coups et qui devrait avoir pour vocation de diriger et coordonner l’équipe gouvernementale, exactement ce que doit faire le ministre de la relance, il y a celui de Devedjian. Un salaire, un bureau, des frais, mais pourquoi faire ? Voilà j’offre une prime versée par la banamex, dans une banque à Tripoli pour celui qui le retrouvera.
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