Sarkozy peut-il conserver son maillot jaune ?
Si après un intense effort d'imagination il fallait comparer Nicolas Sarkozy à un champion cycliste, Laurent Jalabert pourrait dire de lui que dans les premiers lacets du dernier col il a enfin trouvé le bon braquet. Car selon le baromètre Ifop pour le JDD sa cote de popularité serait passée de 30 à 36%.
Le parti socialiste quant à lui, et avant une périlleuse ascension à plusieurs vers le sommet qui laissera à n'en pas douter des traces, il aurait plutôt tendance en ce moment à endosser le maillot à poisse. Sarkozy comme Cadel Evans, sans panache mais calculateur, n'est-il pas capable de remonter son handicap pour franchir la ligne d'arrivée en vainqueur en 2012 ?

Nicolas Sarkozy ou l'homme qui parlait trop. Il voulait être partout le premier sur l'événement, tout contrôler diriger et commenter, il était toujours en tête du peloton à jouer des coudes en pédalant frénétiquement autant qu'inutilement en avant et souvent à reculons. Si bien que même son plus fidèle public ainsi d'ailleurs que ses coéquipiers finir par se lasser de ce coureur hyper actif beaucoup plus rapide que son ombre Fillon. Même en danseuse il était sans cesse décroché dans les intentions de vote des Français.
Enfin et pour le grand bonheur de ses supporters, il semblerait que le vainqueur de 2007 ait finalement compris que pour gagner l'épreuve reine de la politique sur les Champs Elysées il fallait garder son souffle, une certaine retenue et une position impeccable sur la selle du vélo présidentiel. Mais combien de temps peut-il tenir à ce rythme pour lequel il n'est génétiquement pas programmé. Il suffirait de peu de chose pour que le câble des freins lâche.
Dans la dernière ligne droite qui verra le sprint final vers l'Arc de Triomphe, Sarkozy saura-t-il convaincre les électeurs que la crise qui n'en finit pas d'éliminer les coureurs anonymes pour qui l'étape s'achèvera inexorablement dans la voiture balai du pôle emploi, que cette terrible crise plus dure que la montée du Galibier et de l'Alpe d'Huez n'est pas de sa faute. Mais que les responsables sont les chasseurs de primes qui profitent sans faire d'efforts du travail des autres. N'avait-il pas promis un meilleur partage des gains de la course. Hélas il est si isolé, le nez dans le guidon, pour se battre en solitaire contre les vautours de la finance. Les spectateurs pourront-ils encore le croire ?
Et puis il y a cette montagne de dettes avec le gouffre vertigineux de la faillite qui nous guette.
Non Sarkozy n'a pas creusé tout seul la dette abyssale du pays, il y a simplement participé comme les autres, dans cette affaire nul ne porte un maillot blanc immaculé. Maintenant tout le monde tremble de peur mais personne n'a la solution pour franchir l'insurmontable obstacle, car la pente est raide, très raide ! Enfin il ne faut pas oublier tous ces sportifs étrangers qui arrivent comme un interminable peloton groupé pour tenter de conquérir le maillot arc-en-ciel, ce qui posent un vrai problème aux organisateurs d'un tour de France qui n'a plus de frontières. Là encore personne n'a trouvé la moindre solution juste et équitable et le dérailleur déréglé de Marine Le Pen n'y changera rien.
Que peuvent faire les petit porteurs d'eau que nous sommes à part suer vainement, sans jamais pouvoir espérer gagner la moindre étape, avec comme unique objectif la lanterne rouge. Certes nous pourrions voter pour Thomas Voeckler, mais hélas il ne sera jamais candidat et bien trop honnête pour remporter le maillot jaune.
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