Sarkozy veut déculpabiliser les électeurs du FN
Non décidément Nicolas Sarkozy ne doute de rien et ose tout, même prendre le risque de se couvrir de ridicule. Dans un interview à Valeurs Actuelles, l'ancien président déclare "je ne ferai pas l'erreur de culpabiliser les électeurs tentés par le Front national". Peut-être s'imagine-t-il que l'électeur qui dépose son bulletin FN dans l'urne est soudain inondé par un remords coupable. Pauvre Nico, il est déjà loin le temps où on n'osait dire sa préférence pour les Le Pen. Du côté de Solférino le PS crie au loup, ou si vous préférez dénonce "une OPA amicale sur l'électorat frontiste". Vous connaissez l'histoire du jeune berger qui criait au loup...
Toujours est-il que le président du parti "Les Républicains" semble avoir une affection particulière pour l'hebdomadaire Valeurs Actuelles. Les journalistes du Figaro seraient-ils pas assez agressifs et hargneux pour lui.
Donc voilà Sarkozy lancé comme une boule dans un jeu de quille, prêt à tout renverser sur son passage pour gagner la primaire de la droite et du centre. Car après une victoire triomphale aux Régionales, il se voit déjà raccompagner François Hollande vers la sortie du palais de l'Elysée. Bon, il y a bien le vieux Juppé en embuscade, mais il ne tiendra jamais le choc, face au bulldozer de Carla Bruni.
Mais tout de même, les sondages ne sont pas fameux en ce moment et le maire de Bordeaux pourrait bien rafler la mise. Aussi pour ne prendre aucun risque, Sarkozy, toujours égal à lui même, c'est à dire inimitable dans l'outrance, tente comme en 2012 un flirt langoureux avec l'électorat lepeniste. Car si Sarkozy prétend "contester radicalement la politique du Front national", un parti "miné par les querelles internes", vous pouvez pas imaginer à quel point cet homme aime les électeurs du Front. D'ailleurs, qui d'autre que lui pourrait apporter des solutions à leurs "angoisses".
Et puis, "Je ne ferai pas l’erreur de culpabiliser les électeurs tentés par le Front national", mais "voter Front national au premier tour, c’est faire gagner la gauche au second."
Ou encore, "on doit lutter contre le FN en essayant de convaincre ceux qui veulent voter pour lui, en apportant des solutions à leurs angoisses, et non pas en les méprisant ou en leur donnant des leçons".
Oui, bon, d'accord, il faut essayer de convaincre les électeurs du FN qu'ils se trompent et que ce parti est une impasse. Seulement voilà Monsieur Sarkozy, vous avez été tellement mauvais durant votre précédent mandat, et celui de votre successeur n'est pas brillant non plus, qu'essayer de persuader les frontistes qu'avec Marine Le Pen ça serait pire, s'avère très compliqué. Et puis d'abord, débrouillez-vous avec eux, se sont des teigneux ces gens là.
Et puis ensuite, vous reprochez quoi au juste aux Le Pen ?
"Je veux rappeler que le programme économique de Marine Le Pen est le même que celui de M. Mélenchon : à voir les conséquences de la politique de M. Tsipras, qu’ils ont tous les deux soutenu, on mesure à quel point la politique de Marine Le Pen ne ferait qu’aggraver profondément leurs souffrances".
Au passage il en remet une couche à François Hollande
"Quant au PS, personne n'imagine qu'il puisse encore incarner un quelconque espoir pour les Français ", et d'évoquer "le désastre de la politique de François Hollande".
Oui décidément, Nicolas Sarkozy a de la suie dans les idées. Mais combien d'anciens électeurs de droite devenus depuis lepeniste, changeront d'avis et iront voter pour lui à la primaire ? Oui, Sarkozy serait prêt à tout, même à embrasser Marine Le Pen, pour arriver à ses fins. Sauf peut-être à débattre avec elle.
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