Sarkozy veut la peau de nos acquis sociaux !
Ca y est, on y est : moins d’un Français sur deux estime que la politique de Sarkozy va dans le bon sens selon un sondage CSA (le détail au bas de la page du blog).
En effet, les Français ne sont plus dupes ; alors que le vendu Eric Besson annonce une décision sur la TVA "sociale" (+5 points) au printemps, alors que Fillon déclare que la durée légale du travail sera rallongée avant cet été, ainsi que la durée de cotisation pour toucher une retraite à taux plein, les Français se sentent trahis et déchantent, trompés par une campagne présidentielle qui, malgré ce que dit Sarkozy (j’ai dit ce que je ferai, je ferai ce que j’ai dit), n’annonçait pas autant de destructions de nos acquis sociaux.
Chers concitoyens de France, vous pouvez encore limiter les dégâts et faire savoir à Sarko que s’il a été élu pour réformer notre pays, il ne peut le faire qu’avec notre bénédiction, notre accord.
Car il ne faut pas s’y tromper, si le rythme des réformes s’accélère, c’est que le président a bien intégré que le temps jouait contre lui, sa cote de popularité ne faisant que baisser jour après jour. Lorsque moins de 30% de son électorat le soutiendront, il n’aura plus aucune crédibilité et le pays ne pourra plus être réformé comme prévu, et comme c’était le cas depuis 12 ans de Chiraquie (Chirac finissant son mandat avec une cote de popularité de 18%).
A l’origine du mécontentement se trouve le sentiment d’une régression, d’un retour aux règles économiques et sociales du début du XXe siècle...
Nicolas Sarkozy est prêt à aller jusqu’au bout de la dilapidation des 35 heures ; son but est même d’aller jusqu’à s’aligner sur la réglementation européenne qui prévoit jusqu’à 48 heures de travail par semaine.
M. Mailly (Force ouvrière) a prévenu aujourd’hui qu’il était hors de question d’aller au-delà de 41 années de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein.
En fait, ces deux dossiers de la durée légale de travail d’une part, et des conditions d’obtention des pensions de retraite d’autre part, sont étroitement liés, et représentent à mes yeux une évolution faite de luttes, de dialogues et de structuration de l’Histoire contemporaine de notre société. Les quelques dates qui suivent la décrive bien :
- 1910 : l’âge de départ à la retraite est fixé à 65 ans ;
- 1919 : en avril, la loi sur la journée de huit heures (48 heures hebdo) est acceptée par le Parlement. C’est à l’époque une vieille revendication portée par la CGT et de nombreux socialistes ;
- 1936 : sous l’impulsion de L. Blum, les accords de Matignon aboutissent à une augmentation générale des salaires, et la loi du 20 juin instaure deux semaines de congés payés ;
- 1956 : la majorité de gauche conduite par Guy Mollet vote la loi du 27 mars 1956 portant de deux à trois semaines (soit 18 jours) la durée des congés payés. Ce texte précise la nécessité de la réduction du temps de travail, et prévoit également la prise de congés annuels entre le 1er juin et le 31 octobre ;
- 1968 : les accords de Grenelle : augmentation du Smic (+25%) et des salaires (+10%) ; la loi de 1936 sur les 40 heures hebdomadaires devient effective, et instaure la 4e semaine de congés payés ;
- 1982 : le gouvernement Mauroy instaure la semaine des 39 heures, et généralise la 5e semaine de congés payés. Parallèlement, il abaisse à 60 ans l’âge légal de départ à la retraite ;
- 2000 : loi des 35 heures dans les entreprises de plus de 20 salariés ;
- 2002 : le 1er janvier, les 35 heures sont généralisées aux entreprises de moins de 20 salariés.
Je ne suis pas empreint de nostalgie, et suis résolument tourné vers l’avenir ; je reste persuadé que les solutions portées par le centre gauche valent mieux que la politique de destructuration de Sarkozy.
Ce cher Nicolas qui croit pouvoir décréter la croissance, ne sait pas que le socialisme nouveau, c’est de choisir le monde dans lequel on veut vivre. Une gauche moderne sait reconnaître que l’économie de marché régit d’une manière dynamique le monde et qu’il faut savoir prendre le train en marche. Le commerce internationnal avec la Chine et les nouveaux acteurs de la mondialisation exige de notre part de produire, oui de produire, mais pas à n’importe quel prix ! Nous avons un devoir de mémoire et de respect des luttes qui ont permis à notre pays l’obtention d’acquis sociaux qu’il faut continuer à faire progresser.
J’espère que nous y veillerons.
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