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Accueil du site > Tribune Libre > Sauver le capitalisme : s’en remettre à ses seins, plutôt qu’à (...)

Sauver le capitalisme : s’en remettre à ses seins, plutôt qu’à Dieu (IV)

Nous l'avons vu, les premières années de l'ère Hughes sont marqués par davantage d'échecs que de réussites. Les intrigues autour de sa personne commencent sérieusement à l'ennuyer et Los Angeles, où il vit dans son bunker de Beverly Hills, le quittant parfois pour aller jouer au golf avec Gene Sarazen par exemple, l'un des plus grands golfeurs de l'avant guerre. L'avion de Hughes s'écrasera à deux pas du golf. L'inventeur du "sand-wedge" pour se sortir d'un autre bunker, de sable celui-là. Quand il ne joue pas au golf, il se rend dans son île des Bahamas. Mais cette vie-là aussi commence à lui peser, et un jour, au milieu des années 60, se sentant trahi, il décide de partir pour Las Vegas, au milieu du désert du Nevada. Au départ une lubie passagère qui va devenit un lieu de résidence, Hughes rachetant carrément l'hôtel où il avait posé ses valises. A Las Vegas, il va trouver un milieu glauque, des histoires tortueuses et encore plus de jolies filles dénudées qu'en Californie. C'est là qu'un autre jour on va l'appeler pour qu'il organise un travail fort particulier pour la CIA. Un travail de fou. Et ça tombe bien, car il l'est déjà, désormais.

On l'a vu, Hughes joue de ses amitiés en politique pour influencer les marchés et favoriser ses entreprises. Un poids politique qui se constate dans les incessants coups de fil qu'il passe à n'importe quel heure du jour ou de la nuit aux assistants de la Présidence, à partir de son hôtel de Las Vegas (le Desert Inn, en photo ci-dessous, composé de pavillons de plein pied et d'un hôtel plus grand). Hughes est persuadé que même reclus, il peut diriger le monde ou avoir une influence sur lui. Il est persuadé qu'il peut acheter l'Amérique entière avec son immense fortune. Richissime, il arrose le paysage politique entier à profusion, en commençant au plus proche à Las Vegas par le sénateur du Nevada (où il s'installe en 1966), Paul Laxalt, grand ami de Ronald Reagan, puis toute l'équipe de Robert Kennedy dès le décès de celui-ci, mais aussi Larry O Brien, alors leader du parti démocrate, sans oublier Hubert Humphrey, Lyndon Johnson ou Richard Nixon, qui seront tous à sa botte.  Le jour où il se lassera de Nixon, il choisira de pousser Christian Herter comme remplaçant. Il est capable de faire et défaire des politiciens, avec sa fortune et ses appuis. Pour certains, il se servait de personnages intermédiaires pour peser sur eux, tel Jimmy Hoffa, le très puissant leader du syndicat ouvrier US, un des hommes les plus puissants des Etats-Unis qui décédera un an avant lui dans des circonstances troubles (*). Hughes, à la tête de casinos à Las Vegas, entretenait obligatoirement des liens troubles qui le verront se heurter de face à Frank Sinatra, comme on le sait très lié à la Mafia. Laxalt, par exemple, se verra remettre une lettre de Hughes promettant d'investir 6 millions de dollars dans une nouvelle école médicale à Las Vegas. En échange, il accordera à Hughes ce qui lui manquait encore : une licence pour installer des jeux dans ses casinos ! Tout cet aspect noir de Hughes a été escamoté dans Aviator : Scorcese, comme Caprio ont fabriqué un Hughes "clean". Bien trop "clean".

A Las Vegas, il n'avait pas seulement acheté un hôtel et un casino : il avait aussi acheté les terrains qui entouraient ses casinos, et ce, à une vitesse assez sidérante. Il avait amassé ainsi une fortune en immobilier, car Las Vegas prenait chaque jour plus de valeur. "Après le premier casino acheté, l'achat suivant fut le Sands, puis une boîte de strip-tease . (Moe) Dalitz (un des hommes de main mafieux de Hughes surnommé Mr Mob, le roi des coups tordus) a été consulté, et a affirmé que ce "serait une bonne acquisition." Hughes a payé 14,6 millions de dollars pour le Sands, qui comprenait aussi 183 acres de terrains de première qualité qui allait devenir le Howard Hughes Center. Cela a été suivi par deux petits endroits, Castaways et le Silver Slipper, puis le Frontier.  Tous les trois avaient une chose en commun, ils avaient tous des parcelles de terre énormes, vides. Il a ensuite fait un accord pour acheter le Stardust pour 30,5 millions de dollars, mais a été empêché de conclure par la Commission américaine des valeurs mobilières, qui était inquiet que Hughes détienne un monopole sur l'hébergement à Las Vegas". A la fin des années 50, Hughes se retrouve ainsi avec 25 000 acres de terrains sur la région ! Parfois, les achats n'ont lieu que pour contrecarrer un concurrent, tel Kirk Kerkorian. Un boxeur, ancien pilote de chasse pendant la seconde guerre mondiale lancé dans les casinos et le béton qui à l'époque allait avec. C'est un nouveau riche à l'époque : il vient juste de faire fortune en revendant en 1968 pour 104 millions de dollars sa compagnie aérienne, TransInternational Airlines, achetée à peine 60 000 dollars 20 ans auparavantC'est pour cela que Hughes va acheter un hôtel-casino, le Landmark, de 525 chambres (ce qui est "petit" là-bas), un bâtiment qui va devenir son emblème sur place.   Il a en effet la forme d'une énorme soucoupe volante perchée en haut d'une tour. Selon Maheu, adjoint de Hughes venu de la CIA, ce n'était qu'une opération de bluff, Howard sachant que l'hôtel ne serait jamais rentable. "Hughes a vu la solution au "problème Kerkorian" dans le Landsmark. La tour, un cylindre de béton surmonté du poids d'une soucoupe surdimensionnée, a bien grimpé dans les années 1960, mais son avenir est devenu plus sombre la décennie suivante. Son problème était sa conception. Il avait trop peu de chambres, et l'espace pour le casino était trop petit. Mais à 31 étages, il était légèrement plus grand que l'International (appartenant à son rival. Pour cette raison, Hughes le voulait. Il sera acheté 17,3 millions de dollars et selon Maheu « Ce n'était pas mon idée, c'était la sienne.  Il était sur un coup de relations publiques à l'époque." Hughes voulait toujours être le premier. Il l'avait acheté à Frank Carroll, qui avait eu du mal à en terminer la construction à peine un an auparavant. Il ouvrira le 1er juillet 1969 et verra Elvis Presley et Frank Sinatra venir y chanter, Dean Martin venant au Sands. Martin ; Sinatra, Lawford, Sammy Davis, omniprésents à Las Vegas, se surnomment vite là-bas "The Rat Pack", car ils écument tous les casinos. Le reste du temps, c'est le strip-tease qui marche le mieux... dans la ville proche de la capitale des mormons, pas vraiment branché gaudriole ! Le Landmark a été détruit en 1995, 32 ans après son érection, le deuxième à être abattu par implosion à Las Vegas. Aujourd'hui, il ne reste qu'un parking à sa place.

Hughes arrosait les hommes politiques avec les revenus de ses casinos : les candidats étaient payés en définitive par les revenus des strip-teaseuses, raconte Maheu. "Bien qu'étant l'un des plus grand bailleurs de fonds du pays et généreux lors des campagne électorales, Hughes était apolitique. Il a soutenu le candidat qui lui rendrait le plus l'ascenseur, mais toujours couvert par la propagation de nombreuses candidats parmi les titulaires et les challengers semblables. Nixon lui avait coûté des millions. Pendant le temps où Hughes était à Las Vegas, les dons étaient versés par l'avocat Bell, qui avait un talent certain pour choisir parmi de nouveaux candidats politiques, d'évaluer leurs chances, et de trouver une taille appropriée du bakchich à lui fournir. "Tout l'argent venait de la cage au Silver Slipper", note Maheu.  Howard Hughes n'a pas s'attendre à beaucoup de ses largesses.Il voulait simplement contrôler chaque aspect de la politique publique du Nevada. Il avait donné à Bell une liste de "courses législatives" à effectuer. Il voulait par exemple éviter que les courses de chiens deviennent légales, abroger la taxe sur les ventes ainsi que celle sur l'essence et sur les cigarettes ; arrêter l'intégration des écoles du comté de Clark, d'empêcher les amuseurs venus du bloc communiste d'apparaître sur les scènes du Nevada ; d'adopter une loi spéciale le dispensant, Howard Hughes,d'être contraint de comparaître devant un tribunal ou un conseil, ou un projet de loi visant à interdire les festivals de rock dans le comté de Clark. Il voulait aussi interdire aux agences gouvernementales de réaligner des rues sans le consulter. La liste était longue, mais Hughes était particulièrement méfiant sur la législation des droits civils". Hughes n'aura jamais de programme politique à défendre, seulement son intérêt propre : c'est l'égoïsme personnifié.  Bref, là-bas, en plein désert, ou le billet vert circule si facilement, c'était ce qu'on appelait depuis les années 50 le "fabulous Las Vegas" ! Parmi les vedettes de l'effeuillage du moment, il y avait Lily Saint-Cyr, de son vrai nom Willis Marie Van Schaak, qui avait décroché son premier rôle important dans le film "Le Fils de Sinbad", avec également Sally Forest, qui se retrouvait aussitôt condamné par les ligues catholiques. Tout cela sou les yeux de la communauté mormone et ses règles stictes de vie : Salt Lake City est tout proche. Le découvreur Sally Forest était... bien entendu Howard Hughes, qui, atterri un jour dans les betteraves, faisait aussi visiblement dans le navet !

La pauvre fille, que cette Saint-Cyr : "multiples tentatives de suicide causées par la haine de soi, de son emploi et une série de mariages foirés… Et aussi une carrière ciné ratée. Seconds rôles dans Les Nus et les Morts et dans Le Fils de Sinbad. Coincée dans des personnages de fille dénudée… Paraît qu’elle prend de l’héro, qu’elle avorte plusieurs fois, qu’elle a couché avec Marylin, qu’elle aussi prend trop de sleeping pills… Rançon de la gloire…. Elle finira seule dans son appartement hollywoodien avec ses chats, à vendre de la lingerie féminine à des maris coquins. Marché qu’elle connaissait bien (...) Elle meurt à 80 ans en 1999 d’un arrêt cardiaque, oubliée par le revival burlesque des années 1990." nous dit un spécialiste avec beaucoup d'humour qui parle d'elle comme étant la "bombe anatomique" d'alors. Elle avait pourtant été novatrice dans le genre : au moment où les bombardiers et les chasseurs avaient imposé le plexiglas dans leurs cockpits, elle avait fait de même sur scène... avec sa baignoire transparente. Dans un pays où la loi encadre jusqu'au strip-tease : "une danseuse ne peut quitter la scène avec moins de vêtements que lors de son entrée" apprend-t-on.Capitalisme oblige, la pauvre, pour vivre plus tard on tentera de lui faire vendre.... des savons.

Hughes était surtout... raciste note Maheu, mais il y avait une explication à cela : "Howard Hughes était "Afrophobic" explique Maheu. "C'était encore un enfant en 1917, lorsque l'une des pires émeutes raciales qu'ait connues la nation avait éclaté à Houston, sa ville natale, faisant 17 morts". C'est le terrible épisode du camp Logan : "l'émeute de Houston de 1917, ou Camp Logan Riot, a été la mutinerie de 156 soldats afro-américains du troisième bataillon de l'infanterie du Vingt-quatrième bataillon des États-Unis. Elle a duré toute une nuit, et a entraîné la mort de quatre soldats et seize civils. Les soldats des émeutes ont été jugés dans trois cours martiales. Un total de dix-neuf seront exécutés, et 41 seront condamnés à perpétuité" nous dit Wikipedia (Le Président Wilson avait commué 10 peines de mort en prison à perpétuité le 31 août, ajoutant quand même 6 exécutions aux 13 déjà effectuées). L'origine de l'émeute était deux officiers de police blancs qui avaient molesté une femme noire lors de la recherche d'un voleur. Un soldat noir qui s'était interposé avait été battu et arrêté par l'un des deux policiers. C'était bien un problème racial déclenché par le racisme blanc qui était à l'origine de la peur des noirs chez Howard Hughes ! 

L'intriguant Hughes (aux deux sens du terme !), à son décès, sera cité dans un tas de magouilles. L'une d'entre elle implique l'échec des "plombiers" du Watergate qui a fait plongé Nixon. Pour certains, bien informés, Howard Hughes baignait dans le coup alors qu'il clamait ne même pas savoir ce que c'était à ses infirmiers : il s'inquiétait surtout qu'on révèle ses liens trop étroits avec Nixon. "En septembre 1976 le magazine Playboy publiait un remarquable et long article en deux parties qui plongeait dans l'un grand mystère, celui du Watergate : le motif principal de la rupture avec Nixon, en fait. Au cours de l'enquête une partie des marionnettes et marionnettistes, les reporters Larry DuBois et Laurence Gonzales avaient découvert de nombreux accords secrets. passés entre Howard Hughes, la CIA et Richard Nixon. Dans le document, on apprenait par exemple que l'ex-directeur exécutif de Hughes, John Meier, avait afffirmé que les cambrioleurs du Watergate étaient à la recherche de ce que le président du parti national démocrate, Larry O'Brien - qui a été lobbyiste en chef pour Hughes, à Washington, DC - savait au sujet de la connexion Hughes-Nixon, et si O 'Brien aurait été en mesure de révéler des détails louches, avant les élections de 1972.  La raison de la paranoïa de Nixon ? O'Brien était fort ami avec Meier et avec un autre ancien dirigeant de Hughes, Robert Maheu. En fait, Maheu a complètement corroboré le récit de Playboy pendant un épisode de de 60 minutes diffusé en le 28 février 2005." Meier en savait beaucoup sur les coups tordus, dont les évasions massives d'argent de Hughes en Suisse : on l'avait vu par exemple comme représentant de Hughes auprès de Taufa'ahau Tupou IV, le roi des îles Tonga. Qu'avait-il en tête pour Hughes ? Une autre planque bancaire, comme beaucoup le feront après lui dans d'autres coins perdus. En 1969, adroitement, il démissionnait de chez Hughes et se lançait dans... l'écologie : ces deux-là avaient des dizaines d'années d'avance... pour les coups tordus ! 

Ce qu'ignorait Hughes, c'est que Meier faisait exactement comme lui : il notait tout. "Meier, à 42 ans, était un homme pressé, devenu obsessionnel. Il a tenu un journal minutieux de ses années avec Hughes. Chaque appel téléphonique au nom de Hughes, chaque numéro de vol d'avion, chaque rencontre était notée soigneusement au stylo à bille dans un ces douzaines d'agendas reliés en cuir. Une de ses raisons pour garder ces enregistrements était que les réunions, les appels et les vols impliqués dans l'affaire Meier l'avaient été avec certains des hommes les plus riches et les plus puissants du monde. Il était, par exemple, la liaison de Hughes avec un autre milliardaire reclus, DK Ludwig. Dans les six armoires Meier étaient déposées des centaines de notes manuscrites de Hughes, ainsi que des mémos internes de la Maison Blanche, des lettres de divers représentants du gouvernement et les lobbyistes politiques et nombreux rapports internes préparés pour Hughes". Bref, de quoi faire tomber pas mal de gens. Meier finira par aller s'installer au Canada. Daniel Keith Ludwig avait acquis plusieurs hôtels, aux Bahamas, et Hughes avait vécu dans l'un d'entre eux ; le Xanadu Princess acheté en 1973 et où il vivra deux années avant de se rendre au Mexique. Certains parlant de fuite...et de menaces de mort. Dans ses armoires, une partie des documents concernant ce qu'avaient trouvé d'autres plombiers chez Hughes, à Beverly Hills. Le récit d'une incroyable opération de la CIA...

Touchant au pinacle du pouvoir, ce dernier pouvait aussi lui demander n'importe quoi, au milliardaire reclus : plus le projet était fou, plus il avait tendance à y foncer. C'est ainsi qu'il accepta le projet complètement dantesque de tenter de renflouer un sous-marin soviétique de classe Golf II , équipé de missiles nucléaires, le K-129, qui avait sombré le 8 mars 1968, à 2500 km au nord-ouest d'Hawaï, à 648 km au nord des îles Leeward, après avoir très certainement heurté l'USS Swordfish rentré d'une mission écourtée à Yokusuka (le 17 mars) avec un périscope fortement abîmé. Les russes n'avaient pas réussi à le localiser, mais les américains si, et ils avaient gardé la nouvelle secrète. Le 9 septembre 1968, le sous-marin spécialisé, très en avance sur son temps, l'USS Halibut (lanceur de Regulus) l'avait bien localisé et photographié grâce à son robot guidé (ROV) , découvrant un submersible presque coupé en deux par une explosion centrale, gisant à plus de 5000 mètres de profondeur (17 000 pieds) et pesant 1750 tonnes, pour la seule partie à remonter. L'Halibut en pris des milliers de clichés grâce à son petit robot, avant de remonter à la surface. C'était mission impossible que de vouloir remonter un tel poids. Sauf pour Howard Hughes, qui déjà cloîtré dans son hôtel de Las Vegas ; qu'il avait fini par acheter entièrement, imagina un scénario incroyable pour le remonter. Une idée venue un matin, en prenant son café habituel avec une pince à sucre. Son idée : cacher l'opération sous la forme d'un navire de forage à fond ouvrant, d'où sortirait une pince, type pince à sucre géante, descendue à 5 km de profondeur pour saisir l'avant du K-129 et venir le déposer dans une barge immergée : l'engin récupéré ne serait jamais visible de l'extérieur. Personne n'aurait mis un dollar sur les chances de succés de cette aventure. Pour fabriquer son Glomar Explorer, Hughes, fort prosaïquement, plutôt que de bâtir une coque, et pour gagner du temps, en achète une toute faite : un pétrolier qu'il va faire entièrement modifier  : il en gardera simplement la coque...et le nom. Le travail a effectuer dessus est en effet immense : il faut lui implanter un énorme derrick sur le pont, et percer sa coque juste en dessous pour fabriquer une sorte de piscine dans lequel sera remonté la partie avant du submersible recherché. Deux énormes "guides" déployables centreront la charge lors de sa remontée, pour qu'elle puisse s'orienter exactement vers les portes d'ouverture de la piscine située au fond, recouvertes à leur extrémité d'un boudin de caoutchouc gonflable. La partie repêchée serait en un premier temps mise à sec, pour examen rapide, puis replongée afin de rejoindre la barge immergée à toit ouvrant, qui après s'être placée sous le bateau, serait ensuite ballastée et traînée toit et portes fermées par des remorqueurs jusque Hawaï. C'est d'une complexité extrême, et tout doit être pensé au millimètre près. Et pourtant, ça va fonctionner ! Ou presque.

Pour cacher au maximum ce qui serait remonté, une barge submersible destinée à l'accueillir sera donc construite (ici photographiée dans le fief de Hughes à Silver City). Elle sera recyclée plus tard pour cacher la construction du Sea Shadow IX-529, navire furtif aujourd'hui abandonné ("recyclé" !!!). Le capitalisme recycle aussi, en effet (ici c'est pour 111 millions d’euros !). Un cliché le montre en train de réintéger la barge géante semi-immergée. Le navire (Glomar Explorer) et la barge (HMB-1, ici photographiée plus récemment) seront construits en 3 ans (ça n'a jamais été fait et cela doit rester secret, et les travaux sont règulièrement modifiés par les décisions arbitraires de Hughes), les deux arriveront sur site le 4 juillet 1974 seulement. Les russes ne se doutent de rien, paraît-il, ils ont abandonné depuis plus de 5 ans tout espoir de retrouver un jour leur sous-marin. Le 8 août, alors que la pince baptisée "Clementine" (toutes les appellations sont codées !) remonte avec la majeure partie du sous-marin, celui-ci se casse en deux, un bout de la partie visée retombe au fond. Mais les américains ont réussi à remonter une partie conséquente, celle à proximité du kiosque à l'avant, contenant surtout deux missiles nucléaires russes ainsi que surtout des codes secret de l'armée soviétique, l'équivalent de 20 ans de travail des espions de la CIA clame alors Howard Hughes. Malgré ses 6 années de préparation, l'histoire était restée inconnue de tout le monde jusqu'à juin 1974, ou lors d'un cambriolage étrange d'une entreprise marine de Hughes, la Summa (provenant du surnom de sa grand mère), des voleurs bien intentionnés s'emparent d'un fax décrivant le contrat entre la CIA et la société, et des journalistes de Los Angeles sont aussitôt mis au courant.  On aurait voulu torpiller l'opération qu'on ne s'y serait pas pris autrement. Aux USA, à ce jour, aucun gouvernement n'a reconnu l'opération officiellement, à part par un geste de Robert Gates, en 1992,où il est alors le directeur de la CIA, qui offrira à Boris Eltsine la vidéo de la cérémonie funèbre filmée le 4 septembre 1974 à bord du Glomar Explorer en l'honneur des six corps de marins russes découverts à l'intérieur des débris remontés. L'hymne russe est joué avant l'ensevelissement en mer du container (peint en rouge !) contenant les 6 dépouilles.

Quand on cherchera des années après pourquoi Hughes avait aussi facilement accepté cette mission impossible, on découvrira un fait étonnant. Howard Hughes, devenu monomaniaque du visionnage de films, se les passait en boucle, parfois 24h sur 24, cherchant un détail ou repassant une scène : ses propres films n'avaient pas été des films cultes, et il cherchait peut-être des éléments de compréhension dans une quête infinie du film parfait. C'était son seul loisir, avec la télévision, dans laquelle il ne suivait que les informations semble-t-il. Or il se faisait souvent projeter un film fort particulier. On raconte qu'il l'aurait regardé 150 fois ! C'était Ice Station Zebra, de John Sturges, en 1968, avec une belle brochette d'acteurs (masculins) : Rock HudsonErnest BorgnineJim Brown et l'ineffable Patrick McGoohan, qui y jouait un espion anglais du MI6, Bognine jouant un espion russe ayant fait défection. McGoohan, toujours aussi impeccable, effectuait dans le film un numéro véritable, un rôle impayable, le petit chapeau à la tête semblable à celui de Destination Danger, qui mérite toujours le détour à visionner. Or le thème de ce film était la récupération au pôle d'une tête de satellite russe égaré ; mais aussi et surtout un film psychologique sur la trahison et les convictions politiques ainsi que le rôle exact de l'espionnage dans des opérations risquées.  A 1h45 du début (c'est un long film de plus de 2 heures !), on peut voir la séquence-clé : celle ou Jones (McGoohan) explique ce qu'il est venu chercher : une tête de satellite photo contenant un film, les deux ayant été fabriqués par les deux sortes de spécialistes allemands : ceux embarqués par les américains et ceux passés chez les russes : séquence culte, prouvant qu'à Hollywood personne n'était dupe de l'opération Paperclip ou des découvertes de Wright Field ! 

Le film était l'adaptation de la nouvelle "Cold War", un thriller d'Alistair MacLean, écrit en1963. L'auteur de deux livres devenus des mégas-hits du film de guerre : Les Canons de Navarone  (The Guns of Navarone, 1961) et Quand les aigles attaquent (Where Eagles Dare, 1968). Pour rendre le film plus crédible, le réalisateur avait obtenu l'apparition à l'écran du sous-marin USS Ronquil qui n'était pas pour autant nucléaire (SS-396, qui sera revendu plus tard espagnols). Dans le film, le procédé Fulton que Hughes avait vu sur la base de Marana et qui l'avait tant impressionné est évoqué, mais on ne le voit pas véritablement, hélas. Pour Patrick McGoohan, l'acceptation du rôle avait eu une conséquence inédite : il avait dû remanier un épisode du Prisonnier, le 13 eme, "Do Not Forsake Me Oh My Darling", (l'impossible pardon **) qu'il tournait alors ; se faisant remplacer par Nigel Stock. En réalité, la nouvelle reposait sur une véritable opération de la CIA nommée Operation Cold Feet (***), qui a eu lieu en mai-juin 1962, et où deux espions US avaient effectivement été récupérés par le procédé Fulton, après être allés visiter une station polaire russe abandonnée, tombée à la dérive (thème du film également). On retrouvera le procédé dans la scène finale de Never Say Never Again, film de James Bond avec Sean Connery. L'avion utilisé étant bien l'original de Marana  ! Hughes organisait des opérations comme des scénarios de films : en somme, il mélangeait fiction et réalité, son cerveau malade ne lui permettant plus de distinguer l'une de l'autre !

A noter, comme le fait le livre fondamental de Robert Williams "Art theory : an historical introduction" que les scénaristes du film étaient particulièrement bien renseignés : selon lui en effet "pour les États-Unis, il devenait urgent de disposer de nouvelles méthodes de collecte d'informations à leur disposition. Et c'est ainsi que Eastman Kodak est arrivé avec sa base de film en Mylar et le Dr Edwin Land de Hycon Society avec son appareil photo à haute résolution (ici montée à bord de l'U-2) qui tous deux ont jeté les bases pour la reconnaissance aérienne régulière sur l'Union soviétique. La suite est bien connue. Octobre 1961 a vu le début de la crise cubaine, avec la menace d'une troisième guerre mondiale. Le 29 août 1962, un avion U-2 est revenu d'une mission sur l'île de Fidel Castro avec des preuves sur film d'installations de missiles soviétiques. Cela a provoqué la confrontation entre Khrouchtchev et Kennedy qui, après plusieurs mois, a conduit à une liaison en hot-line entre les deux chefs d'Etat, une interface instantanée entre leurs chambres des opérations". Relisez bien ces propos : c'est exactement la descritption du film que cherche fébrilement McGoohan dans la base incendiée, la caméra Hycon ayant ses optiques faites par James Baker !!! La camera "Teoc" équipera après le SR-71 et également les satellites lourds de surveillance, dont on récupérait les capsules de photos au vol, via un gros Fairchild Flying Boxcar traînant une ligne d'hameçons ou de crochets. On reste dans l'idée de base d'Ice Station Zebra !

 

 

 

Hughes, en 1974, deux ans avant sa disparition, après cette pêche mémorable, fait figure dans les hautes sphères gouvernementales de héros (et d'épouvantail à la fois, tant on craint ses réactions et ses épouvantables colères). Ils ignorent tout de son état réel (ou préfèrent ne pas le connaître). Howard Hughes est le pouvoir US de la CIA n'ont jamais été aussi proches. Selon des observateurs, Howard Hughes s'est occupé tous les jours du projet, téléphonant plusieurs fois par jour au capitaine du Glomar Explorer pour connaître l'avancée de l'opération secrète. Un projet aussi fou ne pouvait être réussi que par un malade mental. Un malade étroitement... surveillé : pendant que le Glomar Explorer appareillait, on l'a vu, le bureau du bunker de Hughes avait été cambriolé, les voleurs emportant de l'argent et quelques objets (nous avons vu lesquels), certes, mais surtout un fax annonçant l'accord entre la CIA et sa société pour la réalisation du projet. Pour beaucoup, un casse téléguidé par le pouvoir pour garder la main sur lui... l'homme était admiré, mais aussi fortement craint. Un pouvoir aux abois envoie toujours ses plombiers à la rescousse (en France, il semble en exister une belle équipe depuis 2007)... les papiers compromettant avaient été dévoilés en mars 1975 par Seymour Hersh, très certainement le mieux informé des journalistes d'investigation. L'embarras du pouvoir, à leur divulgation était constatable : qui avait bien pu divulguer se secret ? Qui avait envoyé les "plombiers" ?

"En appelant son équipe de sécurité nationale, le président Ford a exprimé ses inquiétudes au sujet des fuites à la presse, tels que les rapports sur les récentes discussions du Conseil national de sécurité sur les discussions SALT [Strategic Arms Limitations Talks]. Au cours de la discussion, le directeur de la CIA, William Colby, est intervenu pour dire qu'il avait été en contact avec le Los Angeles Times, dont les rédacteurs allaient publier un article sur le Glomar Explorer. Il a dit qu'il avait appelé Franklin D. Murphy, le chef de la direction de la Société Times-Mirror, qui publie le Times, mais que son appel a été vain. Le lendemain après-midi, 8 Février 1975, il une histoire s'est répandue comme quoi "les américains ont reporté le rendez-vous après la divulgation du deal fait par la CIA pour repêcher l'épave du sous-marin russe"." A noter la présence lors des réunions d'un conseiller "montant" de Gerald Ford : Donald Rumsfeld. "Le jour où l'histoire de Seymour Hersh est parue dans The New York Times, Ford a également rencontré ses principaux conseillers. Le Secrétaire de la Défense (et ancien directeur de la CIA) Schlesinger a recommandé de reconnaître les « faits bruts » parce qu'il était peu plausible de nier l'histoire. Colby, cependant, pensait autrement et son avis a prévalu. Rappelant que le fait que le président Eisenhower avait admis que l'U-2 avait été abattu avait exacerbé la crise de 1960, il a suggéré que confirmer l'histoire mettrait Moscou sous la « pression de réagir." Bref, Colby, comme à son habitude, cherchait à mentir effrontément en sortant la réponse type habituelle, celle du "déni plausible". En gros, de mentir jusqu'où les USA en étaient capable. Les russes, déjà exsangues industriellement, vidés par la conquête lunaire qu'ils viennent de perdre, accepteront quand même de signer le traité. Ils n'avaient déjà plus les moyens d'entretenir leur armée pléthorique. Il faudra encore treize années pour que le système s'effondre, mais on peut déjà dire qu'à la fin des années 70 déjà, ils ne peuvent plus tenir leur rang mondial. Les américains et le capitalisme ont déjà gagné, mais ils ne le savent pas encore. Evidemment, une fois l'affaire connue, Ford abandonne aussitôt l'idée d'aller chercher ce qui est retombé au fond de l'océan, qui avait pourtant été programmé par la CIA.

Il faudra attendre février 2010 pour que la NASA révèle ce qui s'était passé en dévoilant ses archives, toutes datées de 1985. Plusieurs surprises attendent les historiens. En premier, que c'était bien Nixon qui avait poussé à la roue pour aller chercher les vestiges du K-129 : les militaires US de la Navy y étaient tous opposés ! Un Nixon, on le rappelle, très lié à Hughes, qui avait fait le forcing de son côté pour le convaincre de plonger : "dans l'article de 50 pages publié en 1985 dans par le journal interne de l'agence, des détails de la CIA montrent comment le président Richard Nixon est allé contre l'avis de ses chefs supérieurs militaires dans l'espoir d'obtenir des renseignements cruciaux sur les missiles nucléaires emportés par le sous-marin. Le sous-marin soviétique de type Golf-II, K-129, a coulé en 1968 dans le Pacifique, à 1560 miles au nord-ouest d'Hawaï, dans des circonstances qui n'ont jamais été expliquées. Il transportait trois missiles balistiques armés de têtes nucléaires. Selon les documents nouvellement publiés, malgré les difficultés d'atteindre le navire environ à trois miles de profondeur, Richard Nixon a ordonné la création d'une "task force" pour l'amener à la surface". Suprenante révélation ! Nixon aurait-il une nouvelle fois succombé aux retours financiers qu'effectuait régulièrement Howard Hughes avec lui ? Très certainement !

Plus surprenant encore : les russes étaient au courant depuis le début de l'opération ! "Le projet a failli être annulé en raison de la flambée des coûts et l'inquiétude comme quoi il pourrait endommager l'amélioration des relations américano-soviétiques. Toutefois, une partie a finalement été treuillée jusqu'à la surface par le Glomar Explorer de Hughes, un navire de sauvetage spécialement conçu, utilisant un berceau de levage unique. M. Hughes a prêté son nom à ce projet pour lui donner la couverture d'un navire minier en haute mer, mais les documents de la CIA révèlent qu'il a été constamment poursuivi par les navires soviétiques. Craignant que les Russes pourraient même essayer de prendre d'assaut le navire, les Américains avaient même bloqué jusqu'à sa piste d'atterrissage pour hélicoptère avec des caisses. Les Américains ont largué en mer six membres d'équipage soviétique, après avoir récupéré leurs corps dans l'épave". Les russes auraient donc assisté impuissants à toute l'opération !

Quant au bilan final, il ne fut pas aussi extraordinaire qu'annoncé officiellement : "ce que l'opération réussi à sauver exactement reste incertain, tant les parties du texte de la CIA ont été expurgées, mais les historiens et les journalistes ont conclu que les équipements soviétiques les plus sensibles n'ont jamais été retrouvés. L'article de la CIA obtenu par le National Security Archive, un organisme indépendant de surveillance, ne mentionne que "d'intangibles bénéfices" dans les résultats pour remonter le moral aux services de renseignement américains et pour les avancées dans la technologie de levages lourds en mer." Encore une légende de sérieusement écornée ! Hughes fonctionnait bien à l'intox !

En 1986, soit dix ans après, un autre sous-marin russe, le K-219 cette fois, se retrouve à peu près dans le même cas : il aurait lui aussi heurté un autre sous-marin US, l'USS Augusta de la classe Los Angeles, un fait nié par les américains. Qui avaient cependant dépensé 3 millions de dollars à réparer sa baignoire et son sonar ! Pour certains, il aurait tamponné le K-279, qui avait été vu peu après sévèrement abîmé sur son quai (la photo à droite atteste d'une autre "rencontre" de 1984 avec... un iceberg !). Cette fois, avec le K-219, on aura la vision complète de sa fin, les avions de surveillance US l'ayant vite repéré en surface, au large de la côte Est des USA : il présente un énorme trou derrière son kiosque, celui correspondant à l'explosion d'une ses tubes lance-missile, le N°6. On le verra pendant des heures perdre en surface son acide nitrique, cellui du carburant du missile  RSM-25 endommagé (ou SS-N-6, le missile figurant au début de ce texte sans sa tête nucléaire), dont la (double) tête nucléaire a été carrément éjectée dans l'océan (on est déjà passé près d'une catastrophe !). Il finira par couler, à 1500 km des Bermudes, dans des fonds de plus de 6 000 m après avoir été vainement remorqué par le Gadzhievo, bateau de ravitaillement portant le nom de la base russe de sous-marins de la flotte Nord (****).  Dans l'affaire, un jeune marin de 19 ans, Sergei Preminin, s'était sacrifié héroïquement en allant arrêter les deux réacteurs nucléaires à bord manuellement, ce qui le condamnait à recevoir une dose massive de radiations à laquelle il ne survivrait pas 10 minutes. Au fond de la mer, 15 missiles nucléaires à double charge reposent à jamais. Cette fois-ci, personne n'ira les chercher. Howard Hughes n'est plus là pour relever le défi. Iil faut être fou pour faire ça.

<(*)  selon un journal (à scandale) US, le New-York Post, le corps de Jimmy Hoffa (à ce jour toujours pas retrouvé) aurait été coulé dans le béton des assises du siège de la General Motors à Detroit, au Renaissance Center. Il avait disparu le 30 juillet 1975 alors qu'il se rendait à un rendez-vous où l'attendaient Anthony Giacalone et le gangster Anthony “Tony Pro” Provenzano. Une tradition mafieuse dans le plus pur style ! C'est un chauffeur, Marvin Elkind, qui aurait fait l'aveu tardif. Le rôle principal d'Hoffa avait été de blanchir l'argent de la mafia dans la caisse du syndicat des camionneurs, lobby le plus influent aux USA pendant des années. Condamné par Bob Kennedy à 15 ans de prison pour malversations, Hoffa en était sorti grâce à... Nixon. Un film de De Vito (l'acteur) intitulé Hoffa retrace sa vie en 1992, avec comme acteur principal et magistral... Jack Nicholson.

 (**) ici les épisodes résumés : me 13 eme est une histoire d'échange de cerveaux !

http://theavengers.fr/supplement/hors/leprisonnier.htm

(***) superbe dossier sur l"opération ici : sur le site même de la CIA !

https://www.cia.gov/library/center-for-the-study-of-intelligence/csi-publications/csi-studies/studies/95unclass/Leary.html&nbsp ;

Selon les documents, Fulton avait testé son dispositif sur un Navy P2V (Neptune) basé à El Centro, en Californie, en volant au dessus du désert à plusieurs reprises. Le sergent Sgt. Levi W. Woods avait été le premier à s'envoler, saisi au bout du câble par le P2V de passage. Je vous ai retrouvé la photo de l'engin  : c'est ici. A été aussi installé sur Tracker et sur C-130.

(****) le Yekaterinburg dont le revêtement de caoutchouc a brûlé pendant des heures la semaine dernière a comme port d'attache Gadzhievo Il était en refection dans les docks de Roslyakovo, dans la baie de Kola. C'est là qu'avait été ramené l'épave du Koursk. Dans un site très bien documenté, une photo désolante : celle de deux sous-marins russes équipés de cellules de sauvetage "mais qui rouillaient à quai depuis 1995 faute de crédits"... sur les cadavres retrouvés à bord, deux lettres de marins encore vivants : Note de Dmitry Kolesnikov (27 ans) : -"13h15 - Il fait trop sombre pour écrire ici, je vais essayer en aveugle. Il semble qu'il n'y ait aucune chance, 10 à 20%. Tous les personnels des sections six, sept et huit se sont réfugiés dans la section neuf. Voici la liste des marins qui sont dans la section 9 et essayent de survivre : (...). Deux d'entre nous ont essayé de remonter en utilisant le caisson de secours mais ils ont échoué. Aucun de nous ne peux s'échapper. Adieu à tout le monde. N'ayez pas de peine." Note de Sergei Sadilenko (extraits) : -"Nous nous affaiblissons à cause des effets du monoxyde de carbone produit par le feu. La pression augmente. Si nous sortons, nous ne survivrons pas à la pression (/.../) je doute qu'aucun de nous ne survive plus de 24 heures." On rappelle que lors de l'annonce de la catastrophe, Vladimir Poutine n'avait pas daigné interrompre ses vacances...

 

 

sources : un excellent document ici

http://www.gwu.edu/ nsarchiv/nukevault/ebb305/index.htm

plus de 500 photos des casinos de Las Vegas de la grande époque ici :

http://www.flickriver.com/groups/423430@N20/pool/interesting/


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6 réactions à cet article    


  • devphil30 devphil30 9 janvier 2012 10:24

    Merci pour ce long article passionnant 


    Philippe

    • morice morice 9 janvier 2012 10:52

      merci, il est vrai aussi que j’ai beaucoup aimé découvrir pour ce texte le filme Ice Station Zebra, que je ne connaissais pas jusque là, malgré que apprécie énormément McGoohan comme j’ai déjà pu le dire ici-même. Je vous conseille de vous le trouver : il vaut le détour, rétrospectivement : la séquence dont je parle, ou il résume les activités d’espionnage en tournant tout autour des découvertes allemandes de 1945 est grandiose : en prime, il le fait avec un débit de parole ahurissant : mais comme c’est McGoohan, ça reste intelligible ! La très grande classe !


      • morice morice 9 janvier 2012 10:52

        film bien sûr, pas « filme », désolé.


        • morice morice 10 janvier 2012 01:17

          c’est marqué dans l’article ; comme quoi vous ne lisez pas tout....


          • morice morice 10 janvier 2012 08:31

            Z’êtes à la retraite ? Veinard


            Même pas encore figurez-vous ! Suffit de s’organiser vous savez !

          • Frédéric 11 8 février 2014 08:57

            Je signale un lapsus concernant l’émeute de 1917 a Houston. Il s’agit du 3e bataillon du 24e ’’régiment’’.

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