
La Cour suprême a cependant reconnu que ses droits ont été violés et a tout à fait admis que sa condamnation à soixante ans de prison devait être annulée.
Avant l’audience, le président de la Cour, Juan Silva Meza avait préalablement déclaré : « Les juges seront attentifs à la Constitution et diront non à l'ingérence du pouvoir, qui est un pas vers le totalitarisme », allusion aux pressions exercées par le président Calderon.
Une procédure détournée :
Quatre des cinq juges ont reconnu qu'elle avait été accablée par les mauvaises manières endémiques d'une police qui fabrique des coupables à son gré mais il a manqué une voix pour qu'elle puisse franchir, libre, la porte de la prison de Tepepan. Elle aura droit à un nouveau procès, dans de meilleures conditions certes, mais pas avant plusieurs mois…
Un rapport secret de l’Eglise :
Déjà, dans son édition du 13 février dernier, La Voix Du Nord nous apprenait que Pedro Arellano dont le rôle au sein de l’église mexicaine est officiellement de venir en aide aux détenus et aux familles avait entamé une de ces enquêtes qui l’occupent depuis 27 ans et qui lui valent tant d’ennuis. « Les autorités mexicaines s’appuient beaucoup sur la fabrication de preuves et elles n’aiment pas qu’on dévoile leurs méthodes » confiait cet homme d’église.
Pedro Arellano ne niait pas avoir peur « comme tout le monde aurait peur à ma place ; mais ce que je fais est important et la joie de libérer un innocent est plus forte que la peur".
Il disait être lassé de voir régulièrement son appartement « visité » et d’être l’objet de menaces et de pressions permanentes.
A propos de Florence Cassez il affirmait « détenir les preuves de son innocence complète consignées dans un rapport secret où figurent notamment certains témoignages de policiers reçus sous le sceau de la confession ». « Ces gens là seront délivrés du secret de la confession le jour où le président Calderon et le ministre Garcia Luna auront quitté le pouvoir ; ce jour là nous serons autorisés à le rendre public » ajoutait-il.
Toujours selon l’article du journal, Franck Berton, l’avocat de Florence Cassez qui est emprisonnée depuis 6 ans, était à bout de patience quand « tant de gens la pensent innocente ».
Pedro Arellano esquissait alors un triste sourire : « c’est courant ici ; on dit que la moitié des gens détenus seraient innocents ». Il aurait sorti des centaines d’entre eux en 27 ans !
Le confrère de Pedro, Augustin Acosta confirmait : « celui qui a eu l’idée de demander l’aide de l’église a eu mille fois raisons ; ici l’église catholique est très importante ».
Conclusion : il est dommage que tous les policiers ne soient pas catholiques pratiquants, éprouvant le besoin de soulager leurs consciences dans la confession. Cela rendrait espoir à tous les innocents qui croupissent dans les prisons du monde entier et pas seulement au Mexique.
Pedro Arellano dit qu’il a peur. Il serait invraisemblable qu’il soit le seul dans ce cas.
Et puis, un « accident » ou un « suicide » est si vite arrivé….