Science officielle et recherche indépendante
Cette tribune libre, publiée à titre strictement personnel, ne saurait engager en rien le Centre national des indépendants et paysans.
Qu'on se pénètre bien du sens de cette phrase du CNRS, au sujet de qui l'on sait. Que l'on s'en souvienne bien également, car elle risque de figurer sous peu dans le dictionnaire de la bêtise :
« Rien ne justifie qu’au nom d’un pragmatisme de l’urgence, on contourne les exigences de la démarche scientifique et les procédures usuelles, en particulier la fiabilité et la transparence des méthodes utilisées, l’évaluation critique des publications par les pairs et l’absence de conflits d’intérêts. »
« Rien ne justifie… »… Pas même la vie des patients ?
Didier Raoult, quand bien même sa démarche scientifique ne serait pas entièrement bordée, a donc selon certains le tort immense de proposer quelque chose là où il n'y a rien, et d'agir quand toute personne sensée comprend que le temps manque pour respecter toutes les règles des essais tels qu'ils sont pratiqués dans l'industrie pharmaceutique. Et l’enjeu, répétons-le, n’est en aucun cas de permettre l’automédication, mais de permettre aux médecins de ville d’exercer tout simplement leur art en soignant des patients auxquels l’hôpital est refusé faute de places disponibles.
De tels arguments ressemblent fort à la dernière ligne de défense d’une science officielle inquiète de voir sa chasse gardée lui échapper, et correspondent exactement à l’argument d’autorité, selon Aristote le moins solide de tous. Il faut rappeler qu’avec de tels arguments :
- il y a quarante ans la police, avec la bénédiction de la science officielle, fermait des cabinets d'ostéopathie, obligeant les praticiens à exercer dans la clandestinité pour sauver de nombreux patients de la paralysie et soulager leurs douleurs chroniques, pour lesquelles la science officielle n'avait aucun remède ;
- il y a vingt-cinq ans la police, avec la bénédiction de la science officielle, incarcérait Mirko Beljanski, et même nombre de malades cancéreux qui se soignaient avec ses produits, alors même que Mitterrand, Président de la République du temps même où l’on persécutait Beljanski, les utilisait – ils l'ont d'ailleurs prolongé de quatorze ans. Mirko Beljanski, lui, est mort de douleur (ou mort d'offense, pour reprendre la belle expression de ses proches) à la suite de cette infamie. Aujourd'hui, ses produits sont toujours interdits dans l'Hexagone, mais fort heureusement en vente aux Etats-Unis ;
- l'Hexagone a été, avec l’Albanie, le dernier pays du monde à maintenir l'obligation du vaccin anti-variolique, alors que celui-ci était unanimement considéré comme devenu inutile en raison de l'éradication de la maladie, et faisait fatalement comme tout vaccin (et ce mal peut être accepté comme un moindre mal quand un vaccin est vraiment nécessaire pour la santé publique) un certain nombre de morts chaque année. Notons que si l'on avait la même chose à reprocher au traitement de Didier Raoult, il serait incarcéré depuis longtemps et son institut fermé, probablement à juste titre ;
- tout récemment, on a choisi de "dérembourser" les produits homéopathiques, sans effet certes chez certains patients, mais très efficaces chez d'autres.
L'une des rares conséquences favorables de la catastrophe sanitaire actuelle sera peut-être la remise en cause d’une certaine bureaucratie scientifique qui, avec pour dernier recours l'usage de la police, a freiné nombre de progrès et qui, parmi bien d'autres causes, est l'une des responsables de l'exode des chercheurs français hors de notre pays.
Jean-Paul Tisserand
En illustration de ce texte, un portrait de Mirko Beljanski, mort d'offense.
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