Secrets et sagesse du corps vibrant
Qui n’aimerait se sentir entrer en résonance avec la trame universelle du vivant ? Ne serait-ce que pour s’oublier – ou se délivrer de son vide comme de ses tourments dans un monde voué par certains à son anéantissement prochain... Bio-énergéticienne et praticienne en thérapie des fascias, Emilie Labourdette ne propose certes pas un antidote à la fin certaine de l'humanité dans un horizon historique fort rapproché mais un processus vibratoire pour une transmutation jusqu’au bout de soi : « Sans cesse nous sommes en face de notre absolu, cette palette de possibilités et de potentialités »...
La vie biologique appellerait-elle le cosmique ? Quand naît-on à soi-même, vraiment ? Lorsque le présumé humain, en sa verticalité signifiante, découvrirait derrière les apparences de la vie physique un tout autre ordre de réalité ? Celui-ci ne se révèlerait-il qu’à ceux qui iraient au bout de leur quête d’eux-mêmes jusque dans l’intensité de leur vie cellulaire et les profondeurs de leur océan intérieur ?
Constatant la reconstruction perpétuelle du tissu vivant, le célèbre physiologiste Claude Bernard (1813-1878), considéré comme le fondateur de la médecine expérimentale, forgea les expressions d’ « arrangement vital » et de « synthèse physico-chimique organisatrice » pour tenter d’expliquer les processus vitaux et l’immense complexité de l’énergie vitale à l’oeuvre dans la régénération cellulaire – ce qu’Hippocrate désignait par la « krasis »... S’il observait la subtile balance énergétique oscillant entre santé et maladie, bien-être et malaise, il formulait ses intuitions dans le cadre étriqué des lois physico-chimiques du positivisme de son temps - déjà, une ère de "destruction créatrice"....
Sur la corde tendue entre ces deux états de l’être, Emilie Labourdette pratique un « processus vibratoire » dont le clavier s’enrichit d’autres apports et d’autres enseignements. Ce processus part de l’évidence énergétique du corps envisagé comme « instrument du renouvellement » et « témoin de la mutation du mental » menant à un nouvel état vibratoire de la conscience. Suffirait-il de « faire le choix de devenir la source de notre propre savoir » et de vivre sans entraves notre élan vital comme nous vivrions celui de notre intelligence pour nous reconnecter à notre vraie nature, serait-ce dans un monde de basses vibrations dont les ressources naturelles et humaines s'épuisent ?
« L’architecture fondamentale du corps humain »
Pour rétablir cette saine connexion, la première nécessité est de « trouver un point d’appui dans la structure corporelle ». Ces points d’appui peuvent être les « points de contact » comme l’assise, l’appui des pieds au sol – « mais les plus pragmatiques sont ceux liés à la sensation du poids du corps qui prend place, qui s’étale et la densité perçue ». Aussi s’agit-il de prendre conscience de sa posture corporelle : « Il est essentiel de voir la posture que l’on adopte. Il est essentiel de sentir notre verticalité, notre colonne vertébrale, notre assise. »
Ainsi, avons-nous une « posture de victime, de bourreau ou de sauveur » ?
Le constat peut s’avérer perturbant... Mais le corps peut « retrouver une nouvelle vie après s’être libéré vibratoirement de l’information pertubatrice ainsi que de l’ensemble des facteurs qui participe à cet assujettissement au sein de notre champ informationnel ». Comment ? Par une méthode mobilisant les fascias, le sujet peut activer une « réactualisation globale »... Jean-Claude Guimbetteau définit les fascias comme un « réseau fibrillaire continu, sous tension, existant à l’intérieur du corps depuis la surface de la peau jusqu’au noyau de la cellule ». Celui-ci constitue « l’architecture fondamentale du corps humain ». il ne s’agit rien moins que du « réseau matriciel fractal qui permet d’accéder au disque dur du corps humain »...
Une pratique consciente permet de « revenir au centre de soi dans une présence capable de contenir énergétiquement tous les possibles c’est-à-dire une présence-force ». La méthode permet de passer d’un « corps-mémoire » au « corps réel ». Le corps-mémoire contient « l’influence émotive engrammée », c’est-à-dire nos émotions et représentations négatives, nos inhibitions, les freins à l’action, etc.
Emilie Labourdette rappelle que « le corps physique est sous programmation animique, il appartient au mensonge planétaire puisque relié au concept de la mort, et donc au monde de la mort ». Elle invite à développer une « conscience vibratoire », d’acquérir une « identité vibratoire » permettant de « neutraliser par sa simple présence-force toutes les formes d’assujettissement et de rester dans son axe en toutes circonstances ».
L’identité vibratoire est « reliée à une autorité naturelle, vibratoire car propre à la fréquence de la charge énergétique contenue dans sa structure informationnelle de manière non polarisée ». Plus le sujet élève l’état vibratoire de sa conscience, plus cette haute fréquence le nourrit d’informations vitales permettant de déterminer favorablement le cours des événéments et de la destinée : « La pulsation de la conscience vibratoire doit être supportée dans nos circuits de manière unitaire et totale pour ne plus manifester des expériences mais simplement notre énergie créative. Portés dans nos profondeurs cellulaires par cette force dynamique incarnée grâce au réseau du fascia, il est plus facile d’entreprendre l’ascension vibratoire qui pousse en nous. Cette qualité de conscience s’enracine dans une dépersonnalisation et une compréhension identitaire nouvelle de qui nous sommes. »
Ce « qui nous sommes » s’écrit hors du paradigme mécaniste qui jusqu’alors nous maintient dans un état de « machine biologique » susceptible d’être « piratée » ou « augmentée »... Et si le temps, l’espace et la matière s’écrivaient respectivement comme vibration, information et énergie (VIE) ?
D’un état d’être à l’autre
Tout est conscience – et tout part de la souffrance, point pivot de la nécessité d’un changement dans la conscience : « Le marqueur de la souffrance, c’est la mesure pour un être humain que quelque chose doit changer dans sa vie. » La souffrance est une boussole qui guide la navigation et mène à cet état permettant de « rallier son corps, en tant que support et point d’appui » - et « d’entrer dans la dimension vibratoire de sa conscience depuis le corps ».
Il ne s’agit pas de « se fixer dans la souffrance » - ce serait « enfermer la vie » voire enfreindre ses lois. Bien au contraire, il s’agit de « la questionner ou la mettre en mouvement ». Puisque « tout est mouvement en permanence », le sujet est invité à entrer dans la réponse à la question : « qu’est-ce qui nous fixe, qu’est-ce qui nous paralyse, nous visse au sol ? »
Et puis, pourquoi « accepter d’être fixé » ?
L’interrogation tenaille la créature présumée pensante et perfectible depuis le commencement de la « civilisation » : « Comment peut-on aimer être brutalisé et non respecté par les dominants ? Incarcéré ici dans cette planète-prison et en plus dire merci ? » Justement, pourquoi se laisser emprisonner dans un paradigme techno-scientiste et laminer par une malfaisance certes insupportable à concevoir mais pour le moins "réelle" comme le choc du marteau sur l'enclume ?
La vie est création permanente pour peu que l’on ajuste sa réalité vécue à cette évolution néguentropique : « Le corps, le mental des cellules, éduqué par l’Esprit conscientisé en l’Homme cesse de se soumettre peu à peu aux lois involutives de sa condition biologique et réactualise sa vie cellulaire, redresse sa tendance entropique, vers un mental des cellules libre car renové au contact de l’Esprit. »
Une saine colère s’avère également une boussole fiable : pourquoi s’accommoder de « l’ordre des choses » quand il est ressenti comme inique ou insoutenable ?
Ainsi, « récupérer la puissance de sa colère pour casser les mécanismes retardaires, utiliser les centres d’énergie (les chakras) comme accumulateurs de charge » permet de créer un chemin intérieur et de tailler un tracé qui prendra corps. La pratique quotidienne du mouvement et de l’attention permet de « muscler sa capacité à trouver un point d’équilibre en soi » - jusqu’à l’intégrer... C’est au contact du mouvement que « se dévoile la force de renouvellement, la puissance d’action, la potentialité de croître et de dépasser les limites ».
Pour la praticienne, cette rencontre avec le mouvement interne constitue une « porte vers la conscience supramentale qui s’installe dans le corps-matière ». Suffirait-il de « faire le choix de s’engager avec le mouvement comme appui » pour éprouver dans chacune de ses fibres cette évidence d’une vie en mouvement continuel de fluides entre les cellules et dans les cellules ?
La pratique du chant permet également « d’apprivoiser pas à pas la capacité de résonance vivante du corps, sa capacité à la fois émettrice et réceptrice ». Selon l’auteure, la découverte et l’exploration du vide intérieur en tant qu’espace de résonance et source de créativité ouvre le refuge en soi et permet de « rencontrer ce que l’Homme a toujours cherché »...
D’évidence, avec « le passage du corps-mémoire carboné au corps réel » s’opère ce basculement : « entrer dans son énergie propre, c’est naître dans son propre noyau et donc parvenir à établir un contact, un dialogue cellulaire ». Albert Einstein (1879-1955) écrivait : « Tout est énergie et celà résume tout. Mettez-vous sur la fréquence de la réalité que vous voulez obtenir et vous ne pourrez qu’obtenir cette réalité. Ce n’est pas de la philosophie. C’est de la physique. »
Si le système nerveux et la trame des fascias sont en connexion constante, si les muscles contiennent des « récepteurs intrafasciaux », nombre de médecins du siècle dernier ont été frappés aussi par la troublante similitude entre la disposition des cellules cérébrales et celle des étoiles dans les galaxies. La métaphore est tentante. La filer mènerait-il au monde désiré avant que tout ne soit perdu ?
Emilie Labourdette, Intelligence corporelle et processus vibratoire, éditions Le Souffle d’Or, 240 pages, 16 euros
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