Secteur des télécoms, ton univers impitoyable
Revenues d'une plongée dans le monde sans pitié des opérateurs télécoms, les députées Laure de la Raudière et Corinne Erhel viennent de livrer leurs conclusions dans un rapport accablant. Elles témoignent de l'existence d'un secteur au climat "malsain", climat entretenu en grande partie par un de ses leaders : Free.
C'est sans doute un lieu commun lorsqu'un business émergeant commence à générer des sommes colossales : on voit apparaître un certain nombre de desperados, prêts à se tirer dans les jambes pour devancer la concurrence. A ce titre, le secteur des télécoms n'est pas épargné, loin s'en faut. On ne compte plus le nombre de déclarations où tel opérateur dézingue tel autre par voie de presse interposée. Mais ce n'est pas tout. On assiste depuis quelques mois à une multiplication des plaintes déposées par les acteurs de ce secteur économique à l'encontre de leurs concurrents.
Ainsi, le 6 décembre dernier, Bouygues Telecom déposait une plainte contre Free pour "dénigrement et concurrence déloyale". Un mois plus tard, ce même Free était condamné, dans une autre affaire, à verser 300 000 euros d'amende après que sa plainte à l'encontre de SFR pour "concurrence déloyale" ait été déboutée.
Ces affaires viennent témoigner de rapports pour le moins tendus entre opérateurs mais, après tout, n'en va-t-il pas de même dans tous les secteurs où plusieurs concurrents se livrent bataille ? Les enjeux restent ici purement économiques. De bonne guerre, comme on dit.
Là où ça devient plus inquiétant, c'est lorsque Free exerce des pressions sur un certain nombre de journalistes et de chercheurs français, en attaquant par exemple le journaliste de Libération Renaud Lecadre pour diffamation à cinq reprises, ou encore l'économiste Bruno Deffains, tout récemment.
Des pratiques "dénoncées avec force" par la Société des journalistes, indiquent les députées, rappelant au bon souvenir du groupe Iliad "le principe constitutionnel de liberté et d'indépendance des enseignants-chercheurs" ainsi que les "garanties constitutionnelles qui protègent la liberté de la presse". "De telles méthodes ne sont pas acceptables, ni excusables", finissent-elles même par asséner en conclusion de cette première partie de leur rapport. A bon entendeur...
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